albert » 11 Fév 2014, 14:41:52 a écrit :Cheshire cat » 11 Fév 2014, 14:31 a écrit :albert » 09 Fév 2014, 23:19:04 a écrit :(...)
Il faudrait également qu’il soit interdit aux dirigeants de passer outre le verdict d’un référendum et interdire durant un laps de temps (10 ans par exemple) de reposer la même question aux électeurs. Car ce n’est pas tout de permettre le référendum, encore faut-il que les résultats soient respectés !
(...)
Idée à laquelle je ne peux que m'opposer de la façon la plus véhémente !
La force de la démocratie réside en particulier dans le fait qu'il est facile de revenir sur une décision quand elle s'avère mauvaise.
L'infaillibilité, c'est bon pour les papes !
Est-ce que la force de la démocratie selon vous, c’est ce que nous avons vu au cours des dernières années ? C’est-à-dire des peuples qui disent non à un traité, et les dirigeants qui leur reposent la question X fois jusqu’à ce qu’ils répondent oui. En revanche s’ils disent oui, on ne leur repose plus la question…
Pas du tout d'accord !
A quoi sert de consulter le peuple, si, au final, qu'and l'élite que celui-ci a "mal" voté, elle peut décider de faire comme elle veut ?
Le pouvoir donné au peuple, c'est la définition de la démocratie.
Le pouvoir donné au peuple quand celui-ci "choisit bien", c'est de la fausse démocratie, c'est l'illusion de la démocratie, l'illusion de faire croire que le peuple choisit!
Mais j'avoue que c'est ultra intelligent, c'est la manipulation à son plus haut degré, à son paroxysme.
Ce genre de "faux choix" me fait penser à une anecdote concernant ma vie professionnelle (je sais, ça n'intéresse personne, désolé de vous faire subir ça
)
Mes directeurs m'avaient proposé de changer de service, m'assurant que le projet sur lequel ils voulaient me faire travailler était bon pour moi et m'assurait de belles perspectives en terme d'expérience. Ils m'avaient laissé deux jours pour faire mon choix. Suite à quoi ils m'ont consulté pour connaitre mon choix. je leur ai dit qu'après mûre réflexion, je préférais rester dans le service où j'officiais déjà. Ils m'ont répondu "Ecoute, non, tu ne peux pas rester, il faut quand même que tu partes dans l'autre service". Je leur ai demandé si c'était un ordre, ils m'ont répondu que "oui". A cela, je suis reparti en leur disant, assez agacé, que ce n'était pas la peine de me poser la question si en réalité il n'y avait pas de choix et qu'il avaient déjà décidé de ce qu'ils voulaient faire de moi.
Suite à cet épisode, j'ai compris ce qui s'était passé. C'était un management très malin. En posant une question fermée (donc réponse par oui ou non), les managers avaient une chance sur deux (ce qui est énorme en terme de probabilités) que mon choix correspondent à leur décision. Si ça avait été le cas, ils seraient passés pour des managers très à l'écoute, qui laissent le choix aux employés, et je n'aurais jamais su qu'il s'agissait d'un "faux" choix.
Désolé, mon anecdote est longue, j'ai juste pris un exemple issu de mon expérience pour montrer comment un référendum peut faire arriver au même résultat, et surtout comment il peut donner les mêmes apparences de "liberté" de choix.
Si la France avait voté "Oui" au référendum de 2005, le pays aurait donné l'image d'un pays ouvert à consulter son peuple sur des sujets essentiels (l'Europe en est un).
Le fait que le "Non" l'ait emporté a dévoilé la triste réalité. Si le vote ne plait pas au pouvoir, le pouvoir peut "forcer" la décision inverse (ce qui s'est produit avec le mini-traité signé par Sarkozy).
Je suis absolument contre ça.
1) Soit le pouvoir décide de ne pas consulter le peuple, et là il fait ce que bon lui semble (tout en respectant évidemment les procédures pour tenter de faire adopter des lois).
2) Soit il choisit de consulter le peuple, MAIS DANS CE CAS, il DOIT se conformer à l'avis du peuple !
Sinon, on retombe dans le schéma explicité par mon exemple, à savoir un "faux choix" où on faire croire au peuple qu'il a vraiment le choix (alors qu'il n'en est rien).
La finesse de ce genre de manoeuvre est assez diabolique si on y pense bien !
Avoir une chance sur deux de faire croire qu'on laissait un choix absolument libre, c'est énorme!