Calvero a écrit : ↑03 nov. 2017, 10:25:48
asterix a écrit : ↑03 nov. 2017, 10:04:39
De même pour la chutte du mur de Berlin: bien des Allemands de l'Est ne se sont pas encore remits de l'exubérance de la liberté occidentale. La liberté est un choc violent pour tout Homme anciennement séquestré: on avait finit par aimer (la subconscience du syndrome de Stockolm) la routine malheureuse du captif, et tous ne s'en remettent pas avec la même facilité, au point que quelques uns regrettent leur geôle.
Euh si tu le dis...
Je le dis parce que c'est fondé, et scientifiquement expliqué, même si ce n'est pas toujours absolu. Maintes histoires de la littérature (historique ou romanesque) en parlent. Les gens libérés d'oppression qui ont repris la maîtrise de la liberté instantanément, l'on fait parce qu'il y sont prédisposés. Prédisposés de caractère ou par éducation, par acquis génétique ou culturel (ou les 2). Ce n'est pas le cas de tous, et c'est bien de cela que l'on parle: d'une aptitude à la liberté qui n'est pas une évidence, qui ne va pas de soi.
Quand au pouvoir, ce fameux pouvoir exercé aujourd'hui comme tu le dis à juste titre, par un homme représentant une minorité, il est issu d'une constitution, d'un mode de scrutin, d'une opinion, qui ne sont que le résultat de notre constat collectif sur notre inaptitude
collective à la liberté. Donc ce pouvoir, même ceux qui lui sont opposés le désirent, même subconsciemment, par cette conscience que nous avons (heureusement) de cet état d'inaptitude.
Je ne pense pas que les pouvoirs se justifient par eux même (en tout cas dans une démocratie avancée): penser ainsi c'est déjà mettre un pied dans le principe de la théorie du complot, du tous pourris, du tous de mèche. Ce qui n'est autre que l'expression de cette fameuse frustration de notre inaptitude
collective à la liberté et à l'autogestion. Le pouvoir existe précisément pour palier à cette incapacité à l'autogestion. C'est toute l'histoire de l'imperfection humaine.
J'ai une réponse à cela qui tient dans une question: pourquoi les ex anarchistes évoluent trop souvent vers des théories collectivistes égalitaristes et non pas vers le libéralisme modéré, qui lui a un caractère nettement plus libertaire, et théoriquement plus compatible?
Car si il y a une auto gestion en pépinière, c'est bien là: des patrons en recherche d'autarcie et non de vassalité, avec des salariées engagés et responsables, responsables au point de créer des "scop" lorsque ce patron défaille, salariés capables d'abandonner une certaine sécurité par idéal et par besoin de survie. Chaque fois que j'entend parler de la création d'une scop, je suis heureux, parce que c'est un pas qui nous affranchit à la fois du joug de la verticalité, mais aussi de nos propres démons grimaçants constituant notre schizophrénie.
Le pouvoir, quel qu'il soit, en démocratie, est l'enfant de nos peurs, bien plus que de nos espoirs. En tout cas ces 40 dernières années. Mais le passé n'est pas en reste.