Une 6ème République un jour ?

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politicien
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Une 6ème République un jour ?

Message non lu par politicien » 20 nov. 2010, 19:48:00

Bonjour,           

Dès la création de la Ve République par la constitution du 4 octobre 1958, des juristes publicistes réfléchissent à ce que pourrait être une VIe République.

Les premiers projets de VIe République, ont été formulés par la gauche, dès 1959, notamment par Pierre Mendès France. Cette idée de rupture institutionnelle est donc ancienne dans le débat politique; l'ensemble des petites formations politiques de gauche ayant en effet pris position pour sa mise en place depuis plusieurs années (les Verts dès leur création en 1984, par exemple...). Mais la thématique va être véritablement relancée lors de la création en 2001 de la Convention pour la VIe République ([/color]C6R) par Bastien François et Arnaud Montebourg. Ce projet sera ensuite repris par des partis de droite, mais si l'ensemble des petites formations se sont prononcées pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, les deux principaux partis (l'UMP et le PS - dans la motion de synthèse adoptée lors du Congrès du Mans, qui fut par la suite démentie par les propos tenus lors que la campagne par Ségolène Royal), restent opposés à cette idée de rupture institutionnelle.

Longtemps combattu par la gauche, l'alternance de 1981 conforte pour un temps le régime politique et institutionnel de la Ve République
Chronologie :
18 mars 2007 : dans un discours devant les élus socialistes et républicains à la Porte de Versailles à Paris, la candidate du PS Ségolène Royal se prononce pour la première fois pour une 6e République et précise son projet
19 mars 2007 : devant des journalistes réunis à son siège de campagne, Ségolène Royal annonce que les députés élus en juin, si elle était élue à la présidence de la République, serait une « constituante »
20 mars 2007 : lors d'une réunion à Villebon-sur-Yvette (Essonne), le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy critique le projet de 6e République de Ségolène Royal et François Bayrou en dénonçant un retour à la IVe République
21 mars 2007 : un des porte-paroles de la candidate socialiste, Jack Lang, précise au journal Libération dans une brève que s'agissant de la constituante, le Parlement serait associé aux travaux ; Ségolène Royal dans l'émission Questions d'info précise qu'un comité constituant associant parlementaires, élus locaux et citoyens serait créé pour aider le chef de l'Etat à la préparation du nouveau texte constitutionnel ; Le Monde titre quant à lui à 15h45 : « Ségolène Royal renonce au projet d'Assemblée constituante ».

Quelle VI° République et comment y parvenir ?        voilà ce qu'on peut trouver sur le site web (C6R)           
Les propositions de réformes avancées par la C6R ne sont pas le fruit d’experts réunis en conclave. Semaine après semaine, notre projet s’est enrichit et s’enrichira encore par la discussion collective et la confrontation des opinions.        
Ainsi, les "Trente Propositions" en ligne dans cette rubrique sont-elles le résultat de près d’une année de discussions qui ont abouti, lors de la première assemblée générale de la C6R - le 8 décembre 2001 -, à ce texte certes inachevé, mais qui constitue un projet de réforme constitutionnelle complet, cohérent et pédagogique.        
C’est d’ailleurs ce texte qui a servi de fil directeur à Bastien FRANCOIS et Arnaud MONTEBOURG lorsqu’ils ont écrit "La constitution de la 6e République", publiée à l’automne 2005 aux éditions Odile Jacob.        
Le texte du livre, permet de s’appuyer sur un schéma abouti pour promouvoir la rupture institutionnelle dans le débat public. On se référera également à l’ouvrage Paul Alliès "Pourquoi et comment une VI°République - Pour en finir avec la crise de régime" publié en 2002 aux éditions Climats.        
Construire les débats        
Nous remettons en ligne ces documents comme première base de discussion car, comme il a été dit en août dernier lors de l’Université d’été, à Jarnac, il nous faut les "toiletter" pour prendre en compte les évolutions du contexte institutionnel.        
D’autres textes suivront portant aussi sur "comment y parvenir", question abordée lors du Café citoyen de Montpellier le 27 septembre dernier.           
Quelques Extrait du texte fondateur :
Proposition-1.Le gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, exerce l’ensemble du pouvoir exécutif. Le gouvernement et les ministres sont, collectivement et individuellement, responsables devant l’Assemblée nationale. Le Premier ministre, issu de la majorité élue à l’Assemblée nationale, est nommé par le président de la République. Il désigne et révoque lui-même les membres de son gouvernement. (...)           
Proposition-2. Le président de la République est élu par les deux assemblées parlementaires réunies en Congrès à la majorité absolue de ses membres. Il est le garant du bon fonctionnement des institutions. Sur un ordre du jour fixé par le Premier ministre, il préside le Conseil des ministres. (...)           
Proposition-4. Tout élu national ne peut être titulaire que d’un seul mandat électif. Les élus locaux ne peuvent être titulaires, au plus, que de deux mandats et ne peuvent pas cumuler deux mandats exécutifs locaux. Les fonctions de député, sénateur, député européen, et de membre d’un exécutif local ne peuvent être exercées pendant plus de trois mandats consécutifs dans la même fonction. (...)        
Proposition-8. Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale peut voter une motion de défiance à l’encontre d’un ministre et interpeller le gouvernement sur sa politique. (...)       
Proposition-9. L’initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et au Parlement. L’ordre du jour des assemblées est fixé par les assemblées elles-mêmes. Au moins 1/4 de l’ordre du jour est réservé à des textes ou des débats d’initiative parlementaire. (...)       
Proposition-12. Sous l’autorité du président de l’Assemblée nationale et du président du Sénat, la Cour des comptes est chargée de réaliser pour le Parlement des rapports rendant compte de la sincérité de la réalisation, par chaque ministère, des programmes votés et de leurs performances. (...)       
http://www.c6r.org/spip.php?article997

Qu'en pensez vous ?            

A plus tard,         
Modifié en dernier par politicien le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 20 nov. 2010, 19:55:00

Le lien ne fonctionne pas.
Modifié en dernier par Nombrilist le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 20 nov. 2010, 20:07:00

Ca marche pour moi.
Modifié en dernier par El Fredo le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
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Message non lu par Nombrilist » 20 nov. 2010, 20:15:00

Oui, Politicien a rectifié à 19h57.

Quelque chose que je ne comprends pas:

Proposition 2: Le président de la République est élu par les deux assemblées parlementaires réunies en Congrès à la majorité absolue de ses membres.

Article 7: Le président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct.
Modifié en dernier par Nombrilist le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 20 nov. 2010, 20:53:00

Proposition-1.Le gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, exerce l’ensemble du pouvoir exécutif. Le gouvernement et les ministres sont, collectivement et individuellement, responsables devant l’Assemblée nationale. Le Premier ministre, issu de la majorité élue à l’Assemblée nationale, est nommé par le président de la République. Il désigne et révoque lui-même les membres de son gouvernement. (...)   
Oui,j'ai rien contre voir ce qui sont ici plus au fait de la politique en dise ?
Proposition-2. Le président de la République est élu par les deux assemblées parlementaires réunies en Congrès à la majorité absolue de ses membres. Il est le garant du bon fonctionnement des institutions. Sur un ordre du jour fixé par le Premier ministre, il préside le Conseil des ministres. (...)    
Il n'est plus élu au suffrage universel mais par ses pairs ? c'est ça ?

3) ?
Proposition-4. Tout élu national ne peut être titulaire que d’un seul mandat électif. Les élus locaux ne peuvent être titulaires, au plus, que de deux mandats et ne peuvent pas cumuler deux mandats exécutifs locaux. Les fonctions de député, sénateur, député européen, et de membre d’un exécutif local ne peuvent être exercées pendant plus de trois mandats consécutifs dans la même fonction. (...)      
Proposition-
Parfait.

5) ?

6) ?

7)?


Proposition-8. Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale peut voter une motion de défiance à l’encontre d’un ministre et interpeller le gouvernement sur sa politique. (...)  
Parfait.

Proposition-9. L’initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et au Parlement. L’ordre du jour des assemblées est fixé par les assemblées elles-mêmes. Au moins 1/4 de l’ordre du jour est réservé à des textes ou des débats d’initiative parlementaire. (...)
Je ne sais pas,je ne connais pas ce qui est en place aujourd'hui donc je ne peux pas savoir si il faut réformer.

10) ?

11) ?
Proposition-12. Sous l’autorité du président de l’Assemblée nationale et du président du Sénat, la Cour des comptes est chargée de réaliser pour le Parlement des rapports rendant compte de la sincérité de la réalisation, par chaque ministère, des programmes votés et de leurs performances. (...)  
Parfait,tous ces parfait mais à condition que tout ça soit bien clair et pas des promesses de campagne.

Pourquoi il n'y aurait pas des citoyens appelés à avoir un regard la dessus,comme pour les jurés,ils changeraient tous trois mois et seraient volontaire,frais payés déplacement ,hotel etc mais le ferait de façon bénévole on en choisirait un certain par région et tous les trois mois une autre région serait représentait.
Modifié en dernier par Cobalt le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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johanono
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Message non lu par johanono » 20 nov. 2010, 22:22:00

Contrairement à ce qu'on entend ça et là, le régime actuel est fondamentalement parlementaire, c'est-à-dire que la couleur politique du gouvernement dépend de la majorité à l'Assemblée nationale.

En fait, on distingue deux types de régimes parlementaires : le régime parlementaire dualiste, où la légitimité électorale du gouvernement affronte celle du président, élu au suffrage universel et à qui la Constitution confère un certain nombre de pouvoirs, et le régime moniste, où le gouvernement n'a de compte à rendre qu'au parlement. En France, nous sommes dans un régime dualiste. L'élection du président au suffrage universel procure à celui-ci une très forte légitimité : de fait, il est le leader de sa famille politique, et pour peu qu'il ait une majorité parlementaire, il est le chef de sa majorité et décide, dans les faits, de quasiment tout. En outre, la Constitution actuelle ne délimite pas clairement les compétences du gouvernement et celles du Président : elle ne prévoit pas clairement la toute-puissance présidentielle, mais ne l'empêche pas non plus. Le projet de la C6R tend à instituer un régime moniste, en supprimant l'élection du Président au suffrage universel et en précisant clairement que le gouvernement exerce l'ensemble du pouvoir exécutif. C'est ce qui existe dans la plupart des pays européens (Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, notamment). Le système y gagnerait probablement en clarté, mais ce n'est pas non plus une solution miracle. 


En effet, il ne faut pas oublier que, dans le système actuel, pourtant réputé "déséquilibré", les parlementaires conservent un pouvoir essentiel, le seul qui vaille vraiment : celui de refuser de voter les lois proposés par le gouvernement. S'ils n'osent pas le faire, c'est ennuyeux, mais c'est d'abord de leur faute. Mais avec la 6e République, la problématique restera la même : si les parlementaires n'osent pas exercer les compétences qui sont les leurs, le déséquilibre des pouvoirs demeurera.


Ceci dit, il y a d'autres aspects plus "techniques" qui peuvent avoir un impact sur le fonctionnement des institutions : par exemple, le mode de scrutin ou la façon dont un gouvernement peut être renversé par le parlement. Je n'ai pas vérifié en détail ce qu'il en est à ce sujet dans le projet de la C6R. 

Quoiqu'il en soit, un changement de constitution devra être approuvé par référendum. Et les Français auront du mal à admettre la suppression de l'élection du Président au suffrage universel. Il y a donc peu de chances pour que cette 6e République voie le jour. Dans ces conditions, et même si le projet de la C6R est cohérent, il y a peut-être d'autres priorités que de changer de constitution.
Modifié en dernier par johanono le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 20 nov. 2010, 22:43:00

La principale critique adressée à la 5e république tient à l'irresponsabilité du Président, et ce à tous les niveaux. L'esprit originel est de faire du Président le garant de l'unité de la nation, et de confier au Premier Ministre la responsabilité de mener la politique. Le système est équilibré tant que le chef de l'exécutif reste responsable devant le gouvernement, or la tendance actuelle (renforcée par le quinquennat) fait du Président le vrai chef de l'exécutif au détriment du Premier Ministre. Comme il est irresponsable et notamment devant le Parlement, et que celui-ci n'a que peu de pouvoir de contrôle (et encore moins d'opposition vu que la majorité parlementaire, le gouvernement et le PR sont du même bord), alors en pratique il n'y a aucun contre-pouvoir constitutionnel ce qui est fâcheux dans une démocratie et permet toutes les dérives. Si 6e République il y a, elle devra donc lever l’ambiguïté du rôle du PR :
  • soit en consacrant le Premier Ministre chef de l'exécutif, laissant au Président le rôle de garant de la Constitution et de l'unité de la nation (régime parlementaire). C'est la piste privilégiée par la C6R,
  • soit en assumant la présidentialisation du régime par la suppression du poste de Premier Ministre et l'attribution de réels pouvoirs au Parlement, couplé à des élections partielles en milieu de mandat comme aux USA. De mémoire c'est la piste suivie par Corinne Lepage.[/list:u]Mais dans tous les cas on ne peut tolérer plus longtemps ce régime bâtard qui associe irresponsabilité de l'Exécutif et impotence du Parlement.
Modifié en dernier par El Fredo le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
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Message non lu par johanono » 20 nov. 2010, 22:45:00

"tant que le chef de l'exécutif reste responsable devant le gouvernement" : qu'est-ce à dire ? 
Modifié en dernier par johanono le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 20 nov. 2010, 22:45:00

Merci johanono,tu as répondu à mon interrogation,le président ne serait plus élu au suffrage universel,amis nous élirions le premier ministre c'est ça ? si c'est ça ,cela ne fait que transférer un pouvoir vers un autre c'est du pareil au même,il y a peut être des avantages pour l'instant je ne sais pas....ou des inconvénients,en tous cas ce n'est pas ce qui semble le plus interressant.
Modifié en dernier par Cobalt le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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Message non lu par johanono » 20 nov. 2010, 23:07:00

El Fredo a écrit :La principale critique adressée à la 5e république tient à l'irresponsabilité du Président, et ce à tous les niveaux. L'esprit originel est de faire du Président le garant de l'unité de la nation, et de confier au Premier Ministre la responsabilité de mener la politique. Le système est équilibré tant que le chef de l'exécutif reste responsable devant le gouvernement, or la tendance actuelle (renforcée par le quinquennat) fait du Président le vrai chef de l'exécutif au détriment du Premier Ministre. Comme il est irresponsable et notamment devant le Parlement, et que celui-ci n'a que peu de pouvoir de contrôle (et encore moins d'opposition vu que la majorité parlementaire, le gouvernement et le PR sont du même bord), alors en pratique il n'y a aucun contre-pouvoir constitutionnel ce qui est fâcheux dans une démocratie et permet toutes les dérives. Si 6e République il y a, elle devra donc lever l’ambiguïté du rôle du PR :
  • soit en consacrant le Premier Ministre chef de l'exécutif, laissant au Président le rôle de garant de la Constitution et de l'unité de la nation (régime parlementaire). C'est la piste privilégiée par la C6R,
  • soit en assumant la présidentialisation du régime par la suppression du poste de Premier Ministre et l'attribution de réels pouvoirs au Parlement, couplé à des élections partielles en milieu de mandat comme aux USA. De mémoire c'est la piste suivie par Corinne Lepage.[/list:u]Mais dans tous les cas on ne peut tolérer plus longtemps ce régime bâtard qui associe irresponsabilité de l'Exécutif et impotence du Parlement.
Certes, le Président, chef de fait de l'exécutif, est irresponsable devant le Parlement. Mais ce n'est pas grave. Comme je l'ai déjà montré, s'il n'a pas de majorité parlementaire, il n'est plus rien, il suffit de voir ce qui se passe en cas de cohabitation. Il suffit que les parlementaires aient un peu de courage et refusent de voter les projets de loi du gouvernement, et le président sera bien obligé de composer. 

Alors le projet de la C6R lèvera les ambiguïtés relatives au rôle du Président. C'est de ce point de vue plutôt une avancée. Mais il ne règle pas forcément la question du manque de courage des parlementaires, et donc de l'équilibre entre exécutif et législatif. 

Le régime présidentiel à l'américaine n'est pas souhaitable dans un pays comme la France où la culture du consensus fait défaut. Voyons ce qui se passe aux EU : même si le Président a un Congrès défavorable, cela n'empêche pas les institutions de continuer à fonctionner, car les Américains ont cette culture du consensus. D'ailleurs, même avec un Congrès favorable, le Président est obligé de composer, on l'a vu notamment pour la réforme du système de santé, qu'Obama a eu énormément de mal à faire passer. En France, cette culture du consensus fait défaut, un régime présidentiel accroîtrait les risques de paralysie des institutions, en raison de l'absence de droit de dissolution et de responsabilité du gouvernement devant le parlement. 

Quitte à changer de Constitution, je préfère encore le régime parlementaire moniste tel que proposé par la C6R plutôt que le régime présidentiel américain. 

Mais comme je l'ai indiqué, je doute que les Français acceptent de renoncer à l'élection du président de la République au suffrage universel. C'est selon moi l'obstacle principal à la mise en place de cette 6e République. Le projet de la C6R risque donc de n'être jamais adopté. Et comme le régime présidentiel n'est pas souhaitable, autant rester au système actuel.
Modifié en dernier par johanono le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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Message non lu par El Fredo » 20 nov. 2010, 23:28:00

Tu connais assez mal les USA...
Modifié en dernier par El Fredo le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
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GIBET
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Message non lu par GIBET » 25 nov. 2010, 05:34:00

ce texte de la 6è République me semble avoir une tendance à réinventer la 4è
On prend le 1er ministre dans le camps politique de la majorité sortie à l'Assemblée National...ce qui assez curieusement exclu le Sénat alors que dans ce projet cette chambre est aussi issu due scrutin direct a base régionale. On se demande à quoi cela sert de la faire élire ainsi si on ne lui rend pas de compte
En dehors de ce point cette partie ne change rien par rapport à aujourd'hui!
En revanche et très clairement on prive le Président de la République d'une élection au suffrage direct par lequel il peut actuellement prétendre qu'il n'a de compte à rendre qu'aux électeurs et non aux parlementaires. On a créé par l' élection directe, un régime présidentialiste (Mitterrand et Chirac) ou présidentiel (Sarkozy qui n'a plus besoin de 1er ministre)
Le Président issu d'un parlement sera soumis bien sûr plus fortement à son contrôle. Mais c'est un retour à la 4è République . Un régime présidentiel à l'américaine est-il utile en France où les traditions parlementaires sont fortes? Il est sûr qu'aujourd'hui le Parlement n'est plus un contrepouvoir de l'exécutif et doit user de tous les artifices de pression pour se faire entendre ce qui n'est pas la meilleure organisation démocratique
Assez curieusement ce texte semble vouloir régler principalement le sort des fonctionnaires devenant ministre ou parlementaire, et facilitant l'arrivée de représentant du privé aux affaires. La garantie de retrouver leur emploi où équivalent n'est passible que dans la fonction publique pour l'instant...d'où cette propension à trouver des fonctionnaires détachés. Trouver une solution pour que dans le privé les élus reviennent dans un emploi de l'entreprise me parait une solution saine, contrepartie de la démocratie . Mais dans les PME l'entreprise ne peut pas rester sans le salarié sinon ce serait la preuve qu'il ne sert à rien. Il faudrait donc instaurer l'obligation pour un salarié du privé qui serait élu de le remplacer seulement par l'intérim dans des conditions d'exception permettant de libérer l'emploi pour le retour de l'élu. Mais c'est de la technique RH curieusement mise dans une Constitution
Par ailleurs, obliger les gens à démissionner de la fonction publique pour être ministre est une connerie. Cela signifie que plus aucun ministre ne proviendra de ce corps. Pourquoi sont-ils trop c...?
De même si on oblige les gens à démissionner de la fonction publique pour être élu. Cela signifie là aussi que plus aucun parlementaire ne proviendra de ce corps. Dans le même temps où on veut faciliter l'accession des salariés du privé, ce qui est bien, on durcit celle des fonctionnaires. Autant dire qu'on veut les éliminer. Pourquoi une telle hargne, ne sont-ils pas assez fidèles?
Nous l'avons vu élire le sénat à la proportionnelle et au suffrage directe est un moyen de donner la parole aux petits partis. Le Sénat était le représentant de la campagne (grands électeurs maires et conseillers généraux) il devient dans ce projet, le représentant des régions. Les conseils généraux élus sur les bases cantonales ne serviront plus à rien et pourront disparaître...c'est implicite! L'honnêteté aurait voulu que ce soit explicite. Veut-on supprimer le canton?
La suppression du 49-3 est susceptible de faire durer les travaux législatifs des années. Ce n'est absolument raisonnable. Mais il faut effectivement revoir les conditions d'application de cet article 49-3 qui peut bloquer les votes sans aucune discussion. Il faut notamment revoir le principe des amendements. Si tous sont systématiquement refusés par le gouvernement cela ne sert à rien du tout de laisser l'assemblée discuter et faire des amendements. Le principe d'une démocratie c'est d'accepter des améliorations du texte par tous les députés (mais bien sûr pas son détournement).
Le Contrôle des travaux parlementaires par la CDC est renforcé. Cela veut dire qu'au moment du vote budgétaire l'opposition peut faire des propositions qui engagent des coûts supplémentaires et dans le ce cas doit les assortir d'une économie faisable correspondante. Il ne suffit pas de proposer une nouvelle loi et de dire quelle doit être financée par une taxe nouvelle. Donc ce qui est nouveau c'est qu'on applique ce principe du vote budgétaire à toutes les lois. Cela risque dans le fonctionnement de modifier la répartition budgétaire et de gêner la mise en œuvre d'une politique; C'est assez curieux comme fonctionnement
Une différentiel est prévu, et par avance, l'instauration de marges de dépassement dans l'exécution budgétaire . A cet égard on implique la Cour des Comptes sur le calcul des projections. Ainsi elle s'exprime sur les dépassements de ces écarts ce qui introduit du réalisme au contrôle des comptes par rapport aux dépassements. Mais c'est de la technique qui n'a rien à faire dans une constitution
Renforcer les commissions parlementaires et les démultiplier est important puisque c'est là que sont présent les députés. C'est là le vrai travail législatif et non dans l'hémicycle où un seul peut voter pour tout le monde en disposant des clés de vote.
Ces commissions sont expertes ( justice - urbanisme - commerce - artisanat - industrie - enseignements - finances - agricultures etc... et permettent un travail entre les experts des administrations et les élus pour mettre au point une loi. Toutes les lois sortent de ces commissions de travail qui sont essentielles à l'aspect d'expertise. Tous les députés sont présents car c'est à cet endroit qu'ils peut y avoir des amendement qui sont acceptés par la commission des lois et dans ce cas votés par la majorité. Les travaux ne sont pas ceux de couleur politique mais ceux de la commission dans son ensemble.
En matière de lois Européennes le texte introduit du nouveau. Les textes européens ont force de principe mais ne deviennent force de loi que quand elles sont intégrées dans une loi votée par le parlement national des Pays européens. Certains laissent traîner et son rappelés à l'ordre. D'autres en revanche sont passés par ordonnance pour éviter un débat budgétaire qui est une "loi de l'exécutif" c'est à dire une loi d'exception pour éviter les discussions au Parlement. Ici le texte oblige ces transpositions à passer par une discussion parlementaire pour éviter que l'exécutif soit juge et partie. Cela implique que les principes actés par l'Europe puissent être rediscutés par les parlements nationaux et ne s'imposent pas comme loi dans les termes du texte européen. Je suis assez favorable à cette idée.
Voila mon analyse non détaillé du programme.
Espérons que nous trouveront mieux.
Modifié en dernier par GIBET le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 nov. 2010, 06:27:00

J'en profite pour demander à politicien de mettre dans ses sondages,la possibilité de changer son vote,car si à priori je trouvais que la VIième était une bonne chose,plus maintenant,cela permet de voir aussi qu'un forum peut être utile à une meilleure compréhension,et qu'il peut être davantage qu'un espace de détente.
Modifié en dernier par Cobalt le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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artragis
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Message non lu par artragis » 25 nov. 2010, 07:49:00

il ne peut pas car xooit ne le permet pas.
Modifié en dernier par artragis le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 25 nov. 2010, 08:29:00

artragis a écrit :il ne peut pas car xooit ne le permet pas.
Je ne comprends pas je mets pour ainsi dire toujours la possibilité de modifier son vote ? en plus politicien l'a fait je viens de le voir j'ai donc pu modifier mon votre en contre.
Modifié en dernier par Cobalt le 25 nov. 2010, 06:57:00, modifié 2 fois.

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