« Il se trouve que je suis l’un des rares hommes politiques qui ne change pas d’avis après avoir été élu », proclamait Nicolas Sarkozy en septembre 2008. A la conquête d’un nouveau mandat présidentiel en 2017, l’ancien président n’hésite plus à prendre des libertés avec ses prises de position passées. Nous avons recensé sept volte-face.
1. Le droit du sol
2. Le vote des étrangers
3. Le gaz de schiste
4. L’aide médicale d’Etat
5. Le mariage homosexuel
6. La laïcité et le voile
7. Le front républicain contre le FN
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2. Le vote des étrangers
Au cours de sa carrière politique, Nicolas Sarkozy a changé deux fois d’avis sur l’octroi du droit de vote aux étrangers extracommunautaires pour les élections locales, comme le racontait Le Parisien en 2012.
Il y était défavorable « sans ambiguïté » en 1997, avant de se prononcer pour en 2001, à condition qu’il concerne les étrangers en situation irrégulière qui « paient des impôts », « respectent nos lois » et justifient de cinq ans de résidence. En 2005, il remonte le seuil à dix ans de résidence, et ajoute la « condition de réciprocité » (que des Français puissent voter dans le pays d’origine de l’étranger) en 2006 dans son livre Libre (Robert Laffont)… mais renonce à intégrer la mesure à son programme présidentiel en 2007.
Encore « favorable à titre intellectuel » à cette proposition « sur la base de la réciprocité » en 2008, mais coincé par une absence de majorité, le président de la République finit par se rétracter en 2011. Le droit de vote des étrangers, sur lequel le PS commence à faire campagne dans l’optique de la présidentielle, devient une « proposition hasardeuse » qui risque de « diviser profondément les Français » dans le seul but d’attirer un « vote communautaire ».
Précisons toutefois que si le PS fait preuve de constance sur la question depuis 1980 : ni François Mitterrand ni François Hollande n’ont tenu leur promesse de l’instaurer.
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6. La laïcité et le voile
Nicolas Sarkozy semble également s’être largement éloigné de la « laïcité positive » qu’il défendait en 2004 dans son livre La République, les religions, l’espérance (Cerf).
Dès 2003, celui qui était alors ministre de l’intérieur s’opposait à François Hollande et à une bonne partie de son camp sur l’opportunité d’interdire les signes ostentatoires à l’école. « Avec cette loi, vous communautariserez les gens par ce que vous direz aux Français dont les familles croient qu’ils n’ont plus leur place dans l’école de la République », lançait-il au premier secrétaire du PS. Une position désavouée quelques mois plus tard par le vote de la loi dite « Stasi » par la droite.
« Totalement d’accord » avec Barack Obama quand celui-ci critiquait ceux qui dictent « les vêtements qu’une femme doit porter », le président Nicolas Sarkozy déclarait encore en 2009 qu’« en France, toute jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C’est sa liberté », à condition qu’il s’agisse d’un libre choix et que cela ne concerne pas des fonctionnaires au guichet des administrations.
A la fin de son mandat, en 2012, son ministre de l’éducation Luc Chatel avait toutefois pris une circulaire pour interdire aux femmes voilées d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires. Après son retour politique, l’ancien chef de l’Etat a clairement repris à son compte cette ligne, en fustigeant la décision de la nouvelle ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, d’autoriser ledit voile au cas par cas lors des sorties scolaires. En mars 2015, il est même allé jusqu’à se prononcer pour l’interdiction du voile à l’université et contre les menus de substitution dans les cantines – positions à rebours du concept de « laïcité positive ».
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