Le Monde daté du 13 avril titre en une et sans conditionnel « Le futur député Thierry Solère a été surveillé par la DGSE lors des législatives de 2012 dans les Hauts-de-Seine ». L'article de la page 8, signé par notre confrère Jacques Follorou, assure expliquer « comment la DGSE a surveillé Thierry Solère ». Les faits rapportés ensuite évoquent la concurrence acharnée opposant ce membre de l'UMP exclu en mars 2012 à l'ancien bras de droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. Ce dernier fut finalement vaincu et Thierry Solère est depuis le 17 juin 2012 député Les Républicains de Boulogne-Billancourt. Selon le quotidien, M. Solère a fait l'objet d'une surveillance par les services de sécurité extérieure français et il fixe un début à cette opération : « Ses téléphones et son adresse internet ont, en effet, été espionnés dès son exclusion de l'UMP, le 20 mars 2012. » L'article ne donne pas de date pour la fin de cette opération de surveillance, mais indique que celle-ci « n'a été interrompue qu'après la découverte fortuite de son existence par la direction technique de la DGSE ».
Ami sur la ligne
La première affirmation sur « l'espionnage » d'un ou de plusieurs numéros de téléphone portable de M. Solère, ainsi que de son adresse de courrier électronique, n'est pas étayée pour l'instant par l'éventuel produit de ces possibles écoutes. Ce qu'affirme Le Monde, c'est que ces lignes avaient été « branchées ». Comment ? Par qui ? Bonnes questions. Par la direction de la DGSE ? C'est assez peu plausible. Tout d'abord, trois responsables du service l'ont démenti au Monde. Le directeur général de la DGSE à l'époque, Érard Corbin de Mangoux, qualifiant les affirmations du Monde de « hautement fantaisistes », a mis fin quand il en a eu connaissance au système technique qui permettait d'intercepter les numéros de téléphone et les adresses email français. Le quotidien explique à juste titre que cette mesure avait été proposée par le directeur technique de l'époque, Bernard Barbier, et approuvée par le représentant du ministère de la Justice détaché au service.
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http://www.lepoint.fr/editos-du-point/j ... 754_53.php
Qu'en pensez vous ?Le Monde révèle ce mardi 12 avril que Thierry Solère, député LR chargé d'organiser la primaire de la droite, aurait été surveillé par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) alors qu'il faisait campagne pour les législatives de 2012 dans les Hauts-de-Seine. Une circonscription que lui disputait à l'époque le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Joint par Le Point.fr, Gérard Longuet, alors ministre de la Défense, dont dépend la DGSE, affirme au Point.fr qu'il n'a jamais eu connaissance de tels agissements.
Le Point.fr : Avez-vous été informé en 2012 que Thierry Solère avait été placé sous surveillance par la DGSE, un service placé sous votre autorité à l'époque ?
Gérard Longuet : Non. De même que je peux assurer que ni Érard Corbin de Mangoux, alors directeur de la DGSE, ni Ange Mancini, alors coordonnateur du renseignement auprès de l'Élysée, ne m'ont informé d'une telle entreprise. À titre personnel, je ne me suis jamais impliqué dans un dossier de cet ordre. Pas parce que je suis un saint, mais parce que je suis prudent. Tout ministre qui intervient directement dans un dossier prend des risques.
En tant que ministre de la Défense, vous est-il arrivé de mettre sous surveillance des personnalités politiques ?
Il peut arriver que des personnalités politiques soient l'objet d'une attention particulière pour des raisons liées à leurs relations extérieures. Mais, pour ma part, pendant tout mon mandat, je n'ai jamais commandé la mise sous surveillance d'une personnalité politique.
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http://www.lepoint.fr/politique/gerard- ... 748_20.php