interview de david cameron

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domi
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interview de david cameron

Message non lu par domi » 21 févr. 2012, 08:05:21

NTERVIEW EXCLUSIVE - En visite à Paris, le premier ministre britannique a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy.

Le chef du gouvernement britannique a accordé un entretien exclusif au Figaro à l'occasion de sa visite vendredi à Paris.

LE FIGARO.- On a eu le sentiment ces derniers mois que la Grande-Bretagne prenait nettement ses distances avec l'Union européenne en proie à la crise de l'euro. En même temps, la coopération franco-britannique est très active. Cette ambivalence est-elle tenable?

David CAMERON.- La Grande-Bretagne est pleinement engagée en Europe, de même qu'elle est un acteur majeur dans l'Otan où elle coopère étroitement avec la France, comme cela a été le cas en Libye. Sur les questions économiques et financières, nous avons des choses essentielles à dire. Il y a des sujets sur lesquels nous nous situons au cœur de l'UE, comme le marché unique et son avenir, et d'autres domaines dans lesquels nous n'avons pas souhaité entrer. Nous ne sommes pas dans Schengen. Nous n'en sommes pas moins européens. Nous considérons simplement que notre intérêt national, en tant qu'île, est de conserver nos frontières. Nous ne sommes pas dans l'euro parce que nous jugeons qu'il est préférable pour nous de fixer nos taux d'intérêt et de déterminer notre politique monétaire. Que nous défendions d'abord nos intérêts ne veut pas dire que nous ne sommes pas un acteur européen de premier plan.

Vous avez sévèrement critiqué la manière dont l'UE gérait la crise de l'euro…

Ce ne sont pas des critiques, mais des encouragements. La crise de l'euro affecte la France, mais elle touche aussi la Grande-Bretagne. 40% de nos exportations sont destinées à l'Europe. Comme vous, nous souhaitons que cette crise soit surmontée. Nous constatons des avancées, comme le grand pare-feu européen susceptible de répondre à la crise grecque, ou la recapitalisation des banques. Ces initiatives étaient nécessaires, pour vous, pour nous et pour le futur de l'Europe.

Nicolas Sarkozy a réaffirmé vendredi que «l'Europe a besoin de la Grande-Bretagne». Pourriez-vous néanmoins décider, un jour, de quitter l'UE?

Non, nous n'allons pas quitter l'UE, ce ne serait pas dans notre intérêt. Pas plus que nous ne quitterons l'Otan. Peut-être faudrait-il que nous l'expliquions mieux: nous sommes au cœur de l'Europe sur certains sujets -le marché unique est une invention britannique- et sur d'autres, nous sommes moins engagés.

La coopération franco-britannique en matière de défense devrait-elle s'élargir à d'autres, à l'Allemagne par exemple?

Nicolas Sarkozy et moi sommes sur la même ligne: si d'autres partenaires souhaitent apporter des fonds ou acquérir les matériels que nous développerons, ils pourront le faire. Mais la France et la Grande-Bretagne représentent 50 % des dépenses européennes en matière de défense. On ne peut attendre que les autres décident d'investir dans les avions sans pilotes pour lancer cette coopération. À deux pays, nous pouvons prendre rapidement les décisions qui s'imposent.

Vous avez souhaité «bonne chance» à votre «ami» Nicolas Sarkozy? Comptez-vous lui adresser d'autres signes de soutien durant la campagne?

Nicolas Sarkozy est un dirigeant du centre droit et je lui souhaite bonne chance. Il a de grandes qualités de chef, c'est un homme politique courageux. Il a fait des choses extraordinairement importantes pour la France. Ce sera au peuple français de décider, je n'ai pas à interférer dans son choix. Nicolas Sarkozy a mon soutien. Je le dis clairement. Mais je ne suis pas sûr que si je sillonnais la France en bus pour le soutenir, cela serait efficace…

Comment réagissez-vous en voyant Angela Merkel soutenir Nicolas Sarkozy de façon aussi démonstrative?

J'ai pensé que c'était bon pour Nicolas! La relation franco-allemande est très importante. Je les vois travailler ensemble. Pour ma part, je travaille bien avec l'un et l'autre. Je pense que le soutien d'Angela Merkel va renforcer Nicolas Sarkozy.

Et quand vous entendez François Hollande dire que «la finance, c'est l'ennemi»?

Nous devons réformer les services financiers. En Grande-Bretagne, nous sommes en train de séparer les banques de dépôt et les banques d'investissement. Nous avons rendu à la Banque d'Angleterre sa mission de régulation. Nous avons pris des mesures très importantes pour réguler le système bancaire. Mais on ne pourra pas retrouver la santé économique sans la finance qui est essentielle pour les entreprises, notamment les petites. Les services financiers sont indispensables pour soutenir l'économie réelle. Et la City de Londres est un atout, non seulement pour la Grande-Bretagne mais aussi pour toute l'Europe. Cela n'a pas de sens de diaboliser la finance.

Vous restez très opposé à toute taxe sur les transactions financières…

Si on pouvait mettre en place cette taxe partout dans le monde, elle se justifierait. Mais si vous créez cette taxe dans une partie du monde seulement, les entreprises partiront ailleurs. Je ne crois pas à une nouvelle taxe européenne.

En Syrie, quelles leçons retirez-vous de ce qui a été accompli en Libye, même si le contexte est très différent?

Il y a plusieurs leçons à tirer. Si des pays tels que la France et la Grande-Bretagne peuvent s'entendre, cela fait une grande différence. Il faut aussi travailler avec les pays arabes et le Conseil de sécurité confère une légitimité incomparable à l'action commune. La pression croissante exercée par la panoplie des sanctions (gels des avoirs, interdiction de visas…) est indispensable. Enfin, il y a ce besoin d'une opposition représentative et organisée. Mais la Syrie est très différente et la situation y est beaucoup plus difficile.

Croyez-vous que l'ouverture du dialogue auquel l'Iran vient d'appeler l'UE permettrait d'éloigner le risque de frappes israéliennes?

Nous sommes tous d'accord, Européens et Américains, pour dire que si un dialogue peut être ouvert, les Iraniens devront l'aborder dans un état d'esprit différent de celui du passé. Ils se sont engagés sur une voie inacceptable et s'il doit y avoir un dialogue, comme l'Iran semble le souhaiter, ce pays devra reconnaître qu'il a pris le mauvais chemin.

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... europe.php
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Re: interview de david cameron

Message non lu par El Fredo » 21 févr. 2012, 09:18:38

Le passage qui m'intéresse :
Nous devons réformer les services financiers. En Grande-Bretagne, nous sommes en train de séparer les banques de dépôt et les banques d'investissement. Nous avons rendu à la Banque d'Angleterre sa mission de régulation. Nous avons pris des mesures très importantes pour réguler le système bancaire.
Alors si Cameron lui aussi le dit...

C'est aussi ce que propose Hollande, le problème est que Sarkozy et l'UMP sont contre, allez comprendre.
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Re: interview de david cameron

Message non lu par FIFE » 21 févr. 2012, 11:45:25

Souhaiter bonne chance, ne veut pas dire soutenir !

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Re: interview de david cameron

Message non lu par Nombrilist » 21 févr. 2012, 11:50:48

"Ce sera au peuple français de décider, je n'ai pas à interférer dans son choix. Nicolas Sarkozy a mon soutien. Je le dis clairement. Mais je ne suis pas sûr que si je sillonnais la France en bus pour le soutenir, cela serait efficace…"

Il est pourtant difficile de faire plus clair. Et il n'est pas fou: il sait bien que si il venait le soutenir en personne, ça le plomberait plutôt qu'autre chose. A noter que Cameron voit presque Sarko comme un gauchiste.

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