Pourquoi la loi sur les retraites (le fin mot de l'histoire)
- Nombrilist
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Je n"ai qu'un mot bravo ! icon_biggrinEl Fredo a écrit :La politique de la droite depuis 8 ans porte un nom : affamer la bête (starve the beast). C'est une technique qui a fait ses preuves sous les règnes de Reagan et Thatcher : on prétend vouloir pérenniser le secteur public tout en asséchant son financement par des baisses d'impôts (de préférence ciblées sur un électorat à conquérir, cf. 2002 et 2007), de cotisations sociales, etc. Une fois les déficits révélés par une campagne médiatique savamment orchestrée, on impose une politique drastique de réduction des dépenses (déremboursement des médicaments, forfait hospitalier...) pour "sauver le modèle français", qui a pour effet de dégrader le service public, tout en menant en parallèle une politique favorable au secteur privé (T2A, tarification à l'acte, qui favorise les cliniques privées au détriment de l'hôpital). Ainsi, devant la baisse continue de la qualité du service rendu, les bénéficiaires se tourneront progressivement vers le secteur privé tout en continuant à cotiser au système. Jusqu'au point où de larges pans de la population décideront qu'il est anormal de continuer à payer pour un service public dont il ne profitent pas (discours souvent entendu au sujet de l'éducation), et le système autrefois basé sur la solidarité sera finalement mis en concurrence avec le secteur privé dans son financement même, grâce à la mise en place de "chèques services" (les néolibéraux de "Liberté Chérie" proposent ainsi un "chèque éducation" pour financer les études des enfants) permettant aux bénéficiaires de verser leurs cotisations à l'organisme de leur choix, signant ainsi l'arrêt de mort du service public par asphyxie financière.Appelez-ça un complot si vous voulez, c'est pourtant la triste réalité puisqu'on l'a observée en taille réelle dans de nombreux pays atteints par la fièvre néolibérale. Ça n'est pas une conjonction de phénomènes distincts mais une politique parfaitement théorisée :
http://en.wikipedia.org/wiki/Starve_the_beast
Je suis impressionnée par le manque de réalisme de certain,qui sont entrain de se faire bouffer tout cru,en disant merci au bienfaiteur sarko.
Je n'invente rien : c'est le COR qui a indiqué que les mesures d'âge telles que pratiquées par le gouvernement sont les plus efficaces financièrement. Et la commission Attali ne dit pas autre chose.Nombrilist a écrit : "la réforme gouvernementale est la plus efficace pour assurer l'équilibre financier, donc la pérennité du régime de retraites par répartition."
Tu y crois vraiment à ce que tu dis ?
Il ne t'a probablement pas échappé que Sarkozy a créé de nombreux impôts depuis 2007.El Fredo a écrit : La politique de la droite depuis 8 ans porte un nom : affamer la bête (starve the beast). C'est une technique qui a fait ses preuves sous les règnes de Reagan et Thatcher : on prétend vouloir pérenniser le secteur public tout en asséchant son financement par des baisses d'impôts (de préférence ciblées sur un électorat à conquérir, cf. 2002 et 2007), de cotisations sociales, etc. Une fois les déficits révélés par une campagne médiatique savamment orchestrée, on impose une politique drastique de réduction des dépenses (déremboursement des médicaments, forfait hospitalier...) pour "sauver le modèle français", qui a pour effet de dégrader le service public, tout en menant en parallèle une politique favorable au secteur privé (T2A, tarification à l'acte, qui favorise les cliniques privées au détriment de l'hôpital). Ainsi, devant la baisse continue de la qualité du service rendu, les bénéficiaires se tourneront progressivement vers le secteur privé tout en continuant à cotiser au système. Jusqu'au point où de larges pans de la population décideront qu'il est anormal de continuer à payer pour un service public dont il ne profitent pas (discours souvent entendu au sujet de l'éducation), et le système autrefois basé sur la solidarité sera finalement mis en concurrence avec le secteur privé dans son financement même, grâce à la mise en place de "chèques services" (les néolibéraux de "Liberté Chérie" proposent ainsi un "chèque éducation" pour financer les études des enfants) permettant aux bénéficiaires de verser leurs cotisations à l'organisme de leur choix, signant ainsi l'arrêt de mort du service public par asphyxie financière.
Appelez-ça un complot si vous voulez, c'est pourtant la triste réalité puisqu'on l'a observée en taille réelle dans de nombreux pays atteints par la fièvre néolibérale. Ça n'est pas une conjonction de phénomènes distincts mais une politique parfaitement théorisée :
http://en.wikipedia.org/wiki/Starve_the_beast
On pourrait aussi évoquer le "rabotage" des niches fiscales, qui revient, de fait, à augmenter les prélèvements obligatoires d'une dizaine de milliards d'euros.
Bien sûr, Sarkozy se défend de tout cela, car il a toujours dit qu'il n'a pas été élu pour augmenter les impôts. N'empêche que, depuis 2007, le taux de prélèvements obligatoires en France a eu tendance à augmenter.
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... 4.htm?xtor…
La bête est donc loin d'être affamée, elle va très bien, merci pour elle.
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Non, car pour ce qui concerne la protection sociale (Sécu, retraites...), elles sont financées par des caisses dédiées et non par le budget général de l'Etat, or ces caisses sociales sont notoirement sous-financées. Quant aux baisses d'impôts ou niches fiscales décidées successivement par Chirac et Sarkozy pour des raisons électoralistes, elles n'ont certes pas eu d'influence particulière sur le budget de l'Etat dans sa globalité (le taux de prélèvements reste grosso modo le même), mais plutôt dans la répartition de l'effort financier entre ceux qui profitent de ces niches et les autres, ce qui alimente le sentiment de payer pour un service dont on ne profite pas. De plus l'approche essentiellement comptable de la gestion de l'Etat (notamment la décision idéologique de ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite, quelle que soit l'utilité de ceux-ci) aboutit à une dégradation du service public sous prétexte de rationalisation, et notamment dans l'Education Nationale et à l'Hopital.johanono a écrit :Il ne t'a probablement pas échappé que Sarkozy a créé de nombreux impôts depuis 2007.
(...)
La bête est donc loin d'être affamée, elle va très bien, merci pour elle.
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Les exonérations de charges sont compensées par l'Etat. Et parmi ces exonérations, il y a celles liées au passage aux 35 heures, ne pas l'oublier, et qui coûtent, dit-on, environ 15 milliards par an. Es-tu d'accord pour abroger les 35 heures ?
S'agissant du budget de l'Etat, tu admets que le taux de prélèvements reste globalement le même. On peut discuter de la répartition de l'effort financier, n'empêche que le taux de prélèvements reste le même. Donc la bête est loin d'être affamée.
S'agissant du budget de l'Etat, tu admets que le taux de prélèvements reste globalement le même. On peut discuter de la répartition de l'effort financier, n'empêche que le taux de prélèvements reste le même. Donc la bête est loin d'être affamée.
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Quel rapport avec le fait que les caisses sociales soient sous-financées ?johanono a écrit :Les exonérations de charges sont compensées par l'Etat. Et parmi ces exonérations, il y a celles liées au passage aux 35 heures, ne pas l'oublier, et qui coûtent, dit-on, environ 15 milliards par an. Es-tu d'accord pour abroger les 35 heures ?
Je pense que tu n'as pas compris ce que veut dire affamer la bête. Si les besoins augmentent alors que les financements ne progressent pas (ce qui est le cas) alors on est pile dans cette situation. C'est encore pire si les besoins sont scindés dans des caisses spécifiques et hermétiques (cas français du soi-disant trou de la Sécu) car à budget global identique on peut avoir excédents d'un côté et déficits de l'autre, dans ce cas on peut diviser pour régner : baisses de prélèvements pour les secteurs excédentaires, baisses de dépenses pour les secteurs en déficit. Cas typiques : les caisses chômage et retraite de ces dernières années, et pour le futur le gouvernement prévoit de siphonner la première au profit de la seconde pour les prochaines années tandis que le patronat veut au contraire des baisses de cotisations pour la première.S'agissant du budget de l'Etat, tu admets que le taux de prélèvements reste globalement le même. On peut discuter de la répartition de l'effort financier, n'empêche que le taux de prélèvements reste le même. Donc la bête est loin d'être affamée.
D'ailleurs si on regarde le cas des USA où cette stratégie "Starve the beast" est née et a été appliquée jusqu'à aujourd'hui, jamais le budget de l'Etat n'a baissé bien au contraire. Seulement les dépenses ont été réaffectées hors du Welfare State (notamment budgets militaires sous Reagan et Bush). Et d'ailleurs faire preuve de rationalité budgétaire va totalement à l'encontre de cette philosophie puisqu'au contraire les déficits servent à justifier des coupes sombres dans l'Etat-providence, sans préjuger du budget de l'Etat lui-même qui peut parfaitement augmenter (c'est ce qui est arrivé sous Reagan, Bush père et fils, alors qu'il a baissé sous Clinton).
C'est pour éviter ce genre de problème que je suis partisan de gérer la protection sociale au niveau du budget général de l'Etat : on garantit d'une part le fonctionnement des services publics et le versement des prestations sociales, et d'autre part on multiplie les sources potentielles de financement et d'arbitrage budgétaire. La politique sociale redevient ainsi un thème politique pouvant être débattu et arbitré de façon démocratique, et et non plus un impératif comptable dicté par des contraintes externes. Ainsi on réhabilite la puissance de décision politique au détriment de la logique purement comptable, sans pour autant s'affranchir du réalisme budgétaire. De toute façon c'est la dépense publique globale qui est prise en compte dans les critères de convergence, alors pourquoi scinder les budgets en caisses hermétiques ?
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Mais fait-il partie du "Grand capital" ce Johanono pour tenir de tels propos contre l'intérêt des salariés. Ou il est simplement un nervis borné du sarkozysme en débandade.
Il y a des salariés qui seraient capable de se renier et se taper sur la figure eux-même, et par extension sacrifier l'avenir de leur gosse, pour simplement honorer leur bulletin de vote.
Après visiblement les coups de pieds au c.. et les claques reçues dans la figure ne leur fait plus aucun effet. A moins que cela tienne au plaisir de voir des salariés les prendre
GIBET
Il y a des salariés qui seraient capable de se renier et se taper sur la figure eux-même, et par extension sacrifier l'avenir de leur gosse, pour simplement honorer leur bulletin de vote.
Après visiblement les coups de pieds au c.. et les claques reçues dans la figure ne leur fait plus aucun effet. A moins que cela tienne au plaisir de voir des salariés les prendre
GIBET
Le silence est un ami qui ne trahit jamais
Les salariés prennent une baffe en devant travailler moins que tous les autres salariés du monde ?
La seule chose qu'ils puissent reprocher à leur gouvernement est cette demi-mesure, qui ne suffira pas. D'ici 2018 (date de l'entrée en vigueur du nouveau système), il faudra évidemment repousser la retraite à 67 ou 70 ans, comme partout ailleurs. Et que le gouvernement soit de droite ou de gauche.
La seule chose qu'ils puissent reprocher à leur gouvernement est cette demi-mesure, qui ne suffira pas. D'ici 2018 (date de l'entrée en vigueur du nouveau système), il faudra évidemment repousser la retraite à 67 ou 70 ans, comme partout ailleurs. Et que le gouvernement soit de droite ou de gauche.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Où vois-tu un complot exactement ? L'article que j'ai posté est factuel il me semble.johanono a écrit :Mais c'est bien sûr : le complot du grand capital !
Le cynisme politique à l'état brut.El Fredo a écrit :La politique de la droite depuis 8 ans porte un nom : affamer la bête (starve the beast). C'est une technique qui a fait ses preuves sous les règnes de Reagan et Thatcher : on prétend vouloir pérenniser le secteur public tout en asséchant son financement par des baisses d'impôts (de préférence ciblées sur un électorat à conquérir, cf. 2002 et 2007), de cotisations sociales, etc. Une fois les déficits révélés par une campagne médiatique savamment orchestrée, on impose une politique drastique de réduction des dépenses (déremboursement des médicaments, forfait hospitalier...) pour "sauver le modèle français", qui a pour effet de dégrader le service public, tout en menant en parallèle une politique favorable au secteur privé (T2A, tarification à l'acte, qui favorise les cliniques privées au détriment de l'hôpital). Ainsi, devant la baisse continue de la qualité du service rendu, les bénéficiaires se tourneront progressivement vers le secteur privé tout en continuant à cotiser au système. Jusqu'au point où de larges pans de la population décideront qu'il est anormal de continuer à payer pour un service public dont il ne profitent pas (discours souvent entendu au sujet de l'éducation), et le système autrefois basé sur la solidarité sera finalement mis en concurrence avec le secteur privé dans son financement même, grâce à la mise en place de "chèques services" (les néolibéraux de "Liberté Chérie" proposent ainsi un "chèque éducation" pour financer les études des enfants) permettant aux bénéficiaires de verser leurs cotisations à l'organisme de leur choix, signant ainsi l'arrêt de mort du service public par asphyxie financière.
Appelez-ça un complot si vous voulez, c'est pourtant la triste réalité puisqu'on l'a observée en taille réelle dans de nombreux pays atteints par la fièvre néolibérale. Ça n'est pas une conjonction de phénomènes distincts mais une politique parfaitement théorisée :
http://en.wikipedia.org/wiki/Starve_the_beast
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
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