Le projet de loi qui doit rendre la République « irréprochab

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politicien
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Message non lu par politicien » 13 juin 2011, 10:19:00

Bonjour,


Déclaration de conflits d'intérêts, Autorité de la déontologie… Rue89 dévoile le dispositif anti-scandales du gouvernement.
« Je veux une République irréprochable », annonçait Nicolas Sarkozy pendant la campagne de 2007. Comme cela semble loin… D'Eric Woerth à Michèle Alliot-Marie, les affaires l'ont obligé à se séparer de plusieurs de ses ministres. Même Christine Lagarde, l'élève-modèle, fait maintenant l'objet de soupçons.   Le projet de loi « relatif à la déontologie et à la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique » doit donc redonner confiance aux Français. Après avoir fait le tour des cabinets ministériels, il doit être soumis aux syndicats de fonctionnaires la semaine prochaine, puis être présenté par François Baroin en Conseil des ministres avant la fin du mois. Avant un vote au Parlement prévu pour l'automne.   Rue89 a pu consulter ce texte. Le gouvernement a prévu de :  
  • créer une Autorité de la déontologie de la vie publique, qui contrôlera aussi bien les ministres que les fonctionnaires, mais dont les pouvoirs réels restent flous ; [/list:u]
    • rendre obligatoire la déclaration des conflits d'intérêts potentiels, mais sans aller jusqu'à la transparence totale : seuls les ministres devront rendre publics leurs intérêts personnels ; [/list:u]
      • clarifier les règles du « pantouflage », le passage des fonctionnaires dans le privé, cette mesure concernant particulièrement les conseillers de l'Elysée ; [/list:u]
        • écarter des propositions plus radicales comme l'interdiction du cumul d'un poste de ministre avec un mandat de maire, de président de conseil général ou régional, pourtant préconisée par le rapport préparatoire commandé par Nicolas Sarkozy.[/list:u]  ► Une Autorité de la déontologie… aux pouvoirs flous   Pour prouver sa bonne volonté, le gouvernement prévoit de créer une nouvelle institution, l'Autorité de la déontologie de la vie publique. C'est elle qui veillerait au respect des règles et de la morale.    Une mission confiée jusqu'ici à la commission de déontologie de la fonction publique. Celle-ci disparaîtrait sans gloire. Elle avait été ridiculisée par François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, en 2009. Après avoir monté le plan de sauvetage des banques par l'Etat, il avait pris la tête du groupe Banque populaire-Caisse d'épargne. Sans juger utile de consulter la commission, dont deux membres ont préféré démissionner.   L'Autorité de la déontologie disposerait, elle, de plus de pouvoir. Ou, plutôt, d'un champ de compétences plus large : elle s'intéresserait :  
          • au passage des fonctionnaires dans le privé – le fameux »pantouflage » –,
          • à tous les conflits d'intérêts. [/list:u]  Elle pourrait s'auto-saisir de certains cas, mais le texte ne détaille aucun pouvoir d'enquête ou de sanction.   L'Autorité réunirait neuf membres, nommés pour trois ans :  
            • des représentants du Conseil d'Etat,
            • de la Cour des comptes,
            • de l'administration,
            • « trois personnalités qualifiées en matière de déontologie », choisies par le président de la République, celui de l'Assemblée nationale et celui du Sénat.[/list:u]  ► Des déclarations d'intérêts secrètes, sauf pour les ministres  Placements financiers, activités passées ou parallèles, liens familiaux pouvant faire naître des soupçons de conflits d'intérêts : François Fillon n'avait pas attendu le projet de loi pour obliger ses ministres, en avril, à remplir et mettre en ligne des « déclarations d'intérêts ».   Cette obligation serait inscrite dans la loi et étendue aux principaux décideurs publics. Dans la liste établie par le gouvernement, on trouve ainsi… 
              • les conseillers des ministres,
              • les PDG des entreprises publiques,
              • les membres des autorités indépendantes (comme le CSA et l'Hadopi),
              • les directeurs des CHU.[/list:u]  Pas de transparence totale pour autant : seules les déclarations des ministres seraient rendues publiques. Dans les cabinets ministériels, donc, la règle actuelle resterait en vigueur. Les conseillers continueraient à remettre une déclaration au ministre. Seule l'Autorité de la déontologie de la vie publique pourrait la demander. Et les avis qu'elle rendrait le cas échéant seraient eux aussi secrets.   Surtout, le projet de loi ne dit rien du contenu exact de ces documents : cette question cruciale serait renvoyée à un décret ultérieur. Or, les déclarations mises en ligne par les ministres en avril laissaient parfois à désirer.   Notamment, sur les liens personnels, un sujet devenu très sensible avec l'affaire Bettencourt-Woerth. Jusqu'où aller dans la transparence sans nuire à la vie privée de ses proches ? Faut-il se limiter à ceux qui travaillent dans le secteur couvert par le ministre ou le fonctionnaire ? Exemples :  
                • Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avait signalé dans sa déclaration qu'elle était la fille du président du conseil de surveillance de Bouygues Télécom, mais pas l'épouse du directeur général d'Imerys, un géant des minerais industriels détenu par des proches de Nicolas Sarkozy ; [/list:u]
                  • Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, avait jugé inutile d'indiquer dans sa déclaration que son fils était le lobbyiste en chef des Chambres de commerce et d'industrie.[/list:u]  ► Pantouflage : promis, cette fois-ci, c'est sérieux  Le gouvernement veut éviter à tout prix une nouvelle affaire Pérol. Le projet de loi doit donc mettre fin au flou juridique qui avait permis au secrétaire général adjoint de l'Elysée de snober la bientôt défunte commission de déontologie.   Pour sa défense, François Pérol avait en effet avancé que les règles anti-pantouflage s'appliquaient peut-être aux membres des cabinets ministériels, mais pas aux conseillers du Président : contrairement aux premiers, les seconds n'avaient selon lui aucun pouvoir de décision réel. Interdiction de rire.   Le projet de loi clarifie les choses : l'Autorité de la déontologie serait aussi compétente pour « les collaborateurs du président de la République ». Ceux-ci devraient, comme les autres, lui soumettre leurs projets dans le privé.   L'Autorité devrait alors apprécier leur compatibilité « avec les fonctions effectivement exercées au cours des trois années » précédentes. Au hasard, donc, la responsabilité des dossiers économiques à l'Elysée et la direction d'un des principaux groupes bancaires.   Dans ce domaine, cependant, tout est question d'interprétation. La nouvelle Autorité serait-t-elle plus sévère que l'ancienne commission ? Celle-ci n'avait par exemple rien trouvé à redire au départ de Stéphane Richard, directeur de cabinet de la ministre de l'Economie, chez France Télécom. Elle avait seulement fixé des limites : jusqu'en 2012, l'intéressé doit s'abstenir « de toute relation professionnelle » avec le cabinet de la ministre.   ► Placements : des précautions élémentaires inscrites dans la loi  Avec ce projet de loi, le gouvernement se livre à une opération de déminage : il faut tout faire pour éviter les soupçons de conflits d'intérêts. Le texte prévoit ainsi deux nouvelles contraintes :  
                    • ceux « qui estiment se trouver dans une situation dans laquelle leur impartialité ou leur neutralité pourrait être mise en doute » pourraient être dessaisis du dossier concerné, cette possibilité s'appliquant aussi bien aux fonctionnaires qu'aux ministres ; [/list:u] [list]
                    • comme l'avait déjà imposé François Fillon au printemps, les ministres se verraient interdire de gérer eux-mêmes leurs placements, et devraient les confier « à un tiers, sans droit de regard de leur part, pendant la durée des fonctions ».[/list:u]  Cette précaution-là ne règlerait pas tout, comme le montre le cas de Christine Lagarde. Dans sa déclaration d'intérêts, la ministre de l'Economie annonce une participation dans la société Applicatour, qui fournit des logiciels spécialisés aux agences de voyage. Elle y a investi aux côtés du patron de la banque publique Oseo, qui dépend de Bercy.. et dont le fils dirige l'entreprise.   Dommage : si elle prend la tête du FMI, Christine Lagarde n'aura pas l'occasion de connaître l'avis de la future Autorité sur cette situation. Ni l'honneur de contribuer à la jurisprudence d'une institution censée rendre la République « irréprochable ». 
                       Rue89.com
                       
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A plus tard,
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johanono
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Message non lu par johanono » 13 juin 2011, 10:27:00

Foutage de g...... Ce sont les esprits qui doivent être irréprochables. C'est une question d'état d'esprit, de culture. S'ils ne le sont pas, aucune loi ne pourra y changer quoi que soit.

un artisan
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Message non lu par un artisan » 13 juin 2011, 10:41:00

Le président dans sa déclaration de 2007 ne parlait que de république irréprochable se gardant bien de parler de la composante essentielle de celle ci les femmes et les hommes de pouvoirs...Parler de déontologie suppose que tous soient vertueux et qu'aucun ne puisse avoir un cv entâché d'une quelconque affaire,qu'aucun ne puisse employer son fils ou sa fille,qu'une même personne puisse exercer dans deux institutions totalement opposées par exemple la sécu et médérik malakoff, bref une refonte complète de nos institutions avec un seul objectif l'honnêteté...
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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johanono
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Message non lu par johanono » 13 juin 2011, 10:44:00

Tiens, je n'avais pas fait attention : ils vont créer une haute autorité indépendante. Ca faisait longtemps... Typiquement le genre de gadget qui ne sert à rien. 

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wesker
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Message non lu par wesker » 13 juin 2011, 12:38:00

Une haute autorité, encore des dépenses et des prébendiers ?

Sincèrement, à un an de la présidentielle, chacun se réjouira de constater que l'on cherche à tenir un engagement qui était, aux yeux des français importants.

Au vu des errements de cette présidence, on ne peut qu'espèrer que la suivante sera modeste, humble, proche des préoccupations des français.

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Lucas
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Message non lu par Lucas » 13 juin 2011, 13:34:00

Je regrette que ce projet intéressant ne soit proposé qu'en fin de mandat, cela aurait eu plus d'impact en début de mandat, c'est une mauvaise stratégie selon moi.
Mais vaut mieux tard que jamais...

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wesker
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Message non lu par wesker » 13 juin 2011, 13:41:00

disons qu'à l'heure actuelle, ce projet de loi vise plutôt à satisfaire les français, il répond à des objectifs clairement électoraliste et non à la volonté de moraliser les pratiques, les moeurs des politiques.

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racaille
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Message non lu par racaille » 13 juin 2011, 16:11:00

johanono a écrit :Foutage de g...... Ce sont les esprits qui doivent être irréprochables. C'est une question d'état d'esprit, de culture. S'ils ne le sont pas, aucune loi ne pourra y changer quoi que soit.
Comme je sais désormais que tu n'es pas quelqu'un de naïf, j'en déduis que tu sais parfaitement que c'est impossible. Même un ascète kantien tel que Luc Ferry (on ne rit pas^^) a été rapidement corrompu par la fréquentation quotidienne des institutions politiques et des babouins carriéristes qui les squattent.

C'est précisément ce que je reproche aux mouvements d'"indignés" partout en Europe : ils réclament une classe politique honnête et vertueuse, ce qui est en soi une aporie. Leur erreur d'appréciation est magistrale !

Les propositions du gouvernement sont celles d'une poule mouillée. Mais qui attendait autre chose de sa part de toute façon ? Les intérêts privés primant sur tous les autres, il est bien entendu hors de question de remettre en compte les fondamentaux affairistes de notre République.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 13 juin 2011, 20:07:00

Je n'ai aucune confiance dans Sarkozy et consorts pour régler ce problème
mais il sera un des défis majeurs à la Présidentielle pour les Français
Alors nous pouvons nous limiter à des propos comme ci-dessus ou essayer d'approfondir et se demander quels devraient être les garanties de statuts voire de juridiction pour qu'un tel appareil puisse fonctionner de manière efficace

Quoi qu'ion en dise la Cours des Comptes fonctionne et ses rapports sont pertinents. Après si les français s'en foutent c'est autres chose!!
La Cour de Cassation a montré dans bien des cas son indépendances et son courage judiciaire. Bien sûr des nominations peuvent tout inverser mais le système peut fonctionner.
Le conseil d’État a lui aussi fonctionné avec pertinence en créant des jurisprudences courageuses. Mon meilleur exemple est la laïcité.
On peut faire progresser tout cela mais on ne part pas de rien de manière juridictionnelle
La Haute Cours de Justice pourrait aussi voir son rôle étendu

Bref des solutions existent pour obtenir de l'efficacité dans ce domaine et plutôt que de jeter le bébé avec l'eau du bain il faudrait peut-être s'interroger sur "et comment ferions-nous ?"
GIBET
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Message non lu par johanono » 13 juin 2011, 20:25:00

"Après si les français s'en foutent c'est autres chose!!"

Une bonne partie du problème vient de là. Je persiste à penser qu'il y a, au sein de la société française, une acceptation sociale des magouilles et tricheries en tous genres. C'est ainsi, par exemple, que Balkany a pu être réélu à la mairie de Levallois, ou que Bernard Tapie est resté très populaire. On retrouve ces pratiques douteuses dans le monde du travail : beaucoup de travailleurs, par exemple, se permettent de "subtiliser" le matériel de bureau de leur entreprise pour le ramener chez eux. De même, la fraude fiscale et sociale est une sport national. Autant de choses que peu de gens se permettraient de faire dans les pays d'Europe du Nord. Les turpitudes de notre classe politique ne sont jamais que le reflet de ce qui se passe dans la société.

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Message non lu par GIBET » 13 juin 2011, 21:55:00

ce n'est pas faux !
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Message non lu par racaille » 13 juin 2011, 22:46:00

C'est le phénomène de banalisation. Ce qui devient courant devient aussi hélas très vite normal dans la tête des gens. A quelque niveau que ça soit on triche tous au moins une fois dans notre vie et il est patent que les positions de pouvoir facilitent le passage à l'acte.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par wesker » 14 juin 2011, 11:08:00

Sarkozy  évince ceux qui envisagent de rétablir l'équité et la justice car il favorise les règnes de clan.

Mais les français sont attachés à l'indépendance, au courage des institutions et de ceux qui sont en charges de les faire fonctionner, d'ailleurs, certains refusent de se plier aux désiderata, caprices de celui qui doit être rapidement écarté des responsabilités.

Sincèrement, je crois que ceux qui osent se dresser face à Sarkozy, y compris à l'intérieur du système, seront reconnus devant l'histoire car son règne prendra bientôt fin et les conséquences dramatiques exposées au grand jour.

Que chaque candidat fasse en sorte d'éviter toute démagogie, lucides sur la situation et les engagements coûteux de cette sombre présidence afin d'éviter des désillusions de l'opinion.
Les français savent que des efforts devront être fournis, reste à savoir sur qui ils pèseront, s'ils seront répartis ou si l'appauvrissement, prenant le nom d'austérité sera l'alpha et l'oméga de l'avenir de nos enfants.

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