Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

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Golgoth
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par Golgoth » 12 juil. 2022, 11:42:27

johanono a écrit :
11 juil. 2022, 07:40:14
merlin a écrit :
10 juil. 2022, 13:42:50
Yakiv a écrit :
10 juil. 2022, 12:57:33
La question principale qui se pose donc aujourd'hui est : faut-il allonger l'âge de départ à la retraite comme le propose Macron pour que les retraités puissent continuer à gagner plus que la moyenne des actifs français ?
L'article dit : " le revenu moyen des retraités est moins élevé que celui de l'ensemble de la population, ...."

On ne peut donc pas raisonnablement écrire que les retraités gagnent plus ....c'est inexact, mais ils n'ont pas d'enfants a charge ....
Voila une étude qui nous apprend rien en fait à part confirmer que le niveau d'intelligence en france est en baisse drastique.
En effet, s'apercevoir que les retraités ont peu d'enfants à charge relève de la caricature plus que de la raison. faudrait peut être dire à nos édiles bardées de diplomes que c'est comme cela depuis toujours ....
Il faut apprendre à lire. Il n'a pas été dit que les retraités gagnent plus que les actifs, mais que leur niveau de vie est supérieur. Nuance.
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T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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johanono
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 11 janv. 2023, 13:52:08

Voici un article intéressant sur le concept de boomer :
Mais, en fait, un "boomer"… Qu’est-ce que c’est ?

À l’origine terme un peu bateau du jargon démographique pour désigner un enfant né entre 1945 et 1960, « boomer » est devenu en quelques années un archétype sur lequel se cristallisent nombre de frustrations.

suite
On notera que l'auteur de l'article, même s'il prend soin de nuancer ce concept, en faisant remarquer que les boomers cristallisent beaucoup de frustrations, ne dément absolument pas les éléments objectifs qui montrent que ces gens-là sont des privilégiés (patrimoine immobilier, niveau de vie, etc.).

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merlin
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par merlin » 11 janv. 2023, 14:08:25

moi ce que je retiens c'est que cet article est totalement creux.

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Camille
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par Camille » 11 janv. 2023, 15:19:04

Pour l'économiste Maxime Sbaihi, proche des think tanks libéraux, la France est devenue une gérontocratie :

Image

Il reprend plus ou moins ce que je dis depuis longtemps, à savoir qu'une réforme où il n'y a que les actifs qui sont mis à contribution est une réforme injuste, d'autant que les retraités actuels (nés entre 1945 et 1955) touchent deux fois ce qu'ils ont cotisé durant leur vie active :

Image
https://twitter.com/MxSba/status/1612828682162143233

On est dans un système pyramidal, qui rémunère très bien les premiers entrants avec l’argent des nouveaux entrants qui doivent obligatoirement être plus nombreux. Autant dire que ce n'est pas du tout tenable.

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johanono
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 11 janv. 2023, 15:52:33

Maxime Sbaihi a donné il y a quelque temps une interview au journal Marianne. Il y dit à peu près la même chose.
Maxime Sbaihi : "La jeunesse française se sacrifie pour les boomers"

Maxime Sbaihi est économiste et auteur de « Le Grand Vieillissement » (Éditions de l'Observatoire), un essai dans lequel il explique que le « vieillissement de notre pays déséquilibre la solidarité intergénérationnelle et menace notre modèle social ». Au profit des boomers. Entretien.

(...)

Venons-en aux conséquences de ce « grand vieillissement ». « Le grand vieillissement déséquilibre la solidarité intergénérationnelle et menace notre modèle social », écrivez-vous. Comment cela se matérialise-t-il ? Par des inégalités de revenus et de patrimoines ? Peut-on parler d’une injustice au détriment des nouvelles générations ?

Le modèle social français est fondé sur le principe de répartition, il marche à la démographie. Or, en réduisant la population active relativement à la population inactive, le grand vieillissement grippe le moteur par répartition de notre modèle social. Nous avons beau vieillir moins vite que d’autres pays, nous le ressentons donc davantage. Le poids et les besoins grandissants d’une population vieillissante n’ont pas été budgétés quand il était encore temps et les actifs d’aujourd’hui, et de demain, en subissent les conséquences par des taux de cotisation et des niveaux de dette record. Par ailleurs, la différence des conditions économiques rencontrées par les différentes générations qui se côtoient aujourd’hui en France se reflète dans les écarts de revenus et de répartition du patrimoine. Tout s’est inversé en l’espace de 60 ans. Les retraités bénéficient désormais d’un niveau de vie supérieur au reste de la population alors qu’il était encore inférieur aux actifs dans les années soixante-dix.

Le patrimoine est concentré comme jamais auparavant chez les plus âgés : les plus de 60 ans détiennent aujourd’hui 60 % du patrimoine financier et 60 % du patrimoine non-financier. Autrement dit, les bénéficiaires du système de retraite sont désormais en moyenne plus riches que ses contributeurs. C’est une anomalie marquante et unique dans l’histoire de notre pays. La part croissante des retraités dans la population, l’évolution favorable de leur patrimoine financier et immobilier ont peu à peu modifié les rapports entre actifs et retraités au point de les inverser. Et la crise économique que nous venons de traverser ne va pas inverser la tendance, bien au contraire. Les actifs, notamment les plus jeunes, y ont été fortement exposés tandis que les retraités ont été protégés. Cela va accentuer d’autant plus les divergences entre les âges.

Quel impact sur le marché de l’immobilier ?

C’est probablement là que les fractures générationnelles sont les plus palpables. Le logement est devenu un privilège de l’âge, un rêve quasiment inaccessible pour les nouveaux arrivants sur le marché immobilier. Dans les grandes villes, un jeune payé au salaire médian a perdu 19 mètres carrés de pouvoir d’achat immobilier depuis 2000. Depuis cette date, les prix de l’immobilier ont plus que doublé en France et même quadruplé à Paris. Cette envolée des prix est une bénédiction pour toutes les générations déjà propriétaires, qui ont vu leur patrimoine prendre de la valeur en temps record et sans efforts, mais un cauchemar pour les jeunes primo-accédants. Depuis les années quatre-vingt, la part des ménages propriétaires a ainsi baissé chez les moins de 25 ans, stagné chez les 25‑59 ans mais considérablement augmenté chez les plus de 60 ans, devenus la nouvelle catégorie d’âge avec une proportion record de propriétaires.

Les boomers ont profité d’un accès rapide à la propriété durant leur jeunesse, puis d’un enrichissement accéléré grâce à la métropolisation et, plus récemment, aux politiques monétaires dites non conventionnelles. Les nouvelles générations n’ont pas eu cette chance et doivent aujourd’hui fournir des efforts financiers considérables pour trouver un toit, même à la location. Un quart des jeunes disent avoir dû falsifier une pièce de leur dossier de location pour ne pas compromettre leurs chances d’obtenir le logement ! Le marché immobilier ressemble à s’y méprendre à une rente générationnelle protégée par une fiscalité mal calibrée. De plus en plus de jeunes restent vivre chez leurs parents par contrainte, même quand ils ont un emploi.

Vous faites vôtre le terme de « boomer ». Qui sont les boomers ? Pourquoi ont-ils eu une vie meilleure que celle de la jeunesse actuelle ?

C’est un diminutif communément utilisé pour désigner la génération dite des baby-boomers. À la Libération, le Général de Gaulle veut relever un pays meurtri grâce à un coup de fouet démographique et souhaite « 12 millions de beaux bébés » en dix ans pour que la France ne devienne pas une « grande lumière qui s’éteint ». Message reçu dans les foyers français, neuf millions d’enfants naîtront entre 1946 et 1956. C’est la première vague des boomers, qui se prolongera par une seconde vague jusqu’en 1973, pour un total de 24 millions de nouveau-nés. Ce rebond nataliste d’après-guerre n’est pas unique à la France mais c’est chez nous qu’il fut le plus marqué et le plus long. La génération des boomers, notamment la première vague, est une « génération sans pareille » pour reprendre l’expression de l’historien Jean-François Sirinelli, qui fut la seule à connaître l’alliance des « 4P » que sont le plein-emploi, le progrès, la paix et la prospérité.

Après avoir profité des Trente Glorieuses, d’un marché du travail sans chômage de masse, d’une mobilité sociale sans dévalorisation des diplômes et d’un accès facile au logement, elle est aujourd’hui à la retraite et profite d’un niveau de vie, d’un statut, d’une protection et d’un temps libre dont ses parents et grands-parents n’ont jamais osé rêver. Pour les nouvelles générations, les « 4P » riment davantage avec pandémie, pauvreté, papy-boom et populisme. Et je ne vous parle même pas du réchauffement climatique… En réalité, c’est la première fois, en période de paix, qu’une nouvelle génération doit faire face à des conditions économiques plus difficiles que les précédentes au même âge.

Pourquoi les boomers votent-ils en masse pour Emmanuel Macron ?

Il est effectivement intéressant de constater que ce sont les plus âgés qui ont majoritairement voté pour le président de la République. C’est d’ailleurs ce qui lui a assuré la victoire. Car le grand vieillissement a aussi de profondes conséquences électorales : les plus de 50 ans sont désormais en majorité absolue dans l’électorat. Par leurs seules voix, ils font ou défont une élection. En fin stratège, Emmanuel Macron l’a bien compris. Comme président, il a augmenté le minimum vieillesse de 14 % depuis 2017, supprimé la taxe d’habitation, décidé le remboursement à 100 % des soins dentaires, optiques et auditifs.

Non seulement la hausse de la CSG a été annulée pour les retraités, mais elle leur a été remboursée. Lors de la campagne, le candidat Macron a promis aux retraités une retraite minimale à 1 100,00 euros et un repoussement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Cette mesure est nécessaire mais elle consiste aussi à exempter d’efforts les retraités. Au final la logique est toujours la même, donner plus de moyens aux retraités et demander toujours plus d’efforts aux actifs. Comment ne pas signer quand on est à la retraite ?

Que vous a inspiré la gestion de la crise du Covid ?

Nous savons depuis le début que le virus est infiniment plus dangereux pour les plus âgés que les plus jeunes de nos compatriotes. Plutôt qu’une gestion scientifique de différenciation par âges, nous avons préféré le mauvais égalitarisme consistant à considérer chaque Français comme une personne âgée à risque. J’ai été heureux d’attendre mon tour dans la queue de la vaccination pour laisser ma place aux plus vulnérables mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur cette incohérence politique qui refuse une différenciation par âge pour les restrictions mais l’applique allègrement pour la distribution de vaccins. La jeunesse a doublement souffert de cette crise sanitaire : elle seule a subi à la fois la crise sanitaire et la crise économique, les restrictions de liberté combinées aux pertes d’emploi et de revenus. La crise Covid a ainsi réussi la double injustice de se venger sur la classe d’âge qui est à la fois la plus fragile économiquement et la moins vulnérable face au virus.

Pendant les confinements, elle a fait la queue pour récupérer des colis alimentaires et a dû faire une croix sur ses tours du monde, voyages linguistiques, stages à l’étranger, échanges Erasmus, autant d’expériences ô combien importantes pour se lancer dans la vie. Ce qui me frappe dans toute cette histoire, c’est le sens du devoir de nos jeunes. À quelques rares exceptions près, ils ont accepté sans broncher de se confiner dans la fleur de l’âge pour protéger leurs compatriotes plus âgés. A-t-on jamais vu une jeunesse française accepter, par temps de paix, autant de sacrifices au nom de ses aînés ? Les boomers ont fait Mai 1968 pour moins que ça !

Comment dompter le grand vieillissement ?

Il faut déjà prendre la mesure du phénomène à l’œuvre, c’est l’objectif de ce livre. La solidarité intergénérationnelle doit être repensée. Beaucoup de parents et grands-parents sont très conscients de la difficulté actuelle de leurs descendants et les aident activement au sein des familles. Néanmoins, on ne peut privatiser la solidarité envers les jeunes et socialiser celle envers les aînés. Ce serait là une terrible injustice. Il faut donc repenser la politique publique sous l’angle des générations afin de mieux répartir entre les âges les efforts collectifs à fournir face à une révolution démographique dont personne n’est responsable. À commencer par l’héritage, qui intervient aujourd’hui de plus en plus tardivement dans une vie. On héritait de ses parents à 35 ans à la Libération, aujourd’hui, c’est plus de 50 ans. La courroie de transmission patrimoniale n’atteint donc plus les jeunes. Il faut revoir les lois et la fiscalité successorale pour accélérer les transmissions et donner aux boomers davantage de liberté, en supprimant par exemple la réserve héréditaire, pour qu’ils fassent profiter sans plus attendre les générations suivantes de tout le patrimoine qu’ils ont accumulé.

Pour lutter contre la pauvreté, qui frappe principalement la jeunesse, il faut aussi combler les trous de notre filet de Sécurité sociale grâce à l’instauration d’un revenu universel financé par une refonte de l’impôt sur le revenu. Quant au système de retraite, rendons-le soutenable en rééquilibrant les efforts entre actifs et retraités. Il n’y a aucune raison pour que ces derniers ne soient pas aussi mis à contribution, d’autant plus qu’ils en ont collectivement les moyens. Cela dépasse les simples considérations budgétaires : la population s’est confinée pour les préserver du virus tout en continuant de travailler pour les préserver aussi de la crise économique. La solidarité intergénérationnelle doit être à double sens. Nous avons le choix de sortir de cette crise en refondant le lien entre les générations ou en abandonnant la jeunesse à elle-même, avec les séquelles et la facture de la crise en plus du coût du grand vieillissement.

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johanono
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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 11 janv. 2023, 15:58:42

Camille a écrit :
11 janv. 2023, 15:19:04
On est dans un système pyramidal, qui rémunère très bien les premiers entrants avec l’argent des nouveaux entrants qui doivent obligatoirement être plus nombreux. Autant dire que ce n'est pas du tout tenable.
Il y a quelques années, un intervenant sur ce forum, je ne sais plus qui, avait parlé de Pyramide de Ponzi pour décrire ce système pyramidal. A l'époque, je n'avais pas bien compris ce qu'il voulait dire, mais en fait, il a raison. Les premiers entrants sont rémunérés avec l’argent des nouveaux entrants, qui doivent être plus nombreux que le système tienne, et c'est typiquement le mécanisme de la Pyramide de Ponzi.

Mais une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ? Le sous-entendu, c'est qu'un système par capitalisation serait préférable. Or comment fait-on ?

Comment assure-t-on la transition entre le système actuel par répartition et le système par capitalisation ? En effet, les retraités actuels n'ont pas financé leur propre retraite. Ils ont financé la retraite de leurs aînés, mais pas la leur. Ce sont bien les actifs actuels qui financent les pensions des retraités. Si on passe à un système de capitalisation, ça veut dire qu'on demandera aux actifs actuels de capitaliser pour leur propre retraite, en plus de continuer à cotiser pour financer les pensions des retraités actuels. Ce sera double peine, et c'est contradictoire, puisqu'on cherche justement un système qui pénalise moins les actifs.

Et quel mécanisme pour la capitalisation ? L'expérience étrangère nous a montré que des fonds de pension qui investissent en bourse l'argent des épargnants peuvent s'écrouler...

Reste une autre solution : le financement des retraites par l'impôt...

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par merlin » 11 janv. 2023, 16:40:25

Quand je lis dans l"crit de Maxime Sbaihi que macron a gagné le vote des retraités en introduisant par exemple "le remboursement à 100 % des soins dentaires, optiques et auditifs.", je me dis que certains économistes feraient bien de regarder la réalité au lieu de vivre dans le metaverse ...
Pitoyable.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 11 janv. 2023, 17:14:59

Alors je ne sais pas comment il s'y est pris pour gagner le vote des retraités. Mais c'est un fait qu'en 2022, il a été massivement élu par les retraités. Les études sont très claires à ce sujet. En 2017, c'était moins net. Macron c'est un président jeune réélu par des vieux.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par merlin » 11 janv. 2023, 17:52:04

les vieux ont toujours voté a droite.

(sauf moi)

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 12 janv. 2023, 09:14:11

Il semble en effet qu'une majorité de vieux votent à droite. Macron aurait donc récupéré une grosse partie des électeurs de François Fillon. L'ancien électorat du PS se serait reporté, pour partie sur Mélenchon, et pour partie sur MLP.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par pierre30 » 15 janv. 2023, 19:52:14

Camille a écrit :
11 janv. 2023, 15:19:04
Pour l'économiste Maxime Sbaihi, proche des think tanks libéraux, la France est devenue une gérontocratie :

Image

Il reprend plus ou moins ce que je dis depuis longtemps, à savoir qu'une réforme où il n'y a que les actifs qui sont mis à contribution est une réforme injuste, d'autant que les retraités actuels (nés entre 1945 et 1955) touchent deux fois ce qu'ils ont cotisé durant leur vie active :

Image
https://twitter.com/MxSba/status/1612828682162143233

On est dans un système pyramidal, qui rémunère très bien les premiers entrants avec l’argent des nouveaux entrants qui doivent obligatoirement être plus nombreux. Autant dire que ce n'est pas du tout tenable.
En parcourant le fil j'ai lu plusieurs allusions à la pyramide de Ponzi.
J'ai bien ri. Le sophisme est gros et gras.
La retraite PAR REPARTITION prend les cotisations des actifs pour les donner aux retraites.
Ponzi prend les versements pour se les mettre dans sa propre poche et verse quelques fonds aux déposants pour masquer le détournement.

Le système par capitalisation consiste à récupérer la richesse produite par les actifs (tiens tiens) pour la donner aux retraites qui détiennent des valeurs boursières.
La différence entre capitalisation et répartition tient essentiellement à la capacité de pilotage : il est plus aise.de gérer la répartition (politique sociale).
Dans les pays où la capitalisation prévaut, on constate que la valeur va davantage au capital que ce qui est constaté en France, ce qui se comprend facilement.
On avait débattu des vertus de ces 2 systèmes sur un autre fil.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par pierre30 » 15 janv. 2023, 20:06:33

Chacun a sa conception de la retraite. Tout à l'heure j'ai entendu un député LFI dire que la retraite est un droit à glander quelques années en bonne santé. Il s'agit donc d'une sorte de congé.
D'autres considèrent qu'il s'agit de pouvoir cesser de travailler quand on commence à être âgé afin de ne pas dégrader la santé.

Je suis plutôt d'accord avec la 2eme thèse. A mon avis, celui qui veut des vacances doit se les payer. Ce n'est pas aux jeunes de payer des vacances aux plus aînés si ceux là peuvent travailler.

Je suis donc pour une retraite en fonction de la capacité de chacun. Pour moi 64 ans c'est correct. Pour un maçon que je connais, 60 ans est raisonnable. Il est fatigué.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 25 janv. 2023, 09:15:32

Il y a un article intéressant dans le journal Le Monde, qui relate le grand désamour entre Macron et les jeunes.

Pourtant, il faut rappeler qu'en 2017, Macron avait fait campagne sur le mérite individuel, sur la nécessité de casser les rentes de situation, etc. Il avait promis, notamment, une hausse de la CSG, ce qui à l'époque était plutôt courageux compte tenu du poids électoral des retraités. Il tenta de mettre en œuvre cette hausse de la CSG, suscitant alors l'hostilité des retraités. A cette époque (2017-2018), il était plutôt impopulaire chez les retraités.

Rappelons-nous ce qui se disait en 2018 de Macron et des retraités : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/201 ... budget.php. A l'époque, les retraités étaient très en colère contre Macron, et leur état d'esprit était du genre "on s'en souviendra aux prochaines élections". On a l'impression que c'est une époque, un autre monde, mais c'était il n'y a même pas cinq ans...

Car depuis, avec les GJ puis le COVID, tout a changé... A partir de là, les choix politiques de Macron ont pour la plupart été favorables aux retraités. La hausse de la CSG a été oubliée. Avec le confinement, ce sont les jeunes qui se sont sacrifiés pour éviter que les vieux ne crèvent trop. L'indexation des retraites sur l'inflation représente un effort financier important demandé aux actifs. L'article note aussi que les plus jeunes, sensibles à la crise climatique, reprochent à Macron un manque d'engagement sur l'écologie. Et la réforme annoncée des retraites consiste à demander aux actifs de faire des efforts pour financer les pensions de retraités qui, en moyenne, vivent pourtant mieux qu'eux. Parallèlement, pendant cette période, les APL ont été réduites, les allocation-chômage aussi...

Et on arrive à une situation électorale où il apparaît très clairement que Macron a été réélu (en 2022) par des vieux, les plus jeunes préférant Mélenchon et MLP. L'électorat de Macron est donc un électorat de vieux, alors il mène une politique pour les vieux...

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 31 janv. 2023, 13:43:13

Il y a une autre façon de mettre les retraités à contribution, peut-être un peu plus sournoise : on laisse filer le déficits du système de retraites, et on dit que ce déficit sera compensé par une subvention d'équilibre versée par le budget de l’État, donc financé par l'impôt.

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Re: Les retraités français sont-ils vraiment des privilégiés ?

Message non lu par johanono » 17 févr. 2023, 13:18:23

Une nouvelle étude confirme que les retraités français sont des privilégiés :
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