Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquennat ?

Répondre
Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquennat ?

Message non lu par Bocian » 04 mars 2012, 15:28:10

Je recycle ici des propos tenus en une autre occasion (car pas alors reçu de réponses contradictoires...).

Le sujet : Quel bilan pour la politique étrangère de la France lors du quinquennat ?

Politique européenne :

L'actuel pouvoir s'enorgueillit d'avoir - après bien des mois et des délais, bien des sommets (de la dernière chance) et bien des péripéties - fait adopter par l'Union (et par nos partenaires...) des traités et des règles dont on peut, néanmoins, aujourd'hui, encore fortement douter de leur pertinence.

Jusque là on peut clairement douter que l'actuel chef de l'Etat - souvent à la remorque de nos partenaires allemands (avec un couple franco-allemand "moteur" singulièrement déséquilibré...), toujours en retard d'une crise (et guère innovant, ni original sur ce sujet...) - ait été vraiment très clairvoyant sur ce dossier.

Il est vrai, pour sa défense, que les défenseurs de projets européens ambitieux, aujourd'hui, ça ne court pas franchement les rues (pas davantage dans l'opposition que dans la majorité d'ailleurs...).

Mais, tout de même, les demi-mesures et l'autosatisfaction présidentielle permanente alors que ça fait des mois et des mois de crise qu'on semble aller direct dans le mur (et qu'à cette heure, à l'évidence, on y fonce toujours...), à force, ça agace.

Traité de Lisbonne (feu "Traité simplifié") : Je ne sais pas sur quels critères nos gouvernants européens ont finalement pris sur eux de reprendre - ou rejeter - ce qu'il y avait déjà dans le TCE (rejeté par les français, lors du référendum de 2005). Toujours est-il qu'ils ont tout de même réussi l'exceptionnel tour de force de rejeter tout ce que le TCE avait un temps soit peu d'ambitieux pour l'Union et de n'en garder, de préférence, que tout ce qui avait été sujet à méga-polémique lors de la campagne référendaire...

Mode de ratification dudit Traité : Bon, user de la voie parlementaire pour cette ratification, c'était parfaitement constitutionnel et parfaitement légal, OK, mais se refourguer ainsi un ersatz du TCE par cette voie là, c'est tout de même assez honteux. Où se pose, tout de même, la question du manque de représentativité de la représentation nationale... (un peu de proportionnelle ne lui ferait sans doute pas trop de mal...).

L'Union pour la méditerranée, c'est clairement une coquille vide qui, au risque de se fâcher avec certains de nos partenaires européens (d'abord mis devant le fait accompli, ensuite maladroitement associés à une initiative mal formatée), a surtout permis à notre chef de l'Etat de se boursouffler le temps d'un sommet international qui aura coûté les yeux de la tête, mais pas concrètement rapporté grand chose à qui que ce soit. Pour l'instant en tout cas.

Crise géorgienne de l'été 2008 : Invraisemblable mensonge d'Etat que la couverture médiatique sur le rôle prétendument médiateur de la France (et de son président) dans cette affaire. Une propagande digne de celle du Kremlin. C'est peu dire...

Relations franco-turques : Bon, ben là, c'est tout cassé (entre le refus de considérer la candidature turque d'adhésion à l'UE avec le sérieux qu'en exigeaient les décisions communautaires prises antérieurement - bref, le respect des engagements pris - et la mise en scène conflictuelle permanente quant au sujet mémoriel du "génocide" arménien...).

Bref, c'est tout cassé. Mais, en même temps, on peut toujours se dire que ça fait déjà longtemps que c'est tout cassé. Et que chacun, français et turcs, semblent trouver un malin plaisir à se chercher des poux dans la tête pour scénariser en public leurs querelles et rapports "amour-haine" de vieux couple tout désèché et racorni. Bon courage à Juppé pour recoller les morceaux.

Révolutions arabes : Beaucoup n'ont effectivement rien vu venir, à Gauche comme à Droite en effet. Et notre diplomatie a frôlé là tout à la fois le naufrage et le ridicule. Honte de voir Michèle Alliot-Marie proposer les services de la France pour réprimer un mouvement démocratique et pacifique, à l'heure où nos alliés américains avaient déjà lâché Ben Ali. Sans parler du nouvel ambassadeur de France à Tunis nommé par la suite, rabrouant alors la presse autochtone avec hauteur et mépris sur l'air de "Quoi, la démocratie ?! Nous la France faut pas trop nous emmerder avec ce genre de questions là" (fermez le ban).

Heureusement, il y a eu - ensuite - l'affaire de Libye pour se refaire une image un petit peu plus sympa. Suis plutôt assez heureux de voir Juppé (enfin débarrassé de BHL ?!) tempêter contre le régime syrien (comme quoi, tout n'est pas à jeter...) ; ça nous change un peu des réceptions en grande pompe à Paris d'Assad et Kadhafi (où Rama Yadé nous pète un câble au nom des Droits de l'Homme et se fait alors allumer par son ministre de tutelle, l'ineffable et regretté Bernard Kouchner...).

La guerre d'Irak : Souvenez-vous que "Sarkozy-l'américain" voulait un temps nous y envoyer. Avant de finalement renoncer à mettre en oeuvre ce projet. Attitude finalement beaucoup plus prudente qu'annoncée ... mais que son ambassadeur alors nommé sur place s'est alors, à peine entré en fonction, empressé de regretter, sur l'air de "nous, on n'a absolument rien à voir ni avec Chirac, ni avec Villepin". Néanmoins, pour une fois, on ne peut que se réjouir que le Président Sarkozy n'ait pas tenu ses premières promesses... (pour une fois).

La guerre d'Afghanistan : Après bien des valses-hésitations à ne savoir que-faire, on y est ; et paraît-il que - désormais - on s'en va. Bien. Cela dit, on aurait tout de même bien aimé entendre une voix originale de la France dans cette affaire, capable de dire quelque chose d'intelligible en l'occasion. Pourtant j'ai tendu l'oreille. Bon, on est là dans le suivisme de nos alliés américains. Qui s'en vont. Qui ne font néanmoins pas que des conneries. Mais on avait peut-être un truc à dire, non ?! Même pas ?!

Conflit israélo-arabe : Inaudible, la France est tout simplement inaudible.

Relations avec la Chine : En 2008, au moment du passage de la flamme olympique à Paris puis lors des JO, on a été tout simplement ridicules. On a scénarisé la crise, Carla et Kouchner sont allé bizouiller le Dalaï-Lama, les chinois nous ont riz au nez, ont boycotté nos produits le temps qu'on s'excuse puis, après, on est alors allé faire carpette à Beijing pour honorer de notre très humble présence la cérémonie d'ouverture des nouveaux maîtres du monde. Remarquez qu'on n'était pas les seuls (les british, les allemands...) : honte européenne collective, donc. Depuis lors, Bernard Kouchner s'est fait offrir un bel "Atlas illustré des petits peuples du vaste monde" (pour les nuls), afin d'enfin tout savoir sur les moeurs étranges de la mystérieuse peuplade des Yoghourts. Non, , non, non : on n'est pas ridicule. Jamais.

Voilà pour un court résumé. Sans parler de tout ce que j'oublie.

Avec une tendance de fond, tout de même : dans l'UE (lors de la négociation du Traité de Lisbonne et face à la crise de la dette), en Afghanistan (voire en Irak), face à la Chine (etc) ... il aura été difficile d'entendre quelque voix de la France, quelque projet ou analyse originale de sa part.

Ainsi, lors de ce dernier quinquennat, la politique étrangère menée par la France durant ces cinq dernières années fut, pour le meilleur et pour le pire, une politique étrangère - au mieux de "coups médiatiques" (à Lisbonne, à Moscou, à Erevan, à Benghazi, etc) sans suivi, ni perspective ; et - au pire - une politique étrangère de suivisme et d'alignement (alignement sur l'Allemagne, sur les Etats-Unis, sur la Chine, sur la Russie, etc).

Le seul dossier sur lequel la France a - un court moment - semblé avoir un projet original (i.e : "Euroméditerranée" et relations avec le monde arabe) s'est fracassé sur les méfiances de nos partenaires européens (insuffisamment associés à l'affaire) et sur les réalités du printemps arabe : jusque là complice des dictatures renversées (Assad et Kadhafi reçus en grande pompe à Paris, Moubarak et Ben Ali promus en grandes stars de l'Euroméditerranée), servile en Irak et parfaitement ridicule lors de la révolution tunisienne, la diplomatie française a - semble-t-il - retrouvé quelques couleurs avec l'intervention internationale en Libye et en prenant la tête de la condamnation internationale face à la répression en Syrie. Mieux vaut tard que jamais.

Mais, comme bilan, c'est bien maigre...

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Golgoth » 04 mars 2012, 15:34:18

Rien à dire sur ce résumé qui me semble complet et précis. Certaines diront que c'est du slogan :)
Pour le traité de Lisbonne, Sarko avait annoncé la couleur mais les gens ont voté sur d'autres critères plus nationaux (fonctionnaires arabes, chômeurs...).
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 04 mars 2012, 16:05:14

Ah si, j'ai oublié un truc (mais non des moindres) :

Sur le plan de la politique de défense, tout en préservant l'autonomie de sa force de frappe nucléaire (ce qui ne lui semble en fait guère contesté de toute façon...), la France de Nicolas Sarkozy a poursuivit ses efforts d'intégration aux démarches et politiques "atlantistes".

D'où la décision de finalement revenir dans la structure intégrée de l'OTAN (effective en mars-avril 2009, lors du 60e sommet de l'OTAN : alors organisé à Kehl et Strasbourg), décision de rejoindre l'OTAN en fait mûrie de longue date (puisque processus déjà entamé sous ses prédécesseurs François Mitterrand et Jacques Chirac...).

Et c'est bien dans ce cadre que la France intervient aujourd'hui en Afghanistan (comme depuis 2003) et est récemment intervenue en Libye, en 2011.

Néanmoins, il reste à savoir si la France tirera ainsi quelques commandements quelques marrons du feu otanien dans lequel elle s'est elle-même jetée.

Et si cette stratégie d' "entrisme" lui permettra vraiment de participer efficacement à l'émergence d'un pilier européen dans le cadre d'une 'Alliance atlantique' rénovée et à la réforme de l'alliance atlantique, "du leadership américain au partnership euro-atlantique".

(Cf. http://www.vie-publique.fr/politiques-p ... ance-otan/ ).
Modifié en dernier par Bocian le 04 mars 2012, 17:03:46, modifié 1 fois.

Avatar du membre
domi
Messages : 880
Enregistré le : 20 mars 2010, 00:00:00
Parti Politique : Les Républicains (LR)
Localisation : 63000

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par domi » 04 mars 2012, 17:02:49

traité de LISBONNE

pas d'autre choix !F Hollande l'a voté :
http://www.youtube.com/watch?v=ipVpiptB68Q




Conflit israélo-ara
http://www.plateforme-palestine.org/Rep ... as-Sarkozy,


Quant à l'intervention en Géorgie ,je ne pense pas que ce soit de la daube!
www.franceonu.org/spip.php?article2303
« La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »
Gandhi, extrait de Tous les hommes sont frères

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 04 mars 2012, 17:22:54

-1- Traité de Lisbonne : qu'il ait été adopté (même par François Hollande et le parti socialiste) (et alors ?!) ou qu'il recèle quelques timides avancées institutionnelles n'empêche néanmoins pas ce traité d'être d'une grande médiocrité. Ce qui causera bien des soucis pour la suite. Mais bon, si tout le monde se satisfait ainsi d'un traité médiocre, ma foi... (néanmoins, il n'empêche que la façon dont tout ça a été négocié - et ratifié - est tout de même assez consternante...).

-2- Dans l'affaire géorgienne, chacun sait que - même si elle prétend effrontément le contraire jusqu'à l'AG même de l'ONU (plus c'est gros, mieux ça passe...) - la France s'est prétendu plus grosse que le boeuf.

Et que la Russie a fait dans cette affaire absolument tout ce qu'elle a voulu (en obtenant, notamment, la "séparation" de l'Abkhazie et de l'Ossétie...), que la Russie n'a cessé les hostilités et retiré ses troupes que lorsqu'elle a obtenu satisfaction sur absolument tout ce qui l'intéressait, et que le prétendue médiation française ne fut - en l'occurrence - qu'une farce diplomatique entérinant absolument tous les points de ce qui avait été décidé à Moscou, par Moscou.

-3- Quant à la position française dans le conflit israélo-arabe, elle reste singulièrement inaudible...

Avatar du membre
Lucas
Messages : 7289
Enregistré le : 30 janv. 2011, 00:00:00
Parti Politique : Les Républicains (LR)

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Lucas » 04 mars 2012, 17:29:31

La venue de Kadhafi "en grande pompe", est une contrepartie de la libération des infirmières bulgares.

Le traité de Lisbonne était dans le programme de N. Sarkozy.

Pour l'intervention en Lybie, c'est une très bonne chose, et la France a été en pointe sur ce dossier.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Nombrilist » 04 mars 2012, 17:32:43

Il devait pourtant être possible de sauver 15 personnes sans avoir besoin d'être la risée du monde entier. Et Al Assad, c'est pour quelle raison ?

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 04 mars 2012, 17:46:41

Pour Al-Assad, rappelons que l'ancien président Jacques Chirac - intimement persuadé d'avoir affaire là au commanditaire de l'assassinat du premier ministre libanais Rafiq Hariri (assassiné en février 2005) - refusait d'avoir la moindre relation d'Etat de quelque nature que ce soit avec ce sinistre individu.

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 06 mars 2012, 21:12:47

Ce soir, mardi 6 mars 2012 (lors d'une émission politique proposée par la chaine de télévision publique "France 2"), le président Nicolas Sarkozy a annoncé qu'en cas de reconduction dans ses fonctions présidentielles, ses deux premiers voyages à l'étranger seraient pour Berlin (en raison des "relations spéciales" existant entre les deux pays et renforcées par le contexte actuel...).

Et pour ... les Territoires palestiniens occupés. Annonçant ainsi la volonté de la France de davantage s'impliquer dans le processus de paix israélo-palestinien, afin que l'année 2012 soit l' "année de la paix" (sic) entre les deux peuples, soulignant également les responsabilités de l'Europe dans la Shoah et dans la réalisation effective de ce processus de paix.

Avatar du membre
Mouarfs
Messages : 690
Enregistré le : 09 août 2011, 00:00:00

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Mouarfs » 07 mars 2012, 15:44:33

Lucas a écrit :Le traité de Lisbonne était dans le programme de N. Sarkozy.
Cela explique mais n'excuse pas. Une daube reste une daube, même si elle est justifiée.
Lucas a écrit :Pour l'intervention en Lybie, c'est une très bonne chose, et la France a été en pointe sur ce dossier.
Les conflits internes à un pays doivent être réglés en interne. La France a permis de renverser un pourri pour un autre. La différence, c'est que le deuxième est élu plus ou moins démocratiquement mais dans la précipitation par un peuple qui n'a aucune culture politique.

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 07 mars 2012, 16:30:16

Pour ce qui est de la politique "arabe" de la France :

Autant j'avais trouvé tour à tour frileuse, honteuse et désespérante la politique de la France durant la "révolution arabe" (en Tunisie et en Egypte)...

Autant j'ai trouvé "pas mal du tout" l'attitude de la France (de son MAE Alain Juppé) lors de la révolution libyenne, et contre la répression en Syrie : Kadhafi et Assad sont / étaient des nuisibles et des pourris bien plus condamnables encore que Ben Ali et Moubarak réunis.

Il me semble qu'il est donc parfaitement normal que la France aide les démocrates de ces pays à se débarrasser de leurs tyrans. Quitte - pour ce faire - à participer à une pression diplomatique internationale (comme, actuellement, contre le régime syrien...), voire à une intervention militaire sous mandat (comme en Libye), pourvu que ce soit dans le cadre onusien.

Pour ce qui est du Traité de Lisbonne :

A l'époque, en 2005, j'avais milité en faveur du TCE (quoi que réservé, voire sceptique, sur bien des aspects d'un texte qui m'apparaissait alors comme un mieux que rien : puisque comportant - à mon avis en tout cas - quelques avancées). Bref, ce n'était pas le texte dont j'avais rêvé. Mais, européen convaincu, j'ai quand même milité en faveur de sa ratification : sans enthousiasme délirant, et avec une inquiétude qui allait - hélas - se révéler fondée.

Néanmoins, j'avoue ne pas très bien comprendre ce que les chefs d'Etats et de gouvernements ont par la suite (en 2005-2006-2007) alors fait du TCE.

Au départ assez mécontent du mode opératoire alors mis en oeuvre, purement intergouvernemental et diplomatique (Cf. les "sherpas" de Mme Merkel) ; assez mécontent quant à l'opacité de la négociation (et quant aux critères de sélections à propos des passages du TCE finalement jugés dignes d'être conservés dans le futur Traité de Lisbonne...).

Et en définitive très mécontent de certains abandons constatés d'un texte à l'autre (ce qui fait du Traité de Lisbonne un mauvais texte - pire que le précédent - même si meilleur que le Traité de Nice qu'il prétendait alors remplacer) ; et très mécontent quant au mode de ratification (parlementaire) :

En tout état de cause, ratifier ce texte par la seule voie parlementaire (même si c'était inscrit tel quel dans le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy, en 2007...), ce fut là un très mauvais signal envoyé à l'opinion (et, donc, une mauvaise action commise contre l'idée d'une intégration européenne...).

Sarkozy avait peut-être alors reçu un "mandat" pour faire adopter un nouveau traité par ce biais (quoi que, que le premier qui ait voté pour Sarkozy prioritairement pour des questions strictement européennes lève le doigt...), pas pour nous pondre une daube pareille...

En résumé, je pense que le texte ci-dessous reflète assez bien mon état d'esprit d'alors à ce sujet...

(Cf. http://www.taurillon.org/Lettre-ouverte ... gouvernent ).

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Golgoth » 07 mars 2012, 17:31:48

Et Al Assad, c'est pour quelle raison ?
A mon avis, pour faire chier Chirac.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 07 mars 2012, 19:38:22

Sarkozy et le Proche-Orient : quel bilan ? (JDD)

Dans l'émission "Des paroles et des actes" diffusée sur France 2, ce mardi soir, Nicolas Sarkozy a promis que s'il était réélu, son premier voyage hors d'Europe serait consacré à Israël et aux Territoires palestiniens. Lors de son quinquennat, le président de la République a pourtant essuyé quelques revers sur ce dossier...

(Cf. http://www.lejdd.fr/International/Proch ... =headlines ).

Durant son quinquennat, le chef de l'État a toujours revendiqué son amitié pour Israël, dont il n'a cessé de défendre le droit inaliénable à la sécurité. Mais il a également toujours défendu la création d'un Etat palestinien. La position de Nicolas Sarkozy sur le conflit israélo-palestinien est d'ailleurs la même que celle de ses prédécesseurs.

Mais sous Jacques Chirac, les relations avec Israël s'était tendues. C'est pourquoi l'actuel président s'est attelé à détendre l'atmosphère ; et ce dès le début de son mandat. Plusieurs voix s'étaient d'ailleurs élevées pour dénoncer ses positions "pro-israéliennes". En réalité la stratégie était plus subtile qu'elle n'y parait, estiment certains : "Il pensait qu'en étant plus proche de l'Etat hébreu, il pourrait infléchir leur position. Mais il a vite déchanté."

Notamment lors de l'offensive israélienne sur Gaza de la fin 2008 (alors que la France occupe la présidence de l'UE) . "Nicolas Sarkozy a été très déçu de cette décision, il s'est rendu compte qu'il avait sous-estimé la dureté du gouvernement israélien et lorsque que Benyamin Netanyahou est arrivé au pouvoir, la situation a encore empiré". Wikileaks a d'ailleurs révélé des échanges de courriels entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama, où les deux dirigeants se montraient très critiques envers le Premier ministre israélien : le président français l'aurait même traité de "menteur" lors d'un échange privé avec le président américain.

Mais les Etats-Unis ne sont pas en reste. En septembre 2010, alors qu'il reçoit à l'Elysée Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, Nicolas Sarkozy critique à mots couverts l'inefficacité des Etats-Unis qui mènent les négociations de paix entre Israël et la Palestine. "le président a, comme le monde entier, été déçu par Obama dont l'élection et les premiers discours avaient suscité beaucoup d'espérance".

Estimant que la "méthode suivie jusqu'à présent (…) ne semble plus produire les résultats escomptés", Nicolas Sarkozy se prononce alors pour une participation accrue de l'UE". Mais là, le président français allait essuyer un nouveau revers : le sommet israélo-palestinien (où il souhaitait réunir Benjamin Netanyahou, Mahmoud Abbas, Hosni Moubarak - médiateur dans ce dossier - et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton) qu'il voulait organiser à Paris en octobre 2010 est annulé, la reprise de la colonisation israélienne en Cisjordanie ayant gelé le processus de paix.

Fin 2011, Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas évoquent notamment le sujet sensible de la colonisation juive. Alors, "le président Sarkozy parle toujours de son soutien pour la création d'un Etat palestinien indépendant". "Il n'y a absolument aucun doute sur ce sujet". Mais c'est pourtant sur ce point que la politique française atteint ses limites dans ce dossier.

Car le vote sur la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU est resté lettre morte. "Les Etats-Unis - qui auraient voté contre la reconnaissance de la Palestine à l'ONU - ne voulaient pas du vote, ce sont eux qui ont eu gain de cause puisqu'il n'a pas eu lieu".

Reste alors l'Unesco (l'organisation culturelle de l'ONU), où la France, après avoir hésité à s'abstenir, a finalement voté en faveur de l'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat ; provoquant la colère de Washington. Or "c'est à l'ONU que Nicolas Sarkozy aurait pu jouer un grand coup. Il avait l'appui de tous les partis politiques français. Ça aurait été, dans la continuité du printemps arabe, l'occasion de lancer une nouvelle politique au Moyen-Orient...

Bocian
Messages : 929
Enregistré le : 06 juin 2011, 00:00:00
Contact :

Re: Quel bilan pour la politique étrangère lors du quinquenn

Message non lu par Bocian » 11 mars 2012, 15:58:13

Ci-dessous, la politique étrangère de la France au ban d'essai du conflit israélo-palestinien : Sarkozy est-il crédible quand il dit vouloir lancer une initiative de paix au Proche-Orient pour y apporter la paix dès cette année ?! Les socialistes ont-ils une démarche alternative à proposer ?

- Sarkozy, le prétentieux du Proche-Orient (slate.fr) :

Le chef de l'Etat a affirmé que s’il était réélu, il lancerait une initiative de paix au Proche-Orient pour sceller la paix, cette année, entre Israéliens et Palestiniens. Est-il capable de résoudre l’un des dossiers les plus épineux de la planète?

(Cf. http://www.slate.fr/story/51151/sarkozy ... -paix-2012 ).

- 1982-2012: prolonger le chemin de François Mitterrand au Proche-Orient (slate.fr) :

Trente ans après le discours à la Knesset du président socialiste, deux membres du PS affirment leur espoir d'une «clarification» de l'attitude française face à Israël.

(Cf. http://www.slate.fr/tribune/50941/mitte ... l-campagne );

Répondre

Retourner vers « Nicolas Sarkozy »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré