Le magazine britannique Restaurant a livré lundi 28 avril son classement des 50 meilleurs restaurants du monde (« World's 50 Best Restaurants »). La table danoise Noma, à Copenhague, y a récupéré son titre, qu'elle avait perdu en 2013 au profit du restaurant espagnol El Celler de Can Roca.
Il n'y avait guère de chance qu'un cuisinier français s'impose cette année. Cela n'est jamais arrivé depuis la première édition de ce palmarès en 2003. Cinq tables seulement peuvent s'honorer de s'être hissées en tête du classement : The French Laundry, en Californie (2003, 2004), The Fat Duck, en Grande-Bretagne (2005), El Bulli, en Espagne (2006, 2007, 2008, 2009), Noma, au Danemark, et (2010, 2011, 2012), et enfin El Celler de Can Roca, à Gérone en Espagne. (...)
Pourtant, la cuisine hexagonale n'est pas si maltraitée que cela. Sur le podium en 2014, cinq restaurants français ont été distingués, ce qui fait de la France le pays le mieux représenté, à égalité avec les Etats-Unis. Si l'on regarde l'ensemble des restaurants distingués depuis la première édition du classement, en 2003, la France est même de loin le pays qui aura recueilli le plus de suffrages. (...)
Pourtant, indéniablement la place réservée aux chefs hexagonaux par le jury se réduit d'année en année. De quinze tables référencées en 2004 (dont cinq parmi les dix premières places), on est donc passé à seulement 5 en 2014, trois fois moins. Dans le même temps, le classement a fait entrer dans son giron les cuisines du Mexique, de la Thaïlande et du Pérou, notamment...
Le Monde
La gastronomie française n'est pas dans son assiette
Il paraît que manger dans des restaurants français, c’était mieux avant. Deux articles publiés dans des médias américains le disent à quelques semaines d’intervalle. D’abord, un journaliste de Newsweek affirmait début juin que, lors de son dernier séjour en France (d’une durée de deux semaines), il n’avait pas mangé une seule fois un plat qui l’avait marqué ou qui soit «décent».
Fin juillet, c’est le critique gastronomique du New York Times, Mark Bittman, qui explique qu’il lui faut tester trois restaurants pour en trouver un bon à Paris. (...) Symptôme de ce malaise pour Mark Bittman, le label «fait maison». Ainsi, il suffit de cuisiner les ingrédients dans sa cuisine de restaurant pour pouvoir le mentionner sur la carte. Des crevettes ou des légumes surgelés peuvent tout à fait être «fait maison» selon le décret qui instaure ce label, à l’exception des frites –les pommes de terre doivent être pelées sur place. Selon lui, même la chaîne de sandwicherie Prêt-à-manger pourrait mettre cette mention sur ses sandwichs puisqu’ils sont faits dans le magasin le jour-même.
Slate.fr
Bien entendu, il faut se méfier de ce genre d'articles alarmistes. Toutefois, le critique gastronomique n'a pas tort de considérer que le label "fait maison" est symptomatique du recul de la qualité française. Un autre article étranger - que je n'ai pas retrouvé - faisait également état des baguettes de moins en moins bonnes, de moins en moins croustillantes : il regrettait que les Français préféraient désormais (sans doute pour une question d'argent aussi) des baguettes à moitié cuites ou même le pain de mie (ça, c'est peut-être aussi symptomatique d'une France qui vieillit, qui devient progressivement édentée).