En 1988, malgré la victoire de Mitterrand un mois plus tôt, le PS n'a pas obtenu la majorité absolue. Vous pensez qu'il a consulté ses électeurs pour savoir avec qui gouverner ? Non, il s'est allié au centre-droit et je pense que nombre d'électeurs ont du se sentir "trahis" selon votre logique.
Dès lors, pourquoi faire cette critique dans un système proportionnel alors que le système majoritaire à deux tours peut aboutir à la même situation ?
J'avais oublié ce cas de figure, c'est enfin un bon compromis pour ceux qui ne sont pas adeptes des opérations post-électorales. En Italie, les listes peuvent s'inscrire dans une coalition avant l'élection pour atteindre plus facilement ensemble le seuil électoral. En contrepartie, ce seuil est relevé à 10 %. Si une liste décide de partir seule sans coalition (comme l'a fait le M5S), elle doit réaliser plus de 3 %...
Pour les élections locales, la coalition qui arrive en tête obtient automatiquement la majorité des sièges (dans les conseils régionaux et municipaux), un peu comme chez nous.
Je sais qu'on va me rétorquer que l'Italie n'est pas un exemple de stabilité mais comme vous pouvez le voir, ce n'est pas en raison de son mode de scrutin qui n'est pas vraiment proportionnel (seuil élevé et en plus, on oublie de dire qu'un tiers des sièges sont élus au scrutin uninominal majoritaire), mais plus en raison des forces politiques en elles-mêmes, avec un M5S qui avait une ligne "tous pourris" et qui refusait au moins avant 2018 toute alliance...
Personnellement, je ne suis pas fan de ce système. Sous couvert de faciliter le dégagement d'une majorité, je le trouve inutilement compliqué. Même si je le préfère encore une fois au système français.