À quoi nous sert le trac ?

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Nico37
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À quoi nous sert le trac ?

Message non lu par Nico37 » 13 nov. 2012, 01:33:47

À quoi nous sert le trac ? Pascale Senk 06/11

La «peur au ventre» présente aussi des aspects très positifs.
Bien sûr, on aimerait y échapper: qui a envie d'avoir les mains moites et la bouche sèche au moment même où il faut se montrer compétent? Mais toute vie confronte au trac: oraux d'examens, entretiens de recrutement, dîner amoureux où il faudra faire sa déclaration… Les occasions de s'exposer au regard d'autrui sont multiples. Pour certains, acteurs, chanteurs, conférenciers, l'exercice est quotidien, le bouleversement émotionnel toujours au rendez-vous.

(...)

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merlin
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Re: À quoi nous sert le trac ?

Message non lu par merlin » 13 nov. 2012, 10:19:31

Intéressant, mais pas une découverte pour ceux dont le stress (trac) survient régulièrement lors de rendez vous publics obligatoires dont dépend soit leur avenir, soit l'avenir d'une tierce personne, soit les deux.

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Gis
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Re: À quoi nous sert le trac ?

Message non lu par Gis » 13 nov. 2012, 22:22:09

ce qui me parait être intéressant, ce sont "les remèdes", comment gérer au mieux ce stress..

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merlin
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Re: À quoi nous sert le trac ?

Message non lu par merlin » 13 nov. 2012, 23:26:50

Il n'y a pas de remède. Le trac permet de se construire, au prix du stress, ou de se détruire en ne le gérant pas ou en essayant de le gommer. Il faut se préparer ... c'est comme la marée montante, on sait qu'elle sera la, on sait aussi que l'on peut éviter de se faire piéger.

moi, sans forfanterie, j'ai connu deux époques de ma vie radicalement différentes.

La première, j'étais musicien et je voulais en faire mon métier. Je l'ai fait durant une dizaine d'années. Le stress était implacable, mais c'était aussi un allié. Nul besoin de prendre des produits dopants (une catastrophe), l'angoisse de monter sur la scène ne pouvait se combattre que par le fait d'accepter de monter sur la scène. Une fois en place, le corps ne répond presque plus ... mais la tête fonctionne étonnamment bien . pour la musique, c'est facile .... car c'est organique .

Ma deuxième expérience est une véritable terreur. Plaider pour défendre des salariés devant le CPH et la cour d'appel est un autre monde. Je n'ai plus rien dans les mains, je ne peux me concentrer sur un instrument et ainsi oublier l'environnement. Je ne peux compter que sur moi même et je dois convaincre les juges sur un dossier dont je dois évidemment m'imprégner. Ce n'est pas mon point fort. J'ai toujours redouté être en première ligne et décevoir ou me rater.

Alors comment je fais ?

Déjà , je ne défends que des dossiers auxquels je crois. c'est une des raisons pour lesquelles je ne suis ni avocat ni comédien.
Ensuite je prépare mes interventions afin de maitriser mon sujet et si je sais qu'en face de moi j'ai un ténor du barreau alors je force le trait. Je me concentre sur mon dossier, je me remets en cause, je ne commets aucun excès dans les jours qui précèdent, voire je me force à faire des sacrifices ou a faire du sport afin d'être le plus en forme possible. Quand j'atteins le niveau de raison, par rapport au stress qui m'attend, tout s'équilibre et je peux envisager d'y aller.

Hélas, une fois sur le site ... et dans l'attente de plaider, un deuxième stress apparait. il s'appelle le trac.

Le trac c'est la somme de vos doutes, pas sur le fond, mais de vos doutes par rapport à vous même. L'autre (l'adversaire) est il meilleur que moi ? La est la question.

J'ai appris un truc : Regarder avant. Je me suis aperçu que tous les intervenants lors d'une audience sont tendus et stressés. c'est peu car cela conforte a la fois le poids des enjeux et une certaine libération car je ne suis pas le seul à subir le poids de ces procédures, mais c'est un point de départ qu permet d'envisager la suite.

Les trois autres clefs sont : ne jamais sous estimer quiconque, rester le plus humble possible et réussir son intro.

Je n'ai pas la science infuse, bien sur, et ce que j'écris est l'expression de mon ressenti. Chacun voit midi à sa porte.

En conclusion, si un jour je ne ressens plus cette pression, j’arrêterais ce métier. C'est une question de sensibilité et d'amour propre. relever un défi est un but. S'installer dans une routine malsaine sans s'investir est un truc qui ne m'intéresse pas ... même si après avoir plaidé je suis fatigué comme si j'avais couru un 10 000 m. (un exploit pour moi et mon age)

Ce qui est amusant dans mon exemple ... (enfin pour moi, car je pense que tout le monde s'en fout) c'est que 30 ans après avoir arrêté la musique (les concerts, etc...), je viens de reprendre, depuis le mois d'aout et que finalement, le stress d'il y a 30 ans, je le retrouve ... alors que les enjeux ne sont pas du tout les mêmes, mais la ... c'est du bonheur.

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