Qu'en pensez vous ?Personne ne l’attendait à ce niveau. Même les siens. En août dernier, pour sa rentrée politique à Grenoble, Jean-Luc Mélenchon craignait encore de disparaître derrière la primaire des socialistes, ce "festival de Cannes" où se joue "le bal des égos", persiflait-il déjà. A l’époque, l’objectif était d’atteindre un score à deux chiffres et de franchir une étape dans la "révolution citoyenne". "L’autre gauche n’a jamais été à moins de 10%", faisait-il valoir. Et d’ajouter avec malice : "On est plein de bénévoles mais nous ne sommes pas des amateurs." Sous le soleil estival, son bras droit François Delapierre se mettait à rêver : "Le résultat extraordinaire de cette campagne, cela peut être notre percée."
Huit mois plus tard, les faits lui ont en grande partie donné raison, même si le score du FN - que le candidat du Front de gauche voulait dépasser - vient noircir le tableau. Parti à 5% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon termine en quatrième position avec 10,64% des voix au premier tour de l’élection présidentielle, selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur.
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Le "seuil de crédibilité"
Il y a dix jours, au premier étage de son QG de campagne, l’ancien sénateur socialiste recevait une vingtaine de journalistes devant un poulet froid et une salade de pommes de terre. Sans excès de modestie – "J’ai une très bonne estime de moi-même comme vous avez pu le constater", glisse-t-il –, celui qui aime se dépeindre en stratège retrace alors les grandes étapes d’une campagne où il n’a quasiment jamais cessé de progresser.
D’abord rassembler "l’autre gauche". Puis éviter, "le trou noir des primaires", et une fois Hollande désigné, s’en démarquer en délimitant son territoire. "Hollande et Sarkozy sont deux hommes d’un autre temps. Ils ne voient pas la faillite du système.
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Le Front de gauche a tenu
Mi-mars, Mélenchon réussit sa "prise" de la Bastille. La place parisienne est bondée. Mélenchon, qui ne jure que par le rapport de force et par sa démonstration, exulte. Son équipe s’enflamme. "La campagne de François Hollande pioche. Elle ne suscite aucun espoir. Les yeux se tournent vers nous", estime, peu après la Bastille, son co-directeur de campagne communiste Olivier Dartigolles. "On va gagner parce que nous sommes les meilleurs", s’emballe Alexis Corbière, un proche du candidat.
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Durant toute la campagne l’attelage entre Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent – soit le mariage du feu et de l’eau – a tenu. "Un des succès de notre campagne, c’est l’unité du Front de gauche. Quand il y a eu des petits problèmes, on a écrasé", confie un cadre du PC. Les bons résultats aidant, tout le monde s’est juré fidélité. Jusqu’où? La participation ou non des communistes à un éventuel gouvernement Hollande pourrait être une première réponse. Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Jdd.fr
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