Jacques Chirac est mort

[johanono]

Ah oui, il avait été condamné. Au temps pour moi. Cet épisode m'avait échappé.

[Baltorupec]

Un président plus que médiocre et corrompu mais qui a évité de nous foutre dans le bordel de l'Irak, à peu près tout ce que j'en retiens. Il a été le premier président dont je me suis souvenu, puisque j'étais trop jeune pour me souvenir de Mitterrand.

[Golgoth]

Un personnage ambigu, complexe et inconstant politiquement mais qui parfois a su se transcender pour l'intérêt général. RIP.

[Nolimits]

"J'apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson que les limitations de vitesse"
Une autre époque...

[Spartiate]

Il était quelque part le parfait avatar du gaullisme : connivences importantes entre l'Etat et le monde des affaires, jacobinisme, conservatisme institutionnel, gouvernance opaque, culte du chef, grandes envolées lyriques nationalistes pour la forme...

[Cheshire cat]

Giscard a enterré de Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Chirac.
Il les enterrera tous !

[Nolimits]

Mort de Jacques Chirac : Emmanuel Macron va annoncer une journée de deuil national
Emmanuel Macron va annoncer une journée de deuil national, comme l'avait fait l'ancien chef de l'État à la mort de son prédécesseur, François Mitterrand, en 1996.

E1- ICI
Mitterrand, Chirac, qu'on aime ou pas, c'était des sacrés bonhommes. J'ai pas l'impression que les suivants auront la même aura : Sarko...Hollande (Lol...)...Macron...

[Baltorupec]

Je pense d'avantage que le pays était dans une situation moins calamiteuse donc moins tendu envers ses politiques.

Chirac aujourd'hui aurait été bien plus haï et puis il peut remercier les guignols.

[Spartiate]

Mitterrand aurait pu être un personnage de roman. C'était le président le plus intelligent qu'on ait eu et en plus, il a cassé sa pipe avant que les ennuis arrivent. Après, qu'on me comprenne bien, intelligent ne signifie pas agissant pour l'intérêt commun.

Chirac n'est par contre pas vraiment un personnage de roman...

[Baltorupec]

@Spartiate Plutôt de Veaudeville

[Baltorupec]

En tout cas, Giscard a déjà enterré deux de ses successeurs, je me ferais du soucis à la place de Sarkozy.

[politicien]

Emmanuel Macron : «Nous perdons un homme d'Etat que nous aimions autant qu'il nous aimait»
Le chef de l'Etat s'exprime depuis l'Elysée après le décès de Jacques Chirac. "C'est avec beaucoup de tristesse et d'émotion que je m'adresse à vous ce soir. Le président Jacques Chirac nous a quitté ce matin. Nous perdons un homme d'Etat que nous aimions autant qu'il nous aimait", a-t-il déclaré.

Jacques Chirac «incarna une certaine idée de la France»
Le président de la République salue Jacques Chirac, "qui a su représenter la nation dans sa diversité". "Cet enfant de Corrèze qui était heureux en France, à Paris comme en province. Le président Chirac incarna une certaine idée de la France", note Emmanuel Macron.

Selon le président, l'ex-chef de l'État a "veillé à l'unité, la cohésion" et a protégé la France "contre les extrêmes et la haine". Il félicite son discours du Vel d'Hiv, et se souvient d'un homme qui a su rendre la France "indépendante et fière", "capable de s'élever contre une intervention militaire injustifiée, mettre un terme aux guerres dans l'ex-Yougoslavie ou œuvrer pour la paix et la sécurité au Liban". Aussi, l'ancien président a œuvré pour "une Europe plus forte, plus protectrice", fort d'une "amitié franco-allemande indéfectible".

Emmanuel Macron salue un «grand Français, libre, pétri de notre terre, amoureux taiseux de notre culture»
Le président de la République salue l'engagement écologique de Jacques Chirac, mentionnant son fameux "Notre maison brûle", "ce cri d'alerte qu'il poussa pour agir contre le réchauffement climatique ne fut pas simplement celui d'un chef d'Etat mais d'un homme parmi les hommes", selon Emmanuel Macron.

L'actuel locataire de l'Elysée a répété que Jacques Chirac, à l'initiative de la création du musée qui porte son nom, aimait "les arts", et pas seulement l'art occidental. "Le combat de sa vie fut celui du respect des différences et du dialogue des cultures", a-t-il indiqué. Ainsi, Jacques Chirac "n'est pas seulement pleuré par notre pays,il l'est aussi en Europe et sur le beau continent d'Afrique, qu'il aimait tant", a poursuivi Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a encore salué en Jacques Chirac "un grand Français, libre, pétri de notre terre, amoureux taiseux de notre culture". Il "était un grand Français", "lui qui attirait la sympathie de l'agriculteur et du capitaine d'industrie", "il aimait les Français, pour les saluer, leur parler, leur sourire, les embrasser. Les plus humbles, les plus fragiles, les plus faibles furent sa grande cause".

«Jacques Chirac entre dans l'Histoire»
"Il y a près d'un quart de siècle, par votre choix, vous avez inscrit le destin de Jacques Chirac dans la lignée de ceux qui ont dirigé votre pays", poursuit Emmanuel Macron, saluant le respect que fit l'ex-président de "chacun de ses prédécesseurs". "Notre pays est fait de ces transmissions qui nous dépassent", relève-t-il. "Nous avons pour Jacques Chirac ce soir de la reconnaissance. Il fit tant pour notre nation, nos valeurs, la fraternité et la tolérance. Il eut notre République chevillée au corps tout au long de sa vie", ajoute-t-il.

Notifiant sa "liberté", sa "personnalité", Emmanuel Macron félicite "l'amour de la patrie", et "l'ouverture à l'universel" de Jacques Chirac. "Je veux, en votre nom, dire à Mme Chirac notre amitié et nos respects, dire nos condoléances à sa famille, ses amis et ses proches", déclare le président.

Et de conclure : "Mes chers compatriotes, portons en nous cette part de notre histoire qui l'accompagne, conscient de notre dette à son égard. Fort de ce qu'il nous a légué. Il entre dans l'Histoire et manquera à chacun d'entre nous désormais".

(...)

http://www.lefigaro.fr/politique/2019/0 ... t-mort.php

[Hector]

Il convient de faire le bilan de quarante ans d'action politique.

En tant que ministre de l'agriculture, il a orienté l'agriculture française dans une logique intensive et productiviste, logique qui a conduit à une diminution drastique du nombre d'agriculteurs et à de multiples scandales écologiques et sanitaires.

Issu de la famille gaulliste (donc souverainiste et conservatrice), il a trahi Chaban pour faire élire le très centriste et européiste Giscard, puis a trahi Giscard pour faire élire le très socialiste Mitterrand.

Il a approuvé les différents traités européens ayant contribué à démanteler la souveraineté de la France au profit d'une entité souverainiste acquise au libre-échange. Le gaulliste qu'il était s'est complètement renié sur ce point.

C'est son gouvernement qui, en 1976, a autorisé le regroupement familial en France. A ce titre, il porte une énorme responsabilité dans l'immigration de masse que connaît la France depuis.

De façon plus générale, il a bel et bien contribué au reniement idéologique de la droite gaulliste et souverainiste, devenue sous sa houlette une droite très centriste, acquise au libre-échange, à l'Europe supra-nationale, et au communautarisme. Pseudo-homme de droite ayant cédé à tous les reniements, il porte une grande part de responsabilité dans la situation actuelle du pays.

On pourra aussi évoquer sa moralité. Ce ne sont plus de casseroles qu'il avait, mais un magasin de quincaillerie. Et finalement, il sera mort sans avoir été jugé.

Reste le non à la guerre en Irak. C'est bien, mais ça fait un peu court, à l'heure de juger quarante ans d'action politique.

Mais après tout, on s'en fout de tout ça, hein... Le principal est ailleurs : c'était un mec sympa. Beaucoup de Français ont aujourd'hui la nostalgie de ce type : ils oublient son bilan (très mauvais) et retiennent de lui l'image du mec sympa. Cette distorsion entre les actes politiques et la perception que les Français en ont me renforce dans la conviction qu'après tout, les gens ont la classe politique qu'ils méritent.

Peut-être correspond-il finalement à ce que veut une majorité de Français : un président sympa, qui les comprend, et qui surtout n'engage pas trop de réformes, parce qu'il ne faut pas les bousculer dans leurs habitudes et leurs corporatismes.

C'est rudement dit. J'ai voté 5 fois Chirac en tout dans ma vie : 1988 (2 tours), 1995 (2nd tour), 2002 (2 tours), et en fait 5 fois parce que ces adversaires étaient bien pires, et parce que Chirac était un des leaders incontestés de ma famille politique. Mais le réalisé de sa carrière politique est mauvais et souvent catastrophique.

1974: il trahit Chaban pour Giscard
1976: il abandonne Giscard
1981: il finit de trahir Giscard
1986: il manque de courage et renonce à mettre la pression sur Mitterrand. Néanmoins ces 2 années à Matignon seront vigoureuses sur le plan économique( c'est l'époque de Thatcher et Reagan)
1991: il fait voter Maastricht in extremis, les souverainistes la haïssent depuis
1995: il se fait élire sur le malentendu de la "réduction de la fracture sociale. Ensuite, il jete Mademin aux chiens et abandonne la bataille face aux grèves alors que Juppé avait tenu bon et que les syndicats étaient au bout du rouleau
1997: dissolution non justifiée, on se retrouve avec Jospin, le PACS, les 35 heures et le quinquennat, chouette
2002: il manoeuvre, arrive à éliminer Jospin le 21 avril 2002 et à envoyer Le Pen au 2nd tour. Il nous inflige la Charte de l'Environnement et le principe de précaution. Il renonce à flinguer es 35 heures, et passe son temps à ennuyer l'ambitieux Sarkozy.

On peut ajouter à cela les affaires de la Mairie de Paris, qui lui vaudront une condamnation tardive.

Bref, Chirac fut peu loyal envers ses amis et alliés, peu scrupuleux et peu éthique. Sa popularité est peu justifiée. Mais il y a eu bien pire dans l'histoire de la Vième République avec Mitterrand ou Hollande, alors Chirac était presque un bon gars ...

[signora]

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.
Jacques Chirac.

Je n'ai jamais été chiraquienne mais, visiblement, je suis moins sévère avec lui que beaucoup d'entre vous.
J'aimais bien cet homme dans toute sa complexité, ses exces, ses fragilités, et, des comme ça, nous n'en reverrons pas.
Une autre époque !

[Snark]

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.
Jacques Chirac.

Très belle citation ... suivie d'aucune action et forcément d'aucun résultat .
Vous pouvez me décrire l'action écologique de Chirac ?
En cela Macron est le digne successeur de Chirac avec son hashtag #makeourplanetgreatagain ,
ses blablas écolos suivis de rien et ses invitations à aller manifester ailleurs .

Une époque dont il serait temps de changer .