Ramdams » Sam 11 Juil 2015 - 18:41 a écrit :Ton propos corrobore le mien. Je pense en effet que nous ne sommes pas destinés à vivre dans le pays dans lequel on a vécu, et pas davantage à vivre dans la ville dans laquelle on a grandi. C'est pourquoi je m'offusque lorsque l'on insulte les expatriés ou même quand on leur demande de s'expliquer sur leur expatriation. Les enfants français d'hier ont baigné dans des images d'Epinal, dans cette assertion selon laquelle la France serait le plus beau pays du monde. Ceux d'aujourd'hui baignent dans l'exaltation à toutes les sauces de la République. C'est peut-être valable dans les autres pays (surtout aux Etats-Unis) mais on constate que les Français ne sont pas de grands voyageurs par rapport à leurs voisins européens. D'ailleurs, le syndrome de Paris est très évocateur : on a donné une image tellement romancée de la France que l'idée qu'elle ne soit pas aussi jolie échappe aux étrangers comme aux Français eux-mêmes.Baltorupec » 11 Juil 2015, 16:50:40 a écrit :Ramdams » Ven 10 Juil 2015 - 20:13 a écrit :Il est nécessaire de trouver son pays, même s'il faut y consacrer toute sa vie. Par exemple, je me demande pourquoi les Grecs s'évertuent à rester en Grèce. Qu'ont-ils à perdre à quitter la Grèce ? Le soleil méditerranéen et les séances de sirtaki. Visiblement, ceux qui ont franchi le pas s'en accommodent car ils préfèrent de loin venir en Allemagne qu'en France.
On peut être né dans un pays, en être de souche depuis des générations, y avoir grandi... sans pour autant l'apprécier. Lorsque les mentalités locales déplaisent, lorsque le pays n'est plus capable d'offrir d'opportunités intéressantes, lorsque les structures politiques sont défaillantes, on le quitte, tout simplement. Que risque-t-on ? D'être taxé de non-patriote ? La belle affaire...
Ma soeur est expatriée, ma belle-soeur est étrangère. Pour avoir connus chacun très bien d'autres pays que leur natal, chacun ont un point de vue très nuancé sur leurs pays d'acceuil et actuel. Ma soeur est expatriée en Allemagne, et si elle apprécie beaucoup son pays d'accueil, elle est passé de sa germanolatrie de ses débuts à un point de vue très nuancé sur les deux pays. Un bon ami à moi est russe, et il aime beaucoup la France et son pays natal. Il se sent mieux en France, il me semble, mais il ne crache pas sur son pays non plus. Je me méfie du rejet simple et pur de son propre pays, ce qui n'empêche pas de se sentir mieux dans un autre pays.
D'une manière générale aussi, les Français attendent trop de leur Etat, de la même manière que l'Etat agit trop sur leurs sujets quotidiens, ce qui crée des frustrations des deux côtés.
J'incite les Français, et plus particulièrement les jeunes, à s'expatrier. Non pas par haine de la France mais pour se faire une idée et constater que notre mère patrie n'est pas forcément la bonne élève en ce qui concerne la liberté, la qualité de vie, la démocratie... Que chacun fasse sa propre opinion. Dans mon cas personnel, c'est peut-être un peu orgueilleux de dire ça mais je n'ai pas l'impression que je pourrais exploiter entièrement mes capacités dans ce pays, où tout semble voué à l'immobilisme. Je crois aussi que mon entourage, par l'impôt notamment, a donné plus à la France qu'elle n'en a reçu. Et c'est certainement cette dernière impression qui a motivé le départ de ce couple d'entrepreneurs.
Et parfois, c'est en quittant la France que l'on apprend à l'aimer, à aimer ce qui nous paraissait évident mais qui ne l'est pas dans beaucoup de pays.