21 avril 2002: 13 ans après, les plus jeunes ont-ils oublié ?

[Agatha kh]

Bonjour,

Alors que l'hypothèse de voir Marine Le Pen accéder au second tour de la présidentielle existe pour 2017, les plus jeunes, ou futurs électeurs n'ont pas souvenir de ce séisme de la vie politique française.

21 avril 2002. C'était il y a treize ans jour pour jour. Jean-Marie Le Pen se qualifiait pour le second tour de l'élection présidentielle face au président sortant Jacques Chirac et aux dépens du Premier ministre d'alors, le socialiste Lionel Jospin. Ce dernier annonçait le soir même son retrait de la vie politique.

Un épisode qui a profondément marqué des générations de Français, mais qu'en est-il des plus jeunes? En réalité, pour les jeunes interrogés par BFMTV, qui n'avaient pas le droit de vote à l'époque, la date ne leur évoque pas grand-chose.

"Rien du tout", répond un premier. "Je ne vois pas du tout", admet un autre avant qu'un troisième tente sa chance: "C'était Le Pen contre Sarkozy?"
Raté mais la quatrième personne sondée a la bonne réponse: "Le Pen contre Chirac" au second tour de l'élection présidentielle. Le désormais président d'honneur du FN s'était qualifié avec 17% des suffrages, soit moins que le score de sa fille dix ans plus tard au premier tour de la présidentielle.

Plus d'un million de personnes dans la rue
Une méconnaissance de l'histoire récente des scrutins nationaux qui inquiète les opposants au FN version Marine Le Pen. A l’époque Olivier Besancenot était lui-même candidat à l’élection présidentielle et n'est pas prêt d'oublier cette date.

"Je me souviens que dès le soir même nous avions appelé à manifester, se remémore-t-il. Un mouvement spontané auquel beaucoup de monde avait répondu. C'était avant les grosses manifestations de l'entre-deux tour et notamment le 1er mai". Un million trois cent mille personnes ont alors défilé dans les grandes villes.

La jeunesse était largement mobilisée, tout comme la Gauche puisque Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë ou Jean-Christophe Cambadélis ont mené le cortège politique, pour inciter à voter Jacques Chirac.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Bfmtv.com

Qu'en pensez vous ? L'avez-vous vécu comme un séisme politique ?

Non, c'était prévisible vu la division qu'il y avait à gauche.

Au premier tour j'avais voté pour JP Chevèneemnt ; en aucun cas je n’aurais porté ma voix à Jospin !

Au second tour : abstention, la seule de ma vie !

Le cirque que la gauche a fait alors qu'il n'y avait aucun danger était grotesque !

Jacquot a eu droit à son plébiscite..

[Ramdams]

Oui. Si la gauche avait perdu juste par "accident" et si elle était si plébiscitée qu'on le dit, elle aurait gagné les législatives de 2002 deux mois plus tard. Or, la toute nouvelle UMP a fait l'un des meilleurs scores de la droite.

Blâmer la division de la gauche est hypocrite, surtout avec un recul de 13 ans sur ce scrutin.

[albert]

Oui. Si la gauche avait perdu juste par "accident" et si elle était si plébiscitée qu'on le dit, elle aurait gagné les législatives de 2002 deux mois plus tard. Or, la toute nouvelle UMP a fait l'un des meilleurs scores de la droite.

Blâmer la division de la gauche est hypocrite, surtout avec un recul de 13 ans sur ce scrutin.

J’ai pensé à l’époque, et je le pense toujours, qu’en appelant à plébisciter Chirac, la gauche s’est tiré une balle dans le pied aux législatives suivantes. Il y a évidemment un lien entre les deux élections. Comment voulez-vous gagner des législatives après avoir appelé à voter pour le parti adverse ? Et n'oubliez pas qu'après la défaite de Jospin, qui a aussitôt annoncé qu'il se retirait de la vie politique, le PS était décapité et n'avait plus de leader. Pas évident dans ces conditions de redresser la barre.

[Golgoth]

Jospin avait redressé la barre niveau chômage, le problème c'est bien le fond de la politique menée, surtout de 2000 à 2002 : privatisations, baisse d'impôt et cadeaux fiscaux... etc jusqu'au fameux "Le projet que je propose au pays n'est pas un projet socialiste". Le PS bavait sur Blair, comme maintenant il bave sur l'Allemagne.

[Ramdams]

Oui. Si la gauche avait perdu juste par "accident" et si elle était si plébiscitée qu'on le dit, elle aurait gagné les législatives de 2002 deux mois plus tard. Or, la toute nouvelle UMP a fait l'un des meilleurs scores de la droite.

Blâmer la division de la gauche est hypocrite, surtout avec un recul de 13 ans sur ce scrutin.

J’ai pensé à l’époque, et je le pense toujours, qu’en appelant à plébisciter Chirac, la gauche s’est tiré une balle dans le pied aux législatives suivantes. Il y a évidemment un lien entre les deux élections. Comment voulez-vous gagner des législatives après avoir appelé à voter pour le parti adverse ? Et n'oubliez pas qu'après la défaite de Jospin, qui a aussitôt annoncé qu'il se retirait de la vie politique, le PS était décapité et n'avait plus de leader. Pas évident dans ces conditions de redresser la barre.

Toutes les élections, et surtout les dernières en date, montrent qu'il n'y a qu'un seul gagnant au front républicain : l'UMP. La gauche tend le bâton pour se faire battre depuis 2002, il ne faut pas s'étonner de son lamentable état aujourd'hui. Cela dit, je ne pense pas que les électeurs de gauche de la présidentielle se soient tournés vers l'UMP chiraquienne aux législatives. Je pense tout simplement que la défaite de Jospin et de la gauche était inéluctable, que ce fût au premier ou au second tour. Au passage, Mélenchon, alors socialiste, avait blâmé la division à gauche et les abstentionnistes. On voit aujourd'hui qu'il tient un tout autre discours.

[albert]

Je pense tout simplement que la défaite de Jospin et de la gauche était inéluctable, que ce fût au premier ou au second tour.

Ce n'est pas ce que prévoyaient les sondages qui donnaient généralement Jospin gagnant au second tour. Il est vrai qu'ils se sont lourdement trompés au premier tour car ils ont gravement sous-estimé le score du FN, mais on peut supposer qu'au second tour, dans le cas d'un duel Jospin/Chirac, les résultats auraient été proches des sondages, le FN n'étant plus là pour perturber les résultats. Les instituts de sondages avaient effectivement beaucoup de mal à mesurer le score de Jean-Marie Le Pen, les sondés n'osant souvent pas avouer leur intention de voter pour un parti qui, à l'époque, était beaucoup plus diabolisé qu'aujourd'hui.