Le NPA

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 08 avr. 2012, 07:41:00

Bilan du Conseil Politique National (CPN) du NPA, 24-25 mars 2012 par les 3 Élus TC au CPN (01 avril 2012)

Une dépolitisation aggravée, qui ne s’explique pas seulement par la nécessité de contrer la GA

« Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme. » C’est certainement ce que répéterait Victor Hugo au sujet du NPA s’il assistait aux CPN. Pourtant, l’obtention des signatures aurait dû permettre un regain d’espoir et une concentration sur les questions de fond. Comme direction du parti, le CPN aurait dû discuter avant tout des axes de campagne, des interventions de Philippe, de la façon de mettre en avant un programme cohérent partant des revendications et axé sur la nécessité d’en finir avec le capitalisme et ses institutions, donc sur l’objectif de l’expropriation des grands groupes capitalistes et du gouvernement des travailleurs. Car il faut dire la vérité à la classe ouvrière, aux jeunes, aux femmes face aux mesures terribles qui s’annoncent au lendemain des élections, quel que soit le gouvernement. Et c’est aussi la seule façon d’affronter la montée du Front de gauche, de combattre les illusions réformistes et chauvines, de lui disputer l’hégémonie politique parmi celles et ceux qui luttent.

Or la discussion politique a été réduite à trois heures, avec un affrontement stérile entre la majorité P1A/P2 (le centre et la gauche de la direction) et la GA (droite du NPA), l’une appelant à se mobiliser pour la campagne (comme si cela pouvait tenir lieu de ligne), l’autre chantant les louanges du FdG. La résolution politique est en net recul par rapport aux précédentes, qui étaient déjà très insuffisantes et confuses : il n’y a presque rien sur le programme et, pour la première fois depuis la Conférence Nationale de juin, l’objectif du gouvernement des travailleurs n’y figure même pas (rejet massif de notre amendement). Il est vrai que les résolutions politiques précédentes n’ont guère été appliquées dans la campagne, notamment sur cette question centrale, au mépris de la démocratie. Mais cette dépolitisation accrue du CPN est inacceptable et nous regrettons en particulier que la P2 ait renoncé à tout combat de fond, allant jusqu’à retirer ses propres amendements !

Alors que la campagne du Front de gauche connaît une dynamique indéniable, il serait pourtant urgent de corriger le tir de notre campagne : pense-t-on convaincre les travailleurs de voter Poutou en répétant sur toutes les radios et télévisions que nous sommes très contents du score de Mélenchon et que celui-ci « popularise des solutions qu'on était pratiquement les seuls à défendre » (réunion publique du jeudi 29 mars à Paris) ? Non, les « solutions » de Mélenchon ne sont pas les nôtres : ce sont les « solutions » de Mitterrand en 1981 et elles ne sont que des promesses fumeuses qui ne pourraient que finir en austérité accrue faute de s'attaquer aux rapports de production capitaliste. Voilà ce que nous devrions expliquer de façon offensive dans les médias, pour convaincre que notre projet politique est le seul capable de sortir de la crise par le haut pour les travailleurs.

Nous espérions au moins une discussion sur le second tour de la présidentielle. Ce CPN était le dernier avant l’élection, c’était une exigence démocratique. D’autant que Philippe comme Olivier ne cessent de dire qu’ils s’agit de battre Sarkozy. Or le CPN a rejeté à une écrasante majorité notre demande que ce soit un point spécifique à l’ordre du jour ! Pourtant, les orientations sont différentes au sein même des tendances : la GA, la majorité de la P1A et une minorité de la P2 sont pour appeler à voter Hollande sans ambiguïtés, alors que la majorité de la P2 et une minorité de la P1A semblent chercher une formulation plus ou moins alambiquée évitant de se prononcer de cette façon. Il était donc crucial de clarifier les enjeux, d’envisager les divers scénarios possibles et de trancher. L’argument de la P2 selon lequel il ne fallait pas polluer la campagne avec la question du second tour ne tient pas : d’une part, les travailleurs nous le demandent et les journalistes interrogent Philippe, qui répond bel et bien ! D’autre part, le fait de décider maintenant de notre ligne pour le second tour n’impliquait nullement d’en faire un axe de la campagne (nous aurions même pu décider de refuser ouvertement de répondre à cette question avant le premier tour). En fait, la P2 a préféré un consensus avec la P1A : la résolution n’appelle pas clairement à voter pour Hollande, mais répète qu’il faut « chasser Sarkozy sans faire confiance à Hollande » et que « nous sommes résolument aux côtés de ceux qui veulent chasser Sarkozy »... Nous avions pour notre part envoyé un projet de motion contre tout appel à voter Hollande et soumis des amendements en ce sens au projet de résolution (votés par la seule P4).

L’essentiel du CPN a été consacré aux questions du contentieux financier avec la GA, au prix de nombreuses interruptions et d’interminables réunions de tendances. Il était pourtant possible d’en discuter en amont et de réduire le débat à quelques interventions, puisque les positions étaient tranchées, sans chance de se convaincre. C’est ce qu’a montré la décision de la GA de quitter le CPN bien avant sa fin, prouvant sa mauvaise foi alors qu’une vraie solution de compromis lui était proposée. Nous avons évidemment fait bloc avec la majorité contre la GA dont les responsables ont osé crier au scandale suite au recours du référé... alors que c’était la seule solution pour les empêcher de prendre l’argent du NPA au moment même où ils appellent à voter Mélenchon.

Enfin, sur la question d’une conférence nationale début juillet proposée à la fois par la GA et la P1A, nous avons fait bloc avec la P2 pour nous y opposer. En effet, il n’est pas sérieux de prétendre organiser une vraie CN, avec de vrais débats et des textes soumis au vote, en deux semaines après les élections, qui se terminent le 17 juin. Cela ne pourrait donner lieu qu’à des discussions superficielles et avortées, au profit de nouveaux affrontements délétères entre les responsables des tendances. En revanche, il était juste de retenir la proposition de réunir des délégués des comités pour faire le bilan de la campagne à partir des expériences réelles et intégrer les camarades que nous pouvons gagner d’ici là. Nous avons donc soutenu la proposition d’une telle rencontre nationale, suivie d’un CPN qui, comme direction entre deux congrès, est chargé de définir les orientations du parti. Malgré l’apparence, la demande d’une CN n’exprimait nullement une volonté démocratique, mais de purs calculs d’appareil. D’une part, la direction GA a décidé de partir du NPA, tout le monde le sait : elle ne voulait une CN que pour faire entraîner les camarades de sa propre base qui restent fidèles au NPA. D’autre part, la P1A, comme ses responsables l’ont parfois avoué, craint d’être minoritaire face à la P2 après le départ de la GA : elle veut une CN uniquement pour tenter de se reconstituer à la va-vite une base politique, en intégrant les membres de la GA qui décideraient de rester et en espérant être ainsi en meilleure situation pour préparer le congrès. La fureur de la P1A mise en minorité suite au départ de la GA montre combien elle est terrorisée à l’idée de perdre le pouvoir. Quant à l’offensive qu’elle lance dans le parti pour imposer une CN malgré le vote du CPN, elle ne peut que nuire à la nécessaire mobilisation des camarades pour la campagne et en dit long sur sa conception de la démocratie, qui semble s’arrêter au moment exact... où elle est battue dans les votes ! La P1A n’a d’ailleurs aucune leçon à donner : non seulement elle a toujours piétiné les droits de la TC et de la P4, mais, dès le lendemain du CPN, elle a osé violer au CE la résolution qui prévoyait la destitution du trésorier coupable d’avoir tenté de détourner l’argent du NPA au profit de la GA !

Tout cela n’est pas glorieux et exacerbe la crise du parti, mais celle-ci est le résultat inévitable de la confusion généralisée qui a présidé à sa fondation et à la politique menée depuis. Il faut tout faire pour que la campagne soit la moins mauvaise possible en nous appuyant sur ses points forts pour nous adresser résolument à nos milieux. Mais, il faut aussi tirer les leçons de la crise : en ce sens, l’enjeu du congrès de fin d’année ne saurait être que la refondation du NPA sur des bases révolutionnaires.

Ludivine, Ludovic, Marie, élu-e-s P4/Tendance CLAIRE

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 09 avr. 2012, 09:35:40

Réponse à quelques arguments de camarades qui veulent appeler à voter Hollande au second tour, Gaston Lefranc (10 avril)

Le dernier CPN a refusé de discuter sérieusement de la question du second tour. Néanmoins, la majorité a décidé de ne donner de consigne de vote qu’au soir du premier tour. Pourtant, de façon non démocratique, nos porte-parole dans les médias (principalement Philippe Poutou et Olivier Besancenot) ne cessent de marteler qu’il faudrait voter pour « battre Sarkozy » et donc voter Hollande.

Notre position a été largement minoritaire au CPN, mais nous voulons tenter ici d’examiner les arguments des camarades (1) pour tenter de les convaincre que nous ne devons pas appeler à voter pour Hollande (ou à « battre Sarkozy », ce qui revient au même).

L'électorat populaire s'apprête-t-il à voter massivement Hollande ?

Beaucoup de camarades pensent que la masse des prolétaires s’apprête à voter Hollande pour chasser Sarkozy. Certes, nous avons tous autour de nous des collègues qui vont agir ainsi : c’est logique vu les coups portés par Sarkozy depuis 5 ans. Mais, en même temps, nous devons souligner auprès d’eux que, en élisant Hollande, ils auront chassé Sarkozy, mais pas sa politique. En effet, Hollande annonce sans ambiguïté vouloir garder la plupart des lois votées sous Sarkozy et explique qu’il aurait appliqué une politique d’austérité aussi dure que celle de Papandréou s’il avait été à sa place.

Cependant, l’idée que les prolétaires s’apprêteraient à voter en masse pour Hollande déforme la réalité. Si l’on remplace les schémas tout faits par l’analyse concrète des intentions de vote des prolétaires, on se rend compte que :

1) Au premier tour, l’électorat populaire (ouvriers et employés) ne s’apprête pas à voter massivement pour le candidat socialiste. Au contraire, Hollande fait moins que son score moyen dans les classes populaires. D’après un sondage BVA (2) sur un échantillon de 2 800 personnes, Hollande ferait 22% chez les ouvriers contre 28% en moyenne.

2) Malgré une hostilité de Sarkozy très grande dans le prolétariat, ce dernier ne s’apprête pas à voter largement pour Hollande au second tour :
D’une part, les instituts de sondage annonce une abstention historique (supérieure encore au 1er tour de 2002) autour de 30% au 1er tour de l'élection, qui sera certainement aussi très élevée au second tour. On sait en outre que l’abstention sera bien plus forte dans les classes populaires que dans les classes aisées.
D’autre part, même parmi ceux qui iront voter, la déferlante Hollande s’annonce toute relative : seuls 56% des employés et 57% des ouvriers s’apprêtent à voter Hollande, soit à peine plus que son score moyen (54%) d'après un sondage Ifop (3).
Enfin, selon le même sondage Ifop, seuls 33% des ouvriers et 37% des employés seulement souhaitent la victoire de Hollande (25% des ouvriers souhaitent la victoire de Sarkozy, et surtout 32% ne souhaitent la victoire ni de l’un ni de l’autre).

On est donc très loin d’une déferlante annoncée pour voter Hollande afin de se débarrasser de Sarkozy. Hollande n’est pas Mitterrand : ni au niveau de son programme, ni au niveau de sa base militante, ni au niveau de ses électeurs.

Le parti socialiste est-il un parti réformiste ?

Pour justifier la possibilité d’un appel clair au vote Hollande au second tour, certains camarades défendent l’idée que le PS serait toujours un parti réformiste (ou « ouvrier-bourgeois », selon la terminologie de Lénine, qui désignait par là les partis sociaux-démocrates pour désigner à la fois leur appartenance au mouvement ouvrier et la nature bourgeoise de leur politique). Pourtant, on ne peut s’en tenir à l’argument de l’héritage historique. Ce n’est pas parce que le PS a été réformiste qu’il l’est toujours !

Le réformisme consiste à promettre de construire une société socialiste, débarrassée de l’exploitation capitaliste, par étape et sans rupture franche avec les institutions politiques capitalistes. Jusqu’au début des années 1980, le PS était un parti réformiste : il prétendait vouloir sortir du capitalisme et se revendiquait même d’une forme de marxisme. Mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui : son horizon indépassable est le capitalisme, et il ne se revendique même plus de la défense des intérêts des travailleurs contre ceux des capitalistes. Il prétend simplement défendre l’intérêt général, la justice sociale, dans le cadre d’une « économie sociale de marché ». Le fait que le PS mette en avant quelques mesures sociales (création de postes dans l’enseignement — en fait aux dépens d’autres emplois publics ! —, abrogation de la TVA sociale, etc.) n’est absolument pas la preuve de sa nature réformiste. Un parti bourgeois de « gauche » (relativement à un parti bourgeois de « droite ») se doit de se différencier en promettant quelques mesures sociales et démocratiques (comme des droits pour les homosexuels dans le cas du PS). De la même façon que le parti démocrate aux USA est (du moins en parole) pour taxer un peu plus fortement les plus aisés que le parti républicain, le PS (mais aussi le MODEM de Bayrou, parti évidemment bourgeois) dit vouloir alourdir la fiscalité des plus riches par rapport à ce que souhaite l’UMP. Ce qui distingue un parti réformiste d’un parti « bourgeois de gauche » est, en dernière instance, fort simple : même si les deux appliquent une politique pro-capitaliste une fois au pouvoir (faute de vouloir se donner les moyens de rompre avec le capitalisme), un parti « ouvrier-bourgeois » réformiste prétendra que c’est une étape malheureuse mais inévitable avant d’aller au socialisme, alors qu’un parti « bourgeois » assumera franchement son attachement au capitalisme.

Nous pensons que le PS est un parti bourgeois. Il n’a plus rien à voir avec les partis socialistes d’autrefois : alors que Hollande promet aux travailleurs de mettre en place la rigueur et de s’attaquer à leurs conditions de vie, peut-on oser dire, qu’un vote massif pour Hollande contribuerait à affaiblir la bourgeoisie, à lui infliger une défaite sur le terrain électoral ? Faudrait-il blâmer un travailleur qui refuserait de s’en remettre à un autre politicien bourgeois contre le sortant ? Ne faudrait-il pas se réjouir, au contraire, de ce refus de choisir un des candidats de la bourgeoisie ?
Voter Hollande pour alimenter nos propres illusions… alors qu’une grande partie des travailleurs n’attend plus rien du PS ?

Enfin, le principal argument des camarades qui veulent que le NPA appelle à voter Hollande est que la résistance des travailleurs sera plus difficile si Sarkozy gagne, car il s’ensuivrait une démoralisation. Là encore, les camarades substituent un schéma abstrait à l’analyse concrète de la réalité. Lorsque l’honni Berlusconi a fini par être vaincu aux élections par une coalition de la « gauche » italienne en 2006 (qui incluait le PDS, parti social-démocrate héritier du parti stalinien, la Marguerite, le Parti de la Refondation Communiste, etc.), est-ce que cela a rendu la lutte contre les coups du patronat plus facile ? A-t-on vu un bond en avant de la lutte de classes ? Pas du tout. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dès 2008, la gauche a de nouveau été balayée et Berlusconi est revenu. De même, en Grèce, lorsqu’en 2009, la Nouvelle Démocratie a été chassé du pouvoir par le PASOK, est-ce que la résistance aux mesures d’austérité a connu un saut qualitatif ? Non plus ! Tout au contraire, dans un cas comme dans l’autre, la bureaucratie syndicale a redoublé sa politique de collaboration de classe, facilitant le passage des contre-réformes, habillées d’un vernis social.

Alors, sans doute, à très court terme, une victoire de Sarkozy pourrait démoraliser une partie des travailleurs qui luttent et des militants des syndicats ou du Front de gauche, alors qu’une victoire de Hollande leur donnerait de l’espoir. Mais cela ne ferait que les confronter plus directement et plus brutalement à la tâche qui leur fait face : vaincre par la lutte des classes, c’est-à-dire par la grève générale, l’offensive capitaliste qui sera menée par le vainqueur de la présidentielle, quel qu’il soit. Et cela les mettrait inévitablement en conflit avec les directions de leurs syndicats ayant tout misé sur le retour de Hollande et rien sur la préparation d’une lutte de classe sérieuse. Inversement, le moral immédiat serait sans doute meilleur parmi ces mêmes travailleurs en cas de victoire de Hollande. Mais ils auraient alors à affronter d’autres obstacles, non moins redoutables, sur la voie de leur lutte de classe. L’image plus « sociale » de Hollande et la collaboration encore plus éhontée des directions syndicales seraient un obstacle considérable, que beaucoup de camarades semblent sous-estimer.

De plus, alors qu’une abstention record s’annonce et que l’approfondissement de la crise risque d’ébranler les institutions dans les prochaines années, la bourgeoisie a intérêt à faire croire que sa « démocratie » fonctionne bien, que le peuple peut « choisir librement » l’alternance.

Au fond, l’argumentation de certains camarades qui voudraient que l’on appelle à voter Hollande se résume à ceci : ils pensent, eux aussi, que pour les travailleurs Hollande serait moins pire que Sarkozy. C’est pourquoi, au lieu de dialoguer avec les salariés pour les aider à rompre avec leurs illusions, ils proposent de s’y s’adapter.

Pour renforcer notre classe face à la nouvelle offensive capitaliste en préparation, le rôle principal et immédiat du NPA est de combattre pied à pied non seulement le bilan et le programme de Sarkozy, mais tout autant le projet de Hollande et les illusions qu’il peut susciter chez une partie des travailleurs — tout comme d’ailleurs, sur un autre plan, les illusions envers Mélenchon.

Fondamentalement, la meilleure façon de préparer la résistance à l’offensive capitaliste est non seulement de maintenir notre totale indépendance face aux candidats de la bourgeoisie, mais de dénoncer avec force leur volonté commune de faire payer la crise aux travailleurs par des attaques sans précédent. Même si cela nécessite de naviguer à contre-courant vis-à-vis d’une partie des électeurs de gauche, ce serait se tirer une balle dans le pied que d’appeler à voter pour un personnage qui s’apprête à frapper les travailleurs beaucoup plus durement encore que Sarkozy ne l’a fait jusqu’à présent (parce que la situation objective l’exige). Ce serait aussi faire le jeu du Front national qui pourrait ainsi prétendre être le seul adversaire du « système » puisque le seul à ne pas rallier, au second tour, un des candidats de ce « système ».

La tâche principale des anticapitalistes, c’est d’être à l’avant-garde du combat pour regrouper toutes les organisations, partis et syndicats, et tous les travailleurs, qui veulent combattre par la lutte les mesures d’austérité en préparation, quels que soient le nom et l’étiquette du représentant de la bourgeoisie qui aura à les exécuter. Les travailleurs possèdent la puissance d’arrêter l’offensive capitaliste, mais l’orientation et la tactique des directions syndicales, liées au PS ou au Front de gauche, les a jusqu’ici partout conduit à la défaite. Pourtant, comme l’ont montré nos frères et sœurs de Guadeloupe, ce n’est pas une fatalité. Même contre un gouvernement déterminé et répressif, on peut gagner. Notre modèle, c’est celui du LKP : définir précisément les revendications, construire l’unité autour d’elles, les populariser, appeler à la grève générale et la construire en partant des entreprises et des établissements les plus mobilisés. C’est comme cela seulement que nous pourrons réussir à vaincre l’offensive du capital partout en Europe et ouvrir la voie à un gouvernement des travailleurs eux-mêmes, le seul capable de mettre un terme à la crise.

1) Notamment ceux de Pascal Morsu, camarade de la P2, qui a fait une contribution sur le sujet - « A propos de l'orientation électorale actuelle du NPA » - disponible sur notre site : http://tendanceclaire.npa.free.fr/conte ... /morsu.pdf

2) http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_ ... 2dd0f0.pdf

3) http://www.parismatch.com/Actu-Match/Pr ... 4-2012.pdf

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 12 avr. 2012, 01:17:01

Hollande ou l’agenda de l’immobilisme Hebdo Tout est à nous ! 144 (12/04/12)

Le PS a publié cette semaine ce qu’il appelle pompeusement « l’agenda du changement » et qui décrit les mesures que prendrait Hollande la première année de son quinquennat. Des mesures très, très mesurées...

Le PS voit un symbole dans l’annonce de la réduction de 30 % du traitement des ministres et du président. Mais pour prendre la mesure de l’audace, il faut savoir que Sarkozy s’était octroyé une rallonge de 172 % en 2007... Tout un symbole, donc.Il est aussi question de « redonner du pouvoir d’achat aux Français ». En fait, tout se résume à un blocage du prix de l’essence pour trois mois et à une hausse de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire. Même un coup de pouce au Smic, quasiment bloqué depuis des années, n’est pas prévu...

Enfin, les lecteurs de Tout est à nous ! connaissent les dangers du futur traité européen « TSCG », qui durcit encore celui de Maastricht. À ce sujet, Hollande prévoit de « compléter et modifier » ce projet, il s’oriente déjà vers sa ratification en échange de concessions de forme.

Enfin concernant les étrangers, on annonce l’abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers (que même les patrons dénoncent). Mais pas un mot concernant l’abrogation de l’arsenal raciste et sécuritaire élaboré par Hortefeux puis Guéant depuis 2007...

Seul point notable : il est prévu de garantir le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt. Mais en creux, ceci signifie surtout la pérennisation des diverses mesures contre le droit à la retraite, en particulier la contre-réforme Fillon.

Juillet 2012

L’essentiel est sans doute que le document du PS annonce une loi visant à l’équilibre budgétaire pour 2017. Il y aura de nombreuses péripéties relativement à cette question. Mais Hollande est déjà sur le terrain de Merkel, Barroso and co : ce qui est à l’ordre du jour c’est l’austérité, c’est de faire payer la crise aux travailleurs.

On sait aussi que Hollande ne rechigne pas à dénoncer « la finance ». Une loi « d’assainissement » serait en gestation. Il suffira de dire qu’elle est actuellement négociée entre les milieux bancaires et l’équipe Hollande pour imaginer ce qu’on peut en attendre... Notons aussi que pas la moindre nationalisation de ces institutions qui tiennent littéralement le pays en otage n’est prévue.

Sur l’emploi, l’annonce d’une nouvelle « conférence nationale » tripartite permet à l’équipe Hollande d’éviter les sujets qui fâchent, comme l’abrogation des diverses réformes Sarkozy (retraites, hôpitaux, contre le droit de grève, etc.). On sait que ce type de conférence permet généralement l’alignement des directions syndicales sur les exigences patronales...

Enfin, même méthode concernant l’énergie, un « débat » aurait lieu – parions qu’il ne remettra pas en cause le nucléaire.

Seule annonce significative, l’abrogation de la TVA (dite) sociale de Sarkozy, encore que tout dépendra de ses modalités.

Août 2012-juin 2013

À ce stade, on annonce une réforme fiscale centrée sur la fameuse tranche d’imposition de 75 % au-dessus d’1 million d’euros (qui concerne le chiffre ridicule de 30 000 foyers fiscaux). Là encore, cela vaut refus d’un retour sur la « révolution fiscale » néolibérale. Menée au profit des plus riches depuis des décennies, elle a permis le transfert de milliards d’euros au bénéfice des plus riches et au détriment des foyers populaires...
Il est aussi question de « lutte » (pas d’interdiction) contre les licenciements « boursiers ». De toute façon, en l’absence de contrôle du mouvement des capitaux, ces discours ne valent pas grand-chose.

Enfin, une loi de programmation pour l’éducation est annoncée, censée mettre en œuvre les fameux 60 000 recrutements. Rappelons que ces postes seraient trouvés par redéploiement, donc en accentuant la rigueur qui pèse sur tous les fonctionnaires.

Au final, on a donc quelques vagues déclarations d’intention qui laissent la porte ouverte à une politique qui s’adaptera aux exigences des banques et des gros actionnaires. Le NPA est évidemment favorable à « dégager Sarkozy », mais bien naïf serait donc celui qui se ferait des illusions quant au programme de Hollande !

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 12 avr. 2012, 20:01:42


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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 13 avr. 2012, 20:50:13

Si Poutou était élu, il s'auto-dissoudrait AFP

Philippe Poutou, candidat NPA à l'Elysée, a assuré vendredi que s'il était élu, il s'autodissoudrait, en supprimant la présidence de la République.

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 14 avr. 2012, 15:29:07

Le NPA adhère à la méthode Poutou Gaël Vaillant, 13 avril

Réuni en meeting, jeudi soir à la Halle Carpentier de Paris, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a ovationné son candidat, Philippe Poutou, qui surprend par son ton décomplexé voire décalé.

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 15 avr. 2012, 14:13:43

http://elections.lefigaro.fr/presidenti ... -au-ps.php

(...)

Olivier Besancenot, l'ancien candidat d'extrême gauche en 2002 et 2007, a lancé mercredi matin sur Europe 1 un appel pour la création d'un «bloc à la gauche d'un futur gouvernement socialiste». Le NPA, qui tourne autour de 0,5 % d'intentions de vote dans les sondages alors que le Front de gauche est entre 13 et 15 %, veut montrer qu'il continuera à exister après la présidentielle. «Avec François Hollande, dit-il, le compte n'y sera pas et en plus, le PS aura tous les leviers du pouvoir.»

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 15 avr. 2012, 20:26:38

Les articles ne font que reflèter une réalité...Que l'UMP ou le PS partagent des convergences idéologiques fortes liées à leur idéologie et que quelquesoit celui qui l'emportera la situation des travailleurs français continuera de se tendre et de se durcir dans les années qui viennent. La raison est pourtant simple, les échéances budgétaires et les engagements pris par la France au nom de l'Union Européenne afin de perenniser sa source de financement.

Poutou aura fait une campagne humaine, désinteressée, idéologioque mais qui aura au moins eu le mérite de la sincérité, à rebours des professionnels de la politique qui en ont fait leur carrière !

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 16 avr. 2012, 20:03:26


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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 17 avr. 2012, 19:46:49

Paroles de militants : " les salariés sont capables de se mobiliser " 19/04 Marie Deshayes

[9/10] Jusqu’à l’élection présidentielle, SudOuest.fr part à la rencontre de militants pour mieux comprendre leur engagement. Aujourd'hui, Christine Héraud, militante pour le NPA.

(...)

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 17 avr. 2012, 23:09:59

Je crois que cette famille de pensée, dans sa structuration actuelle et en dépit des qualités humaines évidentes qui ressortent des interventions, il faudra qu'il évolue et s'adapte aux attentes et aux réalités de notre temps !

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 18 avr. 2012, 23:32:31

Le vote Poutou : pour dégager Sarkozy et construire une opposition de gauche à Hollande Hebdo Tout est à nous ! 145 (19/04/12)

La campagne arrive à son terme, et on peut déjà dire que les problèmes touchant les conditions de vie du plus grand nombre n’auront pas été abordés par les deux principaux candidats. Dimanche, toutes les voix qui se porteront sur le candidat du NPA permettront de porter au cœur de cette élection des réponses radicales anticapitalistes pour répondre à l’urgence sociale, écologique et démocratique. Elles exprimeront aussi la ferme volonté de virer Sarkozy en préparant la suite, la construction d’une opposition unitaire de toute la gauche sociale et politique à Hollande.
Cette campagne a commencé il y a plusieurs mois par l’irruption des luttes ouvrières sur la scène politique dans tous les coins du pays. Les Fralib de Géménos, les Lejaby d’Yssingeaux, et bien entendu les travailleurs d’ArcelorMittal de Florange, auxquels Sarkozy a fait la promesse de sauver le site en lâchant 17 malheureux millions sortis des caisses de l’État et qui n’ont en fait reçu que mépris et gaz lacrymogène quand ils sont venus une première fois à Paris demander des comptes.
Pour reprendre la main, Sarkozy et ses amis ont bien tenté de détourner la colère sociale sur le terrain nauséabond des idées racistes et xénophobes : les déclarations du ministre de l’Intérieur Guéant sur la supposée supériorité de certaines civilisations par rapport à d’autres, puis Sarkozy relayant la polémique surréaliste sur la prétendue viande Halal, jusqu’à la tentative d’instrumentalisation indécente de la tuerie raciste de Toulouse.

Dehors le président des riches !

Rien que pour ces semaines de campagne, mais aussi pour l’ensemble de son œuvre, le « minimum syndical » dans cette élection c’est de mettre à la retraite Sarkozy et toute sa bande.
Celui qui a dit s’adresser dimanche, lors de son grand barnum place de la Concorde, à la « majorité silencieuse » va vite entendre gronder la révolte qu’a suscitée sa politique. De la saignée des postes dans la fonction publique aux contre-réformes sur la protection sociale, du bouclier fiscal au service des plus riches au débat sur « l’identité nationale »... ce n’est plus un quinquennat, c’est le musée des horreurs ! Car le bilan de cet autoproclamé « candidat du peuple », c’est avant tout cinq années de reculs des droits sociaux et d’une lutte des classes menée au service de ses amis du Fouquet’s.
Alors le virer, mille fois oui, mais le virer le plus à gauche possible !

Contre l’austérité de gauche, résistance !
Il ne suffit pas de dire, comme François Hollande ce dimanche dans son grand rassemblement, que l’on entend les colères. En l’espace de quelques semaines, celui-ci s’est intronisé ennemi de la finance, avant d’aller prêter allégeance à la City londonienne, un des symboles de l’affairisme et de la spéculation. Cela en dit long sur sa feuille de route : « donner du sens à la rigueur » en respectant les banques et les marchés. Et sa dernière proposition de rencontrer les dirigeants du CAC 40 en est une nouvelle illustration. Dis-moi à qui tu t’adresses, je te dirai qui tu es...

Alors si, comme on le souhaite, Sarkozy ne sera bientôt plus qu’un bien mauvais souvenir, il y aura besoin d’une force anticapitaliste, la plus indépendante du Parti socialiste, pour préparer l’opposition la plus unitaire à gauche au futur gouvernement Hollande. Construire les résistances aux plans d’austérité dans de larges fronts et travailler à rassembler la gauche anticapitaliste.

Votez anticapitaliste !

Dans les urnes comme dans les mobilisations quotidiennes, le NPA défend un programme anticapitaliste radical mais utile, répondant aux besoins de la majorité. Dimanche, nous avons l’occasion de dire clairement ce que nous défendons, ce que nous voulons, ce à quoi nous aspirons. Alors profitons-en pour mettre dans l’urne nos colères, nos révoltes, nos luttes, en votant pour Philippe.

Ces élections sont une première manche, notre match aller, joué à l’extérieur sur le terrain de l’adversaire, celui des institutions non démocratiques où il est bien difficile de se faire entendre, et encore plus de changer les choses. Mais dès maintenant, par notre vote, nous pouvons aussi préparer le match retour, indispensable, celui que l’on jouera à domicile, sur le terrain des résistances et des mobilisations.

En ce sens, le vote pour Philippe Poutou est aussi un engagement sur l’avenir, la meilleure des façons de se donner rendez-vous pour la suite.

Olivier Besancenot

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 19 avr. 2012, 19:55:45

Poutou reproche à la CGT son engagement auprès de Mélenchon 18.04

Philippe Poutou a déclaré mercredi 18 avril, lors d'une rencontre avec les salariés du chimiste d'Arkéma à Martigues, qu'il y avait "une campagne pour Mélenchon à la CGT". Rappelant qu'il était le seul candidat à la présidentielle militant syndicaliste "encarté à la CGT", il a regretté que son syndicat, "même s'il n'appelle pas à voter pour quelqu'un", apporte "un soutien logistique à un des candidats".

(...)

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wesker
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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 19 avr. 2012, 21:09:46

Philippe Poutou ne découvrerait il tout de même pas l'engagement de la CGT en faveur des candidats communistes aux élections. Liés à la gestion socialiste avec lesquels le syndicats doit composer au sein des commissions, il ne peut prendre le risque d'un isolement total et la centrale ambitionne de pouvoir être prise au sérieux pour améliorer sa représentativité auprès des salariés.

Nico37
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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 20 avr. 2012, 21:45:59

wesker a écrit :Philippe Poutou ne découvrerait il tout de même pas l'engagement de la CGT en faveur des candidats communistes aux élections. Liés à la gestion socialiste avec lesquels le syndicats doit composer au sein des commissions, il ne peut prendre le risque d'un isolement total et la centrale ambitionne de pouvoir être prise au sérieux pour améliorer sa représentativité auprès des salariés.
Evidemment mais la mythique charte d'Amiens a encore ses fidèles...

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