La grande déprime des parlementaires

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Hector

La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Hector » 03 août 2021, 00:12:31

Article fort intéressant dans le Figaro.fr (payant):

La grande déprime des parlementaires

Déconnectés du terrain, dépossédés d’une partie de leurs pouvoirs… De plus en plus d’élus choisissent de quitter leur mandat pour privilégier leurs responsabilités locales.

Par Dinah Cohen et Jim Jarrassé
Publié il y a 3 heures, mis à jour il y a 3 heures

Il ne s’était «jamais projeté comme député». Le 16 octobre 2018, Stéphane Baudu est propulsé à l’Assemblée nationale. Suppléant de Marc Fesneau (MoDem), il laisse derrière lui un mandat municipal pour assurer la relève du nouveau membre du gouvernement. Trois ans plus tard, le député a trouvé sa porte de sortie. Élu conseiller départemental lors du dernier scrutin, il se réjouit de mettre fin à «la frustration» de la tâche qui a été la sienne. Désormais, Stéphane Baudu va pouvoir «mener un dossier, une action de A à Z» et constater «les retombées sur le terrain». «On se sent certainement plus utile en tant qu’élu local qu’au niveau national», assure-t-il.

Loin d’être un cas isolé, le suppléant ajoute son nom à la liste de nombreux parlementaires qui ont rendu mallette et bureau parisien au profit de leur «territoire». En juillet, trois députés Les Républicains (LR) ont ouvert la voie en privilégiant la présidence de leur département. Contrairement à ce qu’impose la logique, leurs suppléants ont ensuite refusé de les remplacer dans l’Hémicycle. «Il y a vingt ans, les suppléants poussaient les députés dans le fossé pour pouvoir prendre leur place, raille un habitué de la Chambre basse. Maintenant, les élus locaux ont plus de pouvoir. À moins d’avoir une ambition de carrière nationale, les conditions actuelles entraînent le départ d’une partie des députés», souffle-t-il.

Le non-cumul, fausse bonne idée
Conscients de la perte d’«attractivité» de leur fonction, les parlementaires déplorent d’abord leur «déracinement». Depuis 2017, la loi sur le non-cumul votée pendant le quinquennat de François Hollande interdit aux députés et aux sénateurs de cumuler leur mandat avec celui de maire, président de conseil départemental ou régional et président de métropole. Une «fausse bonne idée», selon l’ex-sénateur LR Philippe Dallier, qui fustige le fait d’être passé au «tout ou rien». «Il fallait effectivement fixer des règles, mais interdire d’être maire d’une commune de 500 habitants tout en étant parlementaire, c’est absurde», souligne-t-il. Élu de la Seine-Saint-Denis depuis dix-sept ans et vice-président de la Chambre haute, il vient lui aussi de quitter l’institution: conseiller municipal et départemental, il devait quitter l’un de ses mandats pour respecter la loi sur le non-cumul. «J’ai fait des choses très intéressantes, mais j’ai l’impression d’avoir fait le tour. Je pense que ça s’est dégradé avec le temps. La pratique très verticale de ce mandat n’a pas aidé», souffle-t-il.

Dans l’opposition, Emmanuel Macron et sa majorité sont souvent pris pour cible. Pour Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée, les élus La République en marche (LREM) «n’ont pas de culture politique, mais plutôt une culture d’entreprise». «La majorité se conçoit comme le prolongement de l’exécutif avant de se concevoir comme la colonne du législatif, complète son collègue LR, Julien Aubert. L’une des solutions serait de décorréler l’élection présidentielle des législatives, ou bien de faire des renouvellements partiels.» Des critiques qui trouvent un écho au sein même de la majorité. Un Marcheur de la première heure évoque ainsi «une tendance par réflexe à la loyauté». «On a manqué de courage politique», analyse-t-il. Avant de lâcher: «On s’emmerde. Le Parlement n’est plus du tout le lieu du pouvoir.»

Une «chambre d’enregistrement»

Parmi les premières mesures adoptées par LREM, la fin de la réserve parlementaire - qui donnait aux élus une enveloppe pour leur circonscription - est présentée comme un élément de plus de cette déconnexion. «Laver plus blanc que blanc, ça ne marche pas. On a voulu suivre l’émotion. Il ne fallait pas arrêter», regrette Patrick Vignal (PS). «J’ai voulu aider des associations ou des projets dans la circonscription pour donner du sens à mon action politique. On m’a dit que j’étais un vieux socialiste», ajoute-t-il. Dans le même temps, le début du quinquennat a aussi été marqué par un recours accru aux ordonnances, acteur de la «perte d’utilité» du Parlement. Employée pour faire passer la loi travail, la méthode «échappe au champ parlementaire», selon le socialiste David Habib (lire ci-contre). «Entre les ordonnances et les décrets, le Parlement est devenu une chambre d’enregistrement», dénonce le député élu depuis 2002.

Professeur à Sciences Po et spécialiste de la vie parlementaire, Olivier Rozenberg veut relativiser. S’il admet une «multiplication des ordonnances» devenue «marque de fabrique» de la macronie, il assure aussi entendre «ces critiques depuis toujours». «Emmanuel Macron maltraite le Parlement autant que ses prédécesseurs le maltraitaient», observe le professeur. Partisan du non-cumul des mandats, il estime que «le problème ne semble plus là».«Il faudrait plutôt forcer l’exécutif à négocier davantage avec le Parlement, avec une proportionnelle large par exemple», explique le spécialiste. Engagement de campagne d’Emmanuel Macron en 2017, l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives a finalement été enterrée au mois de mars par l’exécutif.

Le Sénat à l’offensive pour tenter de rééquilibrer les pouvoirs

Comment revaloriser le statut des parlementaires face à un pouvoir exécutif de plus en plus gourmand? Deux propositions de loi rédigées récemment par des sénateurs tentent d’apporter des éléments de réponse. La première, déposée le 22 juillet par le socialiste Jean-Pierre Sueur, vise à «restaurer la ratification expresse des ordonnances par le Parlement». À l’occasion d’un brutal revirement de jurisprudence datant de mai, le Conseil constitutionnel a jugé que des ordonnances non ratifiées par le Parlement pouvaient, à l’expiration du délai d’habilitation, être «regardées comme des dispositions législatives», et non plus simplement réglementaires. Dans leur proposition de révision constitutionnelle, les sénateurs socialistes, qui pointent «le risque d’une substitution de fait de l’exécutif au législatif», proposent donc que seule la ratification expresse par le Parlement confère valeur législative aux ordonnances.


Autre proposition, déposée le 27 juillet par le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille: autoriser à nouveau le cumul des mandats de parlementaire et de maire ou d’adjoint dans les communes de moins de 10 000 habitants, tout en interdisant le cumul des indemnités. Moyen de recréer des attaches locales pour des élus parfois déconnectés du terrain et de «redonner du sens à un mandat», commente le sénateur centriste. Selon beaucoup d’observateurs, le non-cumul des mandats, voté en 2014, aurait participé à l’affaiblissement du Parlement. «Les “féodaux” qui étaient parlementaires et maires de grandes collectivités pesaient face à l’exécutif. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas», regrette Hervé Marseille. Selon un sondage Ifop commandé par les sénateurs centristes, 57 % des Français seraient favorables à leur proposition.
Le résultat de la loi de 2014 sur le non-cumul ajoutée au mode de gouvernance de Macron (ordonnances notamment) est très mauvais si on croit cet article, qui malheureusement fait suite à beaucoup du même genre. Je vois 3 problèmes:
- le boulot de député est devenu nul sous Macron, l'AN et le Sénat sont devenus des chambres d'enregistrement des décisions de l'exécutif, et ce boulot a perdu toute saveur.
- le non-cumul coupe le député du terrain et de la France profonde. Il faut ajouter que beaucoup de députés et de sénateurs l'étaient déjà avant 2014 et cumulaient, ce qui leur permettait d'associer un boulot exécutif où ils pouvaient prendre des décisions et gérer, ou bien surtout côté LaREM ils étaient entrepreneurs ou professions libérales et ils ne sont pas formatés pour le travail législatif.
- enfin l'interdiction du cumul, la suppression de l'enveloppe parlementaire, l'encadrement tatillon de l'utilisation de l'indemnité parlementaire et des emplois d'assistants réduit le statut considérablement tant en revenu qu'en liberté d'action sur le terrain, et beaucoup côté LR, LaREM, UDI, Modem se posent probablement la question d'un arrêt de la vie politique et d'un retour au privé/ à l'entreprenariat et même vers la haute fonction publique.

Au total, c'est mauvais comme tout ce qu'a fait Hollande et aggravé par Macron.

Vos opinions sont les bienvenues.

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Yakiv
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Yakiv » 03 août 2021, 00:34:58

Alors sur ce sujet là, je vais faire assez court.
Si je comprends bien, ces gens à l'AN ont des états d'âme et on part du principe qu'il faudrait les faire cumuler pour les motiver ?
Si c'est le cas, c'est consternant.

J'émets une autre hypothèse quand même.
Est-ce qu'on ne serait pas là justement face à des nouveaux parlementaires venus du monde privé qui ont pris le poste de parlementaire pour remplir leur CV et à qui il manque un peu ce qu'on pourrait appeler "le sens de l'état" ?

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johanono
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par johanono » 03 août 2021, 01:13:33

Cet article évoque deux problématiques différentes, quoique complémentaires.

Tout d'abord, le sentiment d'inutilité éprouvé par de nombreux députés n'est pas nouveau. Ce constat peut être dressé au cours de chaque mandature. Il est dû au côté "chambre d'enregistrement" de l'Assemblée nationale. Les projets de loi discutés sont ceux préparés dans les ministères et modifiés à la marge en commission. Les députés n'ont guère d'autre choix que voter oui (s'ils appartiennent à la majorité) ou non (s'ils sont dans l'opposition). Perso, je pense que cette possibilité de voter oui ou non, ou de présenter des amendements, pourrait leur conférer une grande importance, s'ils voulaient bien l'exercer. N'ayant pas ce courage, ils se sentent inutiles, donc.

Dans ces conditions, forcément, beaucoup de députés ont envie de retrouver ou trouver un mandat d'élu local leur offrant un plus grand sentiment d'utilité. La nouveauté, c'est que la réglementation sur le cumul des mandats les oblige désormais à faire un choix. Certains choisissent donc d'abandonner leur mandat de député en faveur d'un mandat local perçu comme plus intéressant.

Est-ce à dire qu'il faut revenir sur l'interdiction du cumul des mandats ? Pas forcément... L'argumentation selon laquelle "on n'est pas heureux comme députés donc on veut cumuler" est très contestable. Si vous faites bien votre boulot de député, alors vous n'avez pas le temps d'être maire... Commencez donc par faire correctement votre boulot de députés, ayez le courage de déposer des amendements et de voter non aux textes qui vous plaisent pas, et vous vous sentirez tout de suite plus utiles.

pierre30
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par pierre30 » 03 août 2021, 06:04:15

Ils pourraient commencer par faire correctement leur travail, par exemple en ne mettant pas 5000 amendements ridicules sur un texte dans le seul but de mousser au 20 h . Leur travail sera peut être plus intéressant et ils seront respectés par le gouvernement et l'opinion.
Il m'est arrivé de regarder certains débats à l'AN qui bouclent sur des détails ridicules. Le sénat semble moins atteint par ces jeux puerils. Quand on voit agir les députés cela ne donne pas envie de se présenter.
Quant aux députés godillots, il ne tient qu'à eux d'être un peu moins godillots.

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Camille
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Camille » 03 août 2021, 09:19:00

Revenir sur le non-cumul des mandats ? En voilà une mauvaise idée. La France faisait exception à la règle quant au cumul des mandats, les députés des autres pays n'ont pas besoin d'avoir un mandat local pour compenser leur ennui.

Par contre, le Parlement est devenu chambre d'enregistrement depuis qu'on a associé présidentielle et législatives. On le dit, on le répète, mais il n'y a pas le début d'une réponse qui a été envisagée. Rien à voir avec Macron ou Hollande, c'est un problème qui date de 2002.

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Nombrilist
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Nombrilist » 03 août 2021, 09:29:11

Sous Hollande, une centaine de député de la majorité avait dit "stop", en leur âme et conscience. Les députés de LREM à qui le système de convient pas n'ont qu'à faire la même chose.

Hector

Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Hector » 04 août 2021, 18:55:23

Nombrilist a écrit :
03 août 2021, 09:29:11
Sous Hollande, une centaine de député de la majorité avait dit "stop", en leur âme et conscience. Les députés de LREM à qui le système de convient pas n'ont qu'à faire la même chose.
Je crains la baisse de niveau du panel de députés, chers amis. Si député est un job de m...., vous aurez des députés de m....; you pay peanuts, you get monkeys.

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johanono
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par johanono » 04 août 2021, 19:06:29

Le niveau général de notre classe politique est en train de baisser. C'est logique : un député, un ministre, un maire d'une grande ville, gagne bien peu par rapport à ce qu'il pourrait gagner dans le privé, et il passe désormais son temps à se faire insulter par des citoyens de plus en plus vindicatifs. De quoi décourager les vocations.

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El Charco
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par El Charco » 04 août 2021, 19:21:00

Ca se comprends.
L'assemblée nationale est une chambre d'enregistrement des désidératas présidentiels.

On te demande d'être la, de voter en cadance tout ce qui vient du gouvernement, et de rejeter à vue tout amendement de l'opposition.

A quoi ça sert sinon jouer une comédie pour faire croire qu'il y a un débat parlementaire alors que tout est joué d'avance.

Franchement je les comprends, quand tu dois voter à l'aveugle les projets du gouvernements, quand tu dois te taper 41000 amendements à dire "non" lors de la réforme des retraites, franchement je me serais déja barré à leur place.

J'envie les régimes parlementaires comme l'Allemagne par exemple ou le parlement a plus de pouvoir, ou la représentation est proportionelle, ou ce n'est pas une comédie comme ça.

Et bon sang ce serait si compliqué de déconjuguer la législative de la présidentielle ?
Qu'il y ait une législative juste après la présidentielle, c'est normal et de toute façon inevitable, mais pourquoi on fait pas en plus une éléction législative à mi mandat comme ça se fait très bien aux Etats-Unis, ça serait pas mal pour faire respirer un peu la démocratie.

Hector

Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Hector » 04 août 2021, 19:28:16

El Charco a écrit :
04 août 2021, 19:21:00
Ca se comprends.
L'assemblée nationale est une chambre d'enregistrement des désidératas présidentiels.

On te demande d'être la, de voter en cadance tout ce qui vient du gouvernement, et de rejeter à vue tout amendement de l'opposition.

A quoi ça sert sinon jouer une comédie pour faire croire qu'il y a un débat parlementaire alors que tout est joué d'avance.

Franchement je les comprends, quand tu dois voter à l'aveugle les projets du gouvernements, quand tu dois te taper 41000 amendements à dire "non" lors de la réforme des retraites, franchement je me serais déja barré à leur place.

J'envie les régimes parlementaires comme l'Allemagne par exemple ou le parlement a plus de pouvoir, ou ce n'est pas une comédie comme ça.
Il y a des pays où le débat parlementaire est plus serein et efficace. Mais il y a surtout beaucoup de pays où c'est bien pire.
johanono a écrit :
04 août 2021, 19:06:29
Le niveau général de notre classe politique est en train de baisser. C'est logique : un député, un ministre, un maire d'une grande ville, gagne bien peu par rapport à ce qu'il pourrait gagner dans le privé, et il passe désormais son temps à se faire insulter par des citoyens de plus en plus vindicatifs. De quoi décourager les vocations.
Il reste à démontrer qu'un Coquerel, un Mélenchon, un Taché, une Marine Le Pen et bien d'autres pourraient gagner plus dans le privé. Et encore, j'oublie un Benoit Hamon, une Delphine Batho !

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Camille
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Camille » 04 août 2021, 19:43:33

Un député français gagne mieux qu'un député suédois ou finnois, et autant qu'un député belge ou britannique. Dans ces pays, le cumul des mandats est rare, sinon inexistant.

Non, le problème est institutionnel, il vient du déséquilibre des pouvoirs exécutif et législatif. Difficile d'être motivé quand on estime que le but d'un député, c'est d'avaliser les décisions du gouvernement, d'autant que l'opposition n'a même pas de minorité de blocage.

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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par les orteils » 04 août 2021, 20:07:39

Politicien, c'est un boulot. Personne ne les a forcés, ils font tout pour être réélus, alors qu'ils ne viennent pas se plaindre.
johanono a écrit :
03 août 2021, 01:13:33
Est-ce à dire qu'il faut revenir sur l'interdiction du cumul des mandats ? Pas forcément... L'argumentation selon laquelle "on n'est pas heureux comme députés donc on veut cumuler" est très contestable. Si vous faites bien votre boulot de député, alors vous n'avez pas le temps d'être maire... Commencez donc par faire correctement votre boulot de députés, ayez le courage de déposer des amendements et de voter non aux textes qui vous plaisent pas, et vous vous sentirez tout de suite plus utiles.
Remarques très justes. Ils veulent cumuler pour avoir toujours plus de fric, le reste n'est qu'un alibi. Je suis contre, et je suis aussi pour le non renouvellement : celui qui veut être élu ne vient pas pour le rester éternellement mais parce qu'il pense pouvoir apporter quelque chose, après quoi il reprend du service dans son ex boîte ou ailleurs ; c'est aussi le seul moyen de pression pour voter en son âme et conscience sans craindre les représailles. J'en ai assez de ces politicards qui restent en activité jusqu'au 4ème âge.
johanono a écrit :
04 août 2021, 19:06:29
: un député, un ministre, un maire d'une grande ville, gagne bien peu par rapport à ce qu'il pourrait gagner dans le privé,
Qu'ils y aillent dans le privé au lieu de tout faire pour venir manger dans la gamelle et après cracher dans la soupe.

Tout ça n'est pas spécifique à LREM : le député qui ne vote pas comme son parti le demande n'est pas réinvesti.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)

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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Nombrilist » 04 août 2021, 20:12:59

Tant que personnage politique sera "être dans un camp", "gagner", "remporter le combat", "remporter la victoire". Bref, tant que ce sera faire partie d'une guerre des gangs dont l'objectif est de finir majoritaire et non pas faire progresser un pays, on n'en sortira pas.

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Yakiv
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par Yakiv » 04 août 2021, 21:12:31

El Charco a écrit :
04 août 2021, 19:21:00
Ca se comprends.
L'assemblée nationale est une chambre d'enregistrement des désidératas présidentiels.

On te demande d'être la, de voter en cadance tout ce qui vient du gouvernement, et de rejeter à vue tout amendement de l'opposition.

A quoi ça sert sinon jouer une comédie pour faire croire qu'il y a un débat parlementaire alors que tout est joué d'avance.

Franchement je les comprends, quand tu dois voter à l'aveugle les projets du gouvernements, quand tu dois te taper 41000 amendements à dire "non" lors de la réforme des retraites, franchement je me serais déja barré à leur place.

J'envie les régimes parlementaires comme l'Allemagne par exemple ou le parlement a plus de pouvoir, ou la représentation est proportionelle, ou ce n'est pas une comédie comme ça.

Et bon sang ce serait si compliqué de déconjuguer la législative de la présidentielle ?
Qu'il y ait une législative juste après la présidentielle, c'est normal et de toute façon inevitable, mais pourquoi on fait pas en plus une éléction législative à mi mandat comme ça se fait très bien aux Etats-Unis, ça serait pas mal pour faire respirer un peu la démocratie.
Je ne suis quand même pas certain qu'on ait pas aussi des chambres d'enregistrement dans les régimes parlementaires.

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johanono
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Re: La grande déprime des parlementaires

Message non lu par johanono » 04 août 2021, 21:25:08

@les orteils :

Peut-être suis-je naïf, mais je ne suis pas certain qu'ils cherchent à cumuler pour gagner davantage d'argent. Rappelons qu'en cas de cumul, les indemnités sont plafonnées. A mon avis, beaucoup de députés se sentent sincèrement inutiles dans leur rôle de députés godillots : ils veulent cumuler (ou bien souhaitent abandonner leur mandat de député pour un mandat local) car ils pensent sincèrement qu'ils seront plus utiles comme élus locaux. Possible, en effet. Député godillot, ce n'est pas très épanouissant.

Mais il ne tient qu'à ces députés de ne pas être des députés godillots ! Les députés de la majorité, notamment, disposent d'une arme redoutable : refuser de voter les projets de loi présentés par le gouvernement. S'ils sont suffisamment nombreux à exercer ce refus, le gouvernement n'a plus de majorité pour faire passer ses projets de loi.

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