François Bayrou sort les griffes

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lyly
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François Bayrou sort les griffes

Message non lu par lyly » 13 mars 2012, 22:25:29

"Le Point" publie en exclusivité les bonnes feuilles du livre de François Bayrou, "La France solidaire".

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François Bayrou est optimiste. "Heureux" même, confesse-t-il dans La France solidaire (Plon), son livre de campagne dont Le Point publie en exclusivité les bonnes feuilles. Le centriste croit toujours en son destin. Un destin personnel qu'il mêlerait bien à celui de la France. Cette France malade de ses "fantômes" (qu'il nomme "mensonges d'État, démagogie, chômage"...). Pour les éradiquer, le candidat du MoDem propose de changer de modèle. Dans sa France solidaire, le pouvoir serait honnête, l'État impartial, les valeurs de la France (liberté, égalité, fraternité, laïcité...) respectées, et la fierté nationale modeste. L'ex-troisième homme de 2007 n'oublie pas ses deux concurrents, à qui il consacre des passages mordants. On retrouve le Bayrou d'Abus de pouvoir (Plon), ce pamphlet sur Sarkozy écrit en 2009. Sauf qu'ici, Hollande n'est pas en reste.

EXTRAITS

"À chacun ses mots clés. Certains choisissent le changement. C'est un des mots les plus creux du vocabulaire politique. Un de ces mots qu'on appelle valise, sachant qu'on peut tout mettre à l'intérieur. Il m'est arrivé, à moi aussi, d'employer ce mot quand j'étais bien plus jeune. J'avais commencé la campagne de 2002 avec un beau slogan, La France humaine, que j'avais déployé sur les flancs du bus au colza avec lequel j'avais entrepris de faire campagne. Hélas ! Les Boeing d'al-Qaida frappèrent les tours jumelles, et la campagne perdit aussitôt son sens et son originalité. Alors, en désespoir de cause, j'écrivis sur mes affiches : Le changement. Le changement, c'est ce qu'on dit quand on n'a rien à dire, ou qu'on ne peut rien dire. Ou, pire, quand on ne veut rien dire, faute d'avoir une pensée cohérente, indépendante des sondages et de l'air du temps. Car le changement n'est rien en soi : des changements, il en est de bons et il en est de mauvais, et parfois de très mauvais.

D'autres choisissent La France forte. Ainsi ceux qui ont, ces dernières années, le plus affaibli notre pays et mis à mal ses valeurs se drapent dans l'invocation de son intégrité et de son rayonnement. Il y a plus de soixante ans, dans son grand roman visionnaire 1984, George Orwell inventait la novlangue. Une langue qui était faite pour que personne ne puisse décrire une autre réalité que celle que voulait imposer la police de la pensée. Les mots eux-mêmes servaient à dire le contraire de ce qu'ils cherchaient à signifier. La guerre, c'est la paix !, ou La liberté, c'est l'esclavage !, devaient scander tous les jours les habitants abêtis. Utiliser les mots pour signifier leur contraire : l'amputation de toute compréhension, la décérébration par la propagande. Ce qui a affaibli la France, c'est l'absence de lucidité, les directions erronées, la division des Français entre eux, la recherche perpétuelle de boucs émissaires. Tout cela a été pour notre pays régressif et agressif. Le style brutal pour, au bout du compte, ne rien faire, ou pas grand-chose. La mise en scène avec les grands de ce monde pour montrer combien l'on est grand soi-même. Tout cela, c'était le contraire de la France forte. Continuer avec les mêmes dans la même direction, c'est donc la ruine de notre force nationale.

Si l'on veut l'authentique force de la France, et si l'on veut un changement bienfaisant par rapport à la situation actuelle, alors il est une condition : refonder la solidarité de la nation et la placer au centre de son destin. [...]
"Coups de pied au derrière"

On a entendu récemment deux déclarations particulièrement choquantes, venues d'un bord, mais qui auraient pu venir de l'autre. Recevant plusieurs centaines d'experts à la fin du mois de janvier, le candidat du PS leur a dit ceci : Je sais que beaucoup d'entre vous sont là pour les postes. Et ils ont raison, parce que des postes, il y en aura beaucoup... Et à la fin du mois de février : Ceux [des hauts fonctionnaires] qui sont liés au pouvoir actuel devront forcément laisser la place à d'autres.

C'est une corruption de l'esprit public, d'autant plus grave que l'opposition a, depuis des années, et à juste titre, et moi au premier rang, reproché à Nicolas Sarkozy de peupler la haute fonction publique de ses affidés et de ses obligés. Et pas seulement la haute fonction publique, mais aussi la haute fonction privée ! C'est justement une des raisons pour lesquelles les républicains de conviction ont refusé leur confiance, ont combattu à visage découvert ce régime d'arbitraire.

Je sais ce qu'on dit dans bien des milieux quand on aborde ces questions. On dit c'est comme ça partout, on dit c'est inévitable. Je prétends que la corruption des esprits n'est pas inévitable, et je prétends que l'État est plus fort si on le débarrasse de l'obligation d'allégeance et de soumission. Je veux des fonctionnaires libres, et parce qu'ils seront libres ils seront encouragés à être loyaux. La loyauté, ça commence par la confiance. C'est parce qu'il n'y a pas de confiance, et parce que ces moeurs règnent partout, que les échines deviennent souples et courbes, que la flagornerie isole les gouvernants, et qu'on ne voit partout que lèche et lâche.

[...] Tout ramener à l'affiliation à un parti ou à un courant de pensée, c'est faire injure à la liberté de pensée. Que le Parti socialiste affiche si ouvertement un sectarisme d'État, au moment même où il ambitionne le monopole de l'appareil d'État, il y a là une dérive que, je l'affirme, ni Jaurès, ni Blum, ni aucun des républicains qui ont fait la France n'aurait laissée passer sans vigoureux coups de pied au derrière des arrogants impétrants. Ces jeunes gens auraient eu du mal, par la suite, à s'asseoir."
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-p ... 12_502.php
[hr]


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domi
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Re: François Bayrou sort les griffes

Message non lu par domi » 13 mars 2012, 23:13:32

"refonder la solidarité de la nation et la placer au centre de son destin. [.."

comment ?


"il y a là une dérive que, je l'affirme, ni Jaurès, ni Blum, ni aucun des républicains qui ont fait la France n'aurait laissée passer sans vigoureux coups de pied au derrière des arrogants impétrants. Ces jeunes gens auraient eu du mal, par la suite, à s'asseoir."

De la belle prose mais un peu désuet ,non ?
« La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »
Gandhi, extrait de Tous les hommes sont frères

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Re: François Bayrou sort les griffes

Message non lu par lyly » 14 mars 2012, 11:26:13

domi a écrit :
comment ?

En faisant tout le contraire que ton Sarko' chéri. :P
[hr]


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Re: François Bayrou sort les griffes

Message non lu par domi » 14 mars 2012, 12:12:52

le contraire en tout
:arrow: c'est très imprécis ,s'il fait le contraire je ne pense pas que ce soit une réussite ...

Mais si Hollande passe il le prendra peut être à l'enseignement ;d'après ses écrits il pourrait aller à la justice mais il verrait que les bons sentiments et la réalité de la vie et des lois ne sont pas toujours compatibles


http://www.francesoir.fr › Actualité › Politique
Après Sarkozy, Bayrou en appelle au référendum


davidvachez.blogspot.com/.../bayrou-sarkozy-hollande-si-loin-si-pre.

Avec Nicolas Sarkozy, François Bayrou partage l'idée de maintenir les dépenses publiques à leur niveau actuel. Sur un sujet sociétal complexe, l'un et l'autre se prononcent contre l'euthanasie.


http://www.huffingtonpost.fr/.../franoi ... actes_n_13...

manuel valls à Bayrou : Manuel Valls : « vous êtes le candidat de la stagnation« . Il continue en disant que « le deuxième tour, ce sera Hollande et Sarkozy. Oui parce que la gauche et la droite sont importantes. Vous n’unissez pas mais écartez«

Valls frappe plus fort : « vous avez fait partie de deux gouvernements qui ont laissé éclater les déficits publiques entre 1993 et 1997, sous Balladur et Juppé

Valls taquine Bayrou sur ces anti-sèches « comme Sarkozy« .



http://www.lexpress.fr/actualite/politi ... 91564.html


Sur France 2, jeudi soir, le candidat du mouvement Démocrate a refusé de dire à qui il se rallierait au deuxième tour de la présidentielle. Mais il a tendu la main à Dominique de Villepin. -

:arrow: (]
entre "ennemis" perso de NS ")

Le candidat centriste François Bayrou a vivement critiqué jeudi ses deux principaux rivaux Nicolas Sarkozy et François Hollande mais n'a pas exclu une éventuelle alliance avec Dominique de Villepin.

Interrogé dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, sur la ressemblance de ses propositions avec celles formulées par Dominique de Villepin, François Bayrou a ironisé: "Je m'efforce d'écrire tout seul et de préférence le premier". Mais, a-t-il admis, "il y a une rencontre entre ces convictions-là".

Mais, c'est à Dominique de Villepin de prendre cette décision. "C'est un homme ombrageux et je ne vais pas lui en faire le reproche, moi-même je le suis suffisamment. Je suis quelqu'un qui ne me rallie pas facilement et probablement lui non plus. Mais, il y a des points de rencontre en effet autour de ce que je crois et qu'il croit être essentiel pour l'avenir de la France", a-t-il dit.

:arrow: MAIS !

"Je suis totalement sur la même ligne que Nicolas Sarkozy sur la défense du modèle social français, je ne pense pas qu'il y ait de différence entre nos deux approches." [...] S'il déclare attendre la décision du chef de l'Etat pour se prononcer, il fait quand même clairement un pas.» D de VILLEPIN SUR Europe 1
Source: Libération

:arrow: JE N'Y COMPRENDS PLUS RIEN :différences ?ressemblances ? de qui avec qui ?
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Re: François Bayrou sort les griffes

Message non lu par lyly » 14 mars 2012, 13:16:18

Ben .. normal qu'il y ait des ressemblances entre les candidats sur les programmes ..
Ils n'en restent pas moins des candidats qui visent chacun le même poste. D ou, les tacles entre les uns et les autres.

Que Bayrou ne veuille pas se prononcer concernant son éventuelle alliance est tout à fait légitime à mon sens.
Demande à l'equipe de france de football en debut de la coupe mondiale pour qui ils vont parier si ya une finale entre l' espagne et le bresil .... :lol:
[hr]


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Re: François Bayrou sort les griffes

Message non lu par johanono » 14 mars 2012, 13:34:39

lyly a écrit :"Le Point" publie en exclusivité les bonnes feuilles du livre de François Bayrou, "La France solidaire".

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François Bayrou est optimiste. "Heureux" même, confesse-t-il dans La France solidaire (Plon), son livre de campagne dont Le Point publie en exclusivité les bonnes feuilles. Le centriste croit toujours en son destin. Un destin personnel qu'il mêlerait bien à celui de la France. Cette France malade de ses "fantômes" (qu'il nomme "mensonges d'État, démagogie, chômage"...). Pour les éradiquer, le candidat du MoDem propose de changer de modèle. Dans sa France solidaire, le pouvoir serait honnête, l'État impartial, les valeurs de la France (liberté, égalité, fraternité, laïcité...) respectées, et la fierté nationale modeste. L'ex-troisième homme de 2007 n'oublie pas ses deux concurrents, à qui il consacre des passages mordants. On retrouve le Bayrou d'Abus de pouvoir (Plon), ce pamphlet sur Sarkozy écrit en 2009. Sauf qu'ici, Hollande n'est pas en reste.

EXTRAITS

"À chacun ses mots clés. Certains choisissent le changement. C'est un des mots les plus creux du vocabulaire politique. Un de ces mots qu'on appelle valise, sachant qu'on peut tout mettre à l'intérieur. Il m'est arrivé, à moi aussi, d'employer ce mot quand j'étais bien plus jeune. J'avais commencé la campagne de 2002 avec un beau slogan, La France humaine, que j'avais déployé sur les flancs du bus au colza avec lequel j'avais entrepris de faire campagne. Hélas ! Les Boeing d'al-Qaida frappèrent les tours jumelles, et la campagne perdit aussitôt son sens et son originalité. Alors, en désespoir de cause, j'écrivis sur mes affiches : Le changement. Le changement, c'est ce qu'on dit quand on n'a rien à dire, ou qu'on ne peut rien dire. Ou, pire, quand on ne veut rien dire, faute d'avoir une pensée cohérente, indépendante des sondages et de l'air du temps. Car le changement n'est rien en soi : des changements, il en est de bons et il en est de mauvais, et parfois de très mauvais.

D'autres choisissent La France forte. Ainsi ceux qui ont, ces dernières années, le plus affaibli notre pays et mis à mal ses valeurs se drapent dans l'invocation de son intégrité et de son rayonnement. Il y a plus de soixante ans, dans son grand roman visionnaire 1984, George Orwell inventait la novlangue. Une langue qui était faite pour que personne ne puisse décrire une autre réalité que celle que voulait imposer la police de la pensée. Les mots eux-mêmes servaient à dire le contraire de ce qu'ils cherchaient à signifier. La guerre, c'est la paix !, ou La liberté, c'est l'esclavage !, devaient scander tous les jours les habitants abêtis. Utiliser les mots pour signifier leur contraire : l'amputation de toute compréhension, la décérébration par la propagande. Ce qui a affaibli la France, c'est l'absence de lucidité, les directions erronées, la division des Français entre eux, la recherche perpétuelle de boucs émissaires. Tout cela a été pour notre pays régressif et agressif. Le style brutal pour, au bout du compte, ne rien faire, ou pas grand-chose. La mise en scène avec les grands de ce monde pour montrer combien l'on est grand soi-même. Tout cela, c'était le contraire de la France forte. Continuer avec les mêmes dans la même direction, c'est donc la ruine de notre force nationale.

Si l'on veut l'authentique force de la France, et si l'on veut un changement bienfaisant par rapport à la situation actuelle, alors il est une condition : refonder la solidarité de la nation et la placer au centre de son destin. [...]
"Coups de pied au derrière"

On a entendu récemment deux déclarations particulièrement choquantes, venues d'un bord, mais qui auraient pu venir de l'autre. Recevant plusieurs centaines d'experts à la fin du mois de janvier, le candidat du PS leur a dit ceci : Je sais que beaucoup d'entre vous sont là pour les postes. Et ils ont raison, parce que des postes, il y en aura beaucoup... Et à la fin du mois de février : Ceux [des hauts fonctionnaires] qui sont liés au pouvoir actuel devront forcément laisser la place à d'autres.

C'est une corruption de l'esprit public, d'autant plus grave que l'opposition a, depuis des années, et à juste titre, et moi au premier rang, reproché à Nicolas Sarkozy de peupler la haute fonction publique de ses affidés et de ses obligés. Et pas seulement la haute fonction publique, mais aussi la haute fonction privée ! C'est justement une des raisons pour lesquelles les républicains de conviction ont refusé leur confiance, ont combattu à visage découvert ce régime d'arbitraire.

Je sais ce qu'on dit dans bien des milieux quand on aborde ces questions. On dit c'est comme ça partout, on dit c'est inévitable. Je prétends que la corruption des esprits n'est pas inévitable, et je prétends que l'État est plus fort si on le débarrasse de l'obligation d'allégeance et de soumission. Je veux des fonctionnaires libres, et parce qu'ils seront libres ils seront encouragés à être loyaux. La loyauté, ça commence par la confiance. C'est parce qu'il n'y a pas de confiance, et parce que ces moeurs règnent partout, que les échines deviennent souples et courbes, que la flagornerie isole les gouvernants, et qu'on ne voit partout que lèche et lâche.

[...] Tout ramener à l'affiliation à un parti ou à un courant de pensée, c'est faire injure à la liberté de pensée. Que le Parti socialiste affiche si ouvertement un sectarisme d'État, au moment même où il ambitionne le monopole de l'appareil d'État, il y a là une dérive que, je l'affirme, ni Jaurès, ni Blum, ni aucun des républicains qui ont fait la France n'aurait laissée passer sans vigoureux coups de pied au derrière des arrogants impétrants. Ces jeunes gens auraient eu du mal, par la suite, à s'asseoir."
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-p ... 12_502.php
Du Bayrou dans le texte. Du Bayrou fidèle à lui-même. Un catalogue de beaux principes joliment formulées, mais peu de propositions concrètes et novatrices.

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