Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Nombrilist » 11 nov. 2011, 18:27:05

Cobalt, le taux de 30% est appliqué au moment où tu perçois tes intérêts. Tu ne dois pas tenir compte de ta taxe foncière ou autre.

Cobalt

Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Cobalt » 11 nov. 2011, 18:30:14

C'est quoi les intérêts ?

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Nombrilist » 11 nov. 2011, 18:33:12

Les revenus de ton capital. ça peut aussi être des dividendes ou que sais-je. Ton capital investi est de 1000, tu gagnes 30, on te prend 30%, tu récupères 30-9=21.

Cobalt

Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Cobalt » 11 nov. 2011, 18:47:32

Non ce n'est pas du tout ça,et surtout,je correspond pas aux cases de Golgoth ni des tiennes,si non je ne serai pas là^^

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Narbonne » 11 nov. 2011, 18:53:11

Si tu possedes 1 appartement que tu loues, cela est aussi un "travail de rentier" ?
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Nombrilist » 11 nov. 2011, 19:02:43

Je ne sais pas à combien est imposée la location.

lancelot
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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par lancelot » 11 nov. 2011, 19:11:43

ben il me semble que c'est des bénéfices non commerciaux (voir le taux sur ta déclaration d'impots)

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Narbonne » 11 nov. 2011, 19:20:06

Cela rentre dans les revenus comme un salaire (après un abattement de 30% ou benefice reel sans abattement) et apres il y a la csg a payer
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Cobalt

Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Cobalt » 27 nov. 2011, 12:19:30

[BBvideo 425,350]<iframe frameborder="0" width="480" height="323" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/ ... iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xk9g91 ... 1sur2_news" target="_blank">LA GOUVERNANCE PAR LA DETTE - DEBTOCRACY 1SUR2</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/ClaVieFrere2011" target="_blank">ClaVieFrere2011</a></i>[/BBvideo]


Pour signer la pétition pour un audit citoyen de la dette publique cliquer sur ce lien :

Collectif pour un audit citoyn de la dette publique
Modifié en dernier par Cobalt le 27 nov. 2011, 16:52:39, modifié 1 fois.

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Narbonne » 27 nov. 2011, 13:18:53

Interessant, je ne connaissais pas la notion de dette odieuse.

Wikipedia :
"La dette odieuse est une jurisprudence1 avancée par certains auteurs en matière de droit international relative à une dette contractée par un régime, et qui sert à financer des actions contre l'intérêt des citoyens de l'État et dont les créanciers avaient connaissance. On parle aussi de « dette odieuse » lorsqu'elle a été contractée par une dictature et qu'elle doit être remboursée lors de la transition démocratique.
Dans cette optique, ces dettes sont considérées comme des dettes du régime qui les a contracté, et non pas de l'État en entier."
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Cobalt

Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Cobalt » 27 nov. 2011, 14:14:18

Je viens seulement de la visionner ,j'ai d'abord chercher la traduction en français mais je n'ai trouvé que la version sous titré en français^^
Très intéressante cette vidéo,mais rendons à César ce qui appartient à Garance ^^

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par GIBET » 28 nov. 2011, 01:48:15

Calculette a écrit :Je l'ai déjà vue cette vidéo.. C'est vrai qu'elle est bien faite et on a l'impression d'être moins bête après l'avoir vue mais j'ai des doutes sur la source... (émanation du FN ?)
Je n'ai pas encore trouvé d'économiste certifié pouvant la valider donc... Prudence et circonspection ! 8-)
Pourtant cette vidéo est parfaitement exacte ...et excellente
Bravo pour le découvreur.
La création de la monnaie par le crédit devait être encadré, c'était une promesse de Sarkozy dans la période de la crise 2008 et faussait partie des contrôles sur les banques promis aussi. Malheureusement il n'y a pas eu de suite au projet car le lobby bancaire (Pébereau en tête) a su ralentir les ardeurs!

Quand à la vidéo de Garance elle est excellente et je lui ai déjà donné le maximum d'audience dans mon réseau personnel car il faudrait effectivement obtenir chez nous un audit public et indépendant de notre dette. La Vidéo de El Fredo démontre la mécanique de l'emprunt monétaire qui alimente la dette
La deuxième vidéo tente d'alerter sur la nature des besoins et dépenses financés par l'emprunt public, et sur leur pertinence. On est là dans le contrôle du Peuple

Tiens je ne veux pas vous faire peur mais lisez ceci:http://sos-crise.over-blog.com/article-v-89069242.html
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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par politicien » 28 nov. 2011, 16:03:21

Bonjour,

Puisque le sujet est la création monétaire, j'ajoute quelques petites choses pour que cela soit complet :
Définition de la création monétaire : La création monétaire est le processus par lequel de la monnaie nouvelle est introduite dans le circuit des échanges économiques.

Au plan matériel, cela se traduit par la récolte de biens ayant une valeur reconnue (coquillages, métaux précieux, ...) ou leur fabrication (frappe de pièces, impression de billets), ou même par un jeu d'écriture dans un livre comptable (inscription d'un montant au crédit d'un client par un établissement financier).

Sous l'empire de la monnaie métallique (argent ou or), la masse monétaire était directement liée à la quantité de métal disponible, en fonction du destin des mines (découvertes, épuisement, ruée vers l'or) et des autres flux de métal (commerce, pillage, tribut et rançon, etc.).

Dans le monde contemporain, une partie de la monnaie est scripturale, créée par le crédit (émission de dette échangeable) dans les limites qui sont imposées aux établissements de crédits (réserves obligatoires etc.) et détruite par extinction des dettes sous-jacentes (par remboursement ou autre) ; la masse monétaire évolue constamment.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9at ... C3%A9taire
Création par la banque Centrale :
À l'origine, les billets étaient simplement représentatifs d'un stock de métal précieux (or ou argent) et échangeables à vue. Mais très rapidement on trouva commode et légitime d'élargir l'assiette susceptible de servir à l'émission de billet : la doctrine des effets réels justifie qu'on utilise toute sorte de reconnaissance de dette pourvu qu'elle soit bien garantie. Et la banque centrale a toute latitude pour apprécier si les garanties qu'on lui présente sont suffisantes. Ainsi, les types de biens suivants sont ou ont été acceptés pour servir à l'émission par la banque centrale :

- du métal précieux,
- des devises étrangères, à leur taux de change officiel,
- des titres d'emprunt par l'État,
- toute sorte de titres mobiliers (actions, obligations, créances commerciales,...), notamment dans le cadre d'une prise en pension.

D'un point de vue comptable, les billets émis par la banque centrale ne sont rien d'autre qu'une reconnaissance de dette au porteur, inscrits à son passif quand elle les met en circulation. Chaque billet valant par définition son montant nominal, la banque centrale peut émettre autant de billets qu'elle veut sans déséquilibrer son bilan ; en revanche cela ne sera pas sans incidence sur la valeur de la monnaie par rapport aux autres biens.

La banque centrale peut émettre tout aussi facilement de la monnaie scripturale, selon le même mécanisme que tout établissement financier (voir infra).

Les Limites :
La première et principale limite pour l'émission par la banque centrale est sa propre crédibilité. Même si les économistes divergent (notamment entre keynésianisme et monétarisme) sur les effets d'une émission monétaire inadaptée, il y a consensus entre eux pour estimer qu'il y a des effets (inflation ou déflation, bulles financières, resserrement du crédit, crise de liquidité, etc.).

Il y aura trop d'émission si la banque centrale émet des billets sans contrepartie, ou si elle surévalue la valeur des biens qu'elle utilise comme contrepartie pour son émission monétaire.

Dans ce cadre les emprunts d’État ont une place particulière, de par les volumes considérables qu'ils peuvent représenter et les moyens de conviction que l’État peut avoir sur sa banque centrale, pour la convaincre par exemple qu'un titre d'emprunt d’État de 100 € vaut bien 100 €, même si les autres agents économiques plus méfiants ne l'évaluent que 95 € ou même moins. C'est pourquoi diverses réglementations sont en place, limitant l'influence de l'État sur la banque centrale.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9at ... e_centrale
Image
Création par les banques commerciales :
Suivant le même principe que les banques du 17ème siècle qui créaient de la monnaie-papier en contrepartie d'effets de commerce, les banques commerciales créent aujourd'hui de la monnaie-dématérialisée en contrepartie de titres de créances.

Non seulement, les banques commerciales prêtent en totalité la monnaie qu'on leur a confiée, les dépôts font alors les crédits. Mais elles prêtent aussi de la monnaie qu'elles n'ont pas en dépôt, et ce sont alors les crédits qui font les dépôts.

La réalité de la création monétaire par les banques commerciales n'est pas toujours facile à admettre pour le citoyen ordinaire. Que ceux qui doutent se posent alors la question de l'origine de la monnaie dématérialisée, d'où provient cette monnaie ?

En créant la monnaie centrale à la disposition des banques commerciales, la Banque Centrale joue bien un rôle dans la création monétaire, mais elle n'est pas pour autant à l'origine de la monnaie dématérialisée existante, celle que l'on trouve sur les comptes courants des clients. La monnaie dématérialisée relève donc d'un processus de création propre aux banques commerciales, et sans ce processus cette monnaie n'existerait pas.

Créer de la monnaie est très facile pour une banque commerciale, car cette opération se limite à un simple jeu d'écriture. La comptabilité d'une banque se décompose en un actif et un passif.

- l'actif est ce qu'on doit à la banque, ce sont des "actifs financiers", des titres de créance, de la monnaie que la banque a prêtée et qui lui rapporte des intérêts.

- le passif est ce que la banque doit à ses déposants, la monnaie qu'on lui a confiée et qui est inscrite sur les comptes de dépôt.

Que se passe-t-il quand une banque prête 5000 € à un emprunteur ?

- L'opération crée un titre de créance de 5000 €, comptabilisé en actif pour la banque.

- Ces 5000 € sont inscrits sur le compte de l'emprunteur, comptabilisés au passif de la banque.


Au final, on peut constater que la banque inscrit la même somme à son actif et à son passif, et que sa comptabilité reste équilibrée. Y compris si la banque ne possédait pas ces 5000 € au préalable, et a profité de l'opération pour les créer.



Cette création monétaire est parfois appelée "création ex nihilo", c'est à dire création à partir de rien. Cette qualification repose sur le fait que la monnaie ainsi prêtée à l'emprunteur n'existait pas au préalable. Pourtant cette monnaie n'est pas créée à partir de rien, mais à partir d'une opération bancaire qui l'a créée en contrepartie d'un titre de créance. L'usage du terme ex nihilo tendrait à faire penser que cette création serait sans contrepartie, et que les banques pourraient ainsi créer de la monnaie "gratuitement", ce qui n'est pas le cas.

Les 5000 € créés dans notre exemple ont une durée de vie limitée à la durée de cette créance. Ils disparaîtront au fur et à mesure des remboursements de l'emprunteur. L'existence de monnaie dématérialisée ne repose donc pas sur un stock de monnaie existante, mais sur des flux permanents de création monétaire par les banques commerciales. Si, pour des raisons diverses, les banques commerciales cessaient d'accorder des crédits créateurs de monnaie, la monnaie scripturale disparaîtrait.

L'exemple choisi ci dessus n'est bien sur qu'un exemple pour montrer comment les banques commerciales créent de la monnaie, cette création aurait tout aussi bien pu concerner une opération d'escompte. Ce processus de création est global, et il n'est pas possible de savoir si un prêt de la banque a été financé par de la monnaie existant déjà sur des comptes de dépôt, ou par de la monnaie créée pour l'occasion.

Cette possibilité de création monétaire n'est pas infinie, mais est limitée par le montant des réserves obligatoires auprès de la Banque Centrale, ainsi que par le "ratio Cooke" qui fait dépendre le montant total des prêts que peut accorder la banque du montant de ses fonds propres (son capital). Plus ses fonds propres sont importants, plus une banque peut prêter de monnaie, et donc en créer. Si la banque fait de mauvaises affaires et perd de l'argent, elle doit déduire ses pertes de ses fonds propres, ce qui peut alors l'empêcher d'accorder de nouveaux prêts et donc de créer l'indispensable monnaie.
http://www.m-lasserre.com/educpop/dossi ... etaire.htm
Création par le Trésor
Le Trésor est l’agent financier de l’État. Il peut créer de la monnaie directement en vendant à la Banque centrale les nouvelles pièces qu’il fabrique. Cette création de monnaie divisionnaire reste marginale. Jusqu’à une date récente, le Trésor pouvait créer directement de la monnaie scripturale parce qu’il fonctionnait comme une banque ou parce qu’il gérait les fonds des Comptes courants postaux (CCP). Jusqu’en 2001, le Trésor tenait des comptes privés (par exemple pour les fonctionnaires) et jusqu’en 2005 (transformation des CCP en Banque postale - qui est un établissement ayant le statut de banque) il récupérait tous les chèques et virements émis vers un CCP qui étaient alors crédités à son compte à la Banque de France, puis traités en compensation : inversement, tous les chèques et virements tirés sur les CCP à l’ordre d’une banque quelconque, étaient traités en compensation puis débités au compte du Trésor à la Banque de France.
Il ne reste plus aujourd’hui que la première forme de création directe de monnaie par le Trésor.

Le plus important est ailleurs le Trésor peut indirectement créer de la monnaie, il serait plus juste de dire qu’il est à l’origine d’une création monétaire..
D’une part parce que le compte du Trésor public est géré par la Banque centrale toutes les opérations qui conduisent à créditer ou débiter son compte à partir de celui des banques (et inversement) affectent la capacité des banques à créer de la monnaie. Lorsqu’un ménage fait un chèque pour payer ses impôts, ce chèque vient au crédit du compte du Trésor donc au débit de celui de la banque à la Banque centrale. La banque voit ses réserves en monnaie centrale diminuer. Inversement quand le Trésor règle le salaire d’un fonctionnaire, son compte est débité et celui de la banque du fonctionnaire (à la Banque centrale) est crédité. La banque dispose de réserves en monnaie centrale supplémentaires.
D’autre part pour financer leurs déficits les administrations publiques émettent des titres publiques de dette
Lorsque ces titres sont achetés par les banques ou la Caisse des dépôts et consignation à la Banque centrale qui gère le compte du Trésor, ce compte est crédité d’un montant équivalent à la valeur des titres achetés. Le Trésor dispose ainsi des moyens de paiements dont il a besoin pour payer ses dépenses. Les banques en agissant ainsi monétisent des créances sur l’État comme elles le font pour les créances sur les autres agents non financiers.

Lorsque les bons du Trésor sont remboursés la masse monétaire diminue (la monnaie est détruite). Il faut aussi prendre en compte les "correspondants du Trésor". Ce sont les collectivités territoriales, les établissements publics et les entreprises qui, par obligation législative ou par commodité, disposent d’un compte ouvert dans les livres du Trésor, auprès d’un comptable public. Quand leurs dépôts augmentent le compte du Trésor est crédité et la masse monétaire augmente et inversement.
http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoge ... ?article14
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Narbonne
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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par Narbonne » 28 nov. 2011, 18:54:51

C'est quasiment complet, il manque juste les faux monnayeurs :D
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: Vidéo pédagogique sur la dette et la création monétaire

Message non lu par pierre30 » 02 déc. 2011, 19:52:16

Intéressante histoire de la monnaie de réserve :
http://lecercle.lesechos.fr/economistes ... ine-dollar


Bon nombre d'éminents économistes, notamment des membres d'un comité des Nations Unies dirigé par le récipiendaire du Nobel Joseph Stiglitz, recommandent un « système international de réserve » qui mettrait fin à l'hégémonie du dollar. Mais la longue histoire des monnaies pivots mondiales nous enseigne plutôt que les jours de la dominance du dollar sont loin d'être comptés.

Déjà à des époques plus reculées, l'Inde dégageait d'importants excédents commerciaux avec l'Empire romain et, comme Pline l'écrivait au premier siècle, « Chaque année, l'Inde soutirait de Rome 50 millions de sesterces ». Ce déséquilibre commercial a entraîné une hémorragie de pièces d'or et d'argent, créant des pénuries de ces métaux à Rome. En des termes modernes, l'économie de l'Empire romain était en contraction monétaire constante.

Rome s’est ajustée en réduisant la teneur en métaux précieux des pièces (l’équivalent antique de la monétisation), ce qui a fait connaître à l’empire une période d’inflation soutenue. Or, il n’est pas rare dans des fouilles archéologiques en Inde de découvrir des pièces de monnaie romaines de périodes où la teneur en or ou en argent était pourtant déjà bien entamée.

Au XVIe siècle, la puissance de l’Espagne s’est trouvée fortement grandie de la conquête de l’Amérique du Sud. Entre 1501 et 1600, 17 000 t d’argent pur et 181 t d’or pur ont pris le chemin de l’Espagne en provenance des Amériques. L’afflux de liquidités a permis à l'Espagne de financer les guerres aux Pays-Bas, mais a également créé des conditions économiques expansionnistes et inflationnistes dans toute l’Europe.

Cette richesse n'a toutefois pas empêché l’Espagne de s'endetter de plus en plus, finissant même par renier sa dette à trois occasions – en 1607, 1627, et 1649 – voyant aussi sa position géopolitique s’éroder abruptement. Et pourtant les pièces en argent de la couronne espagnole (appelées “réaux de huit” ou dollars espagnols) ont gardé leur statut de devise principale utilisée dans le commerce mondial jusqu’à la guerre de l'Indépendance américaine. En fait, le numéraire espagnol avait cours légal aux États-Unis jusqu’en 1857, bien après que l’Espagne a cessé de compter sur l’échiquier mondial.

Dès le milieu du XIXe siècle, le commerce mondial opérait grâce à un régime monétaire bimétallique dont les fondations reposaient sur l’or et l’argent. Mais, s’inspirant des Britanniques, la plupart des principaux pays ont adopté l’étalon-or avant 1870.La Banque d’Angleterre s’engageait à remettre une once d'or pur à 11/12 au porteur d’une livre sterling. Le régime de l’étalon-or a été perturbé par la Première Guerre mondiale, mais la Grande-Bretagne l'a repris en 1925. Toutefois, une fois la grande dépression installée, la Banque d’Angleterre a eu à choisir entre deux axes d'intervention : assurer des liquidités aux banques ou honorer l’étalon-or. La banque a opté pour la première intervention en 1931.

La livre sterling est demeurée une devise internationale de premier plan après la Deuxième Guerre mondiale. Même aussi loin que 1950 – plus d’un demi-siècle après que l’Amérique eût pris la place de la Grande-Bretagne au sommet des grandes puissances industrielles mondiales – 55 % des réserves de change étaient détenues en livre sterling et un bon nombre de pays ont continué à arrimer leur monnaie à la devise britannique.

De cette brève histoire monétaire, on retient trois leçons distinctes. Premièrement, un régime monétaire mondial fondé sur des métaux précieux ne peut régler les déséquilibres fondamentaux du système économique international. Deuxièmement, les métaux précieux ne peuvent non plus résoudre le problème de l’inflation. Enfin, la devise pivot et les rouages internes du commerce mondial survivent bien souvent au déclin géopolitique du pays d’arrimage, et ce, pendant des décennies.

Un nouvel ordre économique s’est établi après la seconde guerre mondiale avec en son centre la devise américaine. Le régime monétaire de Bretton Woods a arrimé le dollar américain à un taux de conversion de 35 $ l’once d’or, les autres devises étant liées au dollar à un taux de change fixe, mais pouvant être ajustées dans certaines circonstances.

Le régime avait cependant un point faible : il pouvait soutenir l’expansion économique mondiale pour autant que les États-Unis fussent prêts à continuer à exporter des dollars en enregistrant des déficits commerciaux. Or, ce sont ces mêmes déficits qui saperont un jour les réserves des États-Unis qui leur permettaient de maintenir le cours de l'or à 35 $ l'once. En 1961, les États-Unis ont réagi par la création du London Gold Pool, forçant les autres pays à remettre aux États-Unis la moitié de ses pertes d'or. Mais cet arrangement fait rapidement des mécontents, la France abandonnant en 1967 le marché de l'or de Londres. Quatre ans plus tard, le système de Bretton Woods s'effondrait.

Officiellement du moins, car malgré les problèmes des années soixante-dix, le dollar est demeuré la devise dominante dans le monde, avec des cohortes successives de devises d'Asie qui viendront s'y arrimer. Comme dans le cas du régime monétaire de Bretton Woods, une économie périphérique (par exemple la Chine) pourrait rapidement croître en même temps que l'économie pivot (les États-Unis) bénéficierait d'un financement peu coûteux. La montée relative de la Chine n'a pas affaibli le rôle pivot du dollar, elle pourrait même l'amplifier. De fait, comme le Japon pendant la période de croissance rapide, la Chine a jusqu'ici résisté à l'internationalisation du renminbi.Sommes-nous en train d'entrer dans un monde où le dollar ne serait plus la principale devise ? Même si la dernière grande récession a amené son lot de difficultés, rien n'indique que l'économie mondiale veuille se départir des billets verts américains. Les investisseurs sont encore disposés à financer les États-Unis à des taux d'intérêt extrêmement bas et l'indice nominal du dollar en fonction des échanges commerciaux ne s'est pas effondré non plus.

Même si la Chine prend en une décennie la place des États-Unis au sommet de l'économie mondiale, et puisqu'une devise pivot peut durer plus longtemps que la position géopolitique et économique de son pays émetteur, le dollar risque fort de demeurer la devise internationale dominante bien après que les États-Unis se fassent devancer.

Sanjeev Sanyal

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