Après l’attentat de Nice, l’esprit du 11 janvier a fait long feu

[wesker]

Prétendre, comme le font certains que l'on peut mettre en détention préventive l'ensemble des personnes fichées, S ou des délinquants potentiels est une démagogie dangereuse, tant du point de vue juridique que politique. Outre le fait que la France n'a pas de capacités d'accueil suffisante, de telles propositions reflèteraient, derrière une volonté de mettre des moyens considérables sur des établissements pénitentiaires, dont les autorisations et la durée ne peuvent se décréter à si court terme.

Bien entendu, nous ne devons pas nous résigner à la situation d'insécurité actuelle, nous devons accepter de réviser notre arsenal préventif et, éventuellement judiciaire mais, il faut, au préalable admettre la réalité, que les sécuritaires d'aujourd'hui furent, aussi ceux qui réduisirent les moyens des services, les plus en mesure de lutter, prévenir et infiltrer les réseaux de ce genre d'organisation.
Il faut aussi accepter, politiquement, que les solutions efficaces ne sont pas, aussi celles qui sont le plus médiatiques, et dès lors peu productive sur le plan politique, je ne suis pas certain que ce soit l'esprit que les français estiment ressentir de la part des divers responsables politiques, souvent mal reçus lors des journées de deuil; de recueillement et autres.

[Papibilou]

[quote="voileux » Lun 1 Aoû 2016 - 15:46"

Je partage ton avis sur l'ensemble , je n'ajouterai qu'un commentaire, le fiché S qui a tué le prêtre est passé en commission pour avoir le bracelet électronique...Figurait un procureur, un Jap et son ou sa secrétaire et un représentant de la prison et un ou une SPIP Ces deux derniers n'ont aucune responsabilité ....Ce fiché S a été présenté à un psy (je suis persuadé encore un propre à rien qui a su se placer) Tous ces gens là méritent d'être jugés pour incompétence notoire car leur responsabilité est flagrante comme ce fut le cas à Outreau...[/quote]

J'ai un avis plus nuancé:
1) je sais que quelle que soient les qualités d'un psy un détenu roublard trouvera toujours le moyen de cacher ses sentiments et ses intentions. Et je ne qualifierait pas ces personnes de propre à rien. Elles sont faillibles comme vous l'êtes ou comme je le suis. Elles sont simplement supposées un peu plus qualifiées que nous. Ce qui ne les empêche pas de faire des erreurs.
2) Etant tous faillibles, vous, moi, eux, je n'imagine pas un instant que l'on puisse les juger, sauf s'ils ont commis une faute sanctionnée par la loi.
3) en revanche imaginer que l'on ne relâche pas un détenu fiché S comme un délinquant de droit commun semble aujourd'hui une évidence mais parce que la réalité nous a mis le nez dessus.
C'est donc à la lumière de ce que nous apprennent les ettentats qu'il faut que notre législation évolue.

[wesker]

Papibilou, mais alors, quelle serait la solution ? Mettre en détention provisoire l'ensemble des personnes fichées S ?

Outre le fait que nous ne disposons pas des structures ni des outils juridiques, puisqu'en France on ne mets pas en détention provisoire des personnes dont on suspecte le passage à l'acte, on les mets, lorsqu'on dispose d'éléments à charge suffisamment importants et concordant pour le justifier.
Et par ailleurs, je me dois, simplement de rappeler que si le fichier S est, actuellement médiatique, en raison de attentats, il y a d'autres type de fichage, par les renseignements généraux alors que doit on faire, de l'ensemble des citoyens ayant fait l'objet d'une fiche ?

[Papibilou]

Papibilou, mais alors, quelle serait la solution ? Mettre en détention provisoire l'ensemble des personnes fichées S ?

Outre le fait que nous ne disposons pas des structures ni des outils juridiques, puisqu'en France on ne mets pas en détention provisoire des personnes dont on suspecte le passage à l'acte, on les mets, lorsqu'on dispose d'éléments à charge suffisamment importants et concordant pour le justifier.
Et par ailleurs, je me dois, simplement de rappeler que si le fichier S est, actuellement médiatique, en raison de attentats, il y a d'autres type de fichage, par les renseignements généraux alors que doit on faire, de l'ensemble des citoyens ayant fait l'objet d'une fiche ?

Certes pas. Mais celui qui est emprisonné ET fiché S se doit de n'être mis en liberté qu'après de sérieuses précautions. Or en l’occurrence le parquet ayant fat appel de la décision de la chambre d'instruction, il aurait du être maintenu en prison. Mais c'es sacrément plus facile à dire après et quand on n'est pas juge.
En tous cas vous avez raison de souligner que, à la fois pour des raisons de respect de nos principes démocratiques (Daesh serait ravi que nous les abandonnions) et pour des raisons pratiques (manque de place dans les prisons) nous ne pouvons enfermer tout le monde.

[johanono]

Papibilou, mais alors, quelle serait la solution ? Mettre en détention provisoire l'ensemble des personnes fichées S ?

Oui, c'est ce que je m'évertue à proposer. On y viendra probablement tôt ou tard, il faudra encore quelques attentats bien meurtriers pour faire évoluer les esprits. Acceptons-en l'augure.

Outre le fait que nous ne disposons pas des structures ni des outils juridiques, puisqu'en France on ne mets pas en détention provisoire des personnes dont on suspecte le passage à l'acte, on les mets, lorsqu'on dispose d'éléments à charge suffisamment importants et concordant pour le justifier.
Et par ailleurs, je me dois, simplement de rappeler que si le fichier S est, actuellement médiatique, en raison de attentats, il y a d'autres type de fichage, par les renseignements généraux alors que doit on faire, de l'ensemble des citoyens ayant fait l'objet d'une fiche ?

Il convient donc de modifier la loi, voire la Constitution, pour définir une liste de critères permettant d'incarcérer ces personnes à titre préventif. Par exemple : un séjour en Syrie, la consultation régulière de sites islamistes, etc.

[wesker]

Johanono...Le jour où l'on mettra en détention provisoire, l'ensemble des personnes fichés S, les oppositions politiques y seront également soumises ! Tu devrais y penser plutôt que de croire que ces mesures drastiques seraient de nature à sécuriser les citoyens de tels actes, dont il faut, d'abord analyser la teneur et le profil de leurs auteurs ou de leurs commanditaires.

[Papibilou]

Les difficultés budgétaires de la France ont conduit à des coupes drastiques alors qu'il fallait augmenter le nombre de places en prison.
Sachant que l'on estime le coût de construction d'1 place en prison à 100 000€ (alors que chaque cellule ne fait que 10m2 maxi) on se rend compte que construire des cellules c'est le prix du m2 dans les meilleurs quartiers de Paris.
Or Pierre Botton a fait des propositions qui pourraient mener à des centres de véritable réinsertion pour des détenus non dangereux et dans des structures infiniment moins coûteuses. Qu'attend-on quand on sait qu'il manque 10 000 places dans nos prisons ? Certes j'ai bien conscience que l'on ne règlera pas l'islamisme avec ça mais il y a trop de jeunes délinquants laissés dehors par manque de place et surtout trop de jeunes fragiles qui sont enfermés avec des "durs" ou des extrémistes auprès des quels ils se radicalisent.

[Plouz]

une poignée d’entreprises se sont saisies de ce nouveau marché lucratif.
L’État débourse près de six milliards d’euros par an pour payer leurs services,
sans que les bénéfices d’une gestion privée soient démontrés.
Cette privatisation rampante pose aussi une question de fond : les entreprises privées ont tout intérêt
à ce que les prisons ne désemplissent pas.

http://multinationales.org/La-privatisa ... francaises

[wesker]

Il est nécessaire de construire des places de prison, dans des établissements adaptés aux réalités et à une criminalité d'un nouveau genre, cela étant, chacun sait, au fond de lui, que cela ne suffira pas à réduire la violence et l'insécurité qui exigent des réponses, tant au niveau préventif qu'au niveau repressif mais également au niveau de la réinsertion qui est un des volets de la justice qui est oublié.

Si nous ne combattons pas les germes, l'origine de cette progression des crimes et délits, nous ne parviendrons jamais à disposer de suffisamment de place, dès lors, il faut revoir non pas notre arsenal repressif mais notre outil judiciaire ainsi que les outils de réinsertion sur lesquels j'ai le sentiment que nous avons des progrès à réaliser. Car, à la sortie de prison ou à la fin de la peine, l'individu doit pouvoir disposer d'un avenir au risque de revenir dans ses travers. Mais plus largement, il faut clarifier les peines afin que les juridictions puissent, aussi avoir la possibilité de les appliquer et renforcer les outils, les moyens d'une justice qui manque, cruellement de fonds tant dans le domaine d'investigation que de traitement des dossier, créant ainsi des délais d'attente de jugement paraissant, pour beaucoup de justiciable, trop long./