intégralité de l'article ...La conférence de presse présidentielle de la Vème République a toujours été un rituel monarchique. Jeudi matin, François Hollande en a fait un instrument religieux.
Un silence plus pesant que d'ordinaire
Tous les observateurs l’ont relevé : le sermon introductif a été court et concis. Mais la mise en scène de cette messe républicaine et l’architecture du propos ont été animées de bout en bout par une gravité lourde, imposée par le chef de l’État, au nom des circonstances exceptionnelles créées par la tragédie de "Charlie Hebdo".
Le silence, plus pesant qu’à l’ordinaire, presque funèbre, qui a accueilli l’entrée du président dans la salle des fêtes de l’Elysée a montré, d’emblée, à quel point la stratégie de la dramatisation voulue par le maître des lieux fonctionne toujours sur une presse, traditionnellement écrasée par les ors du Palais. Et soumise à un cérémonial d’Ancien régime qui la place, ici, en position d’infériorité.
Hollande a profité de ce double avantage pour surfer sur une dramatisation qui renforce sa légitimité aux yeux de journalistes qui, il y a encore six mois, ricanaient volontiers des déboires de l’infidèle poursuivi jusque dans ses sphères les plus intimes par son ancienne compagne.
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