Miró s'invite chez Maillol

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politicien
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Message non lu par politicien » 17 mars 2011, 21:13:00

Bonjour,

A découvrir, les sculptures d'un des plus grands peintres espagnols du XXe siècle.  Il faut sans cesse revisiter les peintres qu’on croit connaître. De Joan Miró, par exemple, on a rarement vu les sculptures. Peu d’expositions sur ce thème ont en effet rendu hommage à cette part essentielle de la carrière de l’artiste. Pour preuve, la dernière fois, c’était en 1974 au Grand Palais. Une rétrospective, mot qu’il n’aimait pas: "Une rétrospective est une chose morte. J’ai horreur de la mort." 1974, donc? Autant dire une date antédiluvienne, au regard de l’accélération de la marche du monde. À l’époque, Miró (1893-1983) avait assisté à la manifestation parisienne qui avait attiré les foules. Presque quarante ans plus tard, le musée Maillol, à Paris, invite le peintre sculpteur dans ses murs. Miró chez Maillol, c’est un moment de grâce et de volupté. Une découverte pour ceux qui ne connaissent que ses peintures abstraites ou surréalistes.

Maeght, une collection de 2.000 pièces
Ici, en une centaine de sculptures, 22 céramiques et 19 œuvres sur papier, Miró éclate d’une modernité fulgurante et déploie son immense poésie. Pour Isabelle Maeght, commissaire de l’exposition, "les titres de ses sculptures sonnent comme des haïkus: L’Horloge du vent, Jeunes filles s’évadant, Monument dressé en plein océan à la gloire du vent". Miró tenait très fort à ces intitulés rédigés en français et refusait même qu’ils soient traduits en espagnol pour manifester son refus du franquisme.
L’événement parisien qui ouvrira mercredi n’aurait pu avoir lieu sans les prêts de la Fondation Maeght, qui détient, presque à parts égales avec la Fondation Miró de Barcelone, la plus grande collection au monde d’œuvres de l’artiste. Près de 2.000 pièces. La petite fille d’Aimé Maeght a, elle-même, grandi au côté du peintre, qui a été partie prenante dans la construction de la célèbre fondation de Saint-Paul de Vence. "Les Miró passaient un à deux mois par an chez nous, raconte Isabelle Maeght. Il m’a appris à regarder les choses lorsque j’étais enfant. À graver un cactus, à observer un galet. Comme il travaillait tout le temps, mon père avait fait construire des ateliers où il pouvait poursuivre ses recherches pendant ses vacances. J’ai eu envie de mettre en avant ce Miró méconnu qui se met à fondre ses sculptures, qui s’émerveille de tout et de rien."

D’ailleurs, Miró disait lui-même: "Il me faut un point de départ, ne serait-ce qu’un grain de poussière ou un éclat de lumière… Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde." L’imaginaire de Miró s’empare donc du moindre bruissement de l’air, il se nourrit de particules élémentaires, de couleurs primaires et d’objets ramassés n’importe où. "Je me souviens qu’il avait composé un livre avec des vieux cartons et une balle rouge trouvée dans la rue. Mais c’est après la guerre que la sculpture prend un essor fantastique dans son œuvre. On y retrouve ses inspirations surréalistes, dada. Ces nouveaux volumes le rapprochent du figuratif. Ses sculptures racontent toutes des histoires."

Dans la grande salle du musée Maillol, ce sont les pièces les plus spectaculaires, les plus colorées qui seront montrées. On peut ainsi se perdre dans le vertige d’une Constellation de 1972, sorte de biscuit monumental sur lequel est délicatement posée une perle. Mais à l’étage, bien d’autres surprises attendent le visiteur. Comme ces petits personnages en bronze soit inspirés d’assemblages multiples, soit rappelant dans leur matière brute et leurs formes, des statuettes précolombiennes. À l’instar de ces singuliers Arc de triomphe. Mais, là encore, quelle poésie! "Je n’invente rien, tout est là", disait ce géant de Miró.
Miró sculpteur, musée Maillol, du 16 au mars au 31 juillet. 59/61, rue de Grenelle, 75007 Paris.
Ouvert tlj. Un très beau catalogue accompagne l’exposition (200p.- 165 illustrations). 35 euros.


 
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