Le commentaire d'un chef d'orchestre, relayé par Slate, trouve justement que les hymnes nationaux sont "musicalement pauvres" :
Nicolas Chalvin a été un peu chauvin à l'écriture de son Top 10 mais il pose les bons constats : rares sont les hymnes nationaux qui rendent hommage au peuple, la plupart personnifient la nation. J'en ai personnellement écouté quelques-uns. L'hymne russe n'est pas mauvais, quoiqu'un peu pompeux. L'hymne allemand est très efficace, tout comme celui de l'Italie. L'hymne de l'Uruguay est plutôt original et a suscité mon intérêt, je le trouve également très léger mais plutôt mélodieux :On a demandé à un chef d'orchestre d'écouter les 32 hymnes nationaux du Mondial. Voici ses choix. - Slate.fr
A cause d'une sono défaillante lors de France-Honduras, on n'a pas encore pu se délecter de l'ensemble des hymnes des qualifiés pour la Coupe du monde. Nicolas Chalvin, si: et cela a été une rude épreuve pour le directeur musical de l’Orchestre des pays de Savoie que de lire les 32 partitions en question… «Je n’ai pas eu de révélation, rien entendu de génial», euphémise-t-il.
A l’exception (on y reviendra) de Joseph Haydn, il n’y pas eu beaucoup de grands compositeurs mis à contribution pour exalter l’orgueil national. L’histoire retient à peine Hanns Eisler, à qui l’on doit l’hymne de la RDA (1949-1989) –on se dit qu’il aurait mieux fait de s’abstenir.
Premier constat : les hymnes nationaux, ce n’est pas toujours de la bonne musique. On s’en doutait, mais c’est encore mieux lorsque c’est l’oreille du spécialiste qui le dit. « C’est un peu pauvre quand même… Il ne s’agit pas d’aller chercher midi à quatorze heures! Ça doit être efficace, facilement mémorisable. Parce qu’il faut que ce soit repris par les foules. » D’où une légère réticence face à ces airs, qui expriment « une certaine forme de populisme ». Nicolas Chalvin n’aime guère les hymnes «à la gloire de». On célèbre « Dieu, une Nation, un souverain… Et rarement le peuple. C’est aussi ce qui fait que j’aime La Marseillaise ! ».
Les hymnes sont-ils tous marqués par leur pays d’origine ou bien se ressemblent-ils? La réponse n’est pas si évidente. Ainsi de la Suisse, dont «l’hymne est vraiment en rapport avec l’identité du pays. Il est très terrien, pas démonstratif». Un patriotisme non ostentatoire qui correspond bien aux placides Helvètes.
Il y a également les marches, comme pour l’Angleterre ou les Pays-Bas : « C’est d’une efficacité redoutable dans un stade, mais c’est basique. Pierre Boulez disait que lorsqu’on parle de marches militaires, on ne peut pas parler de musique. C’est un rythme qui a quelque chose à voir avec le fascisme… comme la musique techno ! »
Les hymnes en provenance d’Amérique du Sud se ressemblent beaucoup, ne serait-ce que par les paroles, avec des «libertà» et «patria» qui reviennent souvent, mais aussi par leur filiation évidente avec la musique méditerranéenne. Ainsi du Brésil et de l’Uruguay, l’hymne de ce dernier évoquant immédiatement la verve de Rossini : « C’est un peu un succédané d’influences espagnoles ou italiennes. Cela évoque la légèreté des opérettes, ou plutôt de certains opéras de Donizetti... » (...)
Les hymnes africains? Paradoxalement, ils trahissent l’influence du passé colonial. Pour le Nigéria ou le Ghana, par exemple, « on devine l’envie de se faire un hymne qui soit comme God Save the Queen… ».
Le top 10 de Nicolas Chalvin
1. France
2. Allemagne
3. Italie
4. Angleterre
5. Croatie
6. Suisse
7. Belgique
8. Brésil
9. Uruguay
10. Grèce
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Et vous, quels sont les hymnes que vous préférez ?