Comme pour le PS et le FN, j'ouvre un sujet sur le projet ump qui commence à se dévoiler, puisque l'actuel ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, qui est délégué général du projet dévoile dans un entretien accordé à L'Express mercredi 31 août, quelques lignes du projet présidentiel de l'UMP pour 2012 en assurant que "le projet de l'UMP coûtera zéro euro au pays". "une première pour un projet présidentiel", explique le ministre, qui soutient que "toute nouvelle dépense devra être compensée par la réduction d'une autre".
"Le prochain quinquennat doit être celui de la reconquête", explique Bruno Le Maire dans son entretien. L’objectif étant de "retrouver le sens de l’unité nationale et de renforcer nos atouts économiques". Derrière ces arguments, le ministre en charge du programme estime qu’il « faudra des efforts nécessaires ».
Voici un extrait de l'entretien, où Bruno Le Maire esquisse quelques propositions :
Quelle sera votre stratégie pour rétablir les finances publiques tout en relançant la croissance?
La France veut-elle rester une terre de production, garder ses usines, son agriculture ? La réponse est oui, trois fois oui ! C'est l'emploi et l'identité de notre pays qui sont en jeu. Nous ne pouvons pas continuer à avoir un financement de la protection sociale qui repose à 60 % sur le travail et à 40 % sur les impôts. En Allemagne, c'est l'inverse. Dans les Pyrénées-Orientales, les producteurs de pêches produisent des fruits à 1,20 euro le kilo. L'Espagne, grâce à son coût du travail, produit les mêmes à 0,80 euro. Dans cette situation, nos producteurs ne peuvent pas lutter. Ensuite, il faut que nous parvenions à créer ce tissu de PME adossées à de grands groupes, pour prendre des parts de marché à l'exportation. Enfin, nous devons valoriser nos secteurs exceptionnels (filière verte, numérique).
Comment redresser les finances publiques en même temps?
Cela suppose des décisions courageuses, comme celles prises par François Fillon. Pouvons-nous garder un dispositif d'indemnisation du chômage parmi les plus généreux au monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires ? Les collectivités locales ne peuvent-elles pas faire les mêmes efforts d'économies que l'Etat ? Est-il logique d'engager le RSA, un dispositif utile, sans toucher à la prime pour l'emploi?
Nous dites-vous que Sarkozy 2 aura le courage de faire ce que Sarkozy 1 n'a pas fait?
Le président a déjà apporté la preuve de son courage. La réforme des retraites, la règle du "1 fonctionnaire sur 2" : où en serions-nous s'il n'avait pas pris ces décisions ? Autre question, la famille, à laquelle je suis profondément attaché. Ne pourrait-on pas verser une allocation dès le premier enfant et étudier en contrepartie une fiscalisation totale ou partielle des allocations familiales ?
Prenons l'éducation, l'une des clefs de la croissance et le premier poste de dépenses de l'Etat. Que faire?
Nous devons passer d'une école d'instruction massive à une école personnalisée pour chaque élève. C'est la voie prise par Luc Chatel. Nous conduirons ce changement avec les professeurs. Quand un jeune prof de 30 ans reçoit 2 000 ou 2 200 euros par mois alors qu'un trader va en gagner 20 fois plus, cela nourrit la crise morale. Nous voulons mieux rémunérer les professeurs, et, en échange, leur demander d'être davantage présents auprès des élèves, de faciliter ainsi un accompagnement personnalisé. Nous proposons deux priorités, avec des moyens renforcés. La première, c'est l'éducation ; la seconde, la sécurité et la justice. Je dis bien les deux ensemble : n'opposons pas les policiers aux magistrats.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien sur L'express.frVous avez évoqué le coût du travail. Comment l'alléger?
En faisant preuve d'imagination. Plusieurs dispositifs permettent de transférer le financement de la protection sociale des salaires vers une autre assiette, par exemple le capital. Il ne faut surtout pas penser que la seule solution soit la hausse de la TVA. Les conventions de l'UMP ont permis de dégager des propositions. Jean-François Copé anime l'UMP dans un esprit de débat et de rassemblement.
Pour résumer Bruno Le Maire, vise ainsi le dispositif d'indemnisation du chômage « parmi les plus généreux du monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires », et propose la fiscalisation totale ou partielle des allocations familiales, en contrepartie du versement d'une allocation dès le premier enfant.
Le maître mot est la « justice » : « Des efforts sont nécessaires. Ils devront être équitablement répartis », insiste t-il. Au rang des économies, figurent également la prime pour l'emploi, qui devient redondante dès lors que le RSA est lancé, et des efforts demandés aux collectivités locales.
Enfin, concernant l'Europe, Bruno Le Maire – qui a été secrétaire d'Etat aux affaire européennes de décembre 2008 à juin 2009 – assure que "nous progressons vers un gouvernement économique de la zone euro" et "une plus grande harmonisation fiscale". L'Europe "ne doit sa survie et celle de l'euro qu'à Nicolas Sarkozy et à Angela Merkel", affirme-t-il encore.
A propos de la création des eurobonds, le ministre assure qu'il en sera question "seulement une fois que les Etats européens qui n'ont pas mis de l'ordre dans leurs finances publiques l'auront fait", car "la solidarité doit aussi reposer sur un principe de responsabilité".
D’ores et déjà, on sait que ce projet ne sera pas « un catalogue de propositions » mais « une philosophie », insiste Jean-François Copé.
Un projet qui à peine ébauché est déjà critiqué au sein du parti. « Bruno Le Maire rédige le projet, mais la plupart des idées, il les garde pour lui, pour 2017 », raille un ancien responsable de l’UMP.
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A plus tard,