Baltorupec a écrit : ↑05 août 2020, 21:23:05
@wesker
Interroger la démographie, c'est un peu vague. On fait quoi, on bombarde les pays qui ont trop d'enfants ? Je comprend bien que ce n'est pas votre vision des choses, mais la limitation des naissances ne peut s'opérer actuellement que dans le contexte d'un régime totalitaire tel en République Populaire de Chine. Deuxièmement, cela voudrait dire rentrer en conflit avec les pays qui refusent de se plier à la règle, et je doute fortement que tous les pays se plieront volontiers au limite des naissance.
Concernant les décroissants, à ma connaissance, il y a bien des hypocrites, mais aussi un certains nombre de personnes qui vivent un mode de vie plus minimaliste.
Je vais essayer de faire une métaphore :
Il y a un lac, c'est la seule source de subsitance du coin, et les pêcheurs en tirent 1000 kilos par an. Il y a des sources assez valables, qui disent, qu'à ce rythme, il n'y aura plus de poisson.
Un décroissant, il déclare qu'il vaut mieux diminuer le tirage à 500 kilos par ans pour permettre à la ressource en poisson de se maintenir. Alors, on peut dire que c'est injuste, car les habitants avant pouvaient manger deux fois plus de poissons, peut être, mais si l'on pense comme un décroissant, 500 kilos par ans, c'est mieux que 0.
De plus le décroissant peut considérer que grâce à de meilleurs techniques de découpages du poisson (meilleure mise en valeur des ressources), on peut tirer 400 kilos d'alimentation, pour 600 kilos quand on pêche 1000 kilos de poissons. Alors certes une diminution finale des ressources, mais pas aussi marquée à ce que l'on s'attendrait.
Vous parlez comme si qu'il y avait une forme de droit moral à avoir un niveau élevé de consommation. Il n'y en a pas. On consomme au niveau de ce que l'on arrive à produire. Hors, ces capacités de productions sont en danger. Il y a tout de même un problème qui me semble que l'on est bien trop abruti de divertissement. C'est quelque chose qui arrive plusieurs fois dans l'histoire, ou une partie de la population était bien trop occupée à se divertir plutôt que d'affronter les problèmes. Evidemment, on peut penser à l'empire romain, mais la cours versaillaise en est un excellent exemple aussi.
Si l'on se place dans l'état d'esprit décroissant, ne plus avoir la télé, la voiture puissante et les voyages en avions, c'est sacrifier une phalange de l'auriculaire plutôt que devoir couper le bras au niveau de l'épaule.
Personnellement, je me sens encore faire partie des jeunes, même si ce n'est plus pour très longtemps, et me priver un peu pour assurer ma subsistance sur le long terme n'est pas ce qui m'effraie le plus. J'essaie d'être décroissant dans ma vie quotidienne, clairement, je suis très loin d'être parfait.
La décroissance me parait plus comme une forme de placement. Je préfère devoir me contenter d'un peu que devoir faire avec presque rien.
A mon sens, il y a trois fondements à la pensée décroissante :
_ Le mode de vie actuel n'est pas durable, et les dégâts provoqués actuellement mettent gravement en danger la pérennité de la civilisation actuelle, voir de l'humanité.
_ Le progrès technologique ne nous sauvera pas. Ce second postulat est soit vu comme une certitude, soit comme une forte probabilité.
_ Consommer moins ne veut pas forcément dire être malheureux. Evidemment, derrière il peut y avoir parfois une forme de messianisme vert derrière cette pensée, de s'imaginer un nouvel Eden dans lequel on vivra tous en harmonie, un peu niais.