Malaise au sein de l'UMP ?

Venez discuter de l'actualité politique.
Répondre
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Message non lu par politicien » 17 mars 2010, 07:12:00

Bonjour,
 Non ceci n'est en rien un revers. Non. A droite, les résultats du premier tour des élections régionales ne traduisent pas la moindre défiance envers le pouvoir. Non. Et pourtant, des voix s'élèvent peu à peu pour appeler un chat un chat et critiquer l'exécutif, en premier lieu l'obstination du président de la République qui exclut tout changement de stratégie.   «Tout va bien madame la Marquise !», ironisait lundi un élu UMP.

«Je considère, moi, que le très fort taux d'abstention (...) est un avertissement à l'égard du président de la République», a déclaré sur France Inter Ladislas Poniatowski, sénateur UMP de l'Eure. «Il y a eu plus d'électeurs de droite qui ne sont pas venus voter», a estimé l'élu UMP qui pense que la majorité doit s'interroger. «Est-ce qu'on n'a pas été clairs dans nos messages, est-ce qu'on a déçu?», questionne-t-il. «Les leaders nationaux de l'UMP» ne peuvent pas considérer les abstentionnistes comme «une masse de gens à aller convaincre de venir voter, poursuit-il. La première tâche pour les convaincre, c'est de les écouter».

«Décisions gouvernementales très mal perçues»

«Il faut qu'on reprenne nos fondamentaux», prévenait lundi Rachida Dati. Une intervention de l'ancienne garde des Sceaux qui est mal passée : «visiblement une opération de promotion personnelle», grinçait un ministre. Seulement, chez les députés qui ne font pas partie du premier cercle, le mécontentement est encore plus perceptible. «Une partie de l'électorat de la majorité, en n'allant pas voter, a exprimé son mécontentement» face à certaines «décisions gouvernementales très mal perçues», s'alarmait le député UMP souverainiste Jacques Myard.   Dans son viseur: l'ouverture à gauche. Il y a une «exaspération», a renchéri son collègue Lionnel Luca, inquiet d'un «strabisme présidentiel de gauche». Pour Philippe Dallier, sénateur apparenté UMP, «l'ouverture pour l'ouverture, c'est vu comme un gadget par notre électorat». Ca passe encore plus mal «chez des électeurs traditionnels du FN qui s'en étaient détournés en 2007», pour Jacques Domergue, député UMP de l'Hérault.

«L'inopportun débat sur l'identité nationale»

«Une réflexion s'impose désormais sur le rythme des réformes, la méthode selon laquelle elles sont lancées et préparées, la concertation qui les accompagne, la façon dont elles peuvent être mieux comprises et acceptées par une opinion que la crise déboussole», écrivait l'ancien Premier ministre Alain Juppé. Il a estimé lundi sur son blog qu'une «réflexion s'imposait désormais sur le rythme des réformes» au vu des résultats du premier tour des régionales.le maire (UMP) de Bordeaux. Selon lui, la forte abstention traduit «un échec collectif pour la politique et les politiques». Le maire de Bordeaux retient aussi un «affaiblissement de l'UMP» et une «remontée du Front national, servi par les polémiques ambiguës soulevées à l'occasion de l'inopportun débat sur l'identité nationale». M. Juppé a déjà plusieurs fois exprimé ses réticences au sujet de ce débat.  Qu'en pensez vous ?  A plus tard, 
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 17 mars 2010, 08:00:00

La main mise de sarko sur ce parti va le faire exploser ...

Avatar du membre
avatabanana
Messages : 1038
Enregistré le : 06 oct. 2009, 00:00:00

Message non lu par avatabanana » 17 mars 2010, 11:48:00

L'UMP est pénalisé par la stratégie de N. Sarkozy.

En effet il existe trois types de partis politiques :

1. Ceux qui n'ont aucune chance de parvenir au pouvoir et d'ailleurs ne le veulent pas (FN, NPA). Ceux-ci peuvent dire n'importe quoi et faire preuve de la plus grande démagogie (annoncer l'interdiction des licenciements, quitter l'UE, renvoyer les étrangers, fournir un SMIC aux étudiants...)

2. Ceux qui atteindront le pouvoir dans le cadre d'une majorité où ils sont minoritaires (Front de gauche, Modem, Ecolo). Ceux-ci peuvent faire preuve d'une certaine démagogie (mais en termes plus "modérés") surtout sur les thèmes qu'ils portent. Il sera toujours temps d'expliquer l'impossibilité dans laquelle ils ont été de mettre en œuvre leur programme dans le cadre de l'alliance où ils sont minoritaires.

3. Le PS et l'UMP qui auront à assumer l'essentiel du pouvoir. Généralement ces partis sont un peu moins démagogues et font preuve d'une certaine retenue sachant que lutter bec et ongles contre un projet qu'ils risquent de devoir mener à temre voire à relancer quand ils auront le pouvoir pourrait les brûler.
Jusqu'à présent l'expérience centenaire du PS lui permet de mieux s'en tirer. En favorisant l'émergence de courants en son sein, il peut dire tout et son contraire sans perdre la face devant ses électeurs (référendum Lisbonne, les retraites, les privatisations...). l'UMP plus soucieuse d'unité n'utilise pas trop cette solution pourtant bien pratique face à un sujet délicat.

Là où la stratégie de N. Sarkozy pénalise l'UMP, c'est par le fait qu'il annonce ce qu'il va faire (ce que tous font) mais surtout qu'il fait ce qu'il a annoncé.

Ce point pose problème car il permet au PS de prendre des positions qu'il n'aurait pas pris dans un cadre plus flou. Le fait de savoir que le sujet sera traité avant son retour aux affaires lui permet d'y être véhémentement opposé même si par ailleurs il est convaincu qu'il aurait lui même du le mettre en œuvre.
L'exemple des retraites est fameux. Beaucoup (et probablement tous) au PS savent que le système des retraites, du fait de l'allongement de la durée de vie moyenne, va dans le mur et qu'il sera nécessaire soit de repousser l'âge de la retraite, soit de diminuer leurs montants, soit d'augmenter les cotisations. Pourtant le PS (après un léger moment d'hésitation) a décidé de combattre tous projets dans ce sens et cela simplement parce N. Sarkozy a annoncé qu'il allait le traiter en 2010. Tout annonce de ce type, par un autre que lui, n'aurait pas été prise au sérieux mais dès lors qu'il apparait que le problème sera très probablement traité en 2010 la démagogie redevient possible non seulement pour les partis de première et de deuxième catégorie mais aussi par le PS.

Le fait de dire ce qu'on va faire n'a aucune importance pour des politiciens qui considèrent leur programme que comme un attrape "couillons", par contre il deveient une faiblesse tactique dès lors qu'on le met en oeuvre à la lettre.

Mitterrant l'a démontré. Qui a jamais été contrôlé combien de ses 101 propositions, il a mis en œuvre au cours de ses 14 ans de pouvoir ?

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 17 mars 2010, 11:55:00

Analyse intéressante, qui cadre bien avec ce que l'on a pu observer ces trois dernières années en matière de comportement des différents partis politiques. Question néanmoins sur les retraites: le PS va-t-il vraiment combattre le projet de Sarkozy et demande-t-il le statut-quo ? Ou bien souhaite-t-il plutôt apporter sa pierre à l'édifice, en fonction de sa vision des choses ? Il me semble que la deuxième réponse est la bonne.

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 17 mars 2010, 12:13:00

Oui, il a déjà dit qu'il s'opposerait au recul de l'age, préférant allonger la durée de cotisation en augmentant le nombre de trimestres, ce qui préserve ceux qui cotisent dès l'age de 16 ans.

Au dela de l'analyse de avatabanana, intéressante, j'y ajouterais que l'ump a un fonctionnement actuel totalement à l'inverse du PS. Au PS on débat (un peu trop, par moments) et a l'ump, il n'est pas possible de diverger avec NS. Il a raison, un point c'est tout. C'estaussi  un des facteurs de la fracture future et probable de ce parti

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 17 mars 2010, 23:54:00

Avatabana, ton analyse est très interessante à ceci près qu'en tant que representant et defenseur des valeurs nationales, je ne vois pas en quoi tu peux dire que le FN ne veut pas le pouvoir. C'est nier les evolutions, en particulier programmatique, qui fait que le FN defend des propositions sérieuses. En revanche, il est vrai que les électeurs n'ont pas encore evalué cette évolution et préfère le voir comme un parti protestaire.

Par ailleurs, les questions fondamentales evoquées par l'article mets en lumière l'absence de débats à l'UMP, il a fallu cette deroute historique pour que les responsables de cette formation commence à se poser des questions. C'est pourquoi le mouvement doit s'amplifier dimache prochain afin qu'il n'y ait aucune ambiguüité de leurs parts.

Répondre

Retourner vers « L'actualité politique »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré