Caquètements, insultes, sifflets, commentaires sur leur tenue ou leur coiffure... Elles ont tout entendu, les femmes en politique. Le sujet peut sembler éculé et pourtant le machisme est toujours bien présent dans l'hémicycle, dans les instances des partis ou sur le terrain. La loi sur la parité de 2003 n'aura pas tout réglé et aucunement changé les comportements parfois archaïques de certains mâles dotés du "code génétique du chimpanzé" (dixit Mélenchon).
Dans Sexisme en politique : un mal dominant*, la réalisatrice Stéphanie Kaïm est allée à la rencontre d'élues que ces messieurs ont tenté d'aider de leur conseils. Florilège de leurs recommandations : "Ne parle pas, comme ça on pourra croire que tu es intelligente !" a pu entendre la volubile Cécile Duflot à ses débuts ; "Mets-toi là, interviens à tel moment... et surtout ne parle pas de ta famille, de tes enfants, ça peut être interprété comme une faiblesse", a-t-on recommandé à Chantal Jouanno, qui a fait l'inverse ; "Va falloir que tu mettes des tailleurs", a-t-on préconisé à Samia Ghali, qui n'en porte toujours pas... Heureusement, la plupart des femmes qui se lancent dans l'arène politique sont têtues et dures au mal. Il n'empêche, les "À poil !" balancés à Ségolène Royal ou "Barbie" à Barbara Pompili les ont blessées.
(...)
La politique semble demeurer un univers masculin fait par et pour des hommes. Les femmes devraient-elles user des mêmes codes pour se faire une place ? Parler cru, hausser le ton, voire insulter, être "viriles", pour ne pas dire "couillues"... Sarkozy ne dit-il pas de Nathalie Kosciusko-Morizet qu'elle est "celle qui en a le plus", nous rappelle notre collègue Anna Cabana, interrogée dans le documentaire. Huée dans l'hémicycle à cause d'une robe à fleurs bleue, l'ex-ministre avoue avoir dû parfois employer un langage trivial pour se faire respecter. À un responsable du PS chargé des relations avec les partis, et visiblement mal à l'aise de devoir traiter avec elle, la secrétaire nationale des Verts a sorti : "Regarde-moi, je n'ai pas de seins, j'ai des c......, j'ai une b.... ! Maintenant, on peut parler politique ?" Seule Marine Le Pen semble tirer son épingle du jeu. "J'ai un physique qui me sert dans ce métier", confesse-t-elle. Jusqu'ici, elle échappait aux critiques sur sa coupe de cheveux ou ses tenues. Mais c'était avant l'épisode new-yorkais en robe de cocktail bleue...
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
Qu'en pensez vous ?