Pour quelles raisons le vote RN est-il aussi fort dans les zones rurales ?

[pierre30]

Sûrement pas la seule raison, mais c'est peut être une raison.

La ruralite est peut etre davantage les pieds dans la terre et moins encline à la virtualisation, ce qui a pu l'éloigner un peu de certains sujets très présents dans les medias : sujets societaux, sujets liés à la mondialisation, ... beaucoup de problématiques qui leur paraissent peu pertinentes et qui sont prisés au PS et chez les ecolos.

C'est un phenomene difficile à comprendre.

[pierre30]

Voici un article du Monde à propos du vote RN dans les campagnes. La premier partie ne colle pas du tout avec ma perception de la situation. Il est vrai que les relations sociales sont intenses et créent un réseau qui parcourt l'ensemble du répertoire social dans les villages; toutefois ce réseau n'est en rien la cause d'une contagion du vote RN : l'affichage par certains de leur vote RN est amplement balancé par l'affichage par d'autres qui votent LFI notamment. De plus l'affichage de son vote reste rare (comme en ville). Ce qui est moins rare, c'est que le voisinage suppose que telle famille vote pour tel ou tel.

Par contre je suis plus en phase avec cette dernière partie de l'article. Toutefois ce n'est qu'un aspect.

https://www.latribune.fr/opinions/tribu ... 77234.html

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Les classes populaires n'ont pas le luxe de l'individualisme
Là où la gauche pourrait prendre appui, c'est sur le fait que cette conflictualité vécue va de pair avec un besoin de solidarité. Les classes populaires n'ont pas le luxe de l'individualisme. Parce ce que rien n'est complètement acquis pour éviter de « tomber plus bas », il faut compter sur la reconnaissance et le soutien des autres. Ce que dit le RN, c'est que cette solidarité ne saurait exister autrement qu'au prix de l'exclusion d'une partie du reste du monde, sur des critères non pas sociaux mais ethnoraciaux.

Ce positionnement a trouvé un écho facile chez les classes populaires rurales qui ont tendance à se revendiquer d'un « nous » sélectif, conflictuel, sous forme d'un « déjà nous » ou « nous d'abord » qui résonne avec les préférences proposées par l'extrême droite.

C'est par cette solidarité à petit rayon que l'on pense s'en sortir dans un contexte où il n'y a pas suffisamment de travail et de ressources pour que tout le monde s'assure une respectabilité. En l'état actuel des rapports de force sociaux et politiques, il est difficilement envisageable de voir ce « déjà nous » être transformé, par le simple fait d'un nouveau discours de gauche, en un « nous les classes populaires ».
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N'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps, la majorité des villages votaient socialiste. Du moins dans ma région. En ce temps là la solidarité était affichée sur le drapeau du PS en lieu et place des combats pour les minorités sociales qui concernent pour l'essentiel des MINORITES électorales.

C'était aussi avant Sandrine Rousseau les ruraux sont plutôt hermétiques à ce genre d'humour, si toutefois il s'agit d'humour.

[johanono]

Bof. Cette analyse me semble assez absconse, voire ésotérique, et en tout cas, bien loin des préoccupations très pragmatiques des électeurs.