François Hollande renie t-il ses promesses ?

[PatJol]

Hollande a tenu grosso modo ses promesses.
Même sur les retraites, où il n'a pas parlé d'un retour à l'age légal de 60 ans pour tout le monde.

[Nombrilist]

Hollande n'a jamais dit qu'il organiserait une baisse généralisée des salaires.

[Lucas]

La question est intéressante, car très clairement durant la campagne présidentielle il avait misé un programme un peu plus de gauche, mais durant les primaires il nous semblait à tous qu'il était le plus à droite avec M. Valls.

N'oublions pas que Hollande est un delorist et donc très clairement ses positions aujourd'hui ne me choquent pas, je crois plutôt qu'il est pragmatique.

[Jeff Van Planet]

Hollande n'a jamais dit qu'il organiserait une baisse généralisée des salaires.

Il n'y à pas baisse des salaires dans le sens où le net ne change pas. Bien sûr le salaire complet, lui baisse, mais il fallait le faire.

[freeze]

il va bien falloir payer a la place des entreprises tu ne crois pas ?
qui va payer selon toi ?
^^

[albert]

La loi Florange de retour à l'Assemblée : que reste-t-il du texte d'origine ? (interview de Jacques Sapir)

Quelles sont les principales modifications apportées au texte d'origine ?

Jacques Sapir : Fondamentalement, le projet de loi évacue la possibilité d’une nationalisation, fait du juge de commerce le pivot d’une procédure contradictoire où chaque partie devra présenter ses arguments, et renforce les moyens de recherche d’un repreneur. C’est, bien évidemment, très en retrait sur l’idée initiale, et cela n’a plus grand chose à voir avec le projet initial. Le nouveau projet aura en fait peu d’impact sur des situations comme celles de Florange. Par contre, et c’est une innovation importante qui est introduite sans qu’on s’en aperçoive, un juge devient désormais l’interlocuteur principal des salariés et de l’entreprise. C’est une rupture avec la tradition de l’Europe continentale où le pouvoir politique s’entremettait, avec la légitimité que lui conférait l’élection et la représentation de la Nation, dans des conflits sociaux. On ne le remarque pas assez, mais ce projet de loi « américanise » notre droit et notre pratique en ce domaine.

(...)

Quel sort est réservé à la proposition présidentielle "quand une grande firme ne veut plus d'une unité de production et ne veut pas non plus la céder, elle a l'obligation de la vendre" ?

De fait, il n’en reste rien. François Hollande a enterré sa « promesse », et il a capitulé devant les patrons. Mais, il n’a pas fait que cela. Il aurait pu dire, et s’eut été plus honnête, que cette « promesse » était inadaptée, ou malvenue, et qu’il convenait de ne plus en parler. Mais, en transposant un mécanisme étatique, sous une forme certes très, très, amoindrie, en un mécanisme judiciaire il fait basculer notre droit et notre pratique. Si l’on met cela en perspective avec les menaces qui aujourd’hui planent sur l’inspection du travail et sur les prud’hommes, on ne peut que constater que d’une part il y a une tendance très forte à « américaniser » (ou « angliciser ») notre droit du travail et que ce gouvernement est l’un des plus réactionnaires – sous couvert de progrès – de ces dernières années. En voulant mettre le « politique » hors du jeu social, François Hollande donne raison à la conception britannique de l’Union européenne.

(...)

Mais ici, ce dont il est question, est un acte d’une immoralité profonde : on s’appuie sur une chose pour faire son contraire. Avec de telles méthodes, que l’on ne s’étonne plus que les gens soient enragés et votent pour les « extrêmes ». Les véritables incendiaires sont au gouvernement.

[Ramdams]

Silence radio d'Edouard Martin, étouffé par le PS avec de gros biffetons de ses prochaines indemnités d'eurodéputé à n'en plus savoir qu'en faire.

[Nombrilist]

De toute façon, ce mec est soit un traître, soit un abruti. Soit les deux.

"Mais ici, ce dont il est question, est un acte d’une immoralité profonde : on s’appuie sur une chose pour faire son contraire."

Méthode politique éprouvée, à droite pendant 10 ans (starve the beast), puis ensuite avec le PS.

[Lucas]

F. Hollande renie ses promesses, c'est évident il applique de moins en moins ce qu'il avait prévu, mais c'est normal il pensait en 2012 que la crise n'était pas importante, qu'il pourrait négocier avec l'Allemagne un pacte de croissance et des eurobonds.

Il s'est trompé de diagnostic, et à ce niveau de pouvoir c'est grave.

[Nombrilist]

Non non non non non. Hollande ne s'est pas trompé, il a menti. Il savait très bien qu'il ne renégocierait rien du tout. D'ailleurs, il n'a même pas essayé.

[Lucas]

Pour le pacte, c'est clair il savait bien qu'il ne renégocierait rien.