La mondialisation

pierre30
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Re: La mondialisation

Message non lu par pierre30 » 01 déc. 2014, 09:42:11

Non, tu trouves les gens qui veulent se présenter. De plus tout le monde peut soumettre des questions par le biais du CE. En tout cas ça fonctionne comme ça dans ma boite.

De plus, lorsqu'il parle de propositions issues des salariés, peu importe qui fait les propositions. L'important est qu'elles soient pertinentes.

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albert
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Re: La mondialisation

Message non lu par albert » 05 janv. 2016, 15:36:57

La dynamique autoentretenue de la « déglobalisation » (Patrick Artus - Natixis)
L’économie mondiale est caractérisée par une série d’évolutions qui vont dans le sens d’une « déglobalisation », d’une « démondialisation » croissante :
- le poids de l’industrie dans l’économie mondiale recule, l’économie mondiale devient une économie de services ;
- la hausse des coûts de production en Chine et dans les pays émergents y décourage la délocalisation ;
- ces deux premières évolutions conduisent au recul du commerce mondial, et en conséquence à la décorrélation des cycles économiques entre les grandes régions ;
- si les cycles économiques des grandes régions sont décorrélés, leurs politiques monétaires, qui ont des objectifs domestiques, divergent ;
- la divergence des politiques monétaires conduit à des mouvements violents des taux de change, déjà visibles ;
- et les mouvements violents des taux de change découragent encore plus les délocalisations, la « segmentation de la chaîne de valeur », poussent à produire auprès du consommateur final, ce qui renforce la décorrélation entre les régions des cycles économiques.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

pierre30
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Re: La mondialisation

Message non lu par pierre30 » 05 janv. 2016, 15:49:33

Dans années 2000, l'ouverture de la Chine a créé un appel d'air à la mesure de ce pays et un mouvement de mondialisation très ample.
Le fait que la Chine est devenue moins attractive est plutôt positif. Cela indique que la mondialisation lui a permis de devenir un partenaire commercial "normal". N'est-ce pas ce qu'espéraient les commentateurs occidentaux ?

On reviendrait donc à un mouvement de mondialisation plus mesuré, lié aux technologies. La mondialisation va sûrement continuer en intégrant davantage les pays africains et asiatiques, ainsi que l'Amérique du Sud. Du moins c'est souhaitable.

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albert
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Re: La mondialisation

Message non lu par albert » 05 janv. 2016, 17:10:44

pierre30 » Mar 05 Jan 2016, 15:49:33 a écrit :Dans années 2000, l'ouverture de la Chine a créé un appel d'air à la mesure de ce pays et un mouvement de mondialisation très ample.
Le fait que la Chine est devenue moins attractive est plutôt positif. Cela indique que la mondialisation lui a permis de devenir un partenaire commercial "normal". N'est-ce pas ce qu'espéraient les commentateurs occidentaux ?

On reviendrait donc à un mouvement de mondialisation plus mesuré, lié aux technologies. La mondialisation va sûrement continuer en intégrant davantage les pays africains et asiatiques, ainsi que l'Amérique du Sud. Du moins c'est souhaitable.
La démondialisation ne signifie pas la fin des échanges internationaux mais une situation où ils deviennent moins importants, où les exportations contribuent moins à la croissance, où la croissance d’une zone se transmet moins aux autres zones, où il n’y a plus corrélation des politiques monétaires et où les cycles économiques sont divergents. La hausse des coûts en Chine et dans les pays émergents n’est pas le seul aspect du problème, il y en a beaucoup d’autres (lire plus haut le texte de Sapir que j’avais cité il y a un an environ). En particulier, Patrick Artus souligne que l’industrie recule, que l’économie mondiale devient une économie de services, or les services s’exportent moins que les biens.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: La mondialisation

Message non lu par pierre30 » 05 janv. 2016, 17:18:10

Oui bien sûr, mais l'industrie n'a pas reculé dans de grandes proportions en 6 ou 7 ans.

La mondialisation pourrait connaître un reflux brutal comme elle avait connu une accélération brutale. Ces mouvements de grande ampleur ne sont certainement pas souhaitables, même si ils ont permis à la Chine de gagner du temps. Aujourd'hui il semble bien que la Chine a du mal à digérer cette accélération.

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Re: La mondialisation

Message non lu par Baltorupec » 05 janv. 2016, 17:46:29

Les échanges internationaux sont très très vieux. On a retrouvé une bague arabe dans un trésor viking, et dès la préhistoire on retrouve des coquillages parfois à des centaines de kilomètres de leur lieu de collecte. Les échanges mondialisés sont souhaitable, néanmoins, je trouve ça pervers de trop dépendre des autres et savoir vivre en autarcie me semble être une qualité.
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Re: La mondialisation

Message non lu par Narbonne » 05 janv. 2016, 22:36:34

pierre30 » 05 Jan 2016, 17:18: 10 a écrit :Oui bien sûr, mais l'industrie n'a pas reculé dans de grandes proportions en 6 ou 7 ans.

La mondialisation pourrait connaître un reflux brutal comme elle avait connu une accélération brutale. Ces mouvements de grande ampleur ne sont certainement pas souhaitables, même si ils ont permis à la Chine de gagner du temps. Aujourd'hui il semble bien que la Chine a du mal à digérer cette accélération.
C'est un réajustement de la planète. La Chine commence a perdre son industrie mais augmente en services. Puis comme l'Europe, elle perdra l'ensemble pour l'Afrique.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: La mondialisation

Message non lu par pierre30 » 26 déc. 2018, 09:45:50

Les classes moyennes des émergents : le temps des désillusions

La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, le temps des désillusions pour les classes moyennes des émergents



La montée des classes moyennes dans les pays émergents devait constituer le socle de la croissance mondiale. Les chiffres avancés avaient de quoi donner le tournis. En 2010, McKinsey évaluait les dépenses annuelles des classes moyennes émergentes à 6 900 milliards de dollars et les prévoyaient à 20 000 milliards en 2020, soit quasiment le double de la consommation actuelle des ménages aux États-Unis.


Une formidable opportunité pour les entreprises occidentales qui devaient trouver là un nouvel Eldorado à conquérir. Depuis le vent a tourné. Il faut partir des 3 facteurs qui sous-tendent l'évolution des classes moyennes : 1- la démographie. 2- Le PIB par habitant comme marqueur du niveau et de l'évolution de la richesse produite par une nation une fois enlevée l'impact purement démographique de la croissance. 3- Les inégalités, sous-entendu leur réduction à un effet favorable à l'augmentation des classes moyennes. A contrario, si elles augmentent alors « le milieu se vide » et la classe moyenne s'érode.


La démographie sur un temps aussi cours varie finalement assez peu et son évolution est parfaitement prévisible : en prenant comme étalon les 10 pays émergents les plus peuplés, la population concernée progresse de 1% l'an en moyenne depuis 2010 et dépasse aujourd'hui 4 milliards de personnes et représente 55% de la population mondiale. Ce n'est donc pas ce facteur qui a fait déjouer les pronostics.

Une histoire de croissance


En fait, c'est d'abord une histoire de croissance. Plus de croissance c'est plus de revenus distribués. Or, il y a un avant et un après récession. Selon les données du FMI, le PIB en volume par habitant des pays émergents a progressé au rythme exceptionnel de 5% du début des années 2000 jusqu'en 2007. Puis la cadence est tombée à 3,5% de 2010 à 2017, avec d'énormes disparités géographiques. La croissance par habitant reste très forte en Asie émergente, très solide du côté des PECO, affaiblie en Afrique et du Moyen-Orient et réduite à trois fois rien en Amérique Latine. C'est un premier indice de l'expansion ou pas des classes moyennes par grande zone.


Mais cela donne aussi une première conclusion forte : même là où la croissance reste suffisante pour qu'émerge une classe moyenne son développement est plus lent que par le passé. A partir de là, il faut aller un peu plus loin dans le détail des grandes zones.

Asie, seule vraie zone d'émergence d'une grande classe moyenne


Coté Asie émergente le tir est groupé : parmi les principales économies de la région toutes progressent rapidement, Chine en tête. Pas de doutes, les classes moyennes continuent de s'élargir dans cette partie du monde même si l'importance des inégalités, en Inde principalement, reste un frein : les 10% des indiens les plus aisés captent 55% du revenu national et la tendance est à une hausse graduelle. Les évolutions sont beaucoup plus modérées en Chine et la part de revenu national allant aux 10% des plus gros revenus s'est stabilisée à 41%.


Côté PECO, la croissance est géographiquement bien partagée et favorable au développement d'une classe moyenne avec ce très grand bémol : la démographie dans ces pays est en baisse depuis le début des années 90. La base sur laquelle une classe moyenne peut s'ancrer s'atrophie. Un peu plus à l'Est, beaucoup d'espoirs étaient placés dans la Russie. Ils ont été en partis douchés.


Mais que dire de l'Amérique Latine, notamment du Brésil. C'est un fiasco. La croissance c'est dérobée et le PIB par tête a reculé de plus de 3% sur la période 2010 -2017, le tout dans l'un des pays les inégalitaires au monde : 10% des plus gros revenus s'accaparent 55% du revenu national, comme en Inde. On assiste donc bien à un décrochage d'une partie de la classe moyenne brésilienne pas à son développement. Même tendance bien entendu au Vénézuela, mais aussi en Argentine.


Il faut aller sur le continent africain pour voir émerger et se développer une classe moyenne mais dans une poignée de pays seulement et surtout cela reste concentrée sur des économies de petite taille ou de taille intermédiaire comme, l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, la Côte d'Ivoire ou le Cameroun. Nous sommes donc loin du grand boum Africain. Bref, exceptée en Asie, la montée d'une grande classe moyenne émergente mondiale est davantage un fantasme qu'une réalité.


  >> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique



Article complet sur https://www.latribune.fr/opinions/tribu ... 02169.html

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