http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011 ... eau-scanda…Et de quatre ! Après les bailleurs sociaux Épinorpa et Soginorpa, après Adévia, la société d'aménagement du Louvre-Lens, c'est au tour de leur filiale commune, la Centrale foncière régionale, d'être épinglée par les magistrats financiers. Avec Hénin, encore, en toile de fond.
« Ça illustre encore une fois le fossé qui existe entre des magistrats tranquillement assis sur leur fauteuil et l'intelligence collective qu'on essaie de mobiliser de toutes nos forces dans le bassin minier. » Tel est le commentaire péremptoire qu'avait inspiré à Daniel Percheron, il y a quinze jours, la sortie d'un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) sur les méthodes de gestion équivoques de la société d'économie mixte (SEM) liévinoise Adévia, mastodonte de l'aménagement du territoire, notamment attributaire du Louvre-Lens.
Et quitte à fâcher tout rouge le président socialiste de la Région, les magistrats financiers sont cette fois allés mettre le nez dans les petites affaires de la Centrale foncière régionale (CFR), une société anonyme par actions simplifiée (SAS), créée en janvier 2008 par l'office public Pas-de-Calais Habitat, la SEM Adévia et le bailleur social Épinorpa-Soginorpa, lui-même également épinglé par la chambre des comptes à l'automne dernier...
Étrange succession de dossiers chauds dans lesquels se croisent des figures politiques locales du PS 62 : Michel Dagbert, maire et conseiller général de Barlin, actuel président d'Adévia, son prédécesseur François Lemaire, maire de Bully-les-Mines, Michel Vancaille, l'ancien président de l'agglo de Lens-Liévin et président de la CFR, et, enfin l'incontournable Jean-Pierre Kucheida, le député-maire de Liévin, président d'Épinorpa-Soginorpa, qui fut également vice-président d'Adévia. Drôle de méli-mélo que dénoncent glorieusement le FN mais aussi l'ancien conseiller régional Alain Alpern, pourtant PS, qui y voit les prémices d'un « énorme scandale politico-financier ».
Hénin, encore et toujours...
En attendant, la dernière pièce en date du puzzle est donc l'éphémère Centrale foncière régionale, mise en sommeil en avril dernier. « Acquérir des réserves foncières » : telle était sa raison d'être. Mais à en croire les magistrats financiers, son périmètre d'action se serait limité, à quelques exceptions près, à une commune qui décidément n'en finit plus de faire parler d'elle... « Les finances de la CFR ont principalement été consacrées à l'acquisition de terrains d'une surface totale de 25,6 hectares pour un prix de 8,2 millions d'euros à Hénin-Beaumont », souligne le rapport de la CRC. La suite n'est rien d'autre qu'une accumulation d'opérations opaques.
La Soginorpa, mandatée pour porter le projet foncier, n'est pas rémunérée. Adévia, « systématiquement retenue comme aménageur sans aucune mise en concurrence », ferme les yeux sur les délais de paiement. Et Pas-de-Calais Habitat renfloue le compte courant. En résumé, les trois associés maintiennent en vie la CFR le temps de la mission héninoise.
En outre, « de nombreuses irrégularités entachent les modalités d'achat des terrains ». Les prix de vente et les indemnités d'éviction versées aux agriculteurs sont très élevés et ne figurent pas dans les actes notariés. Pas plus que n'apparaît l'acquisition des terrains dans les relevés comptables de la CFR. Son président, Michel Vancaille, n'a pas connaissance de l'intégralité des transactions en cours, son directeur, Bruno Fouquart, qui est également celui d'Adévia, étant allé au-delà de ses pouvoirs, « certain, explique-t-il aux magistrats, d'agir au mieux des intérêts de la CFR ».
Et pour couronner le tout, en décortiquant les annexes du rapport de la chambre régionale des comptes, où sont listés les propriétaires des terrains achetés à Hénin, un nom saute aux yeux, Philippe Demarquilly, qui n'est autre que l'ancien adjoint au maire Gérard Dalongeville. Prévenu de prise illégale d'intérêts dans un dossier de revente de terres agricoles, l'élu en charge de l'urbanisme avait obtenu en juin 2009 la prescription des faits devant le tribunal correctionnel de Béthune, dont le juge Pichoff est lui-même incarcéré pour corruption. Drôle de méli-mélo...
Bruno Fouquart et Jean-Pierre Kucheida étaient hier injoignables.
Egalement dans l'Oise, une affaire impliquant le PS:
http://www.courrier-picard.fr/courrier/ ... Financemen…Le « Courrier picard » s'est procuré des documents qui révèlent les mauvaises pratiques de la fédération isarienne du Parti socialiste. La gabegie dépasserait les seuls agissements de l'ancien directeur de cabinet du premier fédéral, lequel demeure l'unique mis en examen.
Des dizaines de PV d'audition. Dix-sept personnes déjà entendues, parmi lesquelles des cadres et d'anciens du parti, les experts comptables et le commissaire aux comptes du PS national...
Et des chauffeurs de taxi qui ont bien amélioré leur chiffre d'affaires en conduisant jusqu'à La Rochelle le directeur de cabinet du premier secrétaire fédéral de l'époque, l'actuel maire de Creil Jean-Claude Villemain, ou en transportant des tracts dans les sections les plus influentes...
Ce directeur de cabinet, Guillaume Fauchoix, reste pour le moment le seul mis en examen dans l'affaire du trou financier de la fédération du PS de l'Oise qui n'a peut-être pas fini de surprendre.
La justice s'intéresse notamment à ses notes de frais, qui témoignent parfois d'un train de sénateur. Celles par exemple qui portent l'en-tête de grands restaurants, comme Le Meurice ou le Fouquet's.
Guillaume Fauchoix semble aussi avoir confondu son poste au sein de la fédération avec son rôle de président d'une association (Étoiles), dont le but était d'enrôler des stars du monde sportif pour aider les enfants hospitalisés. À plusieurs reprises, il s'est rendu au stade d'entraînement de l'équipe de France de rugby à Marcoussis, réglant le taxi avec un chèque du parti. Au vu de la longue liste des griefs qui lui sont reprochés, l'ex-directeur de cabinet aura du mal à échapper à un renvoi en correctionnelle.
Mais depuis trois ans qu'elles s'enchaînent dans les locaux de la PJ de Creil et dans le bureau de deux juges d'instruction de Senlis, les auditions ont révélé bien d'autres coutumes étonnantes.
Des pratiques pas très démocratiques
Selon des documents que le Courrier picard a pu se procurer, un ancien trésorier avait trouvé un moyen pour payer moins d'impôts. Il encaissait les cotisations des adhérents sur son compte et refaisait un chèque global à l'ordre de l'association de financement du PS de l'Oise.
Il obtenait en échange un reçu fiscal conséquent qui lui permettait de contourner le fisc... L'expert comptable du PS national a lui-même mis fin à cette pratique illégale.
Dernier entendu par le juge en juin dernier, l'expert comptable, à l'époque des faits, a expliqué comment il a bataillé avec les instances fédérales, refusant par exemple d'effacer une dette de Claude Gewerc de 10 000 euros, alors que les comptes étaient à sec.
« C'était un emprunt concernant les régionales de 2004 qu'il n'a jamais remboursé. On m'avait demandé de le passer en perte. Je ne l'ai jamais voulu... » Têtue, la fédération a malgré tout abandonné cette créance en faveur du président de Région en 2009.
Selon les dépositions de Guillaume Fauchoix, le parti aurait encore émis des fausses factures au profit de plusieurs candidats aux législatives, pour gonfler les remboursements de leurs frais de campagne par l'État. La conseillère régionale Laurence Rossignol aurait bénéficié de ce système permettant de rentrer un peu d'argent frais dans les caisses. Moyennant quoi elle aurait été dispensée de ses reversements d'élue en proportion, selon Guillaume Fauchoix.
Alors que les comptes de la fédération plongeaient à moins 200 000 euros sur deux années (2006 et 2007), la fédération devait impérativement porter plainte pour espérer un prêt du national afin de faire face aux échéances électorales à venir.
L'expert comptable a raconté au juge une bien curieuse réunion à la fédération le 7 novembre 2007 : « L'idée générale était de charger Fauchoix qui a pris de l'argent, ce qui permettait de détourner l'attention d'autres malversations. »
A cette liste, on pourrait aussi citer l'affaire ayant impliqué Pierre Maurroy à Lille et dans laquelle il a été condamné, Jean Paul Huchon à Paris condamné lui aussi dans une affaire, affaire mélant le PS et le conseil régional à Marseille, les Guerini à Marseille toujours et dont il est nul besoin de reparler..., bref tout cumulé ça commence à faire pour un parti qui donne des leçons de morale politique aux autres et s'érrige en modèle de vertu.