Plus précisément, je suis frappé par cette contradiction, qui existe chez beaucoup de Français, consistant à se plaindre de payer trop d'impôts tout en réclamant davantage de services publics et une meilleure protection sociale.
Cette contradiction est très importante, elle structure le débat politique depuis quinze ou vingt ans, et ceci pour deux raisons :
1°) Les conflits sociaux majeurs de ces dernières années (neuneus jaunes, benêts rouges, etc.) ont révélé une obsession généralisée pour le pouvoir d'achat. Ils ont montré que beaucoup de gens partagent cette opinion contradictoire consistant à se plaindre de payer trop d'impôts tout en réclamant, en même temps, davantage de services publics et une meilleure protection sociale. Comme nos gouvernements ne sont pas magiciens, ils ne peuvent pas répondre à ces aspirations contradictoires, d'où la colère populaire.
2°) Les gouvernements qui se sont succédé, quelle que soit leur étiquette politique, ont eu une politique essentiellement comptable, sans grande vision politique : augmenter sournoisement les impôts, raboter les dépenses publiques, pour faire face à la hausse continue et incompressible des dépenses publiques et respecter les engagements européens en matière de réduction des déficits et éviter d'inquiéter les marchés financiers. Cette gestion comptable a suscité beaucoup de mécontentements.
On ne peut pas augmenter indéfiniment les impôts, qui se trouvent déjà à un niveau très élevé, pour financer les dépenses publiques. Si on veut financer de meilleurs services publics et une meilleure protection sociale, il faudra donc bien faire des économies quelque part. Cette nécessité va être évidente dans les prochains mois : de nouveaux investissements en matière de santé seront annoncés, et il faudra bien les financer.
Jusqu'à présent, tous ceux qui ont promis de baisser les dépenses publiques (souvenons-nous de Fillon en 2017) sont restés très vagues sur les moyens d'y parvenir... Logique : une baisse des dépenses publiques serait forcément impopulaire.
Moi, je ne suis pas contre l'idée de réduire les dépenses publiques, j'ai déjà suggéré quelques pistes (notamment la baisse des retraites et une rationalisation de l'organisation administrative) mais je pense qu'il est illusoire de penser qu'on pourra réduire massivement les dépenses publiques sans dégrader la protection sociale et les services publics, donc sans susciter un nouveau mécontentement populaire.
Voici quelques pistes :
Qu'en pensez-vous ?Baisser les dépenses publiques: oui, mais lesquelles ?
LE SCAN ÉCO - Promise par Édouard Philippe ce lundi, la baisse des impôts à venir ne pourra se faire qu’au prix d’une réduction de la dépense publique. Suppression de postes, modernisation des services... Les pistes pouvant alimenter la réflexion du gouvernement sont nombreuses.
suite
Comme le sujet porte sur la baisse des dépenses publiques, j'aimerais bien que @Nombrilist et @Golgoth évitent de répondre par : suppression des niches fiscales (car une suppression des niches fiscales revient à augmenter la pression fiscale, pas à baisser les dépenses publiques).
Et comme le sujet est sérieux, et qu'il porte sur la baisse des dépenses publiques, j'aimerais que @wesker nous épargne ses obsessions sur le train de vie des sénateurs.