Il est vrai qu'organiser une élection présidentielle en période de vacances scolaires et/ou pendant les ponts du mois de mai n'est pas le meilleur moyen d'obtenir une forte participation des électeurs.Présidentielle : une élection en pleines vacances scolaires
Les deux tours de l'élection présidentielle auront lieu les 22 avril et le 6 mai. Les électeurs sont donc appelés à se rendre aux urnes pendant les vacances scolaires. Une période où le risque d'abstention est traditionnellement plus important.
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Car le calendrier électoral de la présidentielle 2012 ne pouvait pas tomber plus à l'épicentre des vacances scolaires. Les habitants des académies de la Zone B décrochent le gros lot. Leurs vacances débutent le 21 avril et s'achèvent le 6 mai, pile pendant les deux semaines cruciales de l'entre deux tours. Ceux de la Zone C (Paris et Bordeaux) verront le premier scrutin tomber en plein milieu de leurs congés. Seule la Zone A semble quelque peu épargnée par cette promesse d'école buissonnière électorale. La rentrée s'effectuant le 23, les retardataires des grandes villes pourront faire un petit crochet par leur bureau de vote sur la route du retour pour présider au destin de la France.
Que dire également de ce pont de tous les dangers ? Qui pose son lundi 7, s'offre 4 jours de repos d'affilés et des possibilités infinies d'escapades pour le prix d'une seule RTT. Et le spectre du 21 avril 2002 de s'inviter dans la campagne pour hanter l'année de son dixième anniversaire. Dans les multiples facteurs qui avaient expliqué l'élimination de Lionel Jospin de la présidentielle, un peu trop confiant face à un Jacques Chirac distancé dans les sondages, le calendrier en faisait partie. Beaucoup d'électeurs qui s'étaient juré de voter Jospin au second tour n'avaient pas cru utile de prévoir une procuration pour le premier. Ces voix promises mais cruellement absentes avaient contribué à qualifier Jean-Marie Le Pen provoquant ce choc, ce coup de tonnerre pour la France, ce fameux 21 avril 2002.
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Le problème, c'est qu'on n'a pas trop le choix : c'est la Constitution qui prévoit que la présidentielle doit être organisée un certain délai avant la fin du mandat présidentiel. Or comme ce mandat s'achève courant mai, on est bien obligé d'organiser la présidentielle en avril/mai.
Et à bien y réfléchir, quelle que soit la période de l'année à laquelle on organise l'élection, il y aura toujours un prétexte à l'abstention : en janvier/février, les gens sont au ski, et les conditions météo hasardeuses, en mars/avril, il y a les vacances scolaires, viennent ensuite les ponts du mois de mai, en juin, les étudiants préparent leurs examens, en juillet/août, les Français sont en vacances, reste peut-être la période septembre/octobre, mais pas plus tard, car après, les Français ont l'esprit aux fêtes de Noël...