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par johanono » 11 nov. 2012, 22:06:43
En effet, avant de débattre de l'assistanat, il conviendrait de définir cette notion.
Florian évoque les chômeurs professionnels, c'est-à-dire les gens qui vivent des allocations sans faire l'effort de chercher du boulot. Dit comme ça, l'assistanat semble assez facile à définir. Mais en pratique, comment savoir si telle ou telle personne est une assistée ou pas ? Bien sûr, on a tous en tête quelques exemples caricaturaux avec des personnes qui touchent les allocations chômage tout en menant un grand train de vie, ou des personnes qui touchent le RSA auprès de 10 caisses de Sécurité sociale différentes, ou les immigrés polygames qui touchent les allocations familiales pour 15 enfants. Mais ce sont là des exemples caricaturaux.
Florian, les exemples que tu donnes sont caricaturaux. Dans la réalité de la vraie vie, il est généralement assez difficile de savoir si telle ou telle personne est assistée ou pas. Par exemple une personne peu qualifiée, qui est au chômage, qui envoie des lettres pour candidater à des emplois, et qui se contente d'attendre une réponse, sans jamais relancer les employeurs, bref, une personne qui semble sincèrement chercher du boulot mais qui ne semble pas très vigoureuse dans sa recherche d'emploi : cette personne-là est-elle une assistée ou pas ? Autre exemple, une personne peu qualifiée, qui a un travail à temps partiel, qui touche quelques allocations telles que le RSA, et qui ne cherche pas d'autre emploi, ou bien qui refuse un emploi qu'elle estime trop éloigné de là où elle travaille déjà : cette personne est-elle une assistée ou pas ? On s'aperçoit que dans la réalité de la vraie vie, l'assistanat est une notion assez subjective, dont les critères sont très difficiles à définir. Où commence et où s'arrête l'assistanat ? Où placer le curseur ? Difficile à dire.
Derrière la dénonciation de l'assistanat, il y a l'idée qu'il faudrait sucrer les allocations aux assistés, et préserver les aides sociales pour ceux qui sont en difficulté sociale. Mais comment apprécier si une personne est assistée ou pas ? Les agents de la Sécurité sociale viennent faire des contrôles occasionnels, ils ne peuvent pas suivre chaque chômeur isolément pendant des journées entières. En résumé, l'opposition entre les assistés et les personnes vraiment en difficulté est totalement manichéenne et très difficile à appliquer. Il semble totalement utopique de croire qu'on pourra retirer les allocations aux assistés tout en continuant à aider les personnes qui le méritent.
C'est notamment pour ça que je suis partisan de l'allocation universelle. Une telle allocation est inconditionnelle, le bénéfice de cette allocation n'est donc pas soumis à la question de savoir si telle ou telle personne est vraiment au chômage ou cherche vraiment activement un emploi, donc il ne peut pas y avoir de fraude ou d'abus.