La déflation

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politicien
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La déflation

Message non lu par politicien » 11 déc. 2014, 19:49:02

Bonjour,

Un nouveau support pédagogique sur un sujet dont on parle beaucoup en ce moment, la déflation :
En économie, une déflation est une baisse de l'indice des prix observée sur une période suffisamment longue (plusieurs trimestres). Le phénomène opposé, bien plus fréquent, est l'inflation (hausse des prix). La déflation ne doit pas être confondue avec la désinflation qui est un ralentissement de l'inflation, donc une diminution du taux d'inflation, c'est-à-dire que le niveau général des prix augmente moins vite.

La déflation est ainsi un mouvement persistant à la baisse, au fil du temps, du prix moyen des biens et services, c'est-à-dire du coût de la vie. Sans mention explicite, il ne s'agit pas de la baisse du prix d'un bien ou même des prix d'un secteur d'activité, mais du niveau moyen de l'ensemble des prix. On parle néanmoins de déflation sectorielle, pour les prix d'un secteur particulier (par exemple, le secteur informatique a connu au cours des années 1990 et 2000 une déflation sectorielle), et de déflation des actifs (immobiliers, financiers, etc.) lorsque ce sont les prix de certains ou de tous les actifs qui sont étudiés (l'évolution de leur prix pouvant être déconnecté du niveau général des prix à la consommation).

Au cours du XXe siècle, les périodes de déflation ont été exceptionnelles.

(...)

Théorie et description
La déflation est considérée par les économistes keynésiens comme une calamité, associée à un ralentissement ou une baisse de la demande réduisant l'activité économique. Pourtant, une période économiquement morose n'est pas forcément conjuguée à une déflation (cf. épisodes de stagflation), et une déflation n'est pas forcément une période de réduction de l'activité.

Déflation sectorielle
La déflation sectorielle est généralement une bonne chose quand elle est la traduction de la transformation d'une nouveauté technologique en bien de grande consommation et en gains de productivité. On retrouve là, les études sur la question de la valeur économique initiées par Alfred Marshall.

La révolution des transports par chemin de fer au XIXe siècle, la diffusion de l'électricité, le développement de la consommation des biens électroménagers, de la voiture, de l'aviation, des produits bruns, de l'informatique et de la téléphonie, ont provoqué une érosion des prix accompagnée d'une croissance forte de la richesse et de l'emploi dans les nations industrialisées. La baisse continue des prix dans ces secteurs a permis au plus grand nombre de s'équiper ou de profiter de ces nouvelles technologies appliquées, suscitant de nouveaux gains de productivité et l'ouverture de nouveaux marchés au niveau mondial.

L'accroissement de la demande en main d'œuvre bon marché des pays asiatiques depuis les années 1970, et surtout depuis l'arrivée de la Chine dans la production mondiale de produits industriels depuis les années 1990, a permis un développement rapide et immense de l'emploi et de la richesse dans les pays asiatiques et une explosion du commerce international, par exemple dans le textile, la chaussure, les jouets, le petit matériel électronique ou ménager et les objets de décoration. La production dans ces pays a augmenté bien plus qu'elle n'a baissé dans le même temps en Europe et aux États-Unis dans ces secteurs de l'industrie, et la consommation s'est accrue largement en dépit des baisses des prix (qui pourrait, dans la pensée keynésienne, conduire à un report dans le temps de la consommation pour profiter d'un coût encore moindre plus tard).

La déréglementation peut aussi être un facteur de bonne déflation en favorisant par la concurrence la baisse des coûts des services — télécommunications, assurances — et l'introduction de nouveaux services, créant de ce fait de nouveaux emplois et de nouvelles richesses.

Déflation générale
Une déflation générale a des conséquences différentes selon les écoles économiques.

Les keynésiens craignent (et anticipent) que la déflation incite à différer sa consommation en thésaurisant — une même somme d'argent permettra d'acheter davantage de biens dans le futur, par rapport à un achat immédiat. Si ce phénomène l'emporte sur l'« effet prix » (qui, lui, incite à consommer davantage lorsque les prix baissent, grâce à la hausse du pouvoir d'achat qui en résulte), alors la demande baisse, la production aussi, et on entre dans une spirale déflationniste. De plus, les outils de la politique monétaire perdent de leur efficacité (voir infra : politique des banques centrales contre la déflation) : les agents économiques ne mettront pas leur argent en dépôt contre des taux d'intérêt négatif (autant pour eux le garder), ce qui rend les taux directeurs inopérants.

Les états et leurs économistes-maison s'inquiètent aussi beaucoup du risque de déflation sur leur bilan et leurs recettes. Leur endettement massif signifie qu'en cas de déflation, il leur faudra rembourser plus qu'avant (l'inflation ayant l'effet inverse). Pire encore : par la dilution du pouvoir d'achat de la masse monétaire existante dans une masse monétaire accrue, l'inflation est un impôt sur la détention de monnaie, au profit de l'émetteur de monnaie ; la déflation a l'effet rigoureusement inverse : le pouvoir d'achat de la masse monétaire existante s'accroit, et l'émetteur de monnaie perd une ressource importante, ce qui réduit son pouvoir d'influence.

Il faut cependant insister sur le fait que, plus que la variation du niveau général des prix, ce sont les écarts entre les anticipations et les réalisations qui comptent. Les taux d'intérêt des emprunts tiennent compte de la variation du niveau général des prix (le Taux d'intérêt réel), que celui-ci soit en hausse (inflation) ou en baisse (déflation). La mécanique est perturbée lorsque les anticipations ne se réalisent pas : si l'augmentation des prix est plus forte que ce qui était explicitement ou implicitement prévu par les contrats, les emprunteurs sont avantagés au détriment des créanciers, et inversement si les prix baissent plus (ou n'augmente pas autant) que prévu, comme il a été mis en évidence dans un célèbre article d'Irving Fisher paru en 1933. La situation des emprunteurs et des créanciers n'est cependant pas symétrique : l'appauvrissement des créanciers nets n'a pas d'effet immédiat à part une baisse de leur capacité de financement futur, alors que l'alourdissement de la charge des emprunteurs nets peut les conduire à la faillite et finalement à l'appauvrissement des créanciers qui ne sont pas remboursés. C'est ce qui rend l'inflation croissante plus confortable à court terme.

La variation du niveau général des prix n'aura d'effet que lorsque, pour différentes raisons, les sommes versées sont rigides. Si, par exemple, les salaires versés ne peuvent pas baisser pour des raisons légales ou contractuelles, la déflation augmente le pouvoir d'achat des salariés. L'effet sur l'économie générale sera variable selon que les entreprises peuvent ou non offrir à leurs salariés cette hausse de pouvoir d'achat, ce qui dépendra de la variation des volumes vendus et des gains de productivité.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Wikipedia.org
La déflation ne pas être confondue avec la désinflation :
En économie, la désinflation désigne une réduction de l'inflation, dans le cas où celle-ci reste néanmoins positive. Par exemple, un pays a connu une désinflation si l'inflation, le rythme d'augmentation des prix, est passée de 10 % par an à 3 % par an.

La désinflation ne doit pas être confondue avec la déflation, qui correspond à une baisse des prix pendant une période prolongée. La déflation est donc l'opposé de l'inflation, alors que la désinflation désigne une période dont l'inflation diminue.

(...)

Désinflation compétitive est un terme de vocabulaire politique, visant à présenter positivement (rendre compétitif le pays dans le cadre de la concurrence internationale) une politique de désinflation.

L'inflation augmente les prix des produits nationaux ; cela favorise les importations (dont les prix dépendent de l'inflation du pays exportateur) et gêne les exportations (qui doivent s'imposer face aux produits du pays importateur dont les prix dépendent de l'inflation locale). Il est donc gênant d'avoir une inflation plus forte que ses partenaires commerciaux et, inversement, intéressant d'avoir une inflation plus faible. Une politique de désinflation est favorable à la compétitivité des producteurs nationaux, avec tous les bénéfices économiques (comme une meilleure balance commerciale ou un moindre chômage).

(...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sinflation
[BBvideo 600,350]http://www.youtube.com/watch?v=JJpeWbpnzBo[/BBvideo]
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Lucas
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Re: La déflation

Message non lu par Lucas » 13 déc. 2014, 19:51:54

Très intéressant et instructif, notamment la vidéo.

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mordred
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Re: La déflation

Message non lu par mordred » 14 déc. 2014, 15:37:25

Tous ces intellectuels qui n'ont jamais sali leurs mains de leur vie ! J'ai travaillé dans une entreprise pendant 21 ans qui faisait 800.000 € de bénéfices avant impôts. Effort, rigueur... Ca c'est du boulot !
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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