Qu'en pensez vous ?Le candidat du Front de gauche a encore mobilisé plusieurs dizaines de milliers de sympathisants ce samedi à Marseille, appelant à une nouvelle «République sociale».
Lorsqu'il monte sur la scène, il a devant lui, les pelouses de la plage marseillaise du Prado, noire de monde et hérissée des drapeaux rouges PCF, PG et CGT. Les entreprises en lutte, comme Fralib de Gemenos, sont venues avec leurs couleurs et leur éléphant symbole des thés Lipton qu'ils emballent dans leur usine. Flotte aussi un drapeau grec. Juste avant, l'équipe du Front de gauche a annoncé 100.000 participants... Avant de se raviser: plutôt 120 000! Laissant monter les «Résistance» et l'appel de lutte local «Tous ensemble! Tous ensemble!», Jean-Luc Mélenchon, sur un fond à l'effigie de Marianne, savoure. «Comme vous êtes émouvants...»
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Dans une grande envolée, il chante le «métissage» et le «peuple français, fraternel, bigarré» qui «compte le plus grand nombre de mariages mixtes en Europe», sous quelques «youyous» du public.
«C'est vrai qu'il parle bien, mais vous aussi!»
Fustigeant, sans le citer, Nicolas Sarkozy qui «ne parle à Marseille que de la sécurité qu'il est incapable d'assurer» et «les partis extrémistes venus parler de haine», le plus vif détracteur de Marine Le Pen appelle à bâtir avec «nos frères et soeurs du Maghreb» et les autres pays méditerranéens, une «zone de progrès humain commun» avec outils de production et universités partagés.
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Mélenchon enchaîne en décrivant la «République sociale» à bâtir avec la VIe République. Droit de veto des représentants du personnel sur les licenciements collectifs, droit de préemption pour les salariés en cas de cession ou de liquidation de leur entreprise, sécurité sociale professionnelle pour un statut permanent du travailleur: «Le Front de gauche est le seul programme qui propose une nouvelle extension des droits des travailleurs», vante le candidat qui entend en finir avec «l'ancien régime de monarchie absolue du patronat dans l'entreprise» et déclare «la classe ouvrière classe d'intérêt général du pays».
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Derrière lui, son équipe, bluffée par l'affluence, semble se dire que toutes les surprises sont permises. L'un d'eux évoque un second tour face à Hollande, «un face-face gauche-gauche, comme au Brésil ou au Pérou»: «Cela ferait un beau débat!» «Nous n'avons fixé aucune limite à nos ambitions, il n'était pas évident de créer la dynamique que nous avons aujourd'hui. Mais ça y est, elle est en marche», s'enthousiasme en coulisses le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Devant le candidat du Front de gauche, le public acclame «Mélenchon Président». Il les tempère: «On avait dit "résistance" mais ne vous inquiétez pas, je saurai quoi faire!» Retrouvez l'intégralité de cet article sur Liberation.fr
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