Le NPA

Georges
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Message non lu par Georges » 01 août 2014, 13:29:42

wesker » Mar 29 Juil 2014 - 19:45 a écrit :Georges, contrairement à ce que tu crois, en ayant des positions radicales, excessives et, parfois caricaturale, on fait reculer la cause que l'on prétend servir en amalgamant des combats ou valeurs qui ne sont pas convergentes et qui finissent par discréditer ceux qui s'engagent sincèrement en faveur de cette cause.

La terminologie d'islamo gauchiste qui est éloignée, d'ailleurs de l'immense majorité des réalités du peuple palestinien, s'explique par les agissements du NPA que l'on n'entendait plus sur les sujets, pourtant autrement plus sérieux, vu son positionnement politique, que furent l'ANI ou le pacte de compétitivité.
Tout est relatif, ce que tu trouves excessif, je le trouve juste et normal.
Si tu suivais notre activité tu saurais que nous sommes actifs et que l'on nous entend, mais il est vrai que nos actions sur le terrain sont assez peu retransmises par les médiats nationaux.
Parce que pour toi la mort de 1500 civils palestiniens c'est peu sérieux.

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Message non lu par wesker » 02 août 2014, 09:32:00

Rassures toi, sur la question de Gaza et de la Palestine, j'essaye d'avoir une position équilibrée, n'étant pas partisan et me voulant en phase avec le rôle d'équilibre traditionnel de la France.

Sur le nombre de morts, je ne suis pas certain que tu te préoccupes avec autant de fougue du nombre de mort au Soudan, serait ce parce que la communauté soudanaise, en France n'est pas électoralement suffisante pour motiver ton enthousiasme ?

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Message non lu par Nico37 » 02 août 2014, 11:10:30

wesker » Sam 2 Aoû 2014 - 09:32 a écrit :Rassures toi, sur la question de Gaza et de la Palestine, j'essaye d'avoir une position équilibrée, n'étant pas partisan et me voulant en phase avec le rôle d'équilibre traditionnel de la France.

Sur le nombre de morts, je ne suis pas certain que tu te préoccupes avec autant de fougue du nombre de mort au Soudan, serait ce parce que la communauté soudanaise, en France n'est pas électoralement suffisante pour motiver ton enthousiasme ?
La situation au Proche Orient est en effet dramatique (Palestine, Syrie, Irak notamment) mais ce n'est pas le seul endroit qui brûle sur la planète : le Soudan, les militant-es connaissent bien vu le nombre de Soudanais-es débouté-es du droit d'asile qu'on croise... Quand il y a des actions possibles de solidarité internationale, ce n'est pas la sphère nationaliste que tu retrouves...

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Message non lu par Georges » 02 août 2014, 12:42:24

wesker » Sam 2 Aoû 2014 - 08:32 a écrit :Rassures toi, sur la question de Gaza et de la Palestine, j'essaye d'avoir une position équilibrée, n'étant pas partisan et me voulant en phase avec le rôle d'équilibre traditionnel de la France.

Sur le nombre de morts, je ne suis pas certain que tu te préoccupes avec autant de fougue du nombre de mort au Soudan, serait ce parce que la communauté soudanaise, en France n'est pas électoralement suffisante pour motiver ton enthousiasme ?
La communauté soudanaise comme la communauté palestinienne n'a toujours pas le droit de vote en France. Nos actions ne sont pas liées aux élections, il me semble t'avoir dit que l'on ne comptait pas sur les élections pour changer notre société.

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Message non lu par wesker » 02 août 2014, 15:00:20

Nico37, l'asile ou l'accueil massif de nouvelles personnes n'est pas une solution unique pour apporter les réponses dont ces populations ont besoin plutôt que de faire de la générosité à bon compte, sur les dos des travailleurs qui se trouvent, sur le marché de l'emploi en concurrence directe avec ces derniers, dans une économie qui ne peut produire d'emplois !

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Message non lu par Nico37 » 03 août 2014, 00:47:08


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Message non lu par Nico37 » 08 août 2014, 01:55:22

Censure du Conseil constitutionnel : un trompe l'œil s'effondre.

Le Conseil Constitutionnel vient de censurer la baisse des cotisations dites "salariales" du "pacte de responsabilité". Au delà des arguties juridiques et des arrières pensées politiques, c'est l'effondrement d'une mesure en trompe l'œil destinée à faire avaler aux salariés le vrai cadeau de 30 milliards annuels aux patrons ...qui lui n'est bien sûr pas "censuré".

Les cotisations sociales (qu'elles soient "salariales" ou "patronales") sont une partie du salaire, elles vont aux salariéEs actifs ou retraités pour payer leurs retraites, leurs soins, l'éducation de leurs enfants, ou leurs allocations chômages quand ils (elles) sont privés d'emploi.

Baisser les cotisations c'est tout simplement baisser les salaires. Faire croire aux salariés qu'on leur redonne du "pouvoir d'achat" en transformant en salaire direct la partie de leur salaire qui sert à financer la Sécurité sociale est une duperie dont ils s'aperçoivent très vite : moins de cotisations sociales, c'est moins de médicaments et de soins remboursés, l'augmentation des mutuelles, moins d'allocations pour élever leurs enfants, moins de retraites, ou la baisse de l'indemnisation du chômage. Ce qui est "gagné" d'un coté, est perdu de l'autre.

Par contre, pour les employeurs, 30 milliards de cotisations sociales "patronales" en moins, c'est 30 milliards de moins dans la masse salariale, c'est à dire 30 milliards de profits en plus : bénéfice net!

Le NPA ne pleurera donc pas le passage à la trappe de cette fausse mesure sociale, il exige l'augmentation immédiate des salaires de 300€ pour tous (et des cotisations sociales qui l'accompagnent) pour l'ensemble des salariés, la fin de toutes les exonérations de cotisations qui sont la véritable cause du prétendu déficit de la Sécurité sociale, le financement exclusif de la protection sociale par des cotisations, ce qui commence par l'abrogation de l'ensemble du "pacte de responsabilité".

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Message non lu par Nico37 » 08 août 2014, 13:07:53

Communiqué du NPA 86 de réaction aux différents articles de la presse locale. Pour des déplacements collectifs, gratuits et écologiques.

Suite à l’article paru dans la Nouvelle République samedi 02.08.2014 « Les verts veulent plus de bus au cœur de l’été » nous tenons à apporter quelques précisions. Le manque de bus l’été est dénoncé par le groupe « Osons Poitiers » qui regroupe quatre organisations politiques : EELV - le NPA - le PG et Ensemble (membres du Front de Gauche).

Par ailleurs, nous tenons à rappeler quelques positions que défend le NPA pour les transports publics.

Pour nous, il est nécessaire d’inciter au maximum les personnes à utiliser les bus afin de lutter contre le réchauffement climatique mais aussi pour réduire voire stopper les embouteillages, ainsi empêcher le stresse pour celles et ceux qui y sont piégés, et réduire le temps perdu dans les transports.

Nous portons donc quelques revendications précises.

L’augmentation des fréquences de bus et des lignes, en concertation avec la population pour agir et construire au mieux. Cette mesure est vital pour permettre aux poitevins d’utiliser les bus de manière régulière et prioritaire. Néanmoins elle nécessite une volonté forte de construire un service public digne de ce nom, en embauchant de nouveaux salariés ; c’est d’ailleurs la revendication des syndicats de travailleurs de l’entreprise.

Nous revendiquons également la gratuité des transports en commun, afin de rendre l’action de prendre le bus limpide et simple. Nous souhaitons très clairement sortir le service public de la logique marchande, car nous insistons sur le fait que les crises sociales et écologiques ne peuvent être résolues dans le cadre du système capitaliste.

Pour financer nos propositions, nous revendiquons l’augmentation du versement transport (taxe sur les entreprises).

Nous voulons également réagir à la réponse d’Anne Gérard adjointe aux transports, qui est citée dans la Nouvelle République : « Il faut jouer l’équilibre entre un service maintenu pour les salariés et la baisse de fréquentation. Il est étonnant de recevoir des leçons des Verts alors que notre gestion est à la fois économique et écologique  ; moins de carburant est consommé ce qui génère moins d’émission de CO2. ».

Ce qui est le plus frappant dans cette phrase, c’est son absurdité. Car si les émissions de gaz à effet de serre liées aux bus diminuent, qu’en est-il de celles des véhiculent individuels sur la même période ?

Rappelons que l’année 2014 a battu le record de kilomètres d’embouteillages sur les routes des vacances, alors qu’il est temps de privilégier les transports écologiques, et donc collectifs (y compris le train) à bas prix. Peut-être faudrait-il alors vérifier s’il n’y a pas plus de voitures actuellement sur Poitiers que l’année dernière à la même période. D’autant que si les lignes sont saccadées, cela incite les personnes à prendre leurs voitures.

Certes, les embouteillages sur les routes de vacances ne sont pas le fruit des politiques de la ville de Poitiers, mais les politiques locales peuvent instaurer une logique de déplacements collectifs, gratuits et écologiques.

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Message non lu par wesker » 08 août 2014, 13:42:20

Il est effectivement nécessaire de rappeler que ce qu'ils appellent, abusivement les charges ne sont en fait que des cotisations qui servent à payer les retraites, les soins, les risques professionnels.

Que l'on permette de réduire cette charge, pour les usagers permettraient, effectivement de réduire le poids des cotisations, mais il semble difficile de réduire le niveau des cotisations sans réduire les prestations auxquels les plus fragiles peuvent prétendre. Cela étant chacun d'entre nous peut concevoir, aussi, que les entreprises ne peuvent être incitées à investir ou embaucher si elles craignent l'accroissement de leurs décaissements, au travers les cotisations, c'est la raison pour laquelle le Gouvernement présentait cette idée du pacte de responsabilité mais aurait pû prévoir ce refus des sages.... Le manque à gagner pour les caisses sociales devant donc être compensées, par les fameuses économies non précisées, je me demande quelles contreparties les salariés auront, à ce refus du Conseil constitutionnel. La baisse des cotisations, sur les entreprises étant, elles, validées, elles pourront s'appliquer sans difficultés, mais en l'absence de perspectives, leur carnet de commande, leur activité restera atone.

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Message non lu par Nico37 » 09 août 2014, 20:13:01


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Message non lu par wesker » 10 août 2014, 19:41:43

Si les révolutionnaires voulaient être cohérent, ils dénonceraient certes l'accord de libre échange qui se négocie avec les Etats Unis mais s'en prendraient également à ce même type d'accord conclu avec le Canada (qui a déjà un accord avec les Etats Unis) ou avec le Maroc, mais électoralement ils pensent sans doute que c'est plus risqué. Ce sont ces incohérences qui ont fini de discrédité cette famille de pensée qui croit pouvoir trouver au travers ces sujets des moyens de renouer avec une opinion qui, heureusement a conscience de l'irréalisme et des réalités budgétaires.

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Message non lu par Nico37 » 11 août 2014, 22:44:49

Que pèsent ces accords :?:
Point d’histoire : antisémitisme, sionisme et antisionisme

À l’heure où le gouvernement français et l’extrême droite sioniste s’acharnent à faire taire les militants opposés aux bombardements de Gaza en les accusant d’antisémitisme, il n’est pas inutile de revenir sur l’histoire de l’antisémitisme moderne, la naissance du sionisme qu’elle induisit dans le contexte d’une Europe engagée dans le colonialisme, et l’antisionisme des militants internationalistes opposés aux colonisations et à la négation par l’État d’Israël des droits du peuple palestinien. C’est ce que tente de faire dans cet article un militant du NPA49...

ANTISÉMITISME, SIONISME ET ANTISIONISME

L’antisémitisme, disait August Bebel, l’un des fondateurs de la social-démocratie allemande à l’époque où elle était encore révolutionnaire, est le « socialisme des imbéciles ». Bebel voulait dire par là que les soi-disant « socialistes » antisémites qui croyaient dénoncer l’exploitation capitaliste en s’attaquant aux Juifs se trompaient d’adversaires.
A la fin du 19e siècle en effet, l’antisémitisme populaire était déjà répandu largement en Europe, que ce soit en France, en Allemagne ou - surtout - en Russie tsariste, où les pogroms (massacres de juifs) étaient encouragés par les autorités politiques et religieuses (les pogroms de Kichinev, en Moldavie russe, firent plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés en 1903 et 1905). Il se mêlait à l’antijudaïsme chrétien qui rendait les juifs responsables de la mort du Christ.
Si une large majorité des dirigeants du mouvement ouvrier international prit alors position comme Bebel contre l’antisémitisme, notamment en France en participant avec Jaurès à la lutte pour la révision du procès du capitaine Dreyfus, injustement accusé de trahison au profit de l’Allemagne, il n’en reste pas moins que cette idéologie discriminatoire continua de gangrener une partie des militants ouvriers [1]. En France, il fut même l’un des facteurs explicatifs, par exemple, d’un certain nombre de ralliements à l’extrême-droite puis au régime de Vichy juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale (les cas les plus connus sont ceux de Jacques Doriot, ancien dirigeant communiste et de Marcel Déat, ancien dirigeant socialiste).
Si, malheureusement, la lutte contre l’antisémitisme ne fut pas assez forte dans le mouvement ouvrier, il n’en reste pas moins que c’est dans la droite nationaliste, militariste (en particulier l’État-major de l’armée française) et cléricale que ce courant d’idées était hégémonique, comme le montre l’expérience de l’affaire Dreyfus (1894-1906).

Les origines du sionisme

Le mouvement sioniste, qui souhaite le « retour des Juifs » en Palestine, a été fondé idéologiquement par le journaliste, juriste et écrivain viennois Théodore Herzl (1860-1904), qui écrivit son texte fondateur, L’État des Juifs, en 1895-1896. Herzl, qui avait assisté au procès et à la dégradation d’Alfred Dreyfus, voyait l’antisémitisme monter un peu partout en Europe. Il conçut dès lors le projet sioniste comme une véritable entreprise coloniale : il fallait regrouper tous les Juifs de la diaspora [2] dans un même territoire, de préférence, avec l’aide de l’Empire ottoman, la Palestine historique, où ils pourraient former selon Herzl « un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie » [3], ou bien à défaut l’Argentine… voire l’Ouganda, que l’impérialisme anglais était en train de coloniser. On le voit, Herzl le juriste était loin de tout messianisme religieux.
Ainsi, d’emblée, le sionisme des origines se situa donc dans le cadre du mouvement de partage du monde entre les grandes puissances coloniales, et notamment l’Angleterre. C’est d’ailleurs à Londres que Herzl souhaitait situer le siège de sa Jewish Company, chargée de collecter les fonds pour l’acquisition des terres nécessaires à l’établissement du Foyer national juif.
Cependant, contrairement aux espérances de Herzl, les Juifs d’Europe ne se tournèrent pas alors massivement vers le sionisme pour en finir avec leur oppression. En effet, la plus grande partie d’entre eux, principalement ceux de Pologne russe, préférèrent émigrer vers les Etats-Unis, où vivaient déjà dès 1904, l’année de la mort de Herzl, 1,5 million de Juifs. Et de 1880 à 1929, seuls 120 000 Juifs émigrèrent vers la Palestine sur près de 4 millions d’émigrants juifs au total ! [4]
Beaucoup de ceux qui restèrent en Europe soit tentèrent de s’intégrer (comme avait tenté de le faire la famille du capitaine Dreyfus avant qu’il ne soit désigné comme l’archétype de l’Anti-France : pour les antisémites, un Juif ne pouvait que trahir la Patrie !), soit luttèrent contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression dans les rangs des mouvements révolutionnaires, socialistes ou anarchistes. Il y eut même dans l’Empire russe une organisation socialiste juive, le Bund, qui participa aux côtés des autres formations socialistes (bolchéviks, menchéviks), aux révolutions de 1905 et de 1917.
De fait, la Révolution soviétique émancipa les juifs, abolit les discriminations, et reconnut la culture yiddish… jusqu’à ce que Staline, dans la seconde moitié des années 20, fasse de l’antisémitisme une de ses armes contre l’opposition communiste, animée entre autres par Lev Davidovitch Bronstein, alias Trotsky. L’antisémitisme d’État stalinien fut ensuite à peine masqué par la création de la Région autonome juive (RAJ) du Birobidjan [5], qu’on peut considérer plutôt comme une tentative de se débarrasser à peu de frais des Juifs soviétiques et de la « question juive ». Il culmina avec le « complot des blouses blanches », expression désignant des médecins juifs soviétiques qui furent arrêtés en janvier 1953 pour avoir prétendument tenté d’assassiner plusieurs dirigeants, dont le maréchal Koniev. Cette tragique histoire prit fin heureusement deux mois plus tard avec le décès de Staline lui-même, et les poursuites furent abandonnées…

La création de l’État d’Israël

Ce n’est qu’après le massacre de six millions de Juifs d’Europe par les nazis, secondés par les institutions et les partis qui collaboraient avec eux (en France le gouvernement de Vichy, le Parti Populaire Français de Doriot, le Rassemblement National Populaire de Déat, la Milice de Darnand), que des centaines de milliers de Juifs rescapés de la Shoah se tournèrent, bon gré mal gré, vers le mouvement sioniste.
En effet, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, ce dernier, conforté par la Déclaration Balfour [6], avait pu, grâce au soutien des autorités britanniques, former de nombreuses colonies en Palestine, laquelle était depuis 1919 sous mandat anglais. Et en 1945-1948, de nombreux Juifs cherchaient à quitter l’Europe qui les avait persécutés, mais comme ils étaient rejetés de partout, y compris par les États-Unis, qui avaient pratiquement fermé leurs portes à l’immigration dès 1921 (Quota Act) et 1924 (Immigration Act, défendu entre autres par les antisémites), la seule solution qui s’ouvrit à eux fut l’installation en Palestine. En 1947, la tragédie de l’Exodus est un exemple de cette quête d’un refuge en Palestine : les 4500 rescapés de la Shoah que transportait ce navire, furent réexpédiés par les autorités britanniques dans des camps d’internement… en Allemagne ! Finalement, le gouvernement britannique finit par céder et ces nouveaux camps de Juifs se vidèrent peu à peu, les anciens de l’Exodus réussissant à gagner Israël l’année suivante.
C’est ainsi que la proclamation unilatérale de la création de l’État d’Israël par David Ben Gourion le 14 mai 1948 put apparaître à beaucoup de Juifs comme l’ultime solution aux persécutions dont ils avaient été victimes en Europe. Dans un État juif, en effet, ceux-ci ne pourraient désormais être persécutés pour leur appartenance religieuse ou pour leurs origines. Notons que la partition de la Palestine et la création d’Israël furent validées par les États-Unis, qui prirent alors au Proche-Orient le relais d’un Royaume-Uni déclinant, mais aussi par l’Union Soviétique, qui pensait sans doute se faire des alliés des dirigeants sionistes, dont une partie se disait socialiste. Espoir vite déçu !
La création d’un État juif peut ainsi être considérée comme un moyen utilisé par les dirigeants des grandes puissances victorieuses pour se débarrasser à bon compte de la « question juive »… sur le dos des Palestiniens. En effet, pour les sionistes, la création d’Israël, revenait à « donner une terre sans peuple à un peuple sans terre ».
Autrement dit, pour les colonisateurs sionistes, le peuple palestinien n’existait pas. Il fallut quand même qu’ils le combattent, et que la Haganah [7] use pendant la guerre de 1948 de la terreur de masse pour faire fuir massivement la population civile palestinienne, jusqu’à aboutir à une quasi épuration ethnique [8] et à la « désarabisation de la Palestine », comme le dit l’historien israélien Ilan Pappe : chassés de leurs terres et de leurs maisons, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvèrent durablement dans des dizaines de camps de réfugiés, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Il est évident que ce processus initié en 1948 continue aujourd’hui. En 2007, il y avait presque autant de Palestiniens en dehors de la Palestine historique (5 millions) qu’à l’intérieur d’Israël (1,4 million) ou dans les territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie (respectivement 2,7 millions et 1,4 million). Et 4 millions de Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés… [9]

L’antisionisme internationaliste

L’antisionisme porté par les militants internationalistes n’a rien à voir avec l’antisémitisme. C’est un positionnement politique qui part de deux constats :
a) l’État d’Israël est un État issu d’un processus de colonisation de peuplement au Proche-Orient commençant à la fin du 19e siècle, à l’époque de la seconde grande expansion coloniale européenne dans le reste du monde.
b) le fond idéologique du sionisme, quelle que soit les nuances politiques qu’il peut recouvrir, de la social-démocratie à l’extrême-droite, repose sur une légitimation du processus colonialiste en Palestine.
Le sionisme a été rejeté dès l’origine d’un côté par les socialistes juifs d’Europe centrale et orientale certes, mais aussi d’Europe occidentale, qui préféraient lutter pour la démocratie et la révolution socialiste en Europe même, et de l’autre par les juifs orthodoxes de l’Agoudat Israël (fondé en 1912) qui considéraient les premiers colons sionistes comme des mécréants et pour qui Israël est un État comme un autre… [10] L’antisionisme était donc préexistant à la création de l’État d’Israël.
En Israël après 1948, outre celui d’une minorité juive orthodoxe, ce refus fut porté par les mouvements d’extrême-gauche comme l’Organisation Socialiste israélienne (dite Matzpen, du nom de son hebdomadaire [11]), dont le Manifeste publié à la veille de la Guerre des Six-Jours, en mai 1967, préconisait « la désionisation d’Israël et son intégration dans une Fédération socialiste du Moyen-Orient ».
En tant qu’opposition internationaliste à l’idéologie sioniste et à ses applications colonialistes délétères, ce combat « antisioniste » fut poursuivi, entre autres, par la Ligue communiste révolutionnaire (section israélienne de la IVe Internationale), issue d’une scission « marxiste » du Matzpen, dans les années 1970, puis à partir de 1984 par le Centre d’Information alternative de Jérusalem créé par Michel Warschawski et l’avocate Léa Tsemel, qui participèrent à la défense des militants palestiniens et à la dénonciation de la politique de colonisation en Cisjordanie. Né en 1949, fils du Grand Rabbin de Strasbourg, Michel Warschawski a été condamné en 1989 à 20 mois de prison ferme pour son activité militante au service des Palestiniens. Aujourd’hui encore, ce militant courageux dénonce l’occupation des territoires occupés et l’offensive israélienne contre Gaza.
C’est de cet antisionisme là que se réclame le NPA.

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 12 août 2014, 20:46:07

Tout cela est intéressant et reflète une certaine réalité historique, cela dit, il est paradoxal, de voir les révolutionnaires, se réclamer du trotskysmes et manifester autant d'anti sionisme. Il y a là une forme de paradoxe que j'ai encore du mal à m'expliquer.

En règle générale, j'ai un peu de mal à croire aux scénarios tout fait, où d'un côté il y aurait une gauche nécessairement anti sioniste et pro Palestine, face à une droite, qui soutiendrait aveuglément les agissements de l'Etat d'Israël que je ne confond pas avec les sionistes ou avec le peuple israelien qui vit tranquillement sa vie sans se préoccuper de toutes ces considérations. Une fois encore on sépare, on divise les citoyens français, qui ont pourtant d'autres préoccupations et sur lesquelles par delà des clivages en géopolitiques ou religions, ils pourraient s'unir pour incarner une alternative aux sociaux démocrates et à une certaine droite....

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Re: Le NPA

Message non lu par Nico37 » 12 août 2014, 21:54:26

Si tu es communiste tu es internationaliste...

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Re: Le NPA

Message non lu par wesker » 13 août 2014, 10:49:59

Et croire à l'internationalisme est une utopie pour la bonne et simple raison que, mécaniquement tout les pays n'accepteront pas d'y participer

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