Qu'en pensez vous ?La taille de l'enveloppe publique qui sera versée chaque année aux partis politiques pendant le quinquennat dépendra des résultats obtenus les 10 et 17 juin. Tour d'horizon des enjeux pour les différentes formations.
Les législatives ne connaissent pas la crise. Plus de 6600 candidats tenteront leur chance dimanche lors du premier tour, soit une moyenne de 11 prétendants par circonscription…
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Première source de financement des partis, les subventions annuelles, régies par une loi de 1988, se décomposent en deux parts. La première enveloppe est répartie en fonction du nombre de voix récoltées: un parti reçoit environ 1,60 euro par an et par voix sur cinq ans, s'il a passé le seuil de 1% des voix dans 50 circonscriptions. Cette somme peut être diminuée si le parti ne respecte pas la parité. La seconde fraction du financement public est destinée aux partis qui ont des élus: chaque parlementaire rapporte environ 42.000 euros par an à la formation à laquelle il est rattaché. D'où l'intérêt qu'ont les partis, petits ou grands, à présenter un maximum de candidats: selon le blog iPolitique, au moins 44 formations prétendent profiter du financement public.
• L'UMP risque de perdre des plumes - Lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l'UMP était le mouvement le mieux doté. Fort de ses 310 députés et de ses 10 millions de voix obtenues en 2007, le parti a reçu chaque année plus de 33 millions d'euros de subventions, représentant les deux tiers de ses recettes. De quoi renflouer partiellement les comptes de la formation, qui a accumulé plus de 28 millions d'euros de déficits après 2007. Une manne financière qui risque de s'éroder ces cinq prochaines années. Le parti devra puiser dans ses réserves pour effacer les dépenses de la campagne présidentielle: près de 22 millions d'euros - le plafond autorisé - dont 47,5% seulement vont être remboursés par l'Etat. L'UMP, qui ne présente que 25% de femmes aux législatives, doit d'ores et déjà prévoir de rembourser les pénalités liées au non-respect de la parité: lors de la précédente législature, le parti s'est privé ainsi de plus de 20 millions d'euros. Reste enfin à anticiper les charges liées à l'organisation du congrès, à l'automne: en 2004, le sacre de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP avait coûté environ cinq millions d'euros.
• Le PS dans le vert - Mêmes enjeux au PS, qui doit également organiser son congrès à l'automne et renflouer ses comptes après la campagne présidentielle. Rue de Solferino, on compte déjà sur le million d'euros dégagé lors de la primaire. En position de force pour les législatives, le PS devrait également profiter ces cinq prochaines années de subventions supérieures aux 23 millions d'euros qu'il touchait jusqu'à présent. Si les sondages lui accordent un nombre de voix à peu près équivalent à celui de l'UMP - et donc une première part d'aide similaire -, le Parti socialiste devrait obtenir plus d'élus, augmentant de manière proportionnelle la seconde fraction de subventions.
• Vers une sortie de crise au FN - Le Front national a appris à ses dépens l'influence des résultats des législatives sur le financement public des partis. Sans élu à l'Assemblée depuis 1988, le parti frontiste doit survivre sans la seconde fraction de l'aide publique. Depuis la débâcle des législatives de 2007 (4,3%), le FN devait se contenter d'environ 1,8 million d'euros d'aides par an, loin derrière le MoDem ou le PCF. Criblé de dettes, le parti a été forcé de multiplier les emprunts auprès des banques.
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• Petits arrangements entre amis centristes - Les partis centristes ont choisi de ratisser large pour asseoir leur indépendance financière en pleine recomposition du paysage politique. Pour présenter davantage de candidats qu'il n'en aurait eus avec le seul MoDem, François Bayrou a créé le Centre pour la France, une nouvelle structure liée au parti centriste. Un label qui lui permet de soutenir environ 400 candidats venus de tous les horizons, dont les voix gonfleront les caisses du parti.
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