Je me permets de faire deux remarques :
bye 2 a écrit :La lecture de présentation de ce mouvement politique ( l'un des plus anciens de notre histoire et à l'origine des plus radicales affirmations/conquêtes sociales: féminisme, anticolonialisme, antimilitarisme, pacifisme,..) est peut-être un peu longue, mais lorsque j'observe et compare le volume de pages dédiées ici à des formations politiques institutionnelles qui font surtout du buzz, ou à des rubriques de chiens écrasés, j'ai ( presque ) envie de rire!
Ce n'est pas indiscret, mais si ce forum est ouvert, la grande majorité des interventions se rapporte à un certain type de société ( la nôtre ) sans explorer, réfléchir sur d'autres axes.
Je ne cherche pas forcément à pointer des solutions ( quoiqu'il en existe certaines ), et encore moins à convaincre, mais essayer de sortir la tête d'un système de gestion du capitalisme qui est ici validé.
Dès lors, ce n'est plus un lieu de débat ( ou alors, uniquement d'un point de vue formel, où toutes les tendances sont acceptées ), mais de politique politicienne.
Pour terminer, il n'y a aucune différence de fond entre la gestion sociale-démocrate et celle de la droite.
Les ED et EG ( sauf LO peut-être ) formant la force d'appoint ( étant siphonées quand besoin se fait sentir ) lors des élections.
A quoi sert réellement l'analyse( je ne dis pas qu'il ne faut pas en tenir compte, mais plutôt comme d'un épiphénomène ), des prestations de Sarkozy et consorts ?
N'est-il pas grandement temps de s'interroger sur la viabilité d'un système qui conduit inexorablement des millions de gens vers l'exclusion , la misère ? Les millions de gens vivant sous le seuil de pauvreté, ici en France, sont tous des fainéants, des parasites ?
Ou bien sont-elles ( ce peut-être d'ailleurs notre tour, demain; on a vu bien d'autres exemples de gens "installés" dsecendre de leur armoire ), des victimes désignées d'avance, dans des cases préparées, par ce système d'exclusion, qui devrait lui, être EXCLU à jamais!
Tout cela c'est le lot des espaces de discussion politique généraliste, des espaces de détente avant tout. Les gens parlent de ce qu'ils connaissent et il est patent que les courants d'idées tels que l'anarchisme restent très méconnus. Penser en dehors du cadre n'est pas vraiment inné même si cela est accessible à tout le monde. Encore faut-il y être incité, être stimulé par la nécessité de le faire. Ou même savoir que cela est possible... Ce n'est pas propre aux fora politiques d'ailleurs, c'est aussi vrai (entre autre) à l'école où les élèves ingèrent un savoir prémâché et où personne ou presque ne leur demande de réfléchir par eux-mêmes : il serait techniquement impossible de boucler les programmes et le leurre de l'objectivité d'un savoir officiel n'aurait plus aucune emprise sur les élèves. Et je ne parle même pas des médias où toute discussion est toujours très bien cadrée, sous peine de ne pas avoir lieu si cela n'était pas le cas.
Il faut quand même noter que les idées libertaires reprennent un (tout petit) peu le dessus depuis que l'Europe boit le bouillon. Même Sarko, Villepin, Bayrou & Co donnent dans la Scop et l'autogestion (rire) ! Il faut que la société entière ait le nez dans le caca pour que soit redécouvert le bon sens anti-autoritaire. La crise dévoile les dessous du pouvoir, et, une fois mis à nu, il est bien plus facile de le critiquer et d'imaginer des solutions pour l'empêcher de nuire. Et quand j'en discute autour de moi avec des gens qui n'auraient même pas voulu en entendre parler avant la crise grecque, ils finissent par se rendre compte que l'anarchisme n'est pas un courant d'idées extrémiste, violent, utopique, que sais-je encore. Certaines de mes connaissances se sont même mises à faire de l'anarchisme sans le savoir, et quand je leur dit que leurs idées cadrent parfaitement avec celles des anars, ils se disent "ah, ce n'est que ça finalement ?" Et oui c'est ça ! C'est éminemment pratique, utilisable au quotidien sans effusions de sang, sans anomie sociale ou règne de l'arbitraire, entre petits et grands dans la joie de construire les choses par soi-même et dans la bonne humeur fraternelle.
J'ai senti cette année qu'il y avait une réelle demande populaire pour une société juste, sans classes et sans rapports d'exploitation, qui permettrait de vivre une vie bonne sans être contraint de se soumettre à l'autorité d'une élite corrompue - qu'elle soit politique ou financière. Il n'en faut pas plus ! Et si c'est le mot "anarchisme" qui fâche, alors changeons le nom et passons à la vitesse supérieure. Un fait commence à être pris en compte : l'exercice du pouvoir corrompt. C'est important car une fois qu'on a intégré ça, on est mûr pour commencer à réfléchir en dehors du cadre des institutions politiques.
Bref tout ça pour dire que c'est à toi, Bye2, ou peut-être à moi qui suis aussi un ami de l'anarchie, ou à tous ceux qui veulent parler de politique autrement qu'en dissertant de la dernière mesurette ministérielle à la mode, de faire en sorte d'ouvrir de nouveaux horizons aux forumeurs qui n'ont même pas idée que la politique ne se résume pas au commentaire en bas de page. Non pas que nous ayons la science infuse ou la vérité révélée, ce serait affreusement prétentieux et mensonger ; mais pour la joie de tracer des pistes que les gens restent libres de suivre ou non. Et ça il ne faut pas aller le faire sur tel ou tel forum anar, coco ou gaucho ; inutile de faire le prêche aux convaincus
NB : j'ai un peu trop parlé d'anarchisme là-dedans... évidemment ce n'est pas la seule façon de penser en dehors des sentiers battus, bien heureusement.
lyly a écrit :L'anarchisme, bizarrement, à mon sens veut dire qu'on sait dire non à certaines regles imposées.
Avoir un enfant est une bonne leçon de vie pour ceux qui doutent du pouvoir des règles. Tout refuser n'est pas une solution.
Dommage de partir maintenant car j'aurais bien aimé faire ta connaissance un peu mieux
Si je peux me permettre, on peut aussi discuter des règles au sein de la cellule familiale - qui est un collectif politique comme les autres. Les règles peuvent être cooptées avec les enfants du moment qu'elles sont respectées. De cette manière elle paraissent tout de suite plus justes à ceux qui doivent les vivre au quotidien
A mon avis la grande force de l'anarchisme c'est le sentiment d'affinité et le respect du consentement d'autrui (l'un va toujours avec l'autre). Cela permet l'implication active de toutes les parties dans les constructions collectives et aussi la responsabilisation individuelle. Un enfant qui a participé à l'élaboration des règles qu'il est tenu de suivre les respectera d'autant plus qu'elles sont en partie sa propre création.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M