Qu'en pensez vous ?Selon le code électoral, le second tour des législatives oppose les deux candidats ayant obtenu les meilleurs scores au premier. Mais un troisième, voire un quatrième candidat, peuvent également se maintenir. Pour cela, il doit obtenir au premier tour un nombre de voix représentant plus de 12,5% des inscrits (les votants et les abstentionnistes). Cette règle, instituée en 2003 (auparavant il fallait obtenir un score supérieur à 12,5% des suffrages), est drastique.
En effet, avec cette règle, plus la participation est faible, plus la barre permettant la qualification est élevée :
Avec 80% de participation (le taux observé lors du premier tour de la présidentielle), il faut au moins 15,63% des voix pour se maintenir au second tour.
A 70% de participation, la barre est fixée à 17,85% des voix.
Pour 60% de participation, il faut 20,83% des suffrages exprimés.
A 55%, il faut 22,73% des voix.
A 50% de participation, il faut 25% des voix. Dans cette hypothèse, les trois candidats arrivés en tête doivent donc se partager, au strict minimum, 75% des voix.
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Les triangulaires opposent régulièrement des candidats des trois partis les plus importants en France en terme de suffrages recueillis : Parti socialiste, UMP et Front national. Pour le FN, qui peine traditionnellement dans les duels à obtenir plus de 50% des voix, les oppositions à trois permettent d'espérer avoir un vainqueur et donc un député.
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Comment cela s'était passé en 2002 et 2007?
En 2002, la nouvelle règle sur les 12,5% d'inscrits n'avait pas été encore instituée. Il fallait simplement obtenir plus de 12,5% des voix pour se maintenir. Résultat, il y avait eu dix triangulaires, dont neuf impliquant le Front national, qui n'en a remporté aucune.
En 2007, la nouvelle règle était en place et, avec 39,5% d'abstention, la barre était située à 21% des voix. Mais après un mauvais score à la présidentielle (10,44% des voix), le FN fait encore pire aux législatives: 4,29% des suffrages. Résultat, il n'y a eu qu'une triangulaire. Et encore, elle ne concernait pas le FN, puisqu'elle opposait, dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, un candidat UMP, un MoDem et un PS. C'est le centriste Jean Lassalle qui a été réélu.
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Combien de triangulaires cette année?
Pour répondre à cette question, l'institut Harris interactive a effectué des projections en se basant sur les résultats de la présidentielle dans chacune des 577 circonscriptions, retenant trois scénarios d'abstention: 28, 36 et 44%. Et aussi trois scénario de résultats : entre 12 et 13% des voix au niveau national, entre 14 et 15% et, enfin, entre 16 et 18% (un score record pour le FN s'il a lieu). Avec cette méthode, l'institut obtient entre une triangulaire (score le plus faible et abstention la plus élevée) et 225 triangulaires (score le plus élevé et abstention la plus faible).
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Enfin, il faut se méfier des projections à partir des résultats de la présidentielle. Pour mémoire, en 2007, avant le scrutin légsilatif, on estimait que le FN pouvait se maintenir au second tour dans 77 circonscriptions et le MoDem dans 476! On évoquait alors de très nombreuses triangulaires et même des quadrangulaires. Les chiffres ont été démentis par la réalité, puisqu'il n'y a eu qu'une seule triangulaire. Et seulement six MoDem au second tour.
Pourquoi un tel écart? D'abord parce que les résultats de la présidentielle sur lesquels les projections sont faites concernent des candidats populaires au niveau national. Les candidats aux législatives non pas forcément la même aura et n'attirent pas toujours autant les électeurs. En outre, certains députés UMP locaux, bien implantés, peuvent avoir de meilleurs scores et faire plus l'unanimité à droite que Nicolas Sarkozy n'a su le faire cette année. L'intégralité de cet article sur Le Jdd.fr
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