Cette semaine une nouvelle question, elle porte sur François Hollande après sa conférence de presse, voici deux extraits d'articles :
Au cours de sa troisième conférence de presse, le chef de l'État a acté l'orientation réformiste de son action, au risque de froisser à gauche.
Drôle d'après-midi, mardi, sous les lambris de l'Élysée. Cette conférence de presse, la troisième du quinquennat, sans doute la plus attendue, devait marquer la deuxième étape d'une offensive lancée le 31 décembre, pour les vœux aux Français. Ce rendez-vous a pris des allures de vaste théâtre, où le moindre mouvement de visage du président, empêtré dans la nasse d'une vie privée tumultueuse, était scruté, commenté, par un public composé de près de 600 journalistes du monde entier mais aussi du gouvernement au grand complet, ou presque.
II est 17h20, François Hollande vient de terminer un long propos liminaire, dans un silence de plomb. Aussi lourd, compact, que les rideaux de velours pourpre de la salle des fêtes de l'Élysée. Président de l'Association de la presse présidentielle, Alain Barluet pose la première question: «Valérie Trierweiler est-elle encore première dame de France?» Le président se mord les lèvres, boit une gorgée d'eau. «Je comprends votre question et suis sûr que vous comprendrez ma réponse», commence-t-il, la voix blanche. «Les affaires privées se règlent en privé (…) Ce n'est donc ni le lieu ni le moment de le faire», poursuit Hollande, qui promet de clarifier la situation du couple présidentiel avant son voyage aux États-Unis, le 11 février. Avec cette réponse pesée au trébuchet, le président a fait redescendre la pression, même s'il a dû répondre encore à plusieurs questions autour des révélations de Closer (lire ci-dessous). Une fois le sujet purgé, Hollande a contre-attaqué sur le fond, confirmant la tonalité de ses vœux.
Le 31 décembre, le président avait surpris en dénonçant les «abus» et «excès» de la Sécurité sociale, tendant la main aux patrons, et plaidant pour des économies drastiques et une baisse des impôts. Plus tard, lors de ses vœux aux corps constitués, il avait poursuivi dans la même veine, dénonçant un État «trop lourd, trop lent, trop cher». Mardi, Hollande a confirmé ce virage rhétorique. Il a même franchi un pas supplémentaire, acceptant pour la première fois de se définir comme social-démocrate. «J'avais dit que je restais socialiste (en novembre 2012, NDLR). J'ai été élu avec l'appui du PS, de la gauche (…) Suis-je un social-démocrate? Oui!» C'est dit, c'est fait. La petite histoire retiendra que le président a fait son «coming out» ce 14 janvier. Ce qu'il se refusait absolument à faire depuis son arrivée à l'Élysée. Plus tard, il est revenu sur le sujet, multipliant les qualificatifs: «socialiste, réformiste, réaliste, patriote», a-t-il énuméré, tout en niant confesser la moindre idéologie. «C'est de l'avenir de France qu'il s'agit.»
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S'il s'assume désormais sur le plan doctrinal, Hollande s'est montré également plus offensif, plus tranchant, parfois martial dans le ton. Mais sur le fond de la politique conduite, il a nié tout virage, reconnaissant toutefois une «accélération sur le même chemin». Tout au long de sa conférence de presse, qui a duré deux heures trente, il a justifié la nécessité de passer à la vitesse supérieure dans «la bataille pour l'emploi». Car si les premiers résultats sont là, a-t-il assuré, ils restent «fragiles». D'où le pacte de responsabilité, dont il a défini les contours et vanté l'ambition: «Un grand compromis social. Le plus grand depuis des décennies.»
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Dès sa prise de fonction, la politique économique de François Hollande a été marquée par le sceau de l’austérité, et ce d’emblée : le tournant de la rigueur de 1983 sans passer par la phase préalable des conquêtes sociales en quelque sorte. Dès l’été 2012, la fameuse politique de l’offre dont on nous rabat les oreilles a été mise en place. Le CICE qui se traduit par 20 milliards d’allègements de cotisations patronales, sans aucune contrepartie, et l’Accord National Interprofessionnel (ANI) n’avaient qu’un seul objectif : réduire le « coût » du travail et assouplir, c’est-à-dire démanteler, le code du travail.
Les vœux du Président de la République puis sa conférence de presse du 14 janvier marquent une accélération nette de cette politique. La suppression progressive d’ici à 2017 des 30 milliards de cotisations familiales des entreprises privées voit la satisfaction d’une très vieille revendication du patronat qui remonte à 1945. Parallèlement, la réduction de 50 milliards des dépenses publiques va se traduire par une attaque en règle contre les services publiques et les collectivités territoriales. Ces dernières sont pourtant le principal investisseur en France et totalisent près de 70% de l’investissement public dans ce pays.
Dans un article benoîtement intitulé Hollande fait-il de l’économie à la Sarkozy ?, le journaliste du Monde, Samuel Laurent, passe en revue les grands axes de la politique du gouvernement socialiste. Baisse des cotisations des entreprises, réduction de la dépense publique, emplois aidés, réforme territoriale, harmonisation fiscale avec l’Allemagne, simplification des normes tout y passe et la conclusion imparable s’impose : « force est de que, sur la politique économique, les marges de manœuvre sont ténues pour la France, qu’elle soit gouvernée à droite ou à gauche. Quant aux solutions, on l’a vu, elles sont souvent relativement semblables dans les deux camps ».
Ce décalque entre la politique menée par l’UMP et celle menée par le Parti Socialiste, attesté par les faits, est reconnu comme tel par un proche de Hollande comme Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture. Dans une interview au journal économique Les Echos, à la question qu’est-ce qui différencie une politique de l’offre de gauche d’une politique de l’offre de droite, ce dernier répond tout simplement : « La politique de l’offre n’est ni de droite ni de gauche, elle est aujourd’hui nécessaire ». Au moins c’est clair.
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La question de la semaine : François Hollande renie t-il ses promesses ?