Qu'en pensez vous ?"Martine Aubry était en colère", raconte un témoin du coup de g..... de la patronne du PS mardi. Un coup de g..... poussé une première fois à huis clos en réunion de groupe PS à l'Assemblée nationale. Face aux députés, elle a même lancé : "Vous pouvez le raconter, je veux que ça se sache !" Pour être bien sûre que le message passe, elle l'a répété une seconde fois en fin de journée, lors du bureau national du PS à Solférino. "Elle a joué au grattage et au tirage !" s'amuse un spectateur.
Sa cible : l'ancien camarade du PS Jean-Luc Mélenchon, en campagne pour les législatives des 10 et 17 juin dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont. Élu de l'Essonne pour la première fois en 1983, député européen du Sud-Ouest depuis 2009, Mélenchon ne pose pas ses valises au coeur du bassin minier par hasard : il va affronter la patronne du Front national, Marine Le Pen, dont il avait déjà fait son adversaire pendant la présidentielle.
"Jean-Luc Mélenchon se paye une publicité personnelle et prend le risque de remettre Marine Le Pen dans le jeu", a donc fustigé Aubry devant les députés, se disant, lors du BN, "toujours surprise de voir quelqu'un de gauche faire le jeu du Front national". Lors de cette réunion, une seule voix s'est élevée contre la patronne. Celle de Marie-Noëlle Lienemann, ancienne camarade de Mélenchon en Essonne, qui a osé dire à Aubry : "Je ne suis pas du tout d'accord avec la manière dont tu présentes la relation du PS à Jean-Luc Mélenchon."
Les sondages internes du PS
Les autres dirigeants n'ont pas dit un mot, car ils sont d'accord avec Aubry. Mélenchon les a quittés en 2008, après 30 ans passés au PS. Depuis, il a créé le Parti de gauche, s'est allié avec la petite gauche unitaire et le PCF à l'agonie pour fonder le Front de gauche, dont il a été le candidat à la présidentielle. Un temps pressenti comme surprise du scrutin, possible troisième homme, tant ses meetings rameutaient la foule, Mélenchon a terminé la course à 11,11 %, loin derrière... Marine Le Pen.
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"Malheureusement, c'est Mélenchon qui va gagner"
Lors de la présidentielle, Marine Le Pen était arrivée en tête du premier tour dans cette circonscription avec 31,42 % des voix, mais au second, les reports de voix ont largement bénéficié à François Hollande, qui a obtenu... 60,44 % des voix. Par ailleurs, le PS est certes à Hénin-Beaumont englué dans des affaires internes indépétrables, mais la députée sortante Odette Duriez est bien socialiste. Elle a été élue sénatrice et c'est donc un autre candidat, Philippe Kemel, qui a été investi par le parti.
Un dirigeant PS a fait ses comptes et pense Kemel condamné. "Malheureusement, c'est Mélenchon qui va gagner. C'est dégueulasse... Il remet Marine Le Pen dans le jeu et après il va installer deux permanents et disparaître d'Hénin-Beaumont", lâche-t-il. Et de poursuivre : "Ça me fait toujours marrer de voir Jean-Luc en représentant du peuple parce que je le connais. Il s'en fout, il est mû par son destin."
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