Avec les 158 pages de l’essai qu’il publie cette semaine, le chef de file du centre appelle gauche et droite, contre une crise qui peut devenir dévastatrice, à la « mobilisation générale ». Il assure que la France peut alors « s’en sortir ».
Qu'en pensez vous ?François Bayrou n’est pas peu fier : avec son livre-coup de poing, 2012, état d’urgence (Plon), il aura pris de vitesse, au cœur du mois d’août, le Parti socialiste, Nicolas Sarkozy et aussi – même s’il n’en parle pas – Jean-Louis Borloo, celui qui voudrait le concurrencer au centre. C’est en effet lui, Bayrou – déjà candidat à l’Elysée en 2002 et 2007, et bien décidé à l’être une troisième fois – qui sonne les trois coups de la rentrée politique alors que le gouvernement est encore officiellement « en vacances », et qu’on sent de la fébrilité chez les socialistes à l’approche du rendez-vous de La Rochelle.
De ce livre très personnel et plutôt grave se dégagent quatre idées fortes.
– Sauf pour les démagogues, il n’y a plus d’échappatoire à la crise. La dette française est vertigineuse. Le déficit du commerce extérieur devient abyssal. La construction européenne vacille. La croissance est faible, quand elle est là.
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– Mais ras-le-bol, dit pour autant Bayrou, des pessimistes professionnels qui brodent autour du thème « no future » : le pays en a vu d’autres, et a su se relever. « Les mauvais jours finiront. La France va s’en sortir… » Pour peu qu’elle se fixe des objectifs limités mais clairs (lui propose, sans sous-estimer les verrous à faire sauter : la production « dans notre pays », l’éducation), alors, en cinq ans, comme ont su le faire avant nous les Allemands, la machine peut repartir et le « modèle social français » être sauvé.
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– La France, analyse Bayrou, doit changer de politique économique : la priorité, ce ne peut plus être la demande, mais l’offre. Et d’insister : « Si vous n’avez pas une industrie de production capable de devancer les besoins des consommateurs et assez réactive pour saisir les rebonds de la demande, les ressources que vous attribuez à ces mêmes consommateurs seront dirigées vers les produits fabriqués à l’étranger. » Pour le reste, la mondialisation, ce peut être une formidable chance.
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– Ce qui bloque le pays, déplore le transgressif Bayrou, c’est que le discours du réalisme n’est partagé que par une partie de la droite et une partie de la gauche. D’où sa conviction : en 2012, avec l’actuelle droite reconduite, avec la gauche gagnante ou même avec un gouvernement d’union nationale, ce serait demain l’échec assuré. Car les conservateurs des deux camps donneraient le la.
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Bayrou a changé : hier, son discours était d’abord moral. Aujourd’hui, il est… martial.
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