La finance islamique arrive en France

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wesker
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Message non lu par wesker » 17 janv. 2010, 10:23:00

Tout ce qui touche à la charia fait polémique, sauf peut-être la finance islamique qui pourrait bien aider à remplir les caisses françaises.

1 000 milliards de dollars en 2010, c’est l’encours prévu par les économistes pour la finance islamique. Un chiffre en constante progression depuis de nombreuses années. De 2003 à 2007, il a enregistré une hausse de 15 %. Des résultats qui peuvent surprendre dans un contexte mondial où la finance est tellement décriée depuis la crise des subprimes. Si ce n’est que la finance islamique se base sur des règles éthiques et religieuses : interdiction des intérêts, de l’incertitude et de la spéculation, partage des profits. Ce qui fait dire à certain que ce concept inhérent au Coran est une des solutions pour moraliser la finance conventionnelle. Mais derrière ce vœu pieux, il y a surtout une volonté d’attirer les pétrodollars, et parmi ces nouveaux partisans de la charia, la France n’est pas en reste.

Le porte-drapeau de cette nouvelle cause n'est ni plus ni moins notre ministre de l’Économie, Christine Lagarde, qui lors d’un colloque en 2009 a annoncé que « les banques qui souhaiteraient réaliser des opérations conformes aux dispositions de la charia, le territoire français est évidemment prêt à les accueillir… Considérez le territoire français comme une terre d'accueil ».Terre d’accueil, qui pour l’instant est plutôt la City de Londres, et ce depuis une dizaine d’années. La France déroule donc le tapis rouge pour rattraper son retard. Il faut dire que l’enjeu est de taille : 120 milliards d’euros à l’horizon 2020. Une véritable bouffée d’oxygène pour l’état des finances publiques. Aujourd’hui, seuls les investisseurs institutionnels profitent de ce nouveau concept, dans l’Hexagone, par l’intermédiaire de fonds d’investissement « islamo-compatibles ». Les particuliers devront patienter encore un peu. En attendant, certains s’impatientent, et pas seulement les personnes de confession musulmane.

Comme Charles Garreau, 54 ans, entrepreneur qui voit d’un bon œil l’arrivée de la finance islamique, « Contrairement à ce que l’on croit, dit-il, ce n’est pas une finance éthique. Le principe fondateur de la finance islamique, c’est le partage des risques. En clair, un investisseur qui investit dans une boîte, prend autant de risque que le porteur de projet, contrairement au système classique. » Un concept beaucoup plus sain que la finance conventionnelle, selon lui : « Vous contractez un prêt auprès de votre banquier afin de financer votre activité commerciale. Si votre boîte par la suite fait faillite, vous serez toujours redevable. Or, en théorie, votre banque est un partenaire pour le pire et le meilleur… surtout pour le meilleur en l’occurrence ».

Cet aspect participatif intéresse aussi les primo-accédants, « J’ai vécu de nombreuses années à Dubaï, raconte Xavier Ducros, 38 ans, trader. J’ai travaillé sur la finance islamique, où, l’accession à la propriété est le fruit d’un partenariat entre la banque et le client. La banque achète le bien, le revend au client, avec une plus-value. On détermine une durée de remboursement sur plusieurs années. Le client détiendra la pleine propriété uniquement lorsque la somme totale sera remboursée. Pendant ce temps, le bien sera en copropriété. » Un mécanisme qu’il souhaite utiliser pour l’acquisition de sa résidence principale : « Si aujourd’hui j'achète un appartement, je devrais passer par la finance classique. Ce qui, pour ma part, représente trop de risque. Car, la banque me prête sans tenir compte de la suite des événements. Or, dans la finance islamique, en tant que copropriétaires, nous sommes solidaires. Un peu comme dans un mariage ou un pacs ».

De toute évidence, l’argent halal a le vent poupe. Deux universités en France, Strasbourg et Dauphine, enseignent les us et coutumes de cette finance si particulière. Hervé de Charrette, ancien ministre des Affaires étrangères, court les médias afin de promouvoir ce concept, et les banques françaises pressent le gouvernement d’agir au plus vite pour mettre en conformité la législation française et la charia… Une fois n’est pas coutume un sujet issu de l’islam semble recueillir l’unanimité.

Chaker Nouri

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Magicfly
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Message non lu par Magicfly » 17 janv. 2010, 11:04:00

Je ne connais rien en finance, donc je n'ai pas d'à priori: Pourquoi pas, ça semble sain comme principe. Aux spécialistes de nous dire les avantages et les inconvenients. J'espère juste que ce n'est pas un cheval de Troie.
JC

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mps
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Message non lu par mps » 17 janv. 2010, 12:15:00

Pour faire simple, c'est la différence entre l'emprunt hypothécaire et l'assurance-vie mixte.

Dans le premier cas, on est propriétaire immédiatement, et o rembourse capital et intérêts :
Dans le second, on paie une "assurance" pour occuper un bien appartenant à l'organisme prêteur et on en devient propriétaire au dernier jour.

C'est cette formule qui est adaptée au "prêt islamique", parce qu'on ne paie pas d'intérêts stricto sensu.

Danns la pratique, c'est kif.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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wesker
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Message non lu par wesker » 17 janv. 2010, 13:06:00

Je ne vois l'intérêt, hormis la satisfaction de revendications communautaristes, de mettre en place la finance islamique alors que nous disposons d'outils comparables à l'instar, par exemple des fonds ethiques qui sont investis dans des entreprises respectueuses de certains critères sociaux, environnementaux, sanitaires, qualitatifs.

Pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous sommes capables, avec un peu de volonté de mettre en place?

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Message non lu par mps » 17 janv. 2010, 18:22:00

Si tu ne le vois pas, les banques islamiques le voient bien !

Rien à voir avec les Fonds éthiques, qui ne sont que des portefeuilles d'actions ou d'obligations payat des intérêts ou des dividendes.

Ici, la spécialité est de e pas payer d'intérêts ... et de se rattrapper sur le principal, conformément au Coran. Et comme il y a un énorme marché, il est ormal que les banques islamiques soient là pour le cueillir.

l
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Message non lu par wesker » 17 janv. 2010, 20:51:00

Que le marché y voit un intérêt est une chose mais que la France y trouve son compte au travers de liquidités déjà investies sur le marché en est une autre

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