Artragis et Jeff ont décidé de faire un face à face avec comme sujet : Redistribution/Egalité/Etat
Donc vous pourrez commenter leur face à face sur ce sujet, voici le lancement du sujet :
Ce face à face fait suite à un échange de plus longue durée dans le topic sur la propriété privée.
Afin de garder des débats sains, nous avons décidé de développer les idées que nous avions dans un face à face.
Nous l'intitulerons :
Redistribution/Egalité/Etat
Les sujets abordés seront :
la redistribution est-elle nécessaire?
qu'est-ce que la redistribution?
qu'est-ce que l'égalité?
doit-on atteindre l'égalité?
comment atteindre l'égalité?
quelle égalité atteindre?
Je commence donc à propos de la redistribution :
J'appelle "redistribution" les actes des pouvoirs publics (état/collectivité territoriale) de ponction d'un surplus de richesse chez une catégorie de citoyen pour éviter la paupérisation des plus défavorisés via une politique de dépense.
Je considère cette redistribution comme nécessaire. En effet, notre système est fortement basé sur la compétition, mais au début de la vie, nous ne partons pas tous de la même ligne d'arrivée. En effet, la richesse de la famille, ses liens avec les puissants... déterminent la facilité avec laquelle nous pourrons monter haut dans la hiérarchie sociale.
Ne pouvant très clairement pas limiter les rapports sociaux entre certaines personnes (ça serait une atteint à des droits "naturels et sacrés" (DDHC)) il est important d'agir là où c'est possible, c'est à dire au niveau financier.
Cette nécessité est aussi tout à fait motivée puisque le gain de richesse par les riches augmentent le coût de la vie. Ne pas s'assurer que les plus pauvres suivent le rythme est une erreur stratégique de haute importance.
Maintenant, est-ce un "privilège" qu'on accorde à certain?
Ma réponse est clairement négative.
Premièrement, la redistribution est motivée par une réalité économique forte qui permet le nivellement "par le haut" (même si cette expression est impropre puisque le nivellement est toujours par le bas, par définition) des conditions de vie des personnes.
La preuve que le mouvement est bien "vers le haut" fut la rapidité avec laquelle le marché du mobile s'est développé en France alors que la compétition entre opérateur était minime (et donc les prix assez élevés). Les Etats Unis ont mis bien plus longtemps que nous !
ENsuite il s'agit d'une close du "contrat social"(Rousseau) qui régit les pays. Tous, sans exception, redistribuent, seules les modalités changent.
Ce contrat social est ce qui permet au groupe d'être plus fort que la somme des forces des individus ! (contrairement à la mécanique. En effet en mécanique, plus vous chaînez les "forces" et moins elles sont rentables, regardez le tirage de corde : à 8, le dernier de chaque côté ne compte quasiment pas)
Enfin, raisonnons par syllogisme :
Il est nécessaire qu'un avantage soit accordé à une personne par le simple fait qu'elle est elle et pas une autre pour que ça soit un privilège,
Or la redistribution est un "droit" auquel on est tous amené à participer. Si un jour vos revenus baissent, vous êtes aidés, s'ils augmentent, vous aidez. Cela, indépendamment de qui vous êtes.
Donc la redistribution n'est pas un privilège.