Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

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Hector

Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Hector » 21 mai 2017, 22:27:05

Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

21 mai 2017, 03:35:40

Quelles sont les origines des grands clivages qui divisent la gauche d’aujourd’hui en France ? Deuxième partie de l'analyse de deux gauches irréconciliables.


Par Jonathan Frickert.


En France, lorsqu’on veut parler de mutation du Parti socialiste, la première date qui vient est bien souvent l’année 1983, avec le désormais incontournable « tournant de la rigueur ».


Pourtant, peu de gens savent dans le détail ce qui s’est passé dans ce que Michel Onfray considère comme étant la mort de la gauche.

L’élection de François Mitterrand


Mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République avec le soutien du Parti communiste français face au président sortant Valéry Giscard d’Estaing. Le Président élu l’a été sur un programme commun entre radicaux, socialistes et communistes signé en 1972. Ce programme comprenait une réduction du temps de travail, des nationalisations, une forte décentralisation qui se concrétisera par les lois Defferre de 1982 et de nombreuses garanties pour les libertés individuelles comme la fin des gardes à vue.


Dès mai 1981, le chef de l’État tente de mener une politique de relance par la consommation, inspirée des théories hasardeuses du keynésianisme. Cette politique est, pour l’anecdote, actuellement proposée par un certain Jean-Luc Mélenchon ; elle s’opposait à l’époque aux politiques de la révolution conservatrice proposées par Reagan et Thatcher.


Les conséquences ne se font pas attendre puisque très vite, la perte de confiance des marchés et les fuite des capitaux provoquent un problème d’inflation. Les marchés paniquent, à la manière de ce qui était annoncé dans la perspective d’un second tour Mélenchon-Le Pen.


Pour contenir cette inflation, rien ne vaut une fuite en avant étatiste : le gouvernement Mauroy décide un blocage des prix, provoquant un déficit budgétaire et une dévaluation du franc chaque année jusqu’en 1983 pour éponger la dette, augmentée par les attaques répétées des marchés sur la monnaie française.


La situation oblige à choisir entre la fin du SME et la rigueur budgétaire. Un choix cornélien entre la fuite en avant vers l’économie étatisée et l’idéologie de ce qui deviendra l’Euro, c’est-à-dire une monnaie construite artificiellement à des fins idéologiques aboutissant à des faux prix – puisque non-représentatif de l’état des économies – sur le marché monétaire.


Mitterrand préférera sauver l’euro au nom de la solidarité communautaire et engager une politique de rigueur, avec l’aval de son très européen ministre de l’Économie, des Finances et du Budget : Jacques Delors. Ce germanophile fera de la rigueur une nécessité économique, continuée par son successeur en 1984 : le pourtant très à gauche Pierre Bérégovoy.

Le tournant de la rigueur


Ainsi, après deux ans de nationalisation, le gouvernement décide en 1982 d’engager une politique de privatisations, avec une dérégulation partielle des marchés financiers et une réduction du différentiel entre la hausse des salaires et les prix à la consommation.


L’économie française tourne alors vers une économie sociale de marché.


Durant les élections de 1984 et 1986, le PS connaît ainsi de sérieux revers électoraux, animés par la montée du FN. Les électeurs de gauche se détournant d’un PS jugé libéral et l’électorat global très critique de la première partie du septennat.


Des revers qui se déroulent parallèlement à la démission de Jean-Pierre Chevènement, rejetant la rigueur de 1983.


Malgré un virage à 180 degrés, cette période a amené un stock de dette que la France de 2017 n’est toujours pas capable de réduire.


On dit souvent que la pratique du pouvoir a fait entendre raison au gouvernement. C’est en réalité pour moitié la construction européenne qui a forcé la gauche archaïque à se recentrer : l’inflation et la fuite des capitaux d’un côté, les engagements français au sein du SME de l’autre.


Certains voient dans ce tournant une trahison de la gauche : moins qu’une trahison, il fut une leçon de bon sens.

Une défaite de la gauche face à la réalité


Le « tournant de la rigueur » montre toute la défaite de la gauche face aux faits.


Initialement, le PS avait théorisé l’effondrement du capitalisme du fait de la crise économique succédant au premier choc pétrolier de 1973. C’est finalement le socialisme qui s’est effondré.


Or, ne s’effondrent que les constructions. Les systèmes construits de toutes pièces à des fins souvent idéologiques, comme l’URSS, l’Euro ou le capitalisme de connivence, sont voués à s’effondrer.


Le capitalisme libéral est, lui un système naturel. En cela, son effondrement est quasiment impossible sans intervention forcée d’une puissance coercitive.


Après « tournant de la rigueur », la nomination d’un certain Michel Rocard à Matignon rappellera une lutte interne que connaît la gauche depuis plusieurs dizaines années : l’opposition des deux gauches.

La gauche voltairienne


Longtemps adversaire de Michel Rocard, François Mitterrand attend sa réélection face à Jacques Chirac, en 1988, pour nommer à Matignon celui qu’il rêve de tuer politiquement. Pourtant, cette nomination met en lumière le père d’une social-démocratie française, à savoir la gauche voltairienne.


Pour bien appréhender ce que représente Michel Rocard, il faut en effet comprendre la distinction entre la gauche rousseauiste et la gauche voltairienne, posée par Jacques Julliard dans son livre Les Gauches françaises.


La gauche voltairienne se veut libre-échangiste, favorisant l’initiative et la raison. Cette gauche croit en la liberté comme moyen vers un but idéologique propre à la gauche : le progressisme.


Elle s’oppose à la gauche rousseauiste, qui se focalise sur le but premier de la gauche : l’égalitarisme. On y trouve des socialistes dits utopistes comme Proudhon et Fourier, pourtant critiques de Rousseau pour son républicanisme, mais également une gauche plus étatiste comme les socialistes dits scientifiques. Cette distinction de deux socialismes a permis à Karl Marx de se donner une image sérieuse, à tort peut-on dire en voyant les résultats du marxisme …


La distinction principale à en tirer est que la gauche voltairienne se dit libérale alors qu’elle est progressiste, faisant du libéralisme un instrument et non une fin en soi. Elle croit en la bonté d’un homme nouveau là où les libéraux ne se posent pas la question morale s’agissant de la nature humaine. La main invisible d’Adam Smith, par exemple, ne dit pas que l’Homme est bon, mais qu’en servant leurs intérêts égoïstes, les individus aboutissent inconsciemment au bien, tant que la propriété d’autrui est respectée. Les libéraux nient donc l’existence d’une bonté naturelle chez l’Homme, à l’inverse de Rousseau.


Les deux pensées ont paradoxalement un lien avec le libéralisme : les deux se veulent ou sont compatibles avec une société libérale.


La gauche voltairienne utilise la liberté comme un moyen idéologique lorsque le but de la gauche rousseauiste est atteignable dans une société libérale via le mutuellisme proudhonien. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Pierre-Joseph Proudhon fut un lecteur assidu d’Adam Smith et Frédéric Bastiat. Il est plus étonnant de noter qu’un philosophe comme Michel Onfray, pour qui la gauche est morte en 1983, se dise à la fois proudhonien et antilibéral.

Michel Rocard et la « deuxième gauche »


Michel Rocard est donc voltairien, et après avoir tenté de défendre cette vision lors de l’élection présidentielle de 1969 (il récoltera 3,61% des suffrages), il continue le combat idéologique à l’intérieur du tout jeune Parti socialiste qu’il rejoindra en 1974.


Lors du Congrès de Nantes de 1977, il s’opposera vigoureusement au programme commun, arguant d’une hostilité franche aux nationalisations et une opposition au programme commun.


Il sera ainsi le tenant de ce qu’on appellera la « deuxième gauche » et, malgré les années, la rivalité entre François Mitterrand et lui restera tenace, au point que le chef de l’État dira, avec sa cruauté naturelle :


« Je vais le nommer puisque les Français semblent en vouloir […] Mais vous verrez, au bout de dix-huit mois, on verra au travers ».


Pour cause, il devra faire sans majorité, ce qui l’amènera à utiliser 28 fois le fameux article 49 alinéa 3, soit davantage en 3 ans que tout les autres usages réunis depuis 1958.

......

A suivre.


Article complet sur https://www.contrepoints.org/2017/05/21 ... de-lutopie
La fin des utopies en effet, avec l'effondrement de Benoit Hamon le 23 avril.

Papibilou
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Papibilou » 22 mai 2017, 13:20:25

Ce texte, beaucoup trop long pour permettre une exégèse constructive, est à la fois juste sur certains points et caricatural sur d'autres.
Néanmoins, on peut considérer simplement que la gauche utopiste a échoué au PS mais n'a , semble-t-il, pas échoué à gauche puisque les résultats de Mélenchon à la présidentielle sont excellents. Car enfin si on fait l'addition de Hamon et Mélenchon on atteint 26% soit plus que Macron. C'est d'ailleurs un point qui m'inquiète dans cette élection puisque l'utopie que l'on peut aussi retrouver à l'extrême droite fait la moitié de l'électorat. Si l'on qualifie de modérés les non utopistes, ils ne sont pas loin d'être dépassés par le rêve utopiste ce qui laisse à penser que les français veulent presque majoritairement renverser la table ce qui n'a jamais été une bonne solution pour que tout le monde mange à sa faim.

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GIBET
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par GIBET » 22 mai 2017, 13:36:01

Un texte qui oublie de rechercher des responsabilités en interne. J'étais (je parle au passé depuis cette année) militant et élus du PS depuis 1968, et j'ai vécu la transformation d'un parti trans-courant recherchant en interne la synthèse , vers un parti d'écuries qui a émergé au Congrès de Rennes en 1990 (environ ..j'y étais mais j'ai oublié la date exacte). Les Français ne pardonnent rien à la gauche et certainement pas de tourner le dos à Jaurès au profit de personnalités qui ont progressivement perdu de la hauteur de vue...et de volonté de débat interne. La gauche est collective ou n'est pas. J'ai fermé la porte quand j'ai vu un leader issu de la fronde qui proposait un programme présidentiel "sucé de son pouce" (quel qu'en soit les qualités). J'ai compris qu'on n'avait plus besoin des militants "pour savoir". J'ai franchi la porte...et beaucoup d'autres amis ont suivi. C'est aussi cela l'échec d'une utopie qui se voulait démocratique et populaire! (NOTA: je n'ajouterai pas les voix de Mélanchon superbe tribun mais au programme pompé sur le mouvement de la 6è république, sur les communistes...et sur le FN pour ce qui concerne l'Europe,aux voix du PS . SVP ne confondons pas "les gauches")
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Nico37
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Nico37 » 22 mai 2017, 13:51:18

En dehors surtout que c'est la citation qui est bien trop longue, ce texte est basé sur un postulat faux car c'est le PS - en devenant définitivement un parti bourgeois en 1936 - qui a tué les utopies !

Incognito
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Incognito » 22 mai 2017, 14:24:45

Article très mal écrit en ce qui me concerne. On dirait un étudiant droitiste qui a entendu des critiques de la gauche faites par divers leaders de droite à la télévision, et qui essaie de régurgiter tout ça dans un tout cohérent en apparence mais qui ne l'est pas en fait. Beaucoup d'erreurs factuelles, surtout en ce qui concerne le contexte économique.
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par mordred » 22 mai 2017, 17:24:49

Le Parti Socialiste n'a pas d'utopies. Les socialistes pensent simplement que les choses tombent du Ciel. D'ailleurs, il n'y pas que les socialistes. Prenez Sarko !
"Moi j Moi je Moi je..."
"Moi, ma grande g....., et les oiseaux qui chient en l'air" comme disait ma copine de boulot (je ne sais pas d'où vient l'expression).
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Cheshire cat » 22 mai 2017, 17:33:49

Nico37 a écrit :
22 mai 2017, 13:51:18
En dehors surtout que c'est la citation qui est bien trop longue, ce texte est basé sur un postulat faux car c'est le PS - en devenant définitivement un parti bourgeois en 1936 - qui a tué les utopies !
Et depuis, vous n'avez pas eu le temps de vous en remettre ?
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde

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wesker
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par wesker » 22 mai 2017, 19:46:22

C'est parce que les sociaux démocrates, au nom des dogmes européens, de leurs volontés de se rapprocher des positions de leurs homologues afin de créer un groupe conduisent, aux responsabilités, des politiques similaires à celles que préconisent les responsables de la droite que nous en sommes arrivés à cette situation.

Et, effectivement en dehors de ce qu'on a, péjorativement appelé les frondeurs qui n'ont fait que retransmettre les opinions des citoyens qu'ils rencontraient dans leur circonscription ce qui est la responsabilité du député, j'espère que les "suiveurs" et autres qui restèrent silencieux où trouvèrent refuge dans l'abstention, où l'absence de participation à la séance parlementaire il est temps d'assumer.

Pour que les citoyens, aussi se montrent soucieux et intéressé à l'avenir de leurs pays il faut que les gouvernements et les majorités assument des politiques et les mettent en application lorsqu'ils se font élire.

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Logos
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Logos » 22 mai 2017, 20:30:37

En 1789 ceux qui réclamaient l'égalité des droits et le suffrage universel étaient qualifiés d'anarchistes.
La société d'Ancien Régime étant la seule conforme à la raison et à la loi divine (pour ceux qui en profitaient bien sûr).

Au XIXe ceux qui voulaient un minimum de droits sociaux étaient de dangereux utopistes.
Des démagogues exploitant les souffrances du bon peuple qui ne demandait qu'à bosser 12h par jour pour un quignon de pain.

Il n'est pas étonnant de retrouver aujourd'hui les mêmes accusations "d'utopie" envers ceux qui osent penser le changement.
Et les mêmes références à un "ordre naturel" incarné évidemment dans le système économique ou social du moment.

Ce qui l'Histoire récente nous a montré, c'est qu'elle n'a pas de fin. Et que rien, en matière humaine n'est jamais définitif.
Bref, possible ou utopique, chacun son avis. A condition d'utiliser un minimum d'arguments sérieux.
Ramener toute tentative de changement à 1981 ou Staline, ça n'est ni sérieux ni d'ailleurs très honnête.

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wesker
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par wesker » 22 mai 2017, 21:10:38

Exactement Logos, et plus récemment ceux qui bloquèrent des usines pour obtenir des congés furent de dangereux grévistes....L'histoire et les actions se jugent dans le temps long et naturellement les besoins, les revendications et les arguments reviennent, à travers le temps. Rien n'est finalement vraiment novateur et on assiste, une fois encore à une querelle de production et de partage.

Pourtant, nous disposons d'outils et de connaissances qui devraient nous hisser à la hauteur mais des nouvelles menaces, des travers toujours plus prononcé et l'accélération du temps expliquent peut être cette situation inédite et préoccupante.

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johanono
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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par johanono » 22 mai 2017, 21:17:22

Je trouve également l'article très mal écrit. J'ai dû me faire violence pour le lire. Cet article se contente de relater l'histoire du PS français, sans procéder à la mise en perspective qui s'impose.

La crise du PS est d'abord idéologique. Et cette crise idéologique touche quasiment tous les partis socialistes en Europe. Par exemple, le Labour anglais connaît une grave crise. Le SPD allemand est voué à rester longtemps dans l'opposition. Le Parti socialiste italien est à la cave. Le Parti socialiste ouvrier espagnol ne va pas très bien non plus. Ne parlons même pas du PASOK grec...

Et pourquoi tous ces partis socialistes vont-ils si mal ? Tout simplement à cause de la contradiction fondamentale que j'ai déjà montrée entre, d'une part, la préservation d'un système économique conforme aux idéaux de gauche (social-démocratie, économie sociale de marché, Etat-providence, etc.), et d'autre part, l'acceptation d'une construction européenne fondée sur une logique libre-échangiste (qui favorise le dumping social et fiscal). Tous ces partis européens ont sacrifié leur idéaux de gauche sur l'autel d'un engagement européen libre-échangiste. Ils ne sont donc plus crédible pour défendre un modèle économique conforme aux idéaux de gauche, puisqu'ils sont tout aussi libre-échangistes que les partis de droite qu'ils prétendent combattre. Alors à quoi servent-ils désormais ? Beaucoup d'électeurs ne le savent pas non plus.

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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par wesker » 22 mai 2017, 21:27:04

Exactement Johanono

La crise que les sociaux démocrates est idéologique et repose sur des contradictions et des paradoxes, notamment sur les questions économiques et européennes que cette famille politique n'a pas su trancher lors de ces primaires. Clairement, si l'on s'en réfère à la social démocratie de l'Allemagne, si proche des conservateurs libéraux, ils restent dans l'opposition ne parvenant à exister entre Die Linke qui sera représenté par la France insoumise et la coalition libérale conservatrice. Ces familles partagent de nombreuses convergences et les nombreux citoyens qui ne s'y reconnaissent ne disposent plus vraiment d'alternatives.

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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par johanono » 22 mai 2017, 21:39:24

Dans la plupart des pays européens, nous avons :
- un parti de droite qui est dans son rôle en défendant une vision économique plutôt libérale (qui n'est pas en contradiction avec la construction européenne elle-même fondée sur le libre-échange) et volontiers conservateurs sur les questions de société (ce conservatisme semble correspondre à une évolution sociale),
- une alternative représentée par des partis dits "extrémistes", un peu "hors-système" : selon les cas, ce sont des partis d'extrême-gauche, des partis d'extrême-droite, ou des partis régionalistes,
- et des partis socialistes qui ont bien du mal à exister dans de tels contextes : dans le meilleur des cas, ils servent de forces d'appoint dans de grandes coalitions pour permettre la formation de majorités parlementaires, et dans le pire des cas, ils sont totalement à la cave.

Hector

Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par Hector » 22 mai 2017, 21:59:46

johanono a écrit :
22 mai 2017, 21:17:22
Je trouve également l'article très mal écrit. J'ai dû me faire violence pour le lire. Cet article se contente de relater l'histoire du PS français, sans procéder à la mise en perspective qui s'impose.

La crise du PS est d'abord idéologique. Et cette crise idéologique touche quasiment tous les partis socialistes en Europe. Par exemple, le Labour anglais connaît une grave crise. Le SPD allemand est voué à rester longtemps dans l'opposition. Le Parti socialiste italien est à la cave. Le Parti socialiste ouvrier espagnol ne va pas très bien non plus. Ne parlons même pas du PASOK grec...

Et pourquoi tous ces partis socialistes vont-ils si mal ? Tout simplement à cause de la contradiction fondamentale que j'ai déjà montrée entre, d'une part, la préservation d'un système économique conforme aux idéaux de gauche (social-démocratie, économie sociale de marché, Etat-providence, etc.), et d'autre part, l'acceptation d'une construction européenne fondée sur une logique libre-échangiste (qui favorise le dumping social et fiscal). Tous ces partis européens ont sacrifié leur idéaux de gauche sur l'autel d'un engagement européen libre-échangiste. Ils ne sont donc plus crédible pour défendre un modèle économique conforme aux idéaux de gauche, puisqu'ils sont tout aussi libre-échangistes que les partis de droite qu'ils prétendent combattre. Alors à quoi servent-ils désormais ? Beaucoup d'électeurs ne le savent pas non plus.
C'est une fois de plus nous raconter que tout ce qui va mal provient de l'UE et de la mondialisation libre-échangistes, et que tout ce qui va bien provient de la "Nation". C'est se moquer des gens, il y a nombre de régimes socialistes nationalistes dont les économies ont tourné au cauchemar et dont les gouvernements sont devenus des dictatures sanglantes. De nos jours, les cas du Venezuela, de la Bolivie, du Zimbabwe, de Cuba, du Myanmar, de l'Algérie sont pourtant éloquents.

Le socialisme est plus qu'une utopie, c'est une escroquerie à la fois intellectuelle et pratique. Si le socialisme crève sur la terre, c'est que le socialisme est intrinsèquement mauvais.

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Re: Mutation du Parti socialiste : l'échec des utopies

Message non lu par wesker » 22 mai 2017, 23:15:22

Hector


Cette crainte d'une idée qui ne trouve plus de structures politiques à même d'atteindre une influence, une représentativité est assez singulière...

Rassures toi ton compte en banque sera préservé mais si trop de gens crèvent la dalle et que certains, cultivés mais refusant le déclassement afin qu'une poignée continuent d'accumuler alors cela risque de mal tourner comme ce fut le cas dans l'histoire.

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