Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Venez discuter de l'actualité politique.

Les mouvements populistes européens vont-ils

Le sondage s’est terminé le 01 nov. 2020, 09:51:45

1. Progresser ?
0
Aucun vote
2. Stagner puis décliner ?
1
33%
3. Stagner dans la durée ? ?
2
67%
4. Décliner rapidement ?
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 3

Hector

Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Hector » 02 nov. 2019, 09:49:01

Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?
C’était il y a six mois, presque une éternité. Matteo Salvini cavalait en tête des sondages, Boris Johnson trépignait à la porte de Downing Street, l’extrême droite autrichienne contrôlait plusieurs ministères régaliens et les populistes de droite rêvaient d’une percée décisive aux élections européennes. En coulisses, Steve Bannon, l’ancienne éminence grise de Donald Trump, s’activait pour convaincre ces formations de surmonter leurs divergences afin de «casser l’Europe». Et puis, d’un coup ou presque, les vents se sont inversés. Malgré une nette progression au soir du 26 mai, les formations de la droite eurosceptique ont échoué à atteindre la masse critique nécessaire pour être en mesure d’infléchir le fonctionnement des institutions européennes.

Au cœur de l’été, l’Autrichien Heinz-Christian Strache et le chef de la Ligue italienne ont tour à tour été renvoyés dans l’opposition. Boris Johnson, nommé premier ministre le 24 juillet, a successivement dû affronter la rébellion de députés conservateurs et la censure de la Cour suprême. L’AfD, en dépit de ses récentes victoires dans le Brandebourg, la Saxe et la Thuringe, se heurte toujours au cordon sanitaire que lui oppose la CDU d’Angela Merkel. Et voici que le Fidesz de Viktor Orban, indéboulonnable doyen des populistes européens, vient à son tour de subir un revers en perdant une dizaine de grandes mairies dont celle, très symbolique, de Budapest. Cette mauvaise passe est-elle conjoncturelle? Et s’explique-t-elle par des circonstances communes? Sans trancher, Dominique Reynié, le directeur de la Fondation pour l’innovation politique, observe: «De la même façon qu’il y a eu un cycle d’expansion lors duquel ces partis, l’un après l’autre, se sont installés dans le paysage politique, il semble bien qu’ils soient depuis peu entrés dans une phase de stagnation.»


● Quand le «système» fait de la résistance

Qui aurait imaginé un tel scénario? Face au coup de force de Matteo Salvini qui, le 8 août, a répudié son alliance avec le Mouvement 5 étoiles (M5S) pour réclamer des élections anticipées, le Parti démocrate italien a surmonté répugnances et rancœurs pour sceller un accord avec le parti de Luigi Di Maio. Cet attelage d’adversaires jadis à couteaux tirés leur a permis de neutraliser le chef de la Ligue. Pris de court, celui-ci en est d’abord réduit à dénoncer une combinazione ourdie au mépris des électeurs.

À lire aussi : Crise en Italie: on vous explique ce qui se passe et ce qui pourrait arriver
Mais face à la poussée des populismes de droite, les partis traditionnels considèrent de plus en plus volontiers que nécessité fait loi. En Suède, après des mois de tractations et d’incertitude, centristes et libéraux se sont résignés en janvier à soutenir la formation d’un énième gouvernement social-démocrate - malgré les appels d’une partie de la droite à faire alliance avec le parti anti-immigration des Démocrates de Suède.

Ces alliances de circonstance témoignent d’un effort pour s’adapter à un paysage politique de plus en plus fragmenté

Susi Dennison, chercheuse au centre de réflexion European Council on Foreign Relations
En Grande-Bretagne, une vingtaine de députés conservateurs ont temporairement rejoint les rangs de l’opposition pour empêcher Boris Johnson d’imposer son Brexit «quoi qu’il en coûte» le 31 octobre. Et à Budapest, la victoire de l’opposition aux municipales n’a été rendue possible que par le rapprochement entre une gauche jusqu’alors très morcelée et le parti d’extrême droite repenti Jobbik.

«Ces alliances de circonstance témoignent d’un effort pour s’adapter à un paysage politique de plus en plus fragmenté, analyse Susi Dennison, chercheuse au centre de réflexion European Council on Foreign Relations, mais elles ne peuvent faire reculer les mouvements populistes que de façon temporaire. À moyen terme, elles risquent de renforcer l’idée que ceux-ci incarnent le peuple face à la collusion des élites.» La large victoire remportée par la Ligue de Matteo Salvini, la semaine dernière, en Ombrie, en est un exemple.

● Une «captation» idéologique

Début septembre, la présidente du nouvel exécutif européen, Ursula von der Leyen, a fait sensation en annonçant la nomination d’un commissaire chargé de la «protection du mode de vie européen». Cette innovation a été interprétée par certains experts comme le signe que les populistes de droite, s’ils subissent des revers tactiques, gagnent la bataille des idées -notamment sur les questions d’immigration. Ils capitalisent sur une perception démultipliée de ce phénomène, comme l’a montré l’Eurobaromètre d’avril 2018.

En Italie, le pourcentage «ressenti» d’immigrés était de 24,6% alors que le pays en comptait en réalité 7%. Au Danemark, les sociaux-démocrates ont tiré les conséquences de cette sensibilité. Leur chef, la première ministre Mette Frederiksen, a opéré un virage à droite toute dès 2015. Elle s’est inspirée du Parti populaire danois (PPD, extrême droite) et a fait voter presque toutes les restrictions en matière d’immigration et d’intégration réclamées par la droite depuis quatre ans. Résultat: le PPD est en déroute.

Les populistes ne sont « ni les scénaristes de leur histoire, ni les artisans de leur succès, ils ont pris la vague. Leurs marges de progression sont celles de la crise »

Dominique Reynié

«Il y a une contamination par le style des populistes, qu’ils soient au pouvoir ou pas, explique Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie politique et spécialiste de l’Italie. C’est un dilemme pour les partis traditionnels: est-ce qu’on va sur ce terrain ou essaie-t-on de contrer ces partis autrement? La grande question pour les combattre est de savoir comment reparler aux catégories populaires, et résorber la fracture culturelle qui se creuse.» Alain Dieckhoff, chercheur à Sciences Po et auteur d’un récent ouvrage intitulé Populismes au pouvoir, constate que «la reprise de certaines thématiques par les partis traditionnels peut avoir l’effet mécanique de diminuer l’influence de ces mouvements». «Ça marche, mais ça n’est pas miraculeux, nuance Dominique Reynié. Cela reste une stratégie de containment.»

● Un mouvement aux racines entremêlées

Trois grands facteurs se combinent pour expliquer l’émergence des mouvements populistes: les causes sociales liées aux politiques d’austérité, au chômage, au sentiment d’insécurité économique ; la défiance à l’égard des institutions et des grands partis «dont le délitement a ouvert la voie aux acteurs populistes», estime Dominique Reynié, et enfin une inquiétude plus culturelle liée à la crise du modèle d’intégration, ainsi qu’à une dilution des identités liée à la mondialisation. Contrairement aux années 1930, les populismes ont parfois prospéré dans des pays qui n’étaient pas frappés par une grave crise économique. C’est le cas en Autriche, en Pologne ou en République tchèque.


«Ces phénomènes sont susceptibles de devenir structurels ou en tout cas difficiles à résorber, notamment si les problèmes comme la question du creusement des inégalités ne sont pas traités par les pouvoirs et partis traditionnels, estime Alain Dieckhoff. Et si l’Europe plonge dans une autre récession ou subit une nouvelle vague d’attentats, ces formations ont encore la capacité de progresser.» Pour Dominique Reynié, les populistes ne sont «ni les scénaristes de leur histoire, ni les artisans de leur succès, ils ont pris la vague. Leurs marges de progression sont celles de la crise. Trois scénarios sont possibles: soit une crise de l’euro, soit une crise migratoire, soit une victoire de Le Pen en 2022.»


● Les populistes, combien de divisions?

Ce devait être l’acte fondateur de l’alliance des populistes de droite. Quelques jours avant les européennes, le 18 mai 2019, Matteo Salvini recevait en grande pompe à Milan Marine Le Pen (RN) et le Néerlandais Geert Wilders (PVV). Mais l’absence des deux poids lourds d’Europe centrale, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui refuse toute alliance avec Marine Le Pen, et le leader du parti polonais Droit et Justice (PiS), Jarosław Kaczynski, a révélé les divisions au sein de la mouvance populiste européenne.

À lire aussi : Orban se tient à distance de Le Pen: «Wauquiez m’a prévenu que c’était une ligne rouge»
«Certes l’idée de peuple-communauté, de démarcation par rapport aux étrangers, la défense d’une identité collective forte, ainsi que leur style, leur langage et leur volonté de faire de la politique autrement les rassemblent. Mais ce sont avant tout des nationalistes, qui défendent donc des intérêts nationaux divergents. Ils peuvent donner une impression de rassemblement tant qu’ils sont dans l’opposition, mais c’est plus compliqué au pouvoir», estime Alain Dieckhoff. «Leur impressionnante variété est peut-être la limite la plus importante à leur essor», confirme Marc Lazar, citant les désaccords entre Le Pen et Salvini sur l’économie, ou entre Salvini et Orban sur la relocalisation des réfugiés.

Leur rapport à certains «parrains» contribue aussi à les éloigner. Alors que la Ligue de Salvini, le RN ou plus récemment le FPÖ ont des liens financiers ou idéologiques avec Moscou, un parti comme le PiS est intrinsèquement antirusse. Quant à la tentative de Steve Bannon de forger une sorte d’amicale des droites populistes européennes, elle a fait long feu. En partie «parce qu’il n’avait pas grand-chose à offrir», estime Dieckhoff, mais aussi parce que certains de ces partis n’avaient guère envie d’être conseillés par un Américain.


● L’inexpérience, atout ou faiblesse?

Contrairement à ce qu’ils aimeraient faire croire dans leurs discours anti-élites et en se faisant passer pour des outsiders, les leaders populistes sont rarement des novices. Leurs promesses de changement immédiat portent tant qu’ils sont dans l’opposition, mais se heurtent à la réalité une fois aux affaires. En outre, leur rapport parfois fantaisiste à la réalité les pousse à formuler des promesses bien plus illusoires que le reste des politiques, comme l’ont montré l’Ukip ou les promoteurs les plus fervents du Brexit. Une fois au pouvoir, ils continuent à se comporter comme s’ils étaient encore dans l’opposition en rejetant la faute sur d’autres (la bureaucratie, les médias) pour justifier leur incapacité à mettre leur programme en œuvre.

«On a vu leurs faiblesses avec Marine Le Pen dans le débat de l’entre-deux-tours, ou avec la grosse erreur politique de Salvini cet été, note Marc Lazar. La grande question sera de savoir si les gens qui votent pour ces populistes le font par protestation ou commencent à croire ce qu’ils entendent, ajoute le spécialiste. Car si les populistes arrivent à “vertébrer” un électorat qui n’est pas seulement un électorat de protestation, alors les partis traditionnels auront du mal à les faire reculer.»
Les mouvements populistes sembleraient donc marquer le pas, et c'est une excellente nouvelle.
Modifié en dernier par Hector le 02 nov. 2019, 12:38:05, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Jeff Van Planet » 02 nov. 2019, 10:48:15

Le propos est qu'ils ne peuvent pas s'unir. Ce qui me semble logique car leurs fond de commerce est très souvent la souveraineté et s'appuient sur la croyance selon la quelle "le peuple" peut faire ce qu'il veut sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit (y compris à la logique ^_^ ) alors il est normal qu'ils ne puissent s'associer au niveau international, ça va à l'encontre même de leur base idéologique.

C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne faibliront pas, je pense que ce serait plutôt l'inverse. J'entends ici et là des gens qui, il y a quelques années, étaient partisans du FN, dire de nos jours que le manque de fermeté envers la sortie de l'Europe et de l'Euro les a fait quitter le FN. C'est un des facteurs qui me conforte pour dire que ce manque d'union ne fera que les renforcer.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Avatar du membre
Spartiate
Messages : 2829
Enregistré le : 09 avr. 2018, 07:22:16

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Spartiate » 02 nov. 2019, 11:28:25

Le sondage ne propose pas une stagnation sans déclin, c'est pourtant ce que je privilégierais.

Déjà, il faut se mettre d'accord sur une définition objective du populisme. Ca ne peut pas simplement se résumer à "l'extrême droite", à "l'extrême gauche", au nationalisme ou à l'euroscepticisme. Il y a toutefois quelques constantes : le rejet des élites intellectuelles, des journalistes, des corps intermédiaires, des partis, des définitions de "gauche" et de "droite". Mais autrement, sous ce vocable, on retrouve aussi bien des partisans de l'économie de marchée totalement dérégulée que des mouvements plus "socialistes".

Plus qu'une progression ou un déclin des partis traditionnels, j'observe une certaine contamination du populisme dans les partis traditionnels. Pour rester en France, LR est plutôt dans ce registre depuis quelques années avec des propositions qui ne passeraient pas au Conseil Constitutionnel (les incarcérations sans procès de fichés S, les propositions de lois comme ceux sur le voile totalement calquées sur l'agenda médiatique et les passions du moment...). Macron aussi est un populiste puisqu'il en appelle à la disparition d'un "vieux monde" duquel il est issu, de la "droite", de la "gauche", et ses déclarations vis-à-vis de la presse (par exemple en disant que "l'audiovisuel public français était la honte de la République") n'ont rien à envier à celles de Trump. Son amour pour l'Europe ne change rien au fait qu'il a une mésestime certaine pour les ONG et pour tout ce qui altérerait d'une façon ou d'une autre le pouvoir exécutif.
Toujours en France, je n'ai pas l'impression que le mouvement populiste hors-macronien soit en déclin. Le RN reste à un niveau élevé, un quart des votants.

Bref, je trouve qu'on se voile la face en ne regardant que les coqueluches du moment - le RN, le M5S, Salvini, l'AfD, Nigel Farage, Boris Johnson, Vox... - mais qu'on refuse de voir combien ce "populisme" s'il faut l'appeler ainsi a déjà fait des dégâts, sans même avoir pour la plupart des cas conquis le pouvoir, sur le débat public, sur la qualité des médias et sur l'engagement politique des citoyens.

Hector

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Hector » 02 nov. 2019, 12:40:09

J'ai adapté le sondage en ajoutant l'option "Stagner sans déclin". Moi je pense que les échecs finiront par lasser l'opinion et que des partis comme le FN disparaîtront, pendant que des nouveaux partis se développeront.

Avatar du membre
Spartiate
Messages : 2829
Enregistré le : 09 avr. 2018, 07:22:16

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Spartiate » 02 nov. 2019, 13:36:16

Je pense que le Brexit chaotique a douché les ardeurs de certains mouvements, le RN excluant désormais une sortie de l'UE. Et certains comme le M5S ont acquis une "culture de gouvernement", qui les ont fait par ailleurs chuter dans les intentions de vote. Pour autant, c'est difficile de dresser un portrait partout en Europe.

J'avais lu qu'en France, l'Elysée craint un scénario Coluche pour 2022 : https://www.franceinter.fr/emissions/hi ... tobre-2019
Scénario qui s'est concrétisé en Ukraine et c'est vrai que le parallèle est tentant : l'absence d'opposant crédible et encore frais à Macron peut faire surgir un tel candidat. Très récemment, un sondage pour la présidentielle de 2022 douchait également les ambitions d'un Xavier Bertrand ou d'une Valérie Pécresse qui ne feraient pas plus de 10 %.

Avatar du membre
Cheshire cat
Messages : 4066
Enregistré le : 08 juin 2013, 14:03:05
Localisation : Lugdunum

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Cheshire cat » 02 nov. 2019, 15:03:44

Spartiate a écrit :
02 nov. 2019, 11:28:25
(...)
Déjà, il faut se mettre d'accord sur une définition objective du populisme. Ca ne peut pas simplement se résumer à "l'extrême droite", à "l'extrême gauche", au nationalisme ou à l'euroscepticisme. Il y a toutefois quelques constantes : le rejet des élites intellectuelles, des journalistes, des corps intermédiaires, des partis, des définitions de "gauche" et de "droite". Mais autrement, sous ce vocable, on retrouve aussi bien des partisans de l'économie de marchée totalement dérégulée que des mouvements plus "socialistes".
(...)
Une constante chez les populistes est d'établir une distinction dans le peuple entre le "vrai peuple", dont ils sont les représentants autoproclamés, et les "ennemis du peuple".
Modifié en dernier par Cheshire cat le 02 nov. 2019, 15:08:42, modifié 1 fois.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde

Avatar du membre
Cheshire cat
Messages : 4066
Enregistré le : 08 juin 2013, 14:03:05
Localisation : Lugdunum

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Cheshire cat » 02 nov. 2019, 15:07:14

Spartiate a écrit :
02 nov. 2019, 11:28:25
Le sondage ne propose pas une stagnation sans déclin, c'est pourtant ce que je privilégierais.
(...)
Électoralement, Trump stagne sans déclin et c'est tout ce qu'il lui faut pour se faire réélire.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Jeff Van Planet » 02 nov. 2019, 15:37:02

Les populistes sont simplement ceux qui nous disent qu'on peut faire ce que l'on veut juste par la pure volonté.
Ils sont en général les premiers à dire que l'économie n'est pas une science et qu'on peut tout faire sans contraintes économiques (produire, de la monnaie, changer les salaires etc) car il n'y a pas de lois économique comme il y a une loi de la gravité.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par pierre30 » 02 nov. 2019, 16:29:47

Mêlé la gravité ils peuvent la contester. C'est la nouvelle vérité que Trimp aimé bien. Celui qui parle le plus fort dit la vérité comme le juge dit le droit :danse:

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Jeff Van Planet » 02 nov. 2019, 17:25:41

parler fort et surtout faire des slogans qui claquent, car plus les phrases sont courtes et simples, et plus elles peuvent convaincre les moins doués intellectuellement. Comme ils sont les plus nombreux...
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Hector

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Hector » 02 nov. 2019, 18:00:10

Spartiate a écrit :
02 nov. 2019, 13:36:16
Je pense que le Brexit chaotique a douché les ardeurs de certains mouvements, le RN excluant désormais une sortie de l'UE. Et certains comme le M5S ont acquis une "culture de gouvernement", qui les ont fait par ailleurs chuter dans les intentions de vote. Pour autant, c'est difficile de dresser un portrait partout en Europe.

J'avais lu qu'en France, l'Elysée craint un scénario Coluche pour 2022 : https://www.franceinter.fr/emissions/hi ... tobre-2019
Scénario qui s'est concrétisé en Ukraine et c'est vrai que le parallèle est tentant : l'absence d'opposant crédible et encore frais à Macron peut faire surgir un tel candidat. Très récemment, un sondage pour la présidentielle de 2022 douchait également les ambitions d'un Xavier Bertrand ou d'une Valérie Pécresse qui ne feraient pas plus de 10 %.
Un raider ne saurait être un politicien au 1er rang depuis 25 ans et affiliés à une famille politique moribonde. Macron n'a que le raider à craindre.

Avatar du membre
Spartiate
Messages : 2829
Enregistré le : 09 avr. 2018, 07:22:16

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Spartiate » 02 nov. 2019, 18:29:27

Je ne sais pas ce que tu appelles un raider dans ce contexte-là, un nouveau arrivant faisant office de challenger ?

La France a longtemps récompensé les longues carrières politiques et il était difficile de conquérir le pouvoir sans avoir eu de mandat local important, sans avoir été ministre voire même sans être Premier ministre. Et tour à tout, on a eu d'abord eu Sarkozy qui n'a jamais été PM, Hollande qui n'a jamais été ministre et Macron qui n'a jamais eu aucun mandat électif avant 2017. J'imagine que les aspirations des électeurs sont bien différentes aujourd'hui qu'il y a encore 20 ans.

Hector

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Hector » 02 nov. 2019, 18:42:03

Macron est un raider. L'ukrainien est un raider. Quelqu'un qui n'est pas élu, pas très connu 2 ans avant l'élection ou pas connu comme politicien.

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par Jeff Van Planet » 02 nov. 2019, 18:49:55

Aux USA ça arrivait souvent. Ou plutôt des gens peu connus au niveau fédéral mais connu comme gouverneurs arrivaient à se faire élire deux fois, une fois pour la primaire et une deuxième fois à la présidentielle.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Re: Quel avenir pour les mouvements populistes en Europe?

Message non lu par wesker » 02 nov. 2019, 19:20:09

En réalité ces formations ne sont que le reflets des interrogations des peuples, sur leur identité, sur les enjeux migratoires mais également sur la défiance envers des politiciens qui déçoivent.

Croire que cela suffira à répondre aux attentes, aux craintes et aux doutes est une chimère, s'imaginer que le fait qu'ils permettent de maintenir aux affaires des politiques qui continuent de satisfaire aux mêmes intérêts, de plus en plus minoritaires revient à faire fi des possibilités de colère qui trouvera d'autres moyens d'expression. Dès lors, se réjouir de la baisse électorale ou de la hausse d'ailleurs de ces formations me fait doucement rigoler, puisqu'en vérité ils servent à préserver et reconduire les mêmes aux responsabilités.
C'est davantage sur le déplacement du curseur des politiques à mener que la réflexion et les débats devraient porter.

Répondre

Retourner vers « L'actualité politique »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré