Prix Nobel de littérature : Michel Houellebecq favori des parieurs

[johanono]

Prix Nobel de littérature : Michel Houellebecq favori des parieurs

Après deux lauréats peu connus du grand public, la poétesse américaine Louise Glück en 2020 et le romancier britannique d’origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah en 2021, l'académie suédoise récompensera-t-elle cette année une auteure ou un auteur célèbre ? Pour les parieurs, Michel Houellebecq est le favori. Verdict le 6 octobre à 13 heures.

suite

Il m'est arrivé d'essayer de lire un livre de Houellebecq. J'ai abandonné au bout de 50 pages. On pense ce qu'on veut du message politique qui transparaît : une vision assez conservatrice et réactionnaire de la société, qui ne me déplaît pas outre-mesure. Le style d'écriture, en revanche, pose problème : c'est de la crasse vulgarité, il n'y a quasiment pas une page sans qu'il parle de couille, de b...., de fellation, etc. Le mec semble très porté sur la chose. Le comité Nobel se décrédibiliserait grandement en le récompensant.

[Kadavre]

Je n'ai rien contre Houellebecq, mais je pense que le Nobel devrait revenir à Salman Rushdie.

[johanono]

Pourquoi donc ? A-t-il fait preuve de qualités littéraires particulières ?

[Kadavre]

Pourquoi donc ? A-t-il fait preuve de qualités littéraires particulières ?

Oui, c'est un grand écrivain, et en + ce serait un message fort contre le terrorisme islamique.

[johanono]

Salmane Rushdie est davantage connu pour son engagement politique que pour ses talents littéraires, qui sont réels mais peut-être pas au point de justifier un Prix Nobel de Littérature.

Si on veut un message fort contre le terrorisme islamiste, autant lui décerner le Prix Nobel de la Paix.

Si on lui décerne le Prix Nobel de Littérature, alors ça revient à politiser ce Prix, qui n'est pas fait pour ça.

[Kadavre]

Salman Rushdie est d'abord un écrivain, et le seul Nobel qui puisse lui convenir, c'est celui de littérature.
Le Nobel a déjà récompensé des auteurs engagés politiquement [Sartre, Soljenitsyne ...]

[Yakiv]

Tant sur le fond que sur la forme, je n'arrive pas à croire à un Nobel Houellebecq.

[les orteils]

Il m'est arrivé d'essayer de lire un livre de Houellebecq. J'ai abandonné au bout de 50 pages. On pense ce qu'on veut du message politique qui transparaît : une vision assez conservatrice et réactionnaire de la société, qui ne me déplaît pas outre-mesure. Le style d'écriture, en revanche, pose problème : c'est de la crasse vulgarité, il n'y a quasiment pas une page sans qu'il parle de couille, de b...., de fellation, etc. Le mec semble très porté sur la chose. Le comité Nobel se décrédibiliserait grandement en le récompensant.

Pour avoir lu plusieurs Houellebecq, il n'y a pas dans les 50 premières pages et à fortiori au-delà, de crasse vulgarité. Le sexe n'est pas absent de ses ouvrages mais reste marginal. Il a un grand talent de narrateur et un style brillant, il porte un regard acéré sur notre société mais nous ne sommes pas obligés de partager ses points de vue : Céline aussi est un grand écrivain !
Rien à voir avec Virginie Despentes : j'ai réussi à finir Vernon Subutex, elle a donc un certain talent mais je n'ai pas eu envie de lire les autres : elle est clairement portée sur "la chose" comme tu dis mais avec vulgarité et n'a pas le dixième du talent de Houellebecq.
Maintenant, pour le Nobel, je préfère Murakami : lui aussi aime les scènes de sexe mais quelle virtuosité dans l'écriture et la narration !

[johanono]

@les orteils :

Il y a effectivement chez Houellebecq un regard acéré et plutôt pertinent sur notre société. Mais le style d'écriture, pour moi, est insupportable. Pour moi, il y a de la vulgarité à chaque page...

@Kadavre et @Yakiv :

Si on analyse la liste des lauréats du Prix Nobel de Littérature, on constate en effet qu'il y a eu beaucoup de choix assez politiques. Je ne pensais pas qu'il y avait eu autant. Et on constate que, parmi ces lauréats, l'idéologie de gauche est assez présente : Sartre, Neruda, GG Marquez, Pamuk... Si on y réfléchit bien, on constate que les sympathies idéologiques du Comité Nobel sont assez rédhibitoires, à la fois pour Houellebecq (trop politiquement incorrect) et pour Rushdie (parce qu'il ne faut pas stigmatiser l'islam).

[johanono]

Bon, nous aurons un lauréat français, mais il ne s'agit pas de Houellebecq, mais d'une lauréate : Annie Ernaux.

Je ne connaissais pas. A la lecture de sa fiche Wikipédia, on s'aperçoit que c'est une gauchiste pure et dure, favorable à Jean-Luc Mélenchon et à Houria Bouteldja, et anti-israélienne.

Sa désignation est donc tout à fait conforme à l'idéologie habituelle du Comité Nobel.

[Kadavre]

Décevant, mais pas étonnant.

[johanono]

J'avais oublié la politisation du Prix Nobel de Littérature. Dans mon esprit, seul le Prix Nobel de la Paix était politisé.

Réflexion faite, Houellebecq ne peut pas avoir le Prix Nobel de Littérature : non pas à cause de son style d'écriture, mais bien à cause de son message politique trop politiquement incorrect.

[les orteils]

Je n'ai jamais eu envie de la lire. Dans le style autobiographique transfuge de classe j'ai lu un seul Edouard Louis. Virtuose de l'écriture tout comme Ernaux je suppose mais je n'aime pas le nombrilisme exacerbé. Chez Louis aussi il est question de sexe, mais pas plus que chez Houellebecq ou Murakami, je ne vois de vulgarité alors que j'en vois chez Despentes : ce doit être assez subjectif...
Quant à la politisation, je ne sais pas : Gide, Mauriac, Modiano...rien qui aurait empêché Houellebecq de l'obtenir mais je me trompe peut-être.

[Yakiv]

Décevant, mais pas étonnant.

Pourquoi décevant ?

[Kadavre]

Décevant, mais pas étonnant.

Pourquoi décevant ?

Parce qu'Annie Ernaux, quelles que soient ses qualités, n'a pas le panache de Rushdie, ni même de Houellebecq. On est un cran au-dessous. C'est vraiment dommage que le Nobel ait raté cette occasion de récompenser Salman Rushdie.